Plus ça change...

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Plus ça change...

• On passe en revue les 3-4 derniers jours avec ses divers et extraordinaires événements, avec pour nous décrire cette situation une analyse de Tarik Cyril Amar. • Mais la question n’est-elle pas de savoir si ces “divers et extraordinaires événements” ont, oui ou non, modifié à mesure la situation générale et nous serions bien tentés, après quelques réflexions, de répondre par la négative. • La guerre en Ukraine se poursuit et les grandes tendances subsistent et accélèrent en se renforçant plus qu’en changeant. • Cela nous conduit à rappeler avec une certaine approbation l’hypothèse que nous esquissions hier : ce qui s’est passé en Pologne ce week-end n’est-il pas  plus important que ce qui s’est passé dans les bases russes et à Istamboul ? • Effectivement, nous dit la sage et vieille formule : poser la question, c’est déjà y répondre...

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Après tous ces événements, y a-t-il quelque chose de fondamentalement changé ? Une “nouvelle forme de guerre”, avec l’affirmation que nous qualifions d’hyper-bouffe de “l’aviation stratégique russe anéantie” (c’est effectivement l’analyse unanime de la presseSystème anglo-saxonne et européenne suiviste) ? Un tournant décisif de la guerre, dans un sens ou l’autre, modifiant complètement le théâtre des opérations ?

Réponses négatives partout, nous semble-t-il. On préfère reprendre ce compte-rendu d’un débat avec l’analyste politique ukrainien Pavel Shcheline sur le site du journaliste de politique étrangère Alexander Shelest, – rapporté à partir de la source ‘Politnavigator’ sur Telegram... En un mot, selon l’expression française “Plus ça change, plus c’est la même chose”, reprise couramment, en français dans le texte par les langues anglaise et anglo-américaines.

« La stratégie russe est très simple : “Voici nos exigences, ces exigences ne changent pas dans leur forme actuelle”. Elles n'ont pas beaucoup changé ces quatre dernières années, et sous leur forme actuelle, elles n'ont pas changé depuis un an. Depuis le discours de Poutine lors de la session diplomatique du 24 juin 2018 : “Peu importe que nous les atteignions par la force ou par la voie diplomatique”. Autrement dit, la Russie a la position la plus constante à cet égard, si l'on peut dire. D'après ce que je comprends, la stratégie ukrainienne semble différente.

» Elle ressemble à “ils nous poussent de toutes parts à négocier”. Autrement dit, la stratégie précédente du plan de sauvetage n'a pas abouti. C'est tout, les responsables ont changé, ils ne nous donnent pas plus d'argent pour cela. Il est donc désormais nécessaire de simuler un processus de paix afin de préparer et d'intensifier le conflit.

» L'objectif ultime du gouvernement ukrainien, me semble-t-il, n'a pas changé. Il s'agit d'une Troisième Guerre mondiale classique impliquant l'Europe dans un conflit direct sur le territoire du pays. Idéalement, les États-Unis et l'Union européenne, mais au moins les pays européens, sur le territoire de l'Ukraine avec la Russie. Car l'Ukraine ne peut pas gagner “seul”, a déclaré Shcheline. »

Autrement dit, les événements des trois derniers jours, salués (surtout l’attaque d’anéantissement hyper-bouffe de l’aviation stratégique russe) dans un enthousiasme indescriptible par le corps général des plumes de la presseSystème, n’ont rien changé de fondamental, – le chaos subsiste et poursuit sion développement régiuklier. C’est ce que décrit en détails le commentateur allemand d’origine turc Tarik Cyril Amar, sur RT.com.

“Ligne rouge” fracassée ?

Une petite pensée au passage pour l’attaque de bases russe de l’aviation stratégique russe. “Les pertes atteignent 40 bombardiers stratégiques”, – chiffre net et sans bavure repris et conservé au chaud par toute la presseSystème, annoncé par les Ukrainiens quelques minutes après l’annonce de l’attaque. C’est un bilan hyper-bouffe qui n’a aucune signification sinon hollywoodienne, non plus que la phrase sur “l’anéantissement”. Les pertes ne sont pas encore officiellement annoncées mais elles vont de 6 à 13 bombardiers selon les commentateurs indépendants, avec une majorité de Tu-95 à turbopropulseurs datant des années 1950.

