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Du plus bas au plus haut du verbe.2

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  31/07/2021

[ De même le déploiement de la catastrophe fronce est V(x)=x⁴+ax²+bx ]

À propos des derniers mots de l'article : "néantisation du monde par entropisation".

PhG précise sa conception de l'entropie dans un article de 2012 (https://www.dedefensa.org/article/notes-sur-une-fusion-entropisation), en intégrant même le troisième principe (Per Bak?) de production maximale d'entropie, principe utilisé par François Roddier, avec quelque gêne quand même selon moi, puisque, lorsqu'appliqué à l'univers tout entier, il ne trouve pas d'autre solution que celle de chasser cette entropie derrière l'horizon cosmologique (comme d'autres chassent la poussière sous le tapis…).

Perso je pense l'entropisatton (au sens où j'imagine que PhG le pense) comme une régularisation harmonieuse (le matheux disent harmonique) qui peut aller jusqu'à la néantisation si aucun obstacle ne s'y oppose, mais qui, pour moi, s'arrête au cosmos, c'est-à-dire à l'ordre, l'harmonie et l'équilibre chers à PhG. Thom : "(...) il m’est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel." ; "Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."


Dans "La boîte de Pandore des concepts flous", Apologie du logos, Thom passe en revue une quinzaine de concepts, dont ceux d'entropie et d'ordre-désordre.


Entropie

Le deuxième principe de la thermodynamique, qui réintroduit l'irréversibilité du temps, a fait rêver bien des essayistes. Or l'entropie de Carnot-Clausius n'a guère de valeur informative… Depuis ce concept est devenu, sous les mains des mathématiciens russes Kolmogorov et Sinaï, un concept mathématique qui précise, pour un système dynamique conservatif, dans quelle mesure la descriptibilité d'un point se perd au cours du temps. Certains de ces systèmes peuvent avoir une entropie nulle (telle la dynamique unitaire de la mécanique quantique) dont les trajectoires restent parallèles et permettent par suite la prédiction et le contrôle. Mais les systèmes les plus usuels (comme un gaz de sphères dures) ont une entropie positive et sont "ergodiques et mélangeant".

Pour les systèmes ouverts, le bilan d'entropie n'a jamais conduit à aucun principe ou loi permettant d'en spécifier l'évolution morphologique (vers l'ordre ou le désordre).

 
Caveat

Ils sont nombreux…

1) Affirmer que l'augmentation de l'entropie implique une augmentation du désordre n'est justifié que du point de vue de la densité, en énergie, des degrés de liberté du système, celui de la mécanique statistique; mais ce point de vue peut n'avoir aucun rapport avec l'ordre ou le désordre observable spatialement dans le système.

2) Appliquer le second principe à l'univers entier, considéré comme système fini…, ou l'appliquer à des systèmes peu ouverts. Dans ce dernier cas, celui des systèmes de la branche thermodynamique selon I. Prigogine, l'entropie est remplacée par une fonction de Lyapounov légèrement différente et non uniquement définie.

3) L'emploi systématique du vocable "entropie" pour justifier tout processus irréversible dans n'importe quel cadre conceptuel ou sémantique. Si l'on peut, avec quelque raison, soutenir que le temps est irréversible en dépit de la réversibilité des lois fondamentales de la Physique, attribuer cette irréversibilité à une grandeur unique, l'entropie, c'est réaliser dans le domaine conceptuel une "grande unification", duale de celle (réversible) du champ unitaire des physiciens, mais scientifiquement sans aucune base solide."


 

Des apophtegmes comme si l'en pleuvait....

