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Article : Posture de la France

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Heureusement

Disciple égaré

  28/12/2022

Cher Dedefensa,
tout à fait d'accord avec vous sur ce mystère de médiocrité française - l'adjectif semble moins pénible à écrire que le nom propre… Heureusement, il reste des Français vaillants. Paradoxalement, je pense notamment à François Cheng, qui de ses 93 ans publie encore une merveille cette année, pour dire son amour de la France. Je vous livre ces deux quatrains qu'il date au tout début de son oeuvre littéraire: 
''Nous avons bu tant de rosées/ en échange de notre sang/ que la terre cent fois brûlée/nous sait bon gré d'être vivants.
Au bout de la nuit, un seuil éclairé/nous attire encore vers son doux mystère/les grillons chantant l'éternel été/quelque part la vie vécue reste entière.''
Il y a aussi Christian Bobin, qui vient de nous quitter il y a un mois. C'est vrai, je pense à des personnes éloignées de la politique international - la France brille par son absence en ce domaine. Merci à dedefensa de nous partager sa souffrance qui invite à ne pas s'y résoudre.

Hallucinations intellectuelles

Laurent Juillard

  30/12/2022

Pour vous dégouter définitivement, il y a encore bien pire que cet article du Figaro dans lequel, si on est magnanime, on peut encore trouver quelques arguments factuels.
​Cet article publié dans Contrepoints, « le journal libéral de référence en France », intitulé gaillardement « Objectif : la défaite de la Russie ». Deux extraits, car il faut le lire pour le croire :
« Ces électeurs de la droite et de la gauche radicale n’hésiteraient donc pas à négocier avec celui qui a rasé Marioupol, assassiné des dizaines de milliers de civils ukrainiens et déporté en Russie des milliers d’enfants enlevés à leur famille. Deux hypothèses peuvent alors être faites : ces électeurs n’ont pas compris que cette guerre est le combat de la liberté contre la servitude ou bien ils considèrent que le monde étant ce qu’il est, il est inéluctable de négocier avec les pires criminels. La première hypothèse renvoie à un certain idéalisme, en une croyance en la liberté comme valeur. La seconde relève de la fameuse realpolitik. » 
Et celui-là qui vaut aussi son pesant d’inversion maligne :
« Cette stratégie de la guerre longue est la seule qui corresponde aujourd’hui à la fois au souhait du peuple ukrainien et à l’intérêt des démocraties. Les Ukrainiens ne veulent plus rester sous la domination russe qu’ils subissent depuis des siècles. Les démocraties occidentales ont un besoin impérieux de montrer au monde entier que la liberté est aussi une force et que la puissance n’est pas du côté des autocrates. Le terrorisme islamiste, le retour au Moyen Âge de l’Afghanistan, la théocratie meurtrière iranienne, le communisme tardif chinois, l’absurde et féroce tyrannie de Kim Jong-un en Corée du Nord imposent un exemple de réussite vertueuse aux démocraties. Le camp du bien doit montrer au camp du mal qu’il est celui qui détermine l’avenir par ses valeurs de liberté et son dynamisme créatif, gages de succès économique et de puissance militaire. »
Qui eut pu croire que le libéralisme pouvait endoctriner ses adeptes à ce point.
Les toilettes sont au fond du couloir à gauche.