Qu’importe ! On sait que compte d’abord l’effet de choc de l’annonce de communication qui n’a rien à faire de la réalité, surtout dans le domaine de l’efficacité des attaques en Russie jusqu’ici extrêmement maigres, et la gloire ukrainienne-zélenskiste qui s’ensuit. Les presseSystème occidentale et les réseaux sont tombés dans une sorte d’état second extatique.

Alexander Mercouris s’est signalé, – pour une fois dans une forme d’un certain désaccord avec Christoforou, – par l’affirmation qu’il ne s’agissait pas d’une “ligne rouge” essentielle des Russes. Pour lui, la pertes des bombardiers stratégiques est un événement qui n’est pas très important, d’autant plus que son éventuelle importance est justifiée selon les règles non-écrites du conflit par le fait que ces bombardiers effectuent régulièrement des missions tactiques contre l’Ukraine, notamment en tirant des missiles air-sol. Ces missions pourraient aussi bien être remplies, notamment par des Soukhoi Su-34, puissants bombardiers de pénétration et d’attaque, – tout cela preuve que les Tu-95 sont, un peu comme les B-52 de l’USAF, des espèces de “bons à tout faire” pour leur aviation, et nullement des avions précieusement réservés aux missions stratégiques.

Mercouris rappelle également, avec juste raison, l’emploi massif des B-52 stratégiques US, – l’équivalent US des Tu-95, – durant la guerre du Vietnam. Pour notre compte, nous rappellerons plus précisément que lors de l’opération ‘Linebacker II’, de décembre 1972 contre Hanoï et ses environs, 18 B-52 ont été abattus par des missiles SA-2 et des chasseurs de défense aérienne (MiG-19 et MiG-21) du Vietnam du Nord, forçant l’USAF à envisager pendant quelques jours l’arrêt définitif des attaques. Cela n’avait provoqué strictement aucune émotion dans les milieux des forces stratégiques nucléaires US. L’USAF a aussi une soixantaine de bombardiers B-1, qui ont été totalement dégagés des tâches nucléaires pour les missions d’appui tactique : leur restent le B-2 (19 exemplaires) à au moins 2,5 $milliards l’exemplaire et le nouveau futur B-21, copie conforme du précédent, avec 50% d’électronique en plus.

Dans les deux cas, Russie et USA, la composante “bombardiers lourds” de la triade nucléaire stratégique joue un rôle mineur très effacé, comparé aux deux autres composants (essentiellement sous-marine pour les USA, sous-marine et terrestre pour la Russie).

Laissons la place maintenant au texte de Tarik Cyril Amar, que nous ferons suivre d’un commentaire général reflétant notre façon de voir...


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« Faire en sorte qu’il n’y ait pas de paix

Dimanche, dans les régions russes de Briansk et de Koursk, toutes deux frontalières avec l'Ukraine, des ponts se sont effondrés sur et sous des trains, tuant sept personnes et blessant des dizaines de civils. Il ne s'agissait pourtant ni d'accidents ni d'une force de la nature extraordinaire. Il est clair que ces catastrophes étaient des actes de sabotage, ce qui est également la qualification des autorités russes. Puisqu'il est quasiment certain que les auteurs agissaient pour le compte de Kiev, les médias occidentaux ont peu relayé ces attaques. Moscou, quant à elle, les qualifie à juste titre de terrorisme.

Le même jour, l'Ukraine a également mené une vague d'attaques de drones contre d'importants aérodromes militaires russes. Cette histoire, présentée comme un franc succès par le SBU (service de renseignement ukrainien), a été relayée en Occident. Les bellicistes occidentaux les plus acharnés, longtemps privés de bonnes nouvelles, se sont emparés du récit probablement exagéré de ces attaques par l'Ukraine pour fantasmer une fois de plus sur le « génie » de l'Ukraine, tandis que la Russie est « vulnérable » et quasiment vaincue. Le désespoir rend l'imagination possible. Dans le mauvais sens.

La réalité des frappes de drones ukrainiens sur les aérodromes n'est pas encore tout à fait claire. Ce qui est certain, c'est que l'Ukraine a ciblé des sites dans cinq régions, dont le nord et le centre de la Russie, ainsi que la Sibérie et l'Extrême-Orient. Les essaims de drones de Kiev ont été lancés non pas depuis l'Ukraine, mais depuis la Russie, à l'aide de subterfuges et de camions civils. En vertu du droit international humanitaire (aussi appelé droit des conflits armés), il est probable qu'il ne s'agisse pas d'une « ruse de guerre » légitime, mais d'un crime de guerre de perfidie, un point assez évident, mais jamais mentionné dans les commentaires occidentaux.