Article lié : L’Afghanistan en mode postvérité

Théo Ter-Abgarian

  30/07/2021


Le désengagement des USA comporte probablement un calcul. Même un calcul double. Le premier qui se dédouble concerne la Chine et la Russie. Depuis quelques années les Ouigours sont adorés par les ONG (contrairement au Tibet), objectif : pourrir la vie au régime chinois,  l'opération afghane de laisser champ libre aux Taliban est une pierre de plus dans le jardin chinois, certes les Chnioins veulent désamorcer la bombe, mais la bombe n'est pas maitrisable (les Taliban vont, sans doute se faire dépasser). Pour la Russie, ennemi génétique des Anglo-Saxons, le calcul est de faire tomber comme des dominos les ex-khanats d'Asie Centrale (Ouzbekistan, Turkménistan, Tadjikistan) et plus si affinité (la population musulmane de la Fédération de Russie, ce programme très sympathique est d'une bêtise absolue, mais elle dans la continuité de décennies d'ineptie politique américano-britannique).
Le calcul second est de miser sur des Taliban raisonnables, au profil saoudien ou pakistanais. Corrompus jusqu'à la moelle et donc pas politiques ! Ah ! le beau calcul ! Un islamiste corrompu ne peut pas être foncièrement anti-occidental (que de fois j'ai entendu cet apophtegme risible). Oui, l'état major  des Taliban est massivement corrompu, à commencer par Akhounzadeh que caressent voluptueusement,  chacun de son côté, l'équipe de Joe Biden et celle de Xi Jinping !!!  A la bonne heure,  souvenirs, souvenirs, il y a 40 ans  le président Carter voyait en Khomeiny un bel Akhounzadeh, malléable à souhait, on connait la suite…

Du plus bas au plus haut du verbe.1

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  30/07/2021

Quel rapport entre le Verbe et les catastrophes thomiennes ?

Sauf la première d0, les catastrophes thomiennes sont instables, elles ne persévèrent pas d'elles-mêmes dans leur être, il faut les complexifier pour les stabiliser : c'est la difficile théorie du déploiement universel de Thom. Ainsi la catastrophe pli V(x)=x³ se stabilise en lui adjoignant le terme du premier degré ax, a étant dit variable lente ou paramètre (réel) de contrôle, la variable (réelle) x étant dite, elle,  variable rapide : V(x)=x³+ax. Suivant la valeur du paramètre a est, l'allure de la courbe change (strictement croissante pour a>0, avec un maximum et un minimum -relatifs- pour a<0); Thom associe à cette catastrophe les verbes commencer, apparaître, finir disparaître, qui fait du "petit dieu" d1 -l'être "pli"- un être plus compliqué que le petit dieu basique d0 (pierre sur laquelle est bâtie cette église…). De même le déploiement de la catastrophe fronce est V(x)=x³+ax²+bx, à laquelle Thom associe le verbe devenir (et son fondamental lacet de prédation): selon les valeurs des paramètres la courbe peut ressembler à celle de d0 ou se complexifier avec deux minimums séparés par un maximum (le petit dieu d2 peut se dédoubler…).

À la fin de Stabilité structurelle et morphogenèse (2ème ed.) Thom produit un tableau de seize morphologies archétypes, chacune issue de l'une de ses sept catastrophes élémentaires, à laquelle il associe des verbes de plus en plus complexes, des petits dieux de plus en plus capables, de plus en plus puissants, centres organisateurs qui s'imposent à leur environnement.

Du plus bas au plus haut du verbe

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jc

  29/07/2021

Jean l'évangéliste : "Au principe était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu".

Thom : "Pour moi, l’aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l’opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute la pensée.", citation que j'interprète : "Pour moi, l'aporie fondamentale est l'opposition logos-topos".

Qui, du logos ou du topos, est au principe? Les catholiques (et tous les chrétiens?) ont choisi le camp des logotopes : "Je dirai la chose ainsi encore : la portée de ce que Lacan peut être amené à nous proposer avec ses élaborations autour des objets mathématiques, tels que la bande de Moebius et l'entrelacs borroméen, est moins de l'ordre de la topologie (élaboration d'un discours sur la question des lieux) que de ce que j'appellerai la logotopie (élaboration de lieux sur la question des discours)." (René Guitart, Evidence et Etrangeté, p.28, PUF, CIPh, Paris, 2000).

Thom prend le point de vue (géomérrico-)topologique (1) : "Selon beaucoup de philosophies Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu.". Perso je pense que pour Thom topos et logos sont indissociables (2), Thom est autant topologue que logotope (3), Thom n'est ni "ante rem", ni "post rem", pour lui l'idée est autant dans la chose que la chose est dans l'idée, et il choisit de privilégier le topos sur le logos pour des raisons d'intelligibilité.

