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• Une situation stratégique de l’Europe, “folle de guerre” contre la Russie, sous la menace des ‘Orechnik’, avec Scott Ritter sur ‘Danny Haïphong’. • « Orechnik garantit littéralement la destruction physique de l'Europe »
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Voici une très intéressante table ronde de ‘Danny Haïphong (français)’, le 24 août 2025, avec Larry C. Johnson et Scott Ritter. L’extrait que nous donnons est un verbatim de la première intervention (très longue, près d’un quart d’heure) de Scott Ritter. Notre transcription s’arrête à 10’57” de l’intervention et concerne essentiellement le nouveau système de missile ‘Orechnik’ et l’Europe face à lui.
Note (confuse) de PhGBis : « On pardonnera, espérons-nous, les fautes très certainement faites dans la transcription des noms russes qui sont employés dans le cours de la discussion. »
Et, sur ce point , il y a ces extraordinaires remarques où Ritter affirme qu’‘Orechnik’, absolument imparable, invincible, destructeur d’une puissance inouïe sans qu’il soit nécessaire de le charger de nucléaire (ce qu’il peut pourtant évidemment faire) : le missile ‘Orechnik’ qui ézcrase tout le monde apporte de la stabilité dans la situation présente parce qu’il calme un peu l’Europe qui est littéralement “folle de guerre”. Ainsi de ce paradoxe : une extrême instabilité (‘Orechnik’ dominateur) apporte de la stabilité ; d’ailleurs c’est tout à fait logique : menacez un hôpital psychiatrique en folie d’autant de coups de poing d’une compagnie de poids lourds professionnels qu’il y a de mâchoires hurlantes et au quatrième KO, on se calmera au moins pour une petite heure...
« Donc [l’arrivée d’‘Orechnik’] est absolument un bouleversement. Est-ce que cela déstabilise l'Europe ? En réalité, je pense que dans ce cas précis, à ce moment donné, cela apporte de la stabilité parce que l'Europe devient folle, littéralement folle en ce qui concerne sa rhétorique antirusse et ce genre de choses. Il n'y a rien que l'Europe puisse faire pour égaler l'Orechnik. Et il n'y a rien que les États-Unis puissent faire pour égaler l'Orechnik. »
Ritter donne d’autres précisions sur d’autres missiles russes en développement. Il met en évidence les capacités de production de l’industrie de guerre des Russes (pour l’Iskander, 700 exemplaires par an contre 70 en 2020, pour ‘Orechnik’, 100 par an, etc., – tous ces missiles hypersoniques inarrêtables dans les airs). Il décrit le fonctionnement du système ‘Death Hand’, déclenchant une riposte de tous les systèmes russes existants et les dirigeants si les centres de commandement sont détruits par une frappe de décapitation. Il insiste beaucoup sur le fameux tweetX de Medvedev sur les moyens de guerre stratégiques de la Russie.
« Cela a mis toute l'Europe en danger. Je veux dire, c'est ça le problème. Le tweet de Medvedev disait en gros que l’Europe s'était suicidée parce que désormais vous avez garanti que tout conflit futur entraînera la destruction de toutes vos magnifiques flèches de cathédrale. C'est la fin de l'Europe, mais ils veulent faire la guerre. Orechnik garantit littéralement la destruction physique de l'Europe en cas de guerre nucléaire et le fait que l'Europe ne pourra pas résister à une guerre conventionnelle sans subir d'immenses dégâts. Il n'existe rien aujourd'hui dans le monde capable d'intercepter un Orechnik. »
C’est une description très complète, faite par un spécialiste de ce type de problème (guerre nucléaire, négociations de désarmement, etc.), qui estime qu’on est passé très près de la guerre nucléaire à l’automne 2024 (« La CIA était d’accord avec moi ») et qu’on est aujourd’hui dans une situation pire...
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« ...Eh bien, rappelons d'abord que c'est Donald Trump qui s'est retiré du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire INF en août 2018. Nous en sommes donc là à célébrer, mon Dieu, le 7e anniversaire de cette stupidité.
