L’abysse révélateur entre hacking et leaking

Bloc-Notes

   Forum

Il y a 3 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 1011

L’abysse révélateur entre hacking et leaking

Alexander Mercouris, plume respectable et londonienne de l’antiSystème qui a lancé il y a quelques mois son site TheDuran, signale une interview de l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray dans le Daily Mail. Murray est, depuis la fin de sa carrière de diplomate, un ami de Julian Assange et de WikiLeaks. Mercouris se porte garant de l’honorabilité de Murray et fait l’hypothèse que l’interview du Daily Mail n’est pas bidouillée (vieille habitude de ce canard très british dans le sens de la presse à scandale la plus impudente du monde). Mais quoi, Murray n’a rien démenti et ses propos vont absolument dans le sens de ce qu’il a déjà dit, récemment encore, notamment au Guardian (*), alors on peut les prendre pour du comptant.

Murray parle de l’“intervention russe” dans la campagne USA-2016 ; et il revient sur le point central, qui n’intéresse évidemment personne dans la presse-Système et la horde qui la précède et la suit : les documents (les e-mails) qui ont été diffusés, par l’intermédiaire de WikiLeaks (accusé par la CIA de n’être qu’un opérateur des services russes qui lui auraient fourni le matériel à diffuser) sont essentiels, non pas parce qu’ils ont été diffusés et rendus publics, mais parce qu’ils révèlent la pourriture profonde et presque ontologique, à la fois corruptrice, diffamatoire et terrorisante, du parti démocrate qui est devenu en quelques années, comme l’essentiel de la gauche du bloc-BAO, le faire-valoir et le complice actif de l’hypercapitalisme (hypergauche blottie au sein de l’hypercapitalisme). En effet, tous les documents portent sur les manipulations internes du DNC (Democratic National Committee) et sur les secrets de Clinton et de l’équipe Clinton (la corruption extrême de la Clinton Foundation,; les magouilles de Podesta, chef de l’équipe Clinton, tant sur ses manœuvres électorales diverses que sur ses autres activités allant jusqu’à des affaires de pédophilie et des accointances avec des cultes sataniques [ce qu’on désigne sous le nom générique de Pizzagate, le mot Pizza étant le code introduisant toutes ces activités]).

Murray avait déjà déclaré que toute cette affaire n’était nullement le fait d’un “hacking” (intervention électronique pour récupérer du matériel secret à partir des ordinateurs démocrates, base de l’accusation antirusse développée depuis) mais d’un “leaking” (fuites à partir d’une source/lanceur d’alerte à l’intérieur de l’équipe Clinton). Dans l’interview du Daily Mail, Murray fait un pas de plus par rapport à ce qu’il avait déjà dit : non seulement il affirme qu’il s’agit d’une fuite à partir de l’équipe Clinton, mais il précise que c’est lui qui a reçu les documents fuités de la main d’un intermédiaire du lanceur d’alerte au sein de l’équipe Clinton, et qui les a transmis à WikiLeaks.

Voici donc ce qu’écrit Mercouris le 15 décembre 2016...

« Here is how the Daily Mail is reporting what Craig Murray told them :

» “….Murray insisted that the DNC and Podesta emails published by WikiLeaks did not come from the Russians, and were given to the whistleblowing group by Americans who had authorised access to the information.” “Neither of the leaks came from the Russians,’ Murray said.  ‘The source had legal access to the information.  The documents came from inside leaks not hacks.

» “He said the leakers were motivated by ‘disgust at the corruption of the Clinton Foundation and the tilting of the primary election playing field against Bernie Sanders.’ Murray said he retrieved the package from a source during a clandestine meeting in a wooded area near American University, in northwest D.C.  He said the individual he met with was not the original person who obtained the information but an intermediary.’ 

» Craig Murray has not commented on this interview on his own blog, but there is no reason to doubt the Daily Mail is reporting his comments accurately. As I have said previously, Craig Murray is a person of great integrity.  I have no reason to doubt that this account is true. In light of this information, there is no reason to place any further credence on the absurdly farfetched Clinton-CIA claim that Russia was behind the DNC and Podesta leaks.  Quite clearly that claim is untrue. »

Il n’y a strictement aucun espoir que cette sorte de révélation puisse changer un kopek dans la position antirusse qui déferle aujourd’hui aux USA, dans la presse-Système, au Congrès, chez les “experts” et divers autres groupes de zombies-Système y compris dans le chef du porte-parole des débris du président Obama qui ne met plus aucun frein dans sa diffamation constante de la Russie dans cette affaire, tout cela avec à la baguette le chef Brennan, de l’orchestre philarmonique de Langley, CIA. La démarche de Murray telle que la présente Mercouris a simplement l’avantage de nous rappeler que cette affaire qui sert d’attaque furieuse contre la Russie est tout simplement l’enfant difforme et ignoble de la pourriture absolue que représente le système de l’américanisme, particulièrement dans sa section globaliste & progressiste-sociétale, c’est-à-dire le parti démocrate. Cela revient à reconnaître que, même si la Russie était effectivement “coupable”, elle ne pourrait être accusée d’être intervenue fautivement dans le processus électoral US mais, tout au contraire, d’avoir fait œuvre de salubrité publique en portant à la connaissance du public US (si cela leur est parvenu, vu le barrage de la presse-Système) des éléments importants de la vérité-de-situation de la politique US.

L’inversion est telle dans le chef du Système et de ses représentants qu’on a pu entendre avant-hier le porte-parole de la Maison-Blanche accuser les journaux et médias qui avaient reproduit le contenu des documents WikiLeaks d’être à la solde de la Russie, donc pas loin d’être passibles de trahison. C’est également l’attaque qui fut portée contre Trump lorsque, au moment des premières fuites WikiLeaks concernant les scandales du DNC, et alors qu’on commençait à accuser les Russes d’être les coupables de ces actes monstrueux de faire connaître la vérité-de-situation, il proclama que les Russes, s’ils possédaient vraiment de tels documents, devraient être encouragés à les rendre publics. (Le candidat avait été alors très, très mal-jugé, notamment par les commentateurs de l’ultragauche, amis de la transparence et de toutes ces sortes de choses.)

Ces divers éléments mesurent le gouffre qui sépare les deux parties, composées de ce qu’on a vu plus haut mais représentant finalement le Système contre l’antiSystème. Cette différence abyssale est complètement irréconciliable et contribue à nous faire comprendre que, quoi qu’il se passe, la scène politique est devenue à Washington D.C., une guerre civile sans merci où l’un des deux protagonistes doit disparaître.

 

Note

(*) ... Mais pour trois heures seulement sur le site du Guardian, ces déclarations, comme Murray lui-même le rapporte. Cette petite aventure valant son pesant de cacahuètes progressistes-sociétales, nous y reviendrons.

 

Mis en ligne le 16 décembre 2016 à 13H05