Comment le topos secrète-t-il le logos? La réponse que je propose -à partir des idées de Thom- est : en se mangeant lui-même (4). Mathématiquement les topos- les espaces- qui se mangent eux-mêmes sont les espaces dits projectifs; ce sont des espaces unilatères (5), en 2D sans dessus ni dessous contrairement au plan, sans non plus d'intérieur contrairement à la sphère. L'espace projectif 1D peut être vu comme une droite dont la tête (à l'infini…) remord l'étincelante queue (également à l'infini) jusqu'à se replier sur elle-même en un point pli, l'espace projectif 2D un plan dont le bord (à l'infini) se mange en se retournant sur lui-même jusqu'à se replier sur lui-même en un point fronce, etc. (c'est une métaphore mais c'est, je crois, dans cette direction qu'il faut regarder les choses). C'est là que se fait alors le passage du topos au logos : en explicitant algébriquement ces singularités topologiques que l'on peut classifier -toujours métaphoriquement- sur une échelle -de Jacob, of course!-, le pli associé à la singularité algébrique d1(x)=x³, la fronce à la singularité d2(x)=x⁴ (6), On obtient ainsi toute une hiérarchie ordonnée de Dieux, le "grand" Dieu D -le plus haut du verbe, dominant hiérarchiquement tous les "petits" dieux finis (D comme limite projective des dn) (7). Thom, qui a dit voir en 4D dès l'âge de 10 ou 11 ans, est à placer, je crois, au moins au niveau de d7 (catastrophe ombilic parabolique). Je ne désespère pas, dans le temps qui me reste à vivre, de comprendre d2 (la catastrophe fronce).

Le "grand" D, au plus haut du verbe et de l'échelle, contient en lui-même son propre principe: Dieu immanent (8). Ce n'est pas le seul : d0 (d0(x)=x²) tout au bas de l'échelle également, d0 étant son propre déploiement universel (en même temps en puissance et en acte), en même temps A et Ω. D en même temps en puissance et en acte?


1. Jean Largeault : "Thom qui, à la rigueur, aurait de la sympathie pour un matérialisme…" (Préface de Apologie du logos)
2. Si Thom peut être qualifié de moniste c'est, pour moi, en ce sens car pour lui, en aucun cas l'idée implique la chose (idéalisme pur) et en aucun cas la chose n'implique l'idée (matérialisme pur).
3. "Au principe était le verbe" figure en épigraphe du chapitre que je considère comme un "sommet" de SSM.
4. Thom : "l'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale."
5. Lacan s'est beaucoup intéressé à l'espace projectif 2D et à ses diverses représentations (cross cap, surface de Boy) ainsi qu'au retournement de la sphère par invagination (https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf).
6. Le niveau de singularité est lié à la "platitude en 0", x->x³ étant "plus plate en 0" que x->x².
7. Thom : "Car le monde des idées excède infiniment nos possibilités opératoires".
8. Pour Thom la théorie de l'analogie qu'est la théorie des catastrophes est une théorie "qui contient en quelque sorte son propre principe".
 

Vous êtes avec nous (et vous vaccinez) ou vous êtes contre nous !

Article lié : Covid dévoilé : c’est GW Bush !

Jack V.

  28/07/2021

Le recours à Georges Bush pour faire pression sur lmes pays réticents à faire piquer leur population confirme que cette pandémie et ces "vaccination" sont le fait de l'état profond.

C'est une sorte une menace : Bush l'a déjà fait, titre Harding… Quelque part, cela indique aussi que la partie n'est pas jouée d'avance puisque on n'a recours à ce clown sinistre que pour faire comprendre qu'on aura recours à ses méthodes. 

Cela indique aussi qu'il ne fait pas bon se faire vacciner, notamment dans les pays à forte natalité puisque cette vaccination est de la même nature que les opérations qui ont mené l'Empire jusqu'en Irak.

Je sens que la Russie va bien vendre ses Su 75 et ses S500.

