Le bloc BAO et “sa” crise

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Le bloc BAO et “sa” crise

18 mars 2013 – Effectivement, nous nous attachons à un “cas d’école”, présenté par la source citée comme une analyse documentée, que nous considérerons nous-mêmes comme une hypothèse d’“une situation très possible”. Il s’agit d’une analyse de DEBKAFiles, du 16 mars 2013 ; elle doit être lue à l’éclairage des évènements de la semaine dernière, aussi bien de notre Notes d’analyse du 16 mars 2013 que de l’intense brouhaha qui a accompagné l’initiative franco-britannique d’envisager la livraison d’armes à des groupes rebelles syriens “modérés”, anti-Assad. On aura également à l’esprit l’évolution de la politique des USA, marquée notamment par une intervention du secrétaire d’État John Kerry à Oslo, pour dire tout le bien qu’il pense d’une possible formation d’un gouvernement syrien de transition à la formation duquel participerait le régime de Bachar el-Assad. (Ce que Conflict Forum résume de la sorte : «We see American policy – in practice – moving ever closer to the Russian position, whilst still trying to convey the impression that it is Russia that finally will ‘get it’ and fall into line with US policy...»)

Maintenant, le rapport DEBKAFiles. Nous avons déjà dit souvent ce que nous pensions de DEBKAFiles (voir le 5 septembre 2011 ou encore le 12 mars 2012). Il s’agit d’un site manifestement et évidemment connecté aux services de sécurité israéliens, directement ou indirectement c’est selon. Notre position vis-à-vis des nouvelles diffusées par ce site est nécessairement relative et subjective : en aucun cas, nous ne devons rejeter les analyses qu’il publie à cause de son identification, mais, de façon différente, tenter d’apprécier ces analyses en fonction de cette identification. Dans le cas qui nous occupe, les intérêts israéliens sont suffisamment complexes pour ne pas craindre dans le chef de l’analyse la déformation d’une attitude trop dogmatique, avec la désinformation et la mésinformation qui vont avec. Qui plus est, il y a très peu d’information propre au site. C’est autour d’une seule information qu’il présente comme exclusive et qui a, pour l’apprécier, le mérite de la cohérence, que DEBKAFiles construit une analyse sur la seule logique des situations connues de tous.

• L’information présentée comme exclusive est interprétée d’une façon logique comme un signe de l’urgence et de la détermination de la volonté franco-britannique de livrer des armes aux rebelles. Il s’agit de l’affirmation que le chef d’état-major jordanien (le général Mashal Mohammad Al Zaben), convoyé par un avion britannique, se trouvait à Bruxelles, en marge du sommet européen, pour s’entretenir avec des fonctionnaires britanniques (et français ?) dans le but d’organiser concrètement le transfert d’armes britanniques (et françaises ?) vers les rebelles en sélectionnant les groupes rebelles devant recevoir ces armes. Pourquoi la Jordanie ? DEBKAFiles ajoute cette précision intéressante, qui implique l’Arabie Saoudite, faisant pression sur la Jordanie dans le sens de cet engagement au motif que l’absence d’aide aux rebelles modérés conduirait à la victoire d’al Qaïda en Syrie et en Irak (puisqu’on y est) et soumettrait la Jordanie à une insupportable pression des extrémistes islamistes. Là encore, pourquoi faire simple quand on peut faire vraiment très compliqué, avec l’Arabie jouant évidemment un jeu trouble et au moins double, puisque partie prenante dans l’armement des rebelles sans trop s’attarder à séparer le bon grain de l’ivraie, et donc éventuellement partie prenante également de la narrative concernant le tsunami d’al Qaïda dans la région. Tout cela se fait, au côté du Qatar mais avec l’hostilité sous-jacente qui compte, entre pseudo-alliés dans cette affaire syrienne avec chacun suivant sa route, avec des croisements explosifs… Rien pour nous étonner dans une telle situation, si l’on considère l’imbroglio autour de la Syrie.

