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Article : Un  “modèle-Erdogan” ?

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Les premiers ferments...

Jack V.

  28/07/2016


A l'aube du 31 mai 2010, des commandos israéliens, ont arraisonné dans les eaux internationales, une flotille humanitaire partie de Turquie et se dirigeant vers Gaza. Des citoyens turcs ont été froidement abattus lors de cette attaque.

Quatre ans après le raid, la Cour Pénale Internationale décidait de ne pas poursuivre Israël pour ce raid.

C'est à mon avis, c'est ce fait, dont les échos, au  au sein de l'armée turque, se sont prolongés pendant des années, qui a précipité la chute des officiers appartenant à la structure occulte occidentaliste qui noyautait l'armée turque.

C'est probablement à la suite de cet évènement, qui a montré quel était le vrai statut de la Turquie au sein de l'OTAN, qui a forcé les Turcs, probablement dans leur ensemble, militaires y compris, à désirer en finir avec la tutelle débilisante de l'OTAN (et de l’Europe) et  à réfléchir au moyen de s'en débarrasser sans avoir à craindre de coup de poignard donné dans leur dos par la cinquième colonne kémaliste.
 

Réponse à la question posée par article...

SysATI

  28/07/2016

Finalement, la question pour l'observateur étranger est celle-ci: le contre-coup renforce-t-il la Turquie en la rendant plus souveraine et plus libre de conduire une politique favorable à ses intérêts propres; ou l'affaiblit-elle inutilement en privant une administration jacobine de qualité de nombre de ressources compétentes dans de multiples domaines? 

Pour formuler différement la question : Maintenant qu'il a les mains libres comme il ne les a jamais eu, Erdogan va-t-il fait plus de mal au pays qu'auparavent ou va-t-il se contenter de "regner" en Sultan tout puissant…

Malheureusement la réponse à cela est évidente…

RTE est une "bête politique" mais aussi un petit mafieu de quatier plus préoccupé par son nonbril (et ses poches) que par le pays et ses habitants.

C'est bien évidement une opinion qui n'est par partagée par tout le monde en Turquie, mais avec toute la presse d'opposition sous les vérrous, il est difficile de trouver dans les rues un "turc de base" réellement informé de toute façon.

Mais le plus grave dans l'histoire c'est qu'Erdogan est bien conscient que son ennemi (intérieur) véritable, ce sont justement ces gens cultivés et capables de penser par eux-mêmes. Et tristement depuis des années il fait tout pour les faire disparaitre.

Procès, intimidations, descentes de l'inspection ficale et  fermeture des médias/entreprises d'opposants, des universitaires, des journalistes, etc etc

Pour être sur que la mauvaise herbe ne repoussera pas il a même fermé quasiment tous les lycées publics de Turquie. Bien entendu ces lycées étaient obligés d'assurer des cours de civisme, de religion etc, mais cela n'étant pas suffisant, il les a transformé les uns après les autres en "écoles religieuses". (imam hatip i.e. école formant des imams/hodjas) 

Les lycées privés (souvent étrangers) coutent très cher et sont d'accès très difficile en Turquie et nombres de parents sont révoltés par ce que le seul choix qui reste à leur enfants est une éducation religieuse. Pour un pays dit "laïc" depuis près d'un siècle c'est une pilule difficile à avaler.

Quand par ailleurs on voit dans la presse ce genre de chose on est simplement horrifié :(

http://www.cnnturk.com/video/turkiye/ozhaseki-devlete-hainlik-edenlerin-cogu-universiteli

"Çevre ve Şehircilik Bakanı Mehmet Özhaseki, "Devlete hainlik edenlerin çoğuna bakın üniversite mezunu. Yurtdışında Türkiye'nin aleyhine çalışan, bu devletin, bu milletin aleyhine çalışan insanlara bakın çoğu üniversite mezunu. Ne hikmettir bu okullardan bazen de böyle yamyamlar çıkıyor. Allah'a hamdolsun imam hatip gençliği gayet güzel okuyor, önüne bakıyor, milletini seviyor, hizmet etmek istiyor, devletiyle de asla bir problemi yok" dedi."

