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Article : Quo Vadis, ‘Ukrisis’ ?

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La démarche russe.

Jack V.

  06/09/2023

Il me semble que du côté russe on avait expliqué la démarche suivie. Il est hors de question de s'emparer de la partie occidentale de l'Ukraine car elle ne sera jamais pacifiée, ses habitants étant farouchement anti-russes.Il vaudrait d'ailleurs, peut-être mieux qu'elle soit répartie entre ses trois voisins du côté ouest, ce qui règlerait définitivement la question ukrainienne. Par ailleurs, il n'est pas non plus question de la laisser s'installer dans le rôle de tête de pont de l'OTAN. Le mieux, pour les Russes, c'est de laisser pourrir la situation en attendant que sa population locale, finisse par en avoir assez de cette situation et se mette à regretter franchement le temps où les deux pays s'entendaient. Un autre facteur est à prendre en compte : l'Ukraine est un merveilleux terrain d'entraînement pour les armées russes qui trouvent là le terrain idéal pour parfaire les techniques militaires qu'elles auraient à appliquer en cas de conflit avec l'OTAN sur leur propre territoire, aussi bien à l'ouest qu'à l'est de ce dernier.Les Russes savent que tant que les néoconservateurs existeront, leur pays sera susceptible de subir des attaques et ils ont intérêt à garder leurs forces armées totalement opérationnelles et toujours à la recherche de moyens de s'imposer sur le terrain.

Par ailleurs, les Occidentaux tablaient sur une guerre courte au bout de laquelle, les Russes se coucheraient. Ces derniers résistent et aujourd'hui, ce sont les populations occidentales qui commencent à en avoir assez cette aventure qui leur coûte de plus en plus cher, notamment en terme de niveau de vie. Ce sentiment, s'il se généralise pourrait provoquer en Occident ce que l'OTAN voulait obtenir en Russie.  

Quand ?

mumen

  06/09/2023

Vous donnez en introduction une excellente synthèse d’« Ukrisis » en peu de points rasés de près par Occam, de celles qui permettent de conduire une pensée. Je résume à ma façon et poursuis.
 
Votre question finale est quadruple selon Hermagoras lui-même : quoi, qui, où et quand.
- Quoi, c’est la guerre par les armes, l’économie, la communication, etc. Difficile de ne pas être d’accord, la guerre mondiale est en cours à travers celle d’Ukraine, quelles que soient les épithètes.
- Qui, c’est les Russes qui vont gagner en Ukraine contre l’Occident selon un pronostic déjà admis par les deux camps. A moins que ce « Qui » ne soit le reste du monde contre le même, sans changer le pronostic partagé.
- Où, si c’est une question territoriale ukrainienne, alors la réponse généralement attendue à minima par les deux camps, c’est dans la conquête totale des six oblasts qui bordent la mer noire. Il y a une autre réponse qui donne une autre étoffe à ce conflit par les armes : la fin des bases US dans le monde entier.
- Quand est la vraie question, tout le monde est d’accord là aussi.
 
Quand nous parlons d’être d’accord, nous ne parlons pas de narrative surréaliste à l’usage des foules électrices. Même sur l’existence d’une narrative occidentale faussaire tout le monde conscient est d’accord, à l’exception des foules occidentales bien entendu.
 
Pensez-y : en fait tous ceux des deux bords qui sont attentifs sont d’accord sur tout. Et ça continue.
 
Il n’y a qu’une réponse décisive au Quand : quand l’Occident aura un pied en terre, du moins quand il s’en rendra compte. Le sort de l’Ukraine est anecdotique, ou disons symbolique : c'est le théatre où se joue actuellement la pièce dont on parle dans les salons. Avant c’était la Lybie, la Syrie, le Yémen, liste non exhaustive, tout le monde est d’accord ; après ce sera l’Afrique, la Chine, allez savoir, tout le monde est d’accord. L’Europe elle aussi est un théatre, moins célèbre, mais tout le monde est d’accord.
 
Autant que ce soit en Ukraine pour Poutine. Après tout c’est arrivé près de chez lui, c’est pratique pour la logistique. En plus c’est hautement symbolique et finalement cela peut sans doute attendre tranquillement, en y faisant bien attention, que tout soit prêt ailleurs. On se souvient qu’il a encore un mandat, des surprises plein les poches et tout un tas d’amis.
 
Les US ne peuvent ni avancer ni reculer. Ils sont mal, ils n’ont plus que des alliés un peu stupides à piller : Europe, Taiwan, Corée du Sud, Japon, Australie, etc., et même Ukraine en fait. Ca les arrangerait de pouvoir arrêter un peu de se vider de leurs ressources, surtout que la baguette magique du dollar va tomber en panne, tout le monde est d’accord, et de figer le conflit sans l’arrêter, mais ils seraient contraints d’en ouvrir un autre ailleurs, tout le monde est d’accord. Ukraine ou pas, l’hémorragie va continuer tant que le grand corps malade sera sous perfusion.
 
Autant que ce soit en Ukraine pour eux, tant que la ficelle tient le coup. La ficelle c’est l’OTAN, ses vieilles armes si génialement juteuses puisqu’il faut bien les remplacer par des neuves. Les hommes à sacrifier, on en trouvera toujours apparemment.
 
La fin des armes de l’OTAN en particulier et de l’Occident en général, c’est comme la fin du dollar, un genre d’arlésienne pris séparément, un destin ensemble. Tout le monde croit dans ce destin manifeste : les uns sans vouloir s’y résoudre et s’enivrant à mort de leurs propres racontars, les autres en œuvrant lentement mais sûrement.
 
Tout le monde est d’accord pour finir ça en Ukraine, mais tout peut changer selon une simple lubie de la narrative. Ceci dit, la Chine n’est pas une super option, d’autant plus que Taiwan n’est pas aussi sûrement manipulable que l’Ukraine.
 
Tout est effectivement une grande question sous-jacente d’ontologie des paquets humains en lice : monopolaire contre multipolaire, quantité contre qualité, compétition contre coopération, etc. Ceci avec une constante très occidentale : le premier veut écraser le second. Et une constante nouvelle et rafraichissante : le second veut convertir le premier. C’est une question normalement laissée aux philosophes, n’est-ce pas ? Tout le monde est d’accord ? Mais bon, on n’en trouve plus guère de disponibles en Occident. Trop occupés, ils cherchent encore à justifier un impératif à leur cacophonie.
 
La fin simultanée des armes Occidentales et du dollar donnera le « Quand » matériel, qui coïncidera peut-être avec celui de l’ukrainien, mais uniquement parce que c’est le théâtre courant de la guerre mondiale. Cette fin sera peut-être un commencement pour le « Quand » du spirituel. L’ordre inverse serait une bien surprenante bénédiction.

 

Enfoncer le clou

Jean-Claude Cousin

  07/09/2023

Bonjour !
Il y a quelques jours, inspiré par les derniers article de Dedefensa, je me suis fendu sur l'un de mes blogs d'un petit commentaire.  Je me permets de le soumettre ici.
http://ennemieurope.eklablog.com/le-neocapitalisme-l-ideologie-qui-veut-tout-tuer-y-compris-elle-meme-a214747023
Et encore merci pour ce site ! J'espère que mon virement automatique va reprendre, après changement de numéro de compte en banque….