• Mais le principal de l’analyse de DEBKAFiles concerne l’effet sur les relations transatlantiques, entre les USA d’une part, la France et le Royaume-Uni d’autre part, avec cette politique d’armement des rebelles contre laquelle s’élèvent les USA. (Cette position des USA ayant d’ailleurs joué son rôle dans la position de l’allemande Merkel s’opposant aux Franco-Britanniques.)

«…President Barack Obama accounts for his objection to letting the rebels have Western arms by the risk of their falling into the hands of Islamist militias, such as the al Qaeda-linked Jabat al-Nusra.

»In the twelve years since the US-led NATO invasion of Afghanistan, Britain and France have walked faithfully in step with the United States in their military and intelligence policies towards the Muslim world – although they were not always of one mind. The two European powers’ open pursuit of an independent line on a volatile Middle East conflict is therefore worthy of note.

»After the EU summit rejected their demand to lift the arms embargo, Cameron declared: “Britain is a sovereign country. We have our own foreign, security and defense policies. If we want to take individual action, we think that’s in our national interest, of course we are free to do so.” Blunt defiance indeed from a US ally of a presidential policy on a key international issue. It was in sharp contrast to the accent placed by British leaders and their foreign ministers in recent years on the seamless “special relations” between London and Washington.

»President Hollande had this to say: “Assad is not interested in a political solution to the two-year old conflict and Europe cannot be passive as Syrians are slaughtered. We must also take responsibility,” he said. This was a diplomatic way of saying that Paris had lost patience with President Obama’s wait-and-see policy, which relegates the ending of the bloody Syrian civil war to the diplomatic initiatives of Russian President Vladimir Putin. Hollande was also evening the score with Obama for his failure to rally around militarily when the French launched their expedition in January to rescue Mali from the clutches of al Qaeda-linked Islamist terrorists…»

Comme on le voit, il ne s’agit que d’analyse, mais avec l’intérêt de nous extraire de notre inévitable “tropisme européen” qui considère les effets de la politique France-UK sur l’unité européenne. Il s’agit d’un “cas d’école”, d’une “hypothèse”, mais appuyés sur des faits bien identifiés et une logique qui n’est certes pas assurée mais qui n’est pas fausse, et qui est à peine sollicitée, – si même elle l’est. Plus habitué à considérer la position US, DEBKAFiles concentre son analyse sur une possibilité qui n’est pas mince d’une aggravation des relations entre les USA d’une part, le couple France-UK d’autre part, si les positions se radicalisent dans cette affaire d’embargo sur les armes.

Une telle radicalisation est possible à cause de la forme du désaccord. Il ne s’agit pas d’une opposition de conception politique entre un parti qu’on dirait “négociateur” (les USA) et un parti qu’on dirait “belliciste” (France-UK). Il s’agit plutôt d’une divergence entre deux évolutions passives qui répondent à des préoccupations différentes, souvent sans rapport avec la situation considérée, et nullement d'une confrontation entre deux politiques actives dont on pourrait espérer qu’elles soient rapprochées un moment ou à un autre par arrangement commun.

• Les USA sont de moins en moins intéressés par des engagements extérieurs conséquents à cause de leurs difficultés intérieures et la latitude que leur position géographique leur laisse d’effectivement réduire cet engagement “visible” sans trop de risque. Leur réaction éventuelle et favorite est l’emploi des drones-tueurs, y compris pour des missions à caractère paradoxal qui peuvent mener à d’étranges situations… Ainsi, la CIA envisagerait-elle (voir Russia Today le 15 mars 2013) l’emploi de drones-tueurs pour attaquer les groupes islamistes chez les rebelles anti-Assad. Outre le fait original d'ainsi se retrouver par enchaînement logique du côté d'Assad, on mesure le potentiel d’erreurs, d’effets contre-productifs, d’interférences avec la partie France-UK s’il y a intervention de cette partie, – et, par conséquent, le potentiel d’aggravation des conditions de crise entre les deux parties…