Pourtnt, dans ce cas précis, les cibles étaient militaires : il s'agissait soit d'un acte de sabotage par des opérations spéciales impliquant un crime de guerre (interprétation la plus large possible), soit de terrorisme pur et simple, soit des deux, selon le point de vue. Trois des bases aériennes attaquées ont apparemment réussi à repousser les drones kamikazes ukrainiens vus à la première personne. À deux endroits, suffisamment de drones ont réussi à percer pour causer des dégâts apparemment importants.

Les responsables ukrainiens et, par conséquent, les grands médias occidentaux affirment que plus de 40 avions russes ont été détruits, dont de gros bombardiers stratégiques et un avion d'alerte avancée et de contrôle. Des sources officielles russes ont reconnu des pertes, mais sans les détailler. Des blogueurs militaires russes, souvent bien informés, ont cité des chiffres bien inférieurs (“à un chiffre”, “treize”), tout en soulignant que même ceux-ci constituent une « perte tragique », d'autant plus que la Russie ne fabrique plus ce type d'appareils. (Voilà que la perte d’appareils trop vieux pour être encore fabriqués est une “perte tragique” ! Pour les musées dans un quart de siècle, éventuellement ?)

Sur le plan financier, les responsables ukrainiens affirment avoir infligé l'équivalent d'« au moins 2 milliards » de dollars de dégâts. Même si leur efficacité s'avérait moindre, il ne fait aucun doute que, cette fois, Kiev a obtenu un excellent retour sur investissement : même si l'« Opération Spiderweb » a nécessité une longue préparation et a mobilisé diverses ressources, dont un entrepôt, des camions et les drones bon marché eux-mêmes, il est certain que les dépenses de Kiev ont dû être bien inférieures aux pertes de Moscou.

Sur le plan politique, la sphère dynamique des commentateurs militaro-politiques russes, présente sur les réseaux sociaux, a exprimé un sentiment de choc et de colère, non seulement envers Kiev, mais aussi envers les responsables et officiers russes accusés de ne toujours pas prendre au sérieux la menace de frappes ukrainiennes, même en Russie. Un important « mil-blogueur » de Telegram a fait savoir à ses lecteurs qu'il accueillerait favorablement des licenciements au sein du commandement de l'armée de l'air. Mais il a également estimé que les points faibles exploités par l'attaque surprise de drones de Kiev avaient des causes systémiques. Un autre mil-blogueur très populaire a parlé de « négligence criminelle ».

Quelles que soient les éventuelles retombées politiques russes de ces attaques ukrainiennes, il faut se méfier de la tendance incorrigible des commentateurs occidentaux à les surestimer. Le journal allemand Welt, par exemple, s'extasie sur la « portée monumentale » de l'attaque. En réalité, malgré toute la frustration qui règne en Russie, cet incident n'ébranlera pas le gouvernement ni ne réduira sa capacité à mener la guerre.

Son véritable effet net sera probablement de soutenir la mobilisation de la Russie. Vous souvenez-vous de la révolte de Wagner, où les mêmes commentateurs occidentaux prédisaient l'implosion imminente non seulement du gouvernement russe, mais de tout le pays ? Vous ne vous en souvenez pas ? Exactement.

Dans le cas des attentats terroristes contre des trains civils, les conséquences sont encore plus faciles à prévoir. Elles ne feront que renforcer la détermination de Moscou et celle de la quasi-totalité des Russes, élites et « gens ordinaires ». Dans les deux cas, sur les aérodromes militaires comme sur les trains civils, la même question déroutante se pose : que cherche donc Kiev à faire ici ?

A ce stade, nous ne pouvons que spéculer. Mon hypothèse : le régime de Kiev, plutôt désespéré, visait quatre objectifs :

Premièrement, un succès de propagande à l’échelle nationale. L’Ukraine de Zelenski étant un État autoritaire de facto avec des médias obéissants, cela pourrait fonctionner, un instant. Jusqu’à ce que la tragédie de la mobilisation, trop souvent forcée, pour une guerre par procuration perdue au nom d’un Occident assez dément, revienne à la mémoire, c’est-à-dire dans un jour ou deux.