Dieu-Khaos au plus haut du verbe ? .3

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  28/07/2021

Il y a pour moi quelque chose qui cloche à associer le logos et le chaos. Il m'est en effet plus naturel d'associer topos et chaos -notions mystiques-, car je sens mieux le topos comme du logos en puissance, et le chaos comme du cosmos en puissance, logos et cosmos en étant les (des?) actualisations, comme un brouillard qui se dissipe et qui découvre l'harmonie du monde, la musique des sphères (https://fr.wikipedia.org/wiki/Harmonie_des_sph%C3%A8res). Dans le vocabulaire utilisé en mécanique quantique l'actualisation consiste pour moi, métaphoriquement, en le passage d'un espace flou avec des valeurs floues à un espace net avec des valeurs nettes (les spécialistes parlent d'espace propre et de valeur propre).

Thom : "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c’est le continu géométrique ; étendue pure, instructurée, c’est une notion «mystique» par  excellence. L’algèbre, au contraire, témoigne d’une attitude opératoire fondamentalement  «diaïrétique». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté."
 

La barrière de Bernays.1

Article lié : Simplement dit : la rébellion du monde ?

jc

  27/07/2021

3. Qui sont, aujourd’hui, les principaux ingénieurs sociaux ?

Lucien Cerise : "On pourrait reformuler : qui, aujourd’hui, considère autrui comme un objet ? Je cite pas mal de noms dans mon bouquin. Ils se répartissent en catégories. Globalement, il faut distinguer :

1) les « petites mains », qui font de l’ingénierie sociale au quotidien dans leur travail et qui sont souvent des idiots utiles du système, tous ces gens qui travaillent dans le consulting, le management, le marketing, le business, la stratégie militaire, le Renseignement, l’informatique de haut niveau (intelligence artificielle, cryptologie), la robotique, la sécurité des systèmes, etc. ;

2) les « concepteurs », qui sont souvent des esprits très brillants, plus ou moins conscients du danger de leurs recherches, les Norbert Wiener, Kurt Lewin, Pavlov, Skinner, Albert Bandura et autres Gregory Bateson ;

3) les « salauds », eux-mêmes subgouvernement mondial, écrit noir sur blanc et assumé en toutes lettres par un David Rockefeller dans ses Mémoires ; et les planificateurs tels que Edward Bernays (et la « com’ »), Milton Friedman (et la stratégie du choc), Zbigniew Brzezinski (et le tittytainement) ou Georges Soros (et les révolutions colorées).

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2019/02/20/%EF%BB%BFla-legendaire-interview-de-cerise-sur-le-systeme-qui-vaut-bien-cent-livres-mais-attention-plus-de-onze-mille-mots/
 

Dieu-Khaos au plus haut du verbe ? .2

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  27/07/2021

PhG écrit quelque part -ma doc est confinée- que sa facilité qu'il a à écrire est un don.

Le cheminement qui a conduit Thom "au plus haut du verbe" est, selon moi, tout autre. Thom a débuté par l'étude mathématique de la théorie des singularités (prolongement des travaux pionniers du mathématicien américain Hassler Whitney): en 1D le point-pli, en 2D les lignes de plis et les points-fronce, en 3D les surfaces de plis, les lignes de fronces et les points ?, etc. , et on conçoit aisément que les premières applications que Thom ait fait de sa théorie l'aient été en optique (foyers, focales, caustiques…). Puis est arrivée l'illumination lors de sa visite en 1962 ou 1963 d'un musée de Bonn où étaient présentés les différents stades d'un œuf de grenouille en train de gastruler, illumination à l'origine de Stabilité structurelle et morphogenèse (sous-titré Essai d'une théorie générale des modèles), et d'un rapport "vitaliste" entre mathématique et réalité, très différent du rapport "mécaniste" initié par Galilée, Kepler et Newton :

