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Article : “Rien ne sera plus comme avant”: Bingo...

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Après une révolution tout redevient presque comme avant

jc

  20/07/2020

 


PhG: " «Rien ne sera plus comme avant », disait cet intellectuel [Alain de Benoist?]: il ne se trompait pas, alors que même le temps-long accélère et se précipite, et que nous nous trouvons dans l’‘après’, lorsque rien n’est déjà plus comme avant. Même les mots les plus honnis de notre vocabulaire religieux d’‘avant’, – “nationalisation” et “protectionnisme”, – sont de retour, ..."

Après le parcours complet du cycle on se retrouve presque dans la même situation. Je suis de plus en plus convaincu que c'est un principe général qui vaut, par exemple, pour les moteurs à explosion comme pour les prédateurs biologiques ou les civilisations: il faut attendre la fin du cycle (la révolution complète), ou, mieux, la fin de plusieurs cycles, pour savoir pour s'avoir s'il s'agit, pour le sujet, d'un progrès ou d'une régression (évaluation du "presque"). J'aime rêver que l'harmonie du monde est liée à l'harmonie de la synchronisation des rapports des périodes des innombrables tels cycles "moteurs" que l'on observe ou devine dans la nature (d'où l'importance des petits rapports (1/1 unisson, 2/1 octave, 3/2 quinte, 4/3 quarte, etc.).

Abstraitement on a le schéma général suivant:
1. Phase d'admission conjonctive;
2. Phase de compression/tension;
3. Phase de détente/relâchement;
4. Phase d'échappement disjonctif.

Tous les changements de phase sont catastrophiques (au sens de la théorie thomienne des catastrophes), mais, en général, seul le changement 2->3 est retenu comme catastrophique au sens usuel.

Le cas du moteur à explosion est bien connu: en se mettant dans la peau du moteur¹ la phase 1 est une phase de conjonction du moteur et du mélange détonant air-essence, la phase 4 étant une phase qui sépare la "matière-énergie²" utilisable (ici l'énergie communiquée au piston) et celle non utilisable (les gaz d'échappement).

Le cas de l'animal prédateur est analogue (mais il est plus aisé de se mettre dans sa peau¹...): initiation des phases 1 et 2 par la faim, ouverture des soupapes d'admission (paupières!), sens "lointains" aux aguets (vue, ouïe, odorat) puis ouverture de la bouche (conjonction du prédateur et de sa proie), disjonction en phase 4 du bon grain (énergie disponible pour le prédateur -finalité de l'individu-, production de gamètes -finalité de l'espèce-, etc.) et de l'ivraie.

Peut-être serait-il intéressant de relire Toynbee³, Guénon, etc. avec ce schéma en tête? Avec lui (ce schéma) il est très clair pour moi que nous sommes à la toute fin de la phase 2 (rigidification maximale -signe des temps pour Guénon-, "à la chinoise", de la société mondiale). (Je rappelle ici ma citation thomienne favorite: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.")


¹: Thom: "l'intelligence est la faculté de s'identifiant à autre chose, à autrui."
²:  E=mc² ...
³: Je n'en ai rien lu…

 

Le mythe de l'ère du déplacement

Ivan-Ivan Chasseneuil

  20/07/2020

Pourquoi trouvé-je tout faux dans ce texte ?

Il me semble que la crise que nous vivons n'existe que de la conjonction circulaire et s'autoalimentant de l'oubli de l'histoire et de la croyance en notre exceptionnalité (et de ce point de vue-là, ce ne sont pas que les Etats-Unis qui se pensent exceptionnels, mais l'ensemble du monde occidental).

La réflexion de Delsol quant au fait que "La première épidémie mondiale, certainement pas, mais la première qui nous fait si peur" tombe dans le travers qu'elle dénonce : comme si la peste du Moyen Age en Europe ou la grippe espagnole n'avaient pas fait plus peur. Même si l'approche de la mort est différente, peut-on vraiment croire qu'un homme de 1918, en voyant les monceaux de cadavres amassés ou les corps jonchant les rues de sa ville, avait moins peur que nous-mêmes qui partons en vacances et allons faire nos courses sans y penser davantage dans cette pandémie qui fait si peur ? Doit-on rappeler que la grippe espagnole faisait 600.000 morts par jour ? Tous les sondages autour de moi font remonter que PERSONNE ne connaît personne qui est mort du Covid-19. Pas étonnant si les Français abandonnent les fameux gestes barrière et qu'il faille leur imposer par décret un masque : c'est qu'avec bon sens, ils n'en voient guère l'utilité, la dangerosité du virus n'étant que médiatique - pas éprouvée par l'expérience.

L'exceptionnalité, c'est de croire qu'à nul autre moment de l'histoire les hommes ne se sont déplacés, sauf de façon marginale. Ce mythe fondateur du mondialisme est de l'ordre de la dissonance cognitive. A un moment est apparue l'idée selon laquelle maintenant et désormais marchandises et hommes se déplaçaient - comme si c'était un fait nouveau et non pas aussi vieux que l'apparition de l'homme sur terre (en témoigne la couleur de la peau sur nos chairs).

La leçon la plus évidente de la crise, c'est qu'une psychologie qui n'a pas de repère historique est perdue, condamnée à errer au gré de la logghorée des media.

Le complexe militaro-industriel est lui aussi très affecté

Alex Kara

  21/07/2020

Je vous invite à lire le rapport sénatorial dont il est question dans cet article : http://www.opex360.com/2020/07/16/covid-19-denoncant-lattitude-des-banques-le-senat-sonne-le-tocsin-pour-lindustrie-francaise-de-defense/

et que l'on peut télécharger ici : http://www.senat.fr/rap/r19-605/r19-6051.pdf

Quand vous écrivez " (...) le domaine de la sécurité, des armements et du reste, un domaine qui continue à bien marcher, la seule part de l’aéronautique qui traite Codiv19 avec mépris (...)" c'est en fait exactement le contraire. Beaucoup d'entreprises de défenses sont duales, elles couvrent à la fois des marchés civils et des marchés militaires, ce qui est inévitable vu le coût très élevé de la maîrise technologique.

Dans ce rapport, on explique par exemple que 75% du chiffre d'affaire d'Airbus est civil, et qu'Airbus est des membres les plus importants de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD), qui aujourd'hui est menacée dans son existence même.

La lecture de ce rapport peut nous interroger sur la nature exacts des "lobbies", qui non sont cités qu'une fois sans autre explication, et qui seraient à l'origine de la frilosité des banques à l'encontre des entreprises de la BITD.

Le plus intéressant, toutefois, est l'admission à la mi-juillet que la situation budgétaire et économique est déjà extrêmement difficile.