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27 août 2025 (06H45) – Je sais bien qu’Orlov n’est pas du goût de tout le monde. Pour ma part, je lis et laisse venir, parfois en un désaccord qui peut être assez vite, parfois agacé par son unilatéralisme russo-russe, parfois surpris par la façon dont il écrit si péremptoirement, parfois conduit à reconnaître que certains de ses jugements sont remarquables de clarté et de netteté. D’une façon générale, dans ses qualités je lui reconnais celle-ci qui est pour moi si importante : le sens de l’ironie, et même de l’ironie impassible qui est d’ailleurs et presque un pléonasme.
Ce dernier point est la cause de ce court message, que j’aurais pu utiliser comme titre, s’il n’avait été si long (j’aime les titres courts), au vu de la justesse du propos, – “conneries” équivalant finalement pour le cours de cette guerre si étrange au concept d’“obus” pour ravitailler les soldats de Zelenski :
« ...parce qu'ils ne sont pas capables d'inventer de nouvelles conneries, n'est-ce pas ? Il y a une grave pénurie de conneries en Occident. »
La phrase soulignée de l’emploi d’un corps gras résume, je trouve, fort bien la situation intellectuelle et politique de l’Occident, quoique l’on pense d’Orlov et des Russes. Il est vrai que nous en faisons beaucoup, énormément, mais qu’il nous en manque encore beaucoup. Dont acte.
Pour le reste, je voulais vous faire partager un passage un peu plus long, complètement caricatural (y a-t-il du vrai dans ce qu’il dit ? Je suis incapable de le dire) sur les dirigeants européens durant leur rencontre avec Trump. Malgré ce qu’il nous dit pour donner sa valeur de non-véracité du récit, je me demande justement s’il y a quelque chose de vrai lorsque je me rappelle des trois (Macron, Merz, Starmer), dans leur cabine-salon de train roulant vers un séjour amical à Kiev, en train de manœuvrer façon-caméléon autour d’un petit tas sympathique que l’on aurait ou baptiser “coke”, les trois comme pris en faute, façon élève de cinquième qui se passe des anti-sèches. De toutes les façons, puisque c’est le mot en, vogue et puisque nous sommes au temps de la post-vérité, amusons-nous Folleville !
C’est dans ‘Dialogue Works’ (en français), la chaîne de Nima, le 24 août 2025, avec un Orlov absolument imperturbable.
« Tout ce qu'ils savent, c'est qu'ils doivent continuer à répéter les mêmes choses qu'ils ont déjà dites parce qu'ils ne sont pas capables d'inventer de nouvelles conneries, n'est-ce pas ? Il y a une grave pénurie de conneries en Occident.
» Et donc Merz, qui est un peu lent à la détente ou je ne sais quoi débarque et dit “Je ne peux pas imaginer de discussion sans cesser le feu”. Avant le mot cesser le feu était un super jeu à boire. On allumait ses têtes parlantes occidentales idiotes et à chaque fois qu'elle disait "Cesser le feu”, on buvait une gorgée, et avant même de s'en rendre compte on était complètement bourrés.
» Maintenant, ils ne disent plus cesser le feu. Donc, il va falloir inventer un nouveau jeu à boire. Mais à part ça, il n'y a rien. Il n'y a aucune étincelle d'intelligence. Quoi ? Melonie qui dit qu'on va appliquer l'article 5 de l'OTAN sans l’OTAN. Genre, tu vois un truc comme ça ? Elle est complètement à l'ouest d'ailleurs. On dirait qu'elle est constamment défoncée à la coke.
» Pendant la réunion dans le bureau ovale, elle était super agitée parce qu'elle était complètement shootée. Et puis à un moment, elle s'est penchée vers Merz et lui a dit “Tu peux me filer un gramme ?” Et Merz a répondu “Ouais.” Et un de ses sbires, un des sbires de Merz s'est précipité pour donner un gramme de coke à Melonie et elle l'a mis dans sa poche avec le sourire. Comme ça, elle pourra aller aux toilettes pendant la pause et se défoncer encore plus. Voilà le genre de personne qu'on a en Europe maintenant.
