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6334• Si l’on se place du point de vue qui compte aujourd’hui, la communication avec toutes les galéjades et simulacres qui nous sont servies, on découvre un Hamas-Israël très différent de l’Ukraine. • L’opposition très forte à Israël, donc à la narrative officielle, existait avant l’actuelle crise. • Elle s’exprime donc avec force et légitimité : impossible de la diaboliser comme dans le cas de l’Ukraine. • Par conséquent, le Système est dans une impasse extrêmement préoccupante : la vérité, et cela pouvant rebondir sur la situation ukrainienne. • Ennuyeux, tout ça.
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On prend ici l’aspect qui nous apparaît, – plus qu’il ne “nous paraît” parce qu’il s’impose à nous, – tout simplement essentiel. Nous écrivons cela en songeant effectivement aux frustrations ressenties pour ceux, – dont nous sommes sans aucun doute, – qui jugent les questions politiques de fond comme l’essentiel d’un conflit, et aussi l’essentiel de notre GrandeCrise. Au contraire ou plutôt de façon complètement différente, l’essentiel de nos deux actuels conflits principaux, l’Ukraine et Hamas-Israël, c’est la communication.
On peut prendre des siècles et des univers à déplorer cette affreuse circonstance qui met au second plan les terribles fracas de la guerre, les affreuses souffrances des gens et les grandes mesures et calculs politique des dirigeants, – dans ce dernier cas, quand il y en a, et il y en a si peu, à mesure du vide des pensées..., – à cause de la communication, justement !
Aujourd’hui, pour que le politique et l’historique de l’Ukraine et de Hamas-Israël deviennent métapolitique et métahistorique, il faut en passer par la communication, ses simulacres et ses simagrées, ses montages incroyables, son totalitarisme à peine doux, – et parfois, mais oui mais oui, ses vérités-de-situation. Du coup, les deux conflits nommés, qui se sont rajoutés d’une façon inattendue par rapport à la marche de nos affaires chaotiques, qui se ressemblent par bien des aspects, notamment par la hiérarchie de ses principaux acteurs, par les dangers suprêmes qu’ils nous font côtoyer, et parce qu’ils poursuivent la même bataille civilisationnelle sans aucun rapport avec les religions telles qu’Huntington les utilise pour son livre fameux qui sert de références à tant d’esprits brillants, – ces deux conflits diffèrent d’une façon absolument fondamentale dans le domaine de la communication.
La chose, la différence, est vite expédiée :
• L’Ukraine, malgré toute son énorme importance et son poids stratégique considérable dans les affaires stratégiques, européennes, russo-occidentalistes, etc., ne suscitait aucune émotion ni aucun affectivisme notable avant que la pieuvre américaniste ne s’en emparât (“coup de Kiev”, février 2014). Dès lors, aucune prise de position imposée, donc aucun ‘PC’ (‘Politiquement Correct’ gros du wokenisme), aucun conformisme, aucun simulacre requis avant cet événement, et l’Ukraine superbement ignorée par la communication sauf évidemment par le brillant Brzezinski devant sa partie d’échec napoléonienne. L’Ukraine est sortie de rien pour succomber toute rôtie dans les mâchoires du totalitarisme moderniste et a subi le sort qu’on connaît avec la diabolisation extrême de tout ce qui est russe, ami des Russes et pas partisan de l’anéantissement des Russes
• Hamas-Israël, c’est tout le contraire. La querelle dure au maximum historique contemporain depuis 1948 et a pris un tour dramatique et crisique constant depuis 1967 et l’apparition des “territoires occupés”. Puisque c’était alors une autre époque où la puissance de la communication était loin d’être celle qu’elle est aujourd’hui, et donc la censure imposable d’autant plus difficile à manier, il y eut un développement des deux partis, et donc un laisser-passer pour chacune des positions. Cela fait que, lorsque Hamas-Israël a éclaté, le parti-pris immédiat et quasi-hystérique des autorités morales du simulacre occidental-compulsif pour Israël (du fait de la situation US à cet égard) n’a pu s’accompagner de la diabolisation immédiate de l’autre parti. Au contraire, après le choc initial de l’attaque du Hamas, et avec la riposte israélienne aussi lourde qu’un général LeMay-revu-Tsahal depuis l’américanisation de cette brillante armée, la légitimité de l’opposition au simulacre a empêché toute diabolisation.
Vous noterez, c’est important, qu’il n’y a, dans ces propos que nous avons développés, aucune prise de position, aucune affirmation politique, pour ou contre l’un, pour ou contre l’autre. Nous sommes dans le désert florissant de la communication pure. C’est cela qu’il nous importe de traiter.
Il s’ensuit de ces diverses positions, si proches et pourtant si différentes, qu’une opposition extrêmement forte et très diverse se manifeste face à la position à 150% pro-israélienne des gouvernements américanistes-occidentalistes (bloc-BAO). Il est impossible pour l’instant de mesurer où va conduire cette opposition, si elle va durer, se renforcer, s’étioler, etc. Mais elle existe, et dans des secteurs très divers, y compris dans les institutions même du Système, s’exprimant sans retenue et pour des motifs politiques ou moraux parfois très éloignés mais toujours formulés d’une façon très nette et tranchante.