Deuxièmement, avec sa combinaison d’atrocités contre des civils et d’une attaque contre les défenses nucléaires russes, il s’agissait de la énième tentative de Kiev pour provoquer la Russie et l’amener à une riposte si violente qu’elle dégénérerait en un affrontement direct entre l’OTAN (probablement sans les États-Unis maintenant) et la Russie. Il s’agit d’une tactique ukrainienne aussi vieille que cette guerre, voire plus ancienne. Appelez cela la routine de l’attaque. Tout aussi routinière, ce plan n’a abouti à rien. Il y a ensuite eu la tentative de torpiller le deuxième cycle des négociations d'Istanbul, prévu pour le lundi 2 juin, en provoquant la Russie à annuler ou à lancer une riposte si rapide et si violente que Kiev aurait pu s'en servir comme prétexte pour faire de même. C'est, en quelque sorte, la dimension tactique, et elle a également échoué.

Si ce qui précède est sournois, c'est aussi la norme. Les États resteront les États, – soupir... Le quatrième objectif probable de la vague de sabotages et d'attaques terroristes de Kiev – l'aspect stratégique, en quelque sorte – est cependant bien plus inquiétant : le régime Zelenski – et au moins certains de ses soutiens occidentaux (à mon avis : la Grande-Bretagne en tête) – signalent qu'ils sont prêts à mener une campagne prolongée d'escalade des attaques terroristes en Russie, même si les combats en Ukraine cessaient. Pensez aux guerres de Tchétchénie, mais en bien pire encore. Cela aussi échouerait. L'un des enseignements des guerres de Tchétchénie est précisément que Moscou a décidé de ne pas céder au terrorisme, mais d'en éliminer la source, quel qu'en soit le prix.

En ce qui concerne les pourparlers d'Istanbul, ils ont bien eu lieu. L'Ukraine n'a pas réussi à convaincre la Russie de les abandonner. Pour le reste, les résultats de ce deuxième round de la deuxième tentative de paix à Istanbul semblent bien modestes, comme le prédisaient de nombreux observateurs. Kiev, malgré sa défaite, a fait preuve d'une comédie noire et habituelle en offrant à Moscou une chance de capituler. Moscou a en retour présenté ses conditions ; celles-ci n'ont pas changé et envisagent une victoire. Kiev a promis de les étudier.

Étant donné que le fossé entre les illusions ukrainiennes et les exigences russes semble infranchissable à ce stade, même un cessez-le-feu à grande échelle est hors de portée. Et c'est peut-être, après tout, ce que souhaitent le régime de Zelenski et ses soutiens européens. Quant à Moscou, il a clairement indiqué depuis longtemps qu'il se battrait jusqu'à atteindre ses objectifs de guerre. En ce sens, les nouveaux pourparlers ont confirmé ce que les attaques avaient déjà signalé : la paix n’est pas en vue.

Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinsky, a toutefois proposé des cessez-le-feu locaux de courte durée, de « deux à trois jours », qui, a-t-il expliqué, permettraient de récupérer les corps des victimes et de leur offrir des funérailles décentes. Dans le même esprit, la Russie s’est engagée à restituer 6 000 corps de soldats et d’officiers ukrainiens.

Il y avait aussi une mesure pour les vivants : davantage d’échanges de prisonniers, tant pour les personnes gravement malades ou blessées que pour les jeunes, ont été convenus. Les chiffres ne sont pas encore précis, mais le fait qu’ils se dérouleront sur la base de « tous contre tous » témoigne d’un geste de bonne volonté russe.

Enfin, Medinsky a également révélé que la partie ukrainienne avait remis une liste de 339 enfants que la Russie avait évacués de la zone de guerre. Il a promis que, comme par le passé, les autorités russes les retrouveraient et feraient de leur mieux pour les renvoyer en Ukraine. Medinsky a souligné que le nombre d'enfants figurant sur la liste de Kiev contredit massivement les récits ukrainiens et occidentaux – ainsi que la guerre juridique – concernant une vaste opération d'enlèvement russe « génocidaire ».

En ce sens, les discussions ont au moins contribué à désamorcer une vieille guerre de l'information occidentale. C'est peut-être tout ce qui est possible pour l'instant : des progrès humanitaires véritablement progressifs et un travail très lent et graduel vers un dialogue plus raisonnable. Mieux que rien. Mais la barre est basse, il faut l'admettre. »

Tarik Cyril Amar
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“Pearl Harbor”, dites-vous?