"Expliquons de manière élémentaire le mécanisme qui, à mes yeux, commande toute morphogenèse, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part. Le développement d'un embryon peut se décrire grosso modo de la manière suivante: à partir d'un œuf "totipotent" se séparent au cours du temps des masses cellulaires qui acquièrent des spécialisations histologiques irréversibles (en principe); mais il subsiste toujours à l'intérieur de l'animal une lignée de cellules totipotentes, la lignée germinale, qui aboutira à la formation des cellules reproductrices (gamètes) dans l'individu adulte.
Considérons d'autre part une fonction différentiable de deux variables x,y, nulle à l'origine x=y=0, dont on va former les développements limités jusqu'au troisième ordre (par exemple) ... [suivent des considérations mathématiques] ...
La suite de ces ensembles de bifurcation constitue donc l'analogue formel de la lignée germinale en embryologie. Bien entendu il ne s'agit là d'une analogie formelle qu'il ne serait nullement question de poursuivre dans le détail." (SSM, 2ème ed, p.32) .

C'est plus tard que Thom -selon ses propres dires- s'est intéressé à la philosophique -et en particulier à l'ontologie-, et il ne fait pour moi guère de doute que son échappée en métaphysique extrême rappelée au .1 prend sa source dans l'analogie œuf totipotent/Dieu tout puissant, analogie, lorsque jointe à l'analogie ci-dessus, qui conduit à l'analogie fonction indéfiniment différentiable non spécifiée et non différentiée/Dieu tout puissant. Pour moi c'est de là que Thom tire ses "hautes intuitions théologiques".

Dieu Khaos au plus haut du verbe ? .1

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  27/07/2021

Philippe Grasset, métaphysicien logocrate.

PhG, logocrate qui déroule ses textes à partir d''un mot, d'une phrase, comme Thom déploie ses singularités à partir de leur centre organisateur? De la puissance à l'acte, de la δύναμις (énergie potentielle) à l'ἐνέργεια (énergie agissante) pour aboutir à l'entéléchie (ἐντελέχεια), «état de ce qui est porté à complétion» (ἐντελής, « complet, achevé ») ? En citations originales :

Aristote :
1. "L'entéléchie sépare." ;
2. "Premier selon l'être, dernier selon la génération." ;

Thom :
1. "L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi (απλως). Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogenèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur." ;
2. "Aristote dit quelque part que l’entéléchie sépare. Pour moi ça a été la formule qui m’a fait réellement comprendre l’Aristotélisme, du moins dans la mesure où je prétends pouvoir le comprendre."
3. "Dans la conception de l’acte que nous attribuons à Aristote, le but de l’acte (son telos) est le centre organisateur d’un processus qu’on peut regarder comme un champ morphogénétique, un anhoméomère de l’espace-temps ; on impose une forme au futur." ;

PhG :
« Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou. »

Dieu-Khaos au plus haut du verbe ?

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  26/07/2021

PhG : "Je ressens le mot “chaos” comme quelque chose qui, au bout du désordre qu’il a accepté de prendre en charge, se révèle comme la matrice d’une conception unificatrice, comme une sorte d’animation de ce qui pourrait être une représentation encore fracassée, mais tendant à la re-composition de l’unité originelle. J’ai l’audace héroïque de voir dans le mot “chaos” un de ces signes si rares qui vous font croire, un de ces ébranlements soudains qui renforcent votre foi." Je suis content d'être retombé sur cet article sur le chaos (https://www.dedefensa.org/article/chronique-du-19-courant-chaos). Retombé parce que je l'ai commenté (un an plus tard) et donc parcouru, avec -déjà- un lien vers la carte du sens de Thom (http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41). Cette citation de PhG me conforte dans l'idée que le chaos est en même temps hyper-désordre et hyper-ordre, que c'est l'harmonie suprême d'Héraclite, à savoir l'harmonie des contraires, à faire figurer sur la carte du sens par un pic éternellement ennuagé (le pic de l'inconnaissance of course) émergeant du massif de la poésie, au sommet duquel se trouve LA Singularité, L'Unité Originelle, LE Logos. Cela me conforte aussi dans l'idée de symboliser ça par le feu (union des contraires par fusion) et le tétraèdre, seul solide de Platon auto-dual (identique à lui-même en échangeant faces et sommets, comme est identique à elle-même une chose et son contraire lorsqu'elles ont fusionné), et je trouve que ça colle assez bien avec l'une des citations favorites de PhG :

Pseudo-Denys l'Aréopagite : « [...C’]est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par-delà toute intelligence.»