» Les Russes ont réagi en faisant de même, mais ils ont précisé qu'ils continueraient à respecter le traité INF en ce qui concerne les systèmes tant que les États-Unis ne déployaient pas de système compatible INF en Europe. Les États-Unis ont effectivement déployé un système compatible INF. Il s'agit d'un système conteneurisé capable de lancer à la fois les missiles SM3 et SM6. La variante SM6 connue sous le nom de Typhoon qui serait un missile à courte portée en mode surface surface.
» Mais ce même système conteneurisé peut également lancer le missile Tomahawk il est impossible de savoir quels missiles sont chargés dans le système de conteneur à un moment donné. Nous l'avons donc déployé au Danemark, je crois dans le cadre d'un exercice de l'OTAN. Nous avons affirmé qu'il n'y avait que le SM6 à bord, mais cela n'a aucune importance. Les Russes ont déclaré "Nous allons désormais commencer à déployer activement et à mener la R&D nécessaire pour produire nos missiles et ils ont lancé la production de ce qu'on appelle le missile Orechnik."
» En novembre 2024, la Russie a effectivement réalisé un essai opérationnel d’Orechnik frappant l'usine de Dnipro à Dnipropetrovsk en Ukraine. Ce que nous observons actuellement, c'est tout simplement le fait que les Russes sont passés à la production en série d’Orechnik. Ainsi, au lieu de disposer de quelques missiles fabriqués à la main pour des essais, ils sont désormais en production en série et fabrique des missiles qui sont envoyés sur le terrain auprès d'unités opérationnelles. Ils ont déployé les premières unités opérationnelles équipées de missiles Orechnik. Lorsqu'on déploie un système comme Orechnik, il est au niveau régimentaire, ce qui signifie qu'on met en place un régiment. Cela veut dire qu'il y a trois bataillons et chaque bataillon dispose de trois lanceurs. Nous parlons donc d'au moins neuf lanceurs de missile Orechnik déjà déployés sur une base opérationnelle quelque part en Russie.
» La Biélorussie a annoncé qu'elle recevrait le système d'ici la fin de l'année, je crois. Ainsi, la Biélorussie disposera également d'un régiment de neuf lanceurs. Ils vont recevoir 10 lanceurs parce qu'ils vont avoir leur propre centre de formation pour entraîner les troupes biélorusses. Mais vous savez, Orechnik est fabriqué à l'usine de construction mécanique de Vodkinsk. C'est un analogue du SS20. Le SS20 est un missile à portée intermédiaire qui a été éliminé lors du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. un dossier sur lequel j'ai travaillé. À l'époque, nous estimions que les Russes ou les soviétiques pouvaient produire de 60 à 80 missiles de type SS20 par an. C'était dans temps de paix pendant la guerre froide. Aujourd'hui, Orechnik est produit dans un environnement quasi guerrier avec de véritables exigences.
» Donc je pense que les Russes pourraient probablement augmenter cette production à environ 100 Orechnik par an. S'il y a 9 Orechnik par régiment, on parle des Russes et il y aura ici une capacité de rechargement. De plus, Orechnik sera configuré à la fois pour des capacités conventionnelles et nucléaires, disons donc 45 à 50. On parle des Russes qui pourraient déployer avant la fin de l'année probablement de l'ordre de 4 à 5 régiments, soit l'équivalent de quelques divisions Orechnik et ils vont simplement continuer à en produire. Et c'est un véritable bouleversement. Cela modifie fondamentalement l'équilibre stratégique des forces en Europe. Les États-Unis ou l'OTAN n'ont rien qui puisse contrer cela tant en terme de frappe conventionnelle qui est une nouvelle capacité.
» Le SS20 n'était pas un système de frappe conventionnelle. C'était uniquement un système nucléaire. Et vous savez dans sa configuration nucléaire, cela a tout simplement changé la donne. Cela a mis toute l'Europe en danger. Je veux dire, c'est ça le problème. Le tweet de Medvedev disait en gros que l’Europe s'était suicidée parce que désormais vous avez garanti que tout conflit futur entraînera la destruction de toutes vos magnifiques flèches de cathédrale. C'est la fin de l'Europe, mais ils veulent faire la guerre. Orechnik garantit littéralement la destruction physique de l'Europe en cas de guerre nucléaire et le fait que l'Europe ne pourra pas résister à une guerre conventionnelle sans subir d'immenses dégâts. Il n'existe rien aujourd'hui dans le monde capable d'intercepter Orechnik.
» Donc c'est absolument un bouleversement. Est-ce que cela déstabilise l'Europe ? En réalité, je pense que dans ce cas précis, à ce moment donné, cela apporte de la stabilité parce que l'Europe devient folle, littéralement folle en ce qui concerne sa rhétorique antirusse et ce genre de choses. Il n'y a rien que l'Europe puisse faire pour égaler l'Orechnik. Et il n'y a rien que les États-Unis puissent faire pour égaler l'Orechnik.
» En ce moment, les États-Unis cherchent à déployer ce qu'ils appellent le Dark Eagle, un missile hypersonique de portée intermédiaire. Il était censé être déployé l'année dernière, mais nous ne savons pas comment le construire et donc nous n'avons pas encore mis le système en service opérationnel. Il parle peut-être de 2026 pour mettre le Dark Eagle en service. Mais ce qui est intéressant dans le tweet de Medvedev, ce n'est pas seulement à propos d’Orechnik. Il a dit cela et d'autres systèmes.
» Orechnik est un dérivé de ce qu'on appelle le RS26 Rubech, un missile que les Russes avaient en développement mais il a rencontré des problèmes à cause du traité INF. Le RS26 déployé avec une certaine configuration d'ogive pouvait être lancé à des portées inférieures au seuil des missiles à portée intermédiaire fixé par le traité. Mais le problème c'est que si l'on utilisait une autre configuration d'ogive, il pouvait atteindre des portées supérieures et une fois qu'un missile est lancé à de plus grandes distances, il devient un missile à portée intermédiaire tel que défini par le traité. Les Russes ne voulaient pas être perçus comme franchissant ce seuil. Alors, ils ont suspendu le déploiement du RS26. Mais le RS26 est encore une fois un analogue du SS20. C'est un missile qui a été développé pour combler le vide créé dans les capacités stratégiques russes lorsque le SS20 a été éliminé.
» Ce que beaucoup de gens ne réalisent pas à cette époque, c'est que les Russes avaient construit un autre missile appelé le missile Scorost de portée intermédiaire. Il avait été conçu spécifiquement pour répondre aux problèmes posés par le Pershing 2. C'est-à-dire que lorsque les Pershing 2 qui sont des missiles de portée intermédiaire américain étaient déployés en Allemagne de l'Ouest, si le Pershing 2 quittait sa garnison et passait en mode opérationnel, les Russes n'avaient rien qui pouvait riposter immédiatement.
» Scoros signifie rapide. Ainsi, le système Scorost pour répondre rapidement au déploiement opérationnel du Pershing 2, de sorte que si les services de renseignement russe ou soviétique détectaient le départ du Pershing 2 de sa base, avant qu'il ne puisse tirer.
» La raison pour laquelle j'aborde ce sujet, c'est que l'Orechnik n'est pas le système destiné à contrer le Dark Eagle. ll faudra produire un analogue de type Scorost pour contrer le Dark Eagle. De sorte que lorsque le Dark Eagle sera déployé en Europe, s'il est placé dans une position opérationnelle, il y aura un nouveau système russe. C'est ce à quoi Medvedev a fait allusion. Et je crois, c'est ce que je dis depuis le début, que les Russes reviendront à la doctrine soviétique et aux exigences opérationnelles soviétiques définis par les capacités de l'OTAN et des États-Unis. Si nous déployons le Dark Eagle, il y aura un nouveau missile. Ce sera l'analogue du Scorost, je ne sais pas comment ils vont l'appeler. C'est encore une fois un bouleversement stratégique. C'est un échec et mat en faveur de la Russie. Les gens doivent comprendre maintenant que les Russes dominent l'ensemble du champ de bataille...»