• Le parti France-UK veut intervenir d’une façon “visible”, pour des raisons de communication, d’effets sur l’opinion publique, pour des raisons de situation intérieure notamment. La direction française voit cette intervention spécifique en Syrie comme la continuation de l’intervention au Mali : une cause populaire (Hollande en a un urgent besoin) et une action importante pour renforcer la sécurité anti-terroriste en France. Les raisons objectives britanniques sont moins évidentes, mais le Royaume-Uni nous a habitués à cette sorte d’extrémisme et de surenchère par pure affirmation de communication et énervement de l’esprit depuis Tony Blair et l’aventure irakienne. Les deux partenaires, France et UK, ont choisi une ligne politique extrémiste se rapprochant de l’interventionnisme type-bushiste, par la seule logique de leurs situations intérieures et du climat psychologique de leurs directions, et aussi éventuellement pour affirmer un leadership européen. Au contraire des USA, leur interventionnisme se doit d’être maximaliste, sans concession et très “visible” en termes de communication.

Les uns (USA) et les autres (France-UK) n’ont, dans cette occurrence précisément, aucune religion et guère de scrupules ; les uns et les autres font partie du bloc BAO dont on sait, selon notre arrangement, qu’il suit, de par sa constitution même, ce que nous nommons la politique-Système. Pour cette raison, nous ne nous attardons pas une seconde sur la cohérence principielle fondamentale de leur position et de leur engagement en Syrie. Par définition de la politique-Système, cette cohérence est inexistante puisque la notion de principe est non seulement absente de la politique-Système, mais combattue par elle, le principe par essence structurant étant la cible exclusive de la politique-Système déstructurante. Par conséquent, cette politique générale en Syrie du bloc BAO, selon le jugement rationnel habituel, ne peut être qu’absurde, inefficace et destructrice, – et elle l’est effectivement. Ce qui est intéressant ici, c’est l’apparition d’une divergence à l’intérieur de l’application de la politique-Système, donc à l’intérieur du bloc BAO, sans qu’aucun des deux partis n’ait le sentiment de trahir cette politique-Système et ce bloc BAO. Les deux partis ont la conscience en paix… Même s’il s’agit d’une conscience subvertie et invertie, l’effet demeure chez ces pauvres psychologies épuisées ; par conséquent, on cédera d’autant moins aisément.

On observera le paradoxe qu’on se trouve en l’occurrence dans une situation que ceux qui auraient été considérés à l’époque comme antiSystème ont tant appelée de leurs vœux : la possibilité d’un “couple” France-UK s’opposant frontalement aux USA dans une crise internationale perçue comme essentielle. Mais les circonstances sont, selon nous, totalement différentes à cause du phénomène du bloc BAO… Ainsi avancerions-nous que, s’il faut distinguer ce qu’il y a d’antiSystème dans cette situation, ce n’est pas tant la répudiation éventuelle d’un lien de sujétion aux USA qui n’existe plus en tant que tel, que l’apparition d’une possibilité pour l’instant hypothétique de désordre et d’affrontement importants, sur un cas jugé comme essentiel pour la cohésion du bloc BAO, à l’intérieur de ce bloc BAO.

Une nouvelle “époque” ?

On fera d’abord un rappel essentiel de ce qu’est pour nous, le bloc BAO, constitué de facto à partir de la crise de 2008 : «La crise de 2008 comme unificateur égalitaire du bloc BAO, ou la libération de l’asservissement US par l’absurde». On cite ici un passage extrait du dde.crisis du 10 juin 2012, repris le 18 juin 2012, et repris également dans notre Glossaire.dde, sur l’article “bloc BAO”, le 10 décembre 2012

«…Cette crise de 2008 et ses conséquences ont eu aussi, par le biais principalement de ce renouvellement spécifique de la terrorisation des psychologies des directions politiques et élites des pays du bloc BAO, un effet somme toute inattendu et original. La situation inégalitaire au sein du bloc BAO, entre les USA comme emblème de la surpuissance du Système et les autres pays (essentiellement européens) effectivement soumis au Système mais par l’intermédiaire de leur soumission aux USA, cette situation s’est radicalement transformée. Elle est devenue totalement égalitaire. Désormais, il existe une parité psychologique, un égalitarisme de perception de soi-même, entre tous les pays du bloc BAO, et singulièrement entre les USA et les autres pays du bloc. Nous ne parlons pas de situations stratégique, économique, militaire, etc., parce que notre discours est psychologique et parce que, et cela d’ailleurs justifiant notre méthode, tous ces domaines sont en flux constants et interdisent de fixer une situation ; nous parlons de la perception...