Thom (légende de sa carte du sens) : "En haut, le calme des cieux.., éternel. En renversant le sens de l’axe, oy, la sérénité du néant.". Ce qui précède me conforte également dans l'idée de placer LA Régularité, LE Cosmos et LE Topos près de la mer de l'insignifiance, et de symboliser Topos et Cosmos par l'eau (et l'icosaèdre). Près de la mer mais distinct d'elle, comme le sommet du pic de l'inconnaissance est près du calme des cieux mais distinct de lui.

Au sommet du pic de l'inconnaissance je place Dieu-Khaos, Dieu tout puissant unique, Dieu qui, si on me demande de lui attribuer un genre, sera pour moi Déesse, Mater omnipotens. Reine des échecs, alors que je place Dieu-Cosmos, près de la mer de l'insignifiance, Dieu-impotent, Roi des échecs (et mat?). Ma position, qui n'est pas, il me semble, celle de saint Thomas -Dieu acte pur-, rejoint, je crois, celle de Thom dans sa métaphore de l'arbre de Porphyre, que j'ai souvent citée en commentaire sur ce site, qui se termine par : "Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct [l'Être en soi], ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique. Que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."

Dieu tout puissant premier selon l'être, Dieu tout actant dernier selon la génération ? Je suis tombé tout récemment sur un article intitulé "La notion d'entéléchie dans la métaphysique" d'un certain Lambros Couloubaritsis, d'origine grecque, qui a révolutionné l'idée que je me faisais de la métaphysique aristotélicienne en général et de la distinction puissance/acte en particulier; de l'incommensurable avantage d'être grec pour lire Aristote : file:///tmp/mozilla_jc0/VX-010363_19-06-2018_14-32-47_abbyy.pdf
 

 

La barrière de Bernays

Article lié : Simplement dit : la rébellion du monde ?

jc

  26/07/2021

PhG : "C'est la dynamique de la chose qui nous importe". Je rappelle encore une fois ma citation thomienne favorite : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.". L'analogie corps humain/corps social conduit à l'analogie entre le néo-darwinisme -dont le dogme central est l'existence d'une barrière,  dite de Weismann, qui interdit toute action des cellules somatiques sur les cellules germinales- et un néo-spencérisme qui postulerait l'existence d'une barrière interdisant toute action du monde sur l'élite mondiale. Depuis quelques années -voire quelques décennies- ce dogme néo-darwinien -qui n'est pas un dogme darwinien, la théorie des gemmules en témoignant- commence à être attaqué et la barrière de Weismann commence à s'effriter. La lecture récente d'un article sur Edward Bernays, neveu de Freud et père de l'ingénérie sociale moderne, me conduit tout naturellement à appeler barrière de Bernays la barrière communicationnelle derrière laquelle s'abrite le Système, barrière qui se raidit visiblement, selon moi signe qu'elle commence elle aussi à s'effriter.

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co577454/edward-bernays-et-la-fabrique-de-l-opinion-en-democratie-partie-1
https://frontpopulaire.fr/o/Content/co577460/edward-bernays-et-la-fabrique-de-l-opinion-en-democratie-partie-2

Le Rafale est bi

Article lié : Le JSFedor, anti-JSF

Alex Kara

  24/07/2021

" et dans les mêmes eaux (petit tiers) vis-à-vis du français “Rafale” et du suédois “Gripen”, – tous des monomoteurs relativement légers ; "

Non non, le Rafale est bi (moteur) et fier de l'être !

L'optimisme de Thom.1

Article lié : Le crépuscule de l’ombre

jc

  21/07/2021

Thom : "Seule une métaphysique réaliste peut redonner un sens au monde.", (dernière phrase de "Esquisse d'une sémiophysique"). Et il qualifie de minimale celle qu'il propose.

