Romain
28/09/2019
La séquence en cours pourra-t-elle être isolée comme une étape déterminante dans l'affaissement de la superpuissance US? Les fondements visiblement remis en question sont tellement symboliques (narratives) et structurels (réalité de situation):
- un héritage direct du héros Roosevelt comme expliqué dans l'article,
- l'alliance US Saoud (avec toute son importance pour la politique US au moyen orient et les pétrodollars),
- la supériorité technologique militaire US (on ne discute pas ici d'une intervention ou prétendue retenue d'intervention US comme en Syrie, mais d'une non-réaction US à une attaque directe dans sa sphère d'influence).
jc
27/09/2019
Commentaires sur le chapitre III de "Le règne…".
1.
Guénon: "L’association qui semble avoir été le plus souvent remarquée est celle qui rattache materia à mater, et cela convient bien en effet à la substance, en tant que celle-ci est un principe passif, ou symboliquement « féminin » : on peut dire que Prakriti joue le rôle « maternel » par rapport à la manifestation, de même que Purusha joue le rôle « paternel » ; et il en est également ainsi à tous les degrés où l’on peut envisager analogiquement une corrélation d