• Il y a donc des manifestations publiques importantes, malgré les esquisses d’interdiction du genre dont nos gouvernements comiquement-“démocratiques” usent ces dernières années avec un enthousiasme roboratif. Il est bien, – de leur point de vue de gardiens du bien public, – de réguler jusqu’à la quasi-interdiction les manifs pro-Hamas, c’est-à-dire pro-palestiniennes et anti-Israël. Mais quand l’on se rassemble à 100 000 dans le centre de Londres ? Cela devient plus problématique. Il est bien possible que nous soyons devant une série de problèmes de cette sorte.
• Il commence à y avoir des problèmes, également aux USA, qui touchent les institutions elles-mêmes. Il y a eu le départ de Josh Paul de son poste-clef du département d’État de chef du Bureau des affaires Politico-Militaires, s’occupant notamment des livraisons d’armes. Paul est en désaccord avec les livraisons à Israël et l’on peut lire pour la première fois l’irascible Martyanov saluer avec respect un haut-fonctionnaire US.
On signale aussi un rude accrochage entre le sénateur plutôt pro-israélien qu’américaniste John Fetterman et un groupe de ses anciens collaborateurs protestant contre son soutien à la politique pleine du grâce et pro-israélienne de l’excellent président Biden.
• Mais la grande et inédite nouvelle est celle d’une lettre de 842 fonctionnaires de l’UE adressée à la présidente de la Commission von Leyen, – “von La Hyène” dit en rigolant Christoforou dont on ignore s’il connaît le français, – et protestant en des termes extrêmement durs, en développant une argumentation politique, contre ses prises de position pro-israéliennes assortis de voyages à Jerusalem, hors de toutes ses attributions et pouvoirs légaux. RT.com rend compte de cette lettre publiée par le ‘Irish Times’, qui acte et documente cet événement considérable d’une protestation rendue publique et identifiée d’un nombre aussi important de fonctionnaires et diplomates de l’UE.
« La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ferme les yeux sur les “crimes de guerre” israéliens à Gaza, ont écrit des centaines de membres du personnel de l’UE dans une lettre circulant au sein des institutions du bloc, a rapporté vendredi l’Irish Times.
» La Commission européenne donne “carte blanche à l’accélération et à la légitimité d’un crime de guerre dans la bande de Gaza”, déclare la lettre signée par 842 personnes. Il aurait été diffusé parmi les diplomates et les membres du personnel de la Commission et d'autres organes de l'UE.
» Si la missive s'ouvre sur une condamnation de l'attaque du Hamas contre Israël au début du mois, elle s'ensuit par une condamnation “tout aussi forte” de ce que les auteurs décrivent comme “la réaction disproportionnée du gouvernement israélien contre 2,3 millions de civils palestiniens coincés dans la bande de Gaza”, accusant von der Leyen de “deux poids, deux mesures”.
» La lettre affirme qu’elle a “complètement ignoré” le blocus israélien empêchant l’eau et le carburant d’atteindre Gaza, tout en notant qu’elle a qualifié un “acte identique” de la Russie de “terrorisme”.
» En réalité, à aucun moment Moscou n’a tenté de couper ces livraisons à l’Ukraine. Cependant, de 2014 à 2022, Kiev a refusé à la région russe de Crimée l’accès à l’eau, en bloquant un barrage crucial. »
Voyez combien est grand l’affectivisme débouchant sur notre politique favorite de notre morale, et que von der Layen est accusée de trahir...
« Un diplomate signataire s'est dit “embarrassé” par le ton belliqueux de von der Leyen, déplorant son abandon des “valeurs sur lesquelles l'UE a été construite”.
» “En tant qu'Européen, je ne veux pas que des crimes de guerre soient soutenus en mon nom”, a écrit un autre signataire. »
• On a dit la grande différence de communication entre l’Ukraine et Hamas-Israël, toute considération politique mise à part. Pour autant, cela n’empêche pas des surprises, comme cet étrange moment de l’émission de débat d’Eric Brunet sur LCI, “il y a quelques jours”, – c’est-à-dire daté du 21 octobre, – faisant une sortie frisant la crise nerveuse (mais froide) en mettant en accusation tous ses invités (et lui-même) pour avoir raconté pendant dix-huit mois les coins et recoins du simulacre...
« Je vous accuse solennellement tous, et j’me mets dans l’lot, d’avoir raconté depuis an et demi de guerre... »
La question posée ici est de savoir si la mise à nu du côté le plus vulnérable de la diablerie ne pourrait pas entraîner le reste dans une sarabande infernale de révisionnisme radical et de course à la vérité perdue, – ‘sort of’ course à l’échalote, où la vérité-de-situation proférée sur toutes les réalités de la crise Hamas-Israël entraînerait la mise à jour de la vérité-de-situation sur la campagne ukrainienne, la seconde accrochée aux basques de la première... Ces choses-là, dans une situation si tendue où vous déplacez la couverture pour recouvrir un pied et découvrez l’autre pied jusqu’alors protégé, peuvent déboucher sur un extraordinaire désordre... ‘Sort of’ effondrement, mon cher Holmes...
Mis en ligne le 22 octobre 2023 à 16H50