» Ça n'a rien à voir avec quoi que ce soit. Ça a juste à voir avec la façon dont l'Europe occidentale dégénère, part en vrille. Mais n'essaie pas d'y voir un rapport avec la réalité... »
Il n’y a pas grand’chose de plus à dire, je trouve, quant aux circonstances et aux comportements. Le plus fort, tout de même, c’est qu’il m’a fallu mettre au point la précision qu’il me semblait bien que ce devait être un peu imaginaire, ce dialogue Melonie-Merz ; et une fois que vous l’avez écrit, vous vous dites : “Mais allons, est-ce bien vrai que ce ne soit pas vrai?” Nous voguons sur une Mer des Sargasses où il y aurait autant de “vérités” différentes que de brassée d’algues de différentes lignées, chacun avec son type de torsion, sa sorte à lui de s’agiter, sa façon de serrer de tous les côtés qui vous empêchent d’avancer. C’est bien cela le phénomène le plus exceptionnel de ce temps de notre postvérité, c’est la façon absolument péremptoire avec laquelle la bêtise s’est installée au pouvoir, s’est débarrassée de son masque pour que nul n'en ignore, a proclamé victorieusement qu’elle tenait désormais le haut du pavé et qu’il en serait fait selon ses multiples volontés contradictoires, et que cela serait le meilleur que l’on puisse imaginer pour son avenir, – et le nôtre, par conséquent.
Tragédie-bouffe, disais-je ; et je croyais au début de l’introduction de cet auguste néologisme que l’on n’aurait tout de même pas trop à en user. Aujourd’hui, le bouffe est tel qu’il parvient à en étouffer la tragédie, au point où l’on se demande si l’idée même de “tragédie” a encore un sens, la moindre utilité, la moindre valeur, la plus petite substance... Mais non, tout, absolument tout est bouffe !... Cela touche les ménages, les individus, les amours et les atours de la mode, la simple façon d’être en n’étant plus du tout sinon de bouffe préparé selon des recettes différentes ; oui oui, il y a les bouffes à la Sauce tomate, les bouffes à la Sauce aurore, à la Sauce Beauharnais, à la Sauce Bontemps, à la Sauce Choron, à la Sauce Foyot, à la Sauce paloise, à la Sauce arlésienne, à la Sauce tyrolienne, à la Sauce Véron ; et par-dessus tout le bouffe solitaire à la sauce artificielle-IA. (Crédit Google.)
Comme dit Scott Ritter (tous ces faiseurs de ‘samizdat’ disent la même chose désormais, frappés comme nous sommes tous par cette incommensurable bêtise, qui montre une dynamique sans équivalent, qui prospère sur un rythme-bouffe aussi rapidement que, dans l’ordre, « la renouée d'Aubert (Fallopia baldschuanica) qui est une championne de la croissance-[bouffe] rapide, suivie de l'Ipomée (ou volubilis), de la vigne vierge, du chèvrefeuille et de la passiflore... » (Crédit Google, suite.)
Car, comme dit Scott Ritter, disais-je et revenant à nos références et à nos moutons :
« ...parce que l'Europe devient folle, littéralement folle en ce qui concerne sa rhétorique antirusse et ce genre de choses... »
Je vous assure que les échos étouffés que mes vieilles oreilles usées parviennent à distinguer, provenant des allées du pouvoir où il me reste quelques amitiés tenaces qui se refusent à céder, me disent exactement la même chose. Nous avons dépassé le stade du bouffe, monté en hyper-bouffe, au-delà de l’ironie assez lourde d’Orlov, nous dansons désormais à la folie, avec ce qu’il nous reste d’énergie, la danse de tarentelle des fous puisque composée au temps anciens pour exorciser la folie de ceux qui avaient été piqués par tarentules invasives.
Je me demande bien par quel entêtement nous continuons à parler de la manipulation des masses, de l’endormissement des citoyens méprisés et paralysés, de notre hallucinations consentante à toutes les horreurs qu'on nous fait subir en nous faisant croire aux plus belles perspectives, alors que tous ces phénomène se sont regroupés quasi-exclusivement chez nos dirigeants. Nous les haïssons, nous les conchions et si, demain, quelques Kalachnikov tombent dans des mains furieuses et nerveuses, je ne donne pas cher de leur triste peau pendante et trainbalante. Ce sont eux qui sont manipulés par eux-mêmes, les marionnettistes sont devenus marionnettes d’eux-mêmes et ne se préoccupent plus guère de nous “marionnetter”. Les zombies, mes pauvres amis, mais ce sont eux, zombies-élites n’est-ce pas, zombieSystème.
Dites-moi un peu, qu’allons-nous faire ?