La vitesse et le bombardement de masse de la presseSystème autour du terme “Pearl Harbor russe”  aimablement communiqué par le SBU ukrainien nous laissent interdits. Le journalisme barbotant ainsi dans les ruissellements excrémentiels des égouts est un spectacle qu’il ne faut pas oublier, même au crépuscule d’une vie. Rarement, – non, jamais on ne vit une telle décadence-perversion d’une profession qu’on ne cesse de vanter comme représentative de la “liberté de parole” de “notre-démocratie”.

Ce que nous dit Tarik Cyril Amar détaille parfaitement la situation générale de tous les facteurs affectant la guerre ukrainienne. Nous y ajouterons trois paragraphes d’un texte de Larry Johnson, qui s’occupe, lui, de détailler l’attitude russe dans cette affaire et les conséquences qui s’ensuivent. Johnson continue à dire toute son admiration pour la politique autant que pour le comportement de la direction russe et de la population russe.

Auparavant et d’abord, il nous dit juste un mot sur  le titre du New York ‘Post’.

« “Des dizaines de bombardiers nucléaires russes por l’apocalypse ont été détruits lors d'une attaque surprise massive contre des bases aériennes, selon Kiev : “Le Pearl Harbor russe”... 

» Le rédacteur en chef du New York Post, qui a signé ce titre, ou l'a lui-même écrit, a soit fait preuve d'une profonde ignorance de l'histoire, soit formulé une remarque ironique sur le manque de réflexion stratégique de l'Ukraine. Je pense que c'est la première option, mais j'aimerais connaître votre avis sur la seconde. »

Maintenant, ses trois paragraphes annoncés :

« La destruction par l'Ukraine d'une dizaine d'avions de différents modèles ne change rien, ni tactiquement ni stratégiquement, à l'espoir de l'Ukraine de stopper l'offensive russe au sol. Elle n'a fait qu'attiser la colère de l'opinion publique russe et renforcer sa détermination à vaincre l'Ukraine et l'OTAN. Les dirigeants russes ont fait preuve d'une froideur surprenante. Les négociateurs russes ont rencontré leurs homologues ukrainiens à Istanbul lundi et n'ont pas évoqué ces attaques lors des discussions.

» Je pense que l'Ukraine a lancé l'attaque de drone, en conjonction avec l'attentat terroriste contre le pont de Koursk et celui de Briansk, qui s'est effondré sur un train de passagers, dans l'espoir que la Russie refuserait de tenir la réunion prévue à Istanbul. Si tel était leur objectif, il n’a pas été atteint. La Russie poursuivra ses rencontres avec l'Ukraine, mais ne relâchera pas sa campagne militaire au sol.

» La Russie a présenté son mémorandum, qui ne faisait que reprendre la position exposée par le président Poutine le 14 juin 2024. La Russie ne cède pas. La Russie a proposé l'échange de 6 000 corps et un cessez-le-feu temporaire pour permettre aux Ukrainiens de récupérer leurs morts dans des zones spécifiques de la ligne de contact. Ce faisant, la Russie envoyait un message clair sur la nature des victimes… L'Ukraine n'a pas 6 000 corps russes à livrer. C'est une tactique astucieuse pour rappeler aux Ukrainiens la véritable nature de la guerre. »

Résumons pendant que les folles de la presseSystème et de LCI poursuivent leur bamboche. Rien n’a vraiment changé, ni dans les bases russes, ni à Istamboul. La guerre en Ukraine, c’est une épreuve de force sur le long terme, pas une conquête ; et non pas entre la Russie et l’Ukraine mais entre la Russie et l’OTAN/UE. Tout cela continue inchangé. Le seul point qui apparaît inquiétant pour la Russie (et pour le reste), c’est la possibilité de l’apparition d’un nœud terroriste dévastateur au cœur de l’Europe, même après, et peut-être plus sûrement après la défaire de l’Ukraine-Zélenski.

Pour le reste, nous revenons à cette remarque faite dans notre texte d’hier, sur la Pologne , où nous jugions on fine l’événement polonais comme peut-être plus important que l’attaque contre les bombardiers, – et nous jugeons la susdite remarque nullement déplacée :

« ...Finalement, entre ça et les magouillages MI6-SBU, – il y a une sorte de génie de la perfidie chez les habitants du corps du renseignement britannique post-Blair [le MI6 dans ce cas], la perfidie d’Albion portée au centuple de la tradition, – nous donnerions bien une importance supérieure à l’élection polonaise... »


Mis en ligne le 3 juin 2025 à 18H45