Précis de décomposition

Article lié : Au plus haut du verbe

jc

  21/07/2021

PhG en parle dans https://www.dedefensa.org/article/le-crepuscule-de-lombre , et je m'aperçois que j'y ai "posté" un commentaire intitulé "L'optimisme de Thom". En fouinant sur la toile je suis tombé sur un aperçu de quelques pages de "Précis de décomposition" par un certain Anthony Harel ( https://anthonyhareldotcom2.wordpress.com/2018/02/19/emil-cioran-precis-de-decomposition/ ) qui me remet en mémoire l'un des premiers livres de mon adolescence (rétrospectivement peut-être pas une bonne idée…), où l'on trouve comme titres intermédiaires : la décadence comme sens de l'histoire, le récit d'une décadence annoncée, idéologie du suicide, entre autres. J'y note la citation de Cioran : « la vie n’a pas de sens, elle ne peut en avoir », citation à laquelle j'oppose la dernière phrase de "Esquisse d'une sémiophysique" (1988) : Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde" (Thom qualifie de minimale celle qu'il propose).

Nietzsche est un samoyède

Article lié : Nietzsche est un complot

jc

  20/07/2021

Taguieff : "« Face à Nietzsche, que faire ? C’est-à-dire que penser ? Non pas être “pour ou contre Nietzsche”, alternative partisane, mais penser avec et contre Nietzsche. ».  J'ose ce que Taguieff a sans doute osé penser, mais n'a pas pensé oser : "Être à la fois -je n'ose dire en même temps- “pour ou contre Nietzsche” et/ou "pour et contre Nietzsche".

René Thom a une conception de la logique qui diffère beaucoup de celle des modernes ("Avant Frege, il y a eu Boole, et c'est le début de la catastrophe."). Dans sa propre conception le "et" et le "ou" sont une seule et même conjonction de coordination, l''un se distinguant de l'autre par le franchissement d'un seuil : en deçà le "ou", au delà le "et". Après avoir fait remarquer au lecteur que le processus par lequel l'esprit arrive à lier en une forme unique une agrégation d'objets distincts est "le problème classique des mixtes -cf. le sophiste de Platon- que la logique moderne a cru pouvoir écarter à la faveur d'une reconstruction ensembliste de l'univers, reconstruction dont nous avons vu le caractère irréel et délirant;", Thom propose un modèle dynamique des mixtes : "Ce modèle pourrait peut-être rendre compte du fait, a priori surprenant pour notre mode de pensée façonné par des millénaires de logique, qu'il existe des langues où le les emplois de "ou, "et" sont pris en charge par une seule et même conjonction, la distinction ultérieure se faisant par l'adjonction d'adverbes du type : un seul, resp. tous les deux (1)." (1) [note de Thom] Une langue samoyède, cf. R. Jakobson, Essai de linguistique générale, Paris, Éditions de Minuit, p.82.".

En consultant Wikipédia on apprend que : "Le terme de samoyède vient du russe самоед (samoyed), traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même » (сам, sam → soi-même ; ед, ed → manger)". (Je rappelle que 1. pour Thom l'assertion de nature translogique "Le prédateur affamé est sa propre proie" -qu'il associe à la catastrophe "fronce"- est à la base de l'embryologie animale; 2. pour Héraclite "Lharmonie suprême est l'harmonie des contraires".)

Taguieff : "Face à Nietzsche, il faut penser librement. Tâche redoutable.". Thom : "(...) la mathématique est la fille de la liberté humaine. Elle en est peut-être le plus splendide rejeton.". Badiou : "L'ontologie c'est la mathématique." (Je suis d'accord avec Badiou sur ce point, quoique je préfère nettement l'ontologie "à la Thom" que l'ontologie "à la Grothendieck/Badiou").

Devant l'étrangeté du titre j'ai consulté l'étymologie du mot "complot" dans le wikitionnaire : "Pierre Guiraud (...) propose pour com-peloter le sens premier de « mettre ensemble des petits bouts de corde en les serrant autour d’eux ». Les trois sèmes dominants de cette reconstruction, « assemblage », « étroitement serré » et « recouvert donc caché », définissant la nature propre d’un complot, lui permettent de valider son hypothèse.". De com-ploter à com-manger il n'y a qu'un petit pas, celui qui consiste à ce que la tête de pelote, ivre de sa chair bleue, en ingurgite l'étincelante queue.

Je n'ai rien lu de Nietzsche.