Traduction quick & dirty : Le ministre de l'environnement dit : "Regardez, la plupart des ennemis du pays ont un diplôme universitaire. Les gens qui sont contre la Turquie à l'étranger sont également souvent diplômés d'université. Je ne comprends pas pourquoi ce genre de canibales/sauvages sortent de ces écoles. Dieu merci la jeunesse "imam-hatip" elle étudie consciencieusement, regarde devant elle (i.e. s'occupe de ses affaires) aime son pays, veut se rendre utile et n'a aucun problème avec son pays."

Dans le même veine d'autres déclarations de responsables politiques du même niveau font état de reflexions du genre "dans l'adversité je ne fait confiance qu'aux turcs de base, ceux qui n'ont même pas leur diplôme d'école primaire" etc etc

Voila ce que l'ont peut trouver dans la presse ces jours-ci… Si l'ont rajoute à cela les opinions de quelques amis universitaires qui sont absolument horrifiés par le niveau général en chute libre, il est facile de prévoir que RTE va continuer à sucer le sang du pays tant qu'il le pourra pour son seul bénéfice.

Et pour que cela dure, les promotions dans l'administration continueront à se faire uniquement sur la base de la loyalité au chef et de façon très accessoire sur la compétence.

La Turquie s'en remettra peut-être dans quelques générations mais pas avant :(

La question à poser est peut être la suivante : faut-il préférer un fascisme civil et religieux à un fascisme militaire et laïc. 

La Turquie a déjà répondu à cette question quatre fois dans son histoire. A chaque fois que c'était le bord…. dans le pays, les militaires ont pris le pouvoir, ont remis de l'ordre, ont fait des élections et sont rentrés dans leurs casernes 2-3 ans plus tard.

Cette fois-ci il apparait que les militaires, sous un vernis laïc, étaient en fait membres d'une autre confrérie religieuse tout aussi dangereuse sinon plus et avec très vraisemblablement le soutien de tout ou partie de l'appareil d'état américain.

Mais au moins celle la utilise la methode de l'Opus Dei et crée des écoles à tour de bras… Et il est reconnu par à peu pres tout le monde que la "qualité" des hommes de Gülen est très supérieure à celle de RTE.

Donc oui, la Turquie est à la croisée des chemins. Avec un dirigeant digne de ce nom elle aurait tout intérêt à quitter l'OTAN/l'Europe et à se rapprocher de l'OCS et des BRICS. Mais le futur de la Turquie ne dépend en fait que du montant du chèque que va recevoir Erdogan et de rien d'autre…

Les plus grands bailleurs de fonds étant américains/arabes, et par ailleurs également en lice pour être "calife", ils n'ont aucune envie de voir la Turquie s'émanciper et prendre un rôle prépondérant dans le monde musulman.  Ils paieront ce qu'il faut pour qu'Erdogan reste tranquille comme Sultan dans son pays et ne se mêle pas du reste du monde. Et s'il ne veut pas être raisonnable, il y a assez de factions rivales en Turquie pour transformer le pays en nouvelle Syrie très rapidement !

En tout état de cause le grand perdant dans l'histoire c'est le peuple turc, qui coup d'état extérieur ou conte-coup d'état intérieur, a un très sombre avenir devant lui et ce pour de très nombreuses années…

PS: n'oublions pas que la guerre menée par la Turquie en Syrie était entre autre pour créer un gazoduc Qatari-Turc et afin d'enrichir Erdogan. Poutine lachera-t-il les mêmes montants de commissions avec South-Stream, j'en doute un peu…

Géopoloitique d'abord

Eric Basillais

  29/07/2016

Peu importe Erdogan ou pas…

La Turquie est aussi stratégique que l'Ukraine et la Syrie. Donc, à prévoir de très grandes manoeuvres pour la capter ou la garder. Mais son destin est celui d'être "liée", hélas.

Le monde multipolaire reste un monde impérial…