GW, le président après lequel on ne veut plus être président

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Laissons l’enthousiasme aux votant, ils l’ont bien mérité, et aux commentateurs assermentés puisque c’est leur métier. La réalité est que le successeur de GW Bush doit avoir une psychologie un peu suspecte et d'un équilibre assez incertain pour avoir choisi de vouloir être président.

AP a interrogé quelques analystes, politologues, etc., et nous ramène, ce 3 novembre, quelques avis gratinés, en même temps que de nous ramener sur terre.

«“I guess you'd have to have your head examined if you wanted to be president of the United States right now,” Professor James Thurber, director of the Center for Congressional and Presidential Studies at American University, told the Associated Press.

»Thurber suggested that even though all presidents promise to hit the ground running, “This one will be jumping out of an airplane as soon as the election's over with.” According to a report released by AP on Monday, George W. Bush became president swearing "to confront problems, to not pass them on to future Congresses or future presidents.”

»However, noted AP's Mark Smith, “after two full terms in the White House, the array of things he leaves his successor to solve is staggering, from an economy rocked by the worst crisis since the Great Depression to a pair of wars, one of which US spy chiefs say is spiraling out of control.” “And then there are those minor crises,” added Smith, listing energy costs, immigration, health care, social security, and climate change. “The fixes are all costly and American is flat broke.”

»Political scientist John Sides told AP, “No amount of reform, no amount of trimming waste, no amount of limiting earmarks is going to make enough money available to do things like provide health insurance for 47 uninsured Americans.” And yet, suggested Sides, “The larger the challenge, the more room there is for presidents to rise to the challenge.” “The next president of the United States has so many problems,” agreed Thurber, “that he's going to look good if he can solve just a few of them.”

»“A honeymoon?” concluded Smith. “Don't bet on it.”»

Ainsi connaissons-nous la recette qu’a tenté d’appliquer GW Bush pour devenir le président après lequel il ne peut plus y avoir de président. Ces appréciations un brin sarcastiques des divers politologues cités rappellent effectivement que le nouveau président va prendre la direction d’un immense pays qui n’a jamais été confronté à tant de problèmes différents à la fois, avec une caractéristique générale d’un déséquilibre déstructurant entre les domaines où sa puissance continue à exister et ceux où des faiblesses énormes sont brutalement apparues. Plus que jamais, la fameuse “fable des termites et des conduites pourries”, d’après l’éditorial de Charles Cooks du 2 septembre dernier, publié le 22 septembre sur ce site, plus que jamais cette fable rend compte symboliquement de l’état réel et profond de l’Amérique.

Il est très difficile d’apprécier si l’enthousiasme du vote, et peut-être l’enthousiasme qui saluera le résultat de l’élection, constituent la meilleure chose pour le nouveau président, pour commencer son mandat. Les premières semaines après l’élection seront importantes à cet égard, notamment pour la psychologie de l’élu, sans qu’on ait nécessairement des échos de cette évolution. La question est de savoir si l’étrange personnage qui a refusé de se laisser examiner, comme devrait faire toute personne tentée de devenir président des USA aujourd’hui, pour finalement être candidat et être élu, ne sera pas lui-même trop et mal influencés par son succès à l’élection. La chose prend nécessairement une allure historique qui lui ferait croire éventuellement qu’il est ainsi entré dans l’Histoire. Ce succès lui ouvre plutôt les portes d’un calvaire; pour l’Histoire, on verra plus tard.


Mis en ligne le 4 novembre 2008 à 16H38

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