»Désormais, tous les pays du bloc BAO au travers de leurs élites et des psychologies terrorisées de ces élites, se perçoivent égalitairement, c’est-à-dire essentiellement libérés des liens de domination et de sujétion entre les USA et les autres... Cela ne signifie nullement la fin de la corruption et de l’influence US, comme par le passé, mais, contrairement au passé, cette corruption et cette influence s’exerçant à l’avantage de tous et apparaissant de plus en plus invertébrées, de moins en moins spécifiques. De même observe-t-on une homogénéisation des conceptions et des politiques, simplement par disparition de la substance au profit de l’apparence et de l’image. On serait conduit à observer qu’il s’agit là de ce fameux phénomène d’entropisation, qui est le but poursuivi par le Système ; but au moins atteint avec les psychologies de ces élites, mais de plus en plus sûrement d’une façon contre-productive.»

Ainsi la situation est-elle fixée depuis 2008, selon notre rangement. L’hypothèse que nous évoquons dans ce commentaire, substantivée par la divergence opérationnelle qui apparaît dans l’approche de la crise syrienne, est bien celle d’une menace sérieuse d’une rupture grave de la cohésion interne du bloc BAO. Nous parlons d’une “menace sérieuse“ parce que la querelle est urgente, publique, pressante, et d’une “rupture grave” parce que l’affaire concerne la crise syrienne, qui est un point central de l’activisme du bloc BAO.

Comme on l’a vu, mais cette fois considérée du point de vue de l’identification du rapport de la situation générale avec la crise terminale du Système, cette situation de la crise syrienne comme “point central de l’activisme du bloc BAO” est évidemment absurde, parce que, selon nous, la crise syrienne, toute cruelle et dommageable qu’elle soit, n’est certainement pas, objectivement considérée, une crise essentielle per se. Comme on l’a vu, nous sommes dans le domaine de l’absurde du point de vue politique classique avec la politique-Système et le bloc BAO, parce que la politique-Système recherche la déstructuration et la dissolution. Cette quête représente, du point de vue de la cohérence politique, même de la part d’un conquérant, d’un “néo-impérialiste”, d’un “néo-colonialiste”, – qualifications souvent entendues pour caractériser le comportement du bloc BAO avec sa poussée contre la Syrie, – une complète absurdité. Pourtant, la situation que nous considérons d’un point de vue général, par rapport à la crise terminale du Système, n’est pas absurde mais au contraire essentielle. Par conséquent, la crise syrienne n’est pas la crise syrienne mais un point central de fusion de la politique-Système (et il n’est pas question, centralement, ni de conquête, ni de “néo-impérialisme”, ni de “néo-colonialisme”, termes dépassés et complètement d’une autre époque) ; si l’on veut, la crise syrienne importe moins pour la crise générale du Moyen-Orient que pour la situation de crise potentielle du bloc BAO, simplement parce que la situation du bloc BAO est le facteur fondamental de la crise du Système et que la crise du Système domine tout et conditionne tout… Il est donc logique qu’on trouve dans la crise syrienne, également, un point central de la possibilité d’une menace de dissolution de la politique-Système, si cette possibilité existe, – et, pourrait-on envisager de dire désormais, parce que cette possibilité existe.

… Effectivement, voilà que cette possibilité existe. Tous les éléments sont rassemblés, y compris l’élément central qui est celui de la menace de dissolution encore plus que la menace de déstructuration.

• D’abord, il faut le rappeler, on trouve effectivement avec cette question de l'embargo des armes vers les protagonistes de la crise syrienne un trouble grave au sein de l’Europe, paradoxalement sur une question qui ne concerne pas directement la structure de l’Europe (l’UE), et qui menace encore plus directement cette structure par conséquent. Les directions politiques européennes et des pays européens sont unies lorsqu’elles combattent pour imposer ou protéger la structure européenne d’une façon directe (politique d’austérité et d’étranglement des souverainetés et des peuples en Europe). Elles se trouvent désorientées et divisées lorsque la querelle concerne un problème extérieur à l’Europe où des conceptions opposées peuvent apparaître sans que chacun des protagonistes ait l’impression de trahir l’entreprise commune de la recherche d’une structuration totalitaire européenne. C’est une première menace de crise au sein du bloc BAO  ; si elle est secondaire dans l’ordre de l’importance, il n’empêche qu’elle joue un rôle primordiale pour susciter la menace la plus importante.

• Surtout, il y a cette “menace la plus importante”, ce trouble grave au sein de l’axe Europe-USA, qui est le fondement, la poutre maîtresse et quasiment unique du bloc BAO (c’en est sa définition même : “bloc américaniste-occidentaliste”). Cela, c’est la menace ultime, celle qui peut effectivement frapper au cœur la cohésion du bloc BAO, parce qu’il n’existe plus de forces extérieures à la querelle, au sein du bloc, capable de rétablir cette cohésion si cette menace se substantive jusqu’à une situation de désaccord ouvert.

Nous sommes alors conduits à une hypothèse radicale qui est de se demander si l’on n’approche pas d'une nouvelle “époque”, laquelle nous rapprocherait encore de la séquence décisive. Après l’“époque” commencée en 2008 avec la crise financière, la constitution du bloc BAO comme conséquence de cette crise, l’adoption de la politique-Système comme dynamique de la chose ainsi créée, une nouvelle “époque” serait celle de la crise de cette création de la crise précédente : crise du bloc BAO, donc crise de la politique-Système, et ainsi de suite. L’activité même de la pseudo-structure qu’a enfantée la crise conduit à sa destruction. On serait bien entendu dans la ligne de la cohérence à la fois du processus (les crises engendrant d’autres crises, chaque crise étant la crise de ce que la crise précédente a créé, – parfaite, extrême et suprême application de la chaîne crisique), à la fois de l’équation dynamique générale du Système, surpuissance-autodestruction.

On ne dit bien entendu pas une seule seconde que l’actuelle divergence entre USA et France-UK se concrétisera en tant que telle, entraînant la crise interne du bloc BAO que l’on tente de définir ici. Cela, c’est une hypothèse de prospective conjoncturelle impossible à étayer parce que dépendant de trop de facteurs insaisissables. On observe simplement que, soudain, cette possibilité existe et, par conséquent, existe la possibilité de la rupture de la phase commencée en 2008, pour une nouvelle phase de destruction, nécessairement destruction de la phase précédente (“crise de cette création de la crise précédente”). Il nous importe alors moins de savoir si l’épisode actuel (menace de crise entre USA et France-UK) sera effectivement accompli, que de constater qu’apparaît, effectivement d’une façon soudaine, la possibilité d’une telle crise interne au sein du bloc BAO, donc la possibilité de la destruction par lui-même de la cohésion et donc de l’existence du bloc BAO en tant que tel, donc la possibilité d’effectivement entrer dans cette nouvelle séquence, ou “époque”. La possibilité de la naissance de cette nouvelle “époque” est en soi une nouvelle capitale. Cela ne signifie pas qu’il y aura naissance à une date prévisible, mais cela signifie que nous sommes gros de cette possibilité. La crise de 2008 avec la constitution du bloc BAO est désormais grosse (enceinte, si l’on veut) d’une nouvelle crise ; elle est enceinte d’une crise d’elle-même, qui porte nécessairement la potentialité, selon la longueur de la gestation, de la naissance d’une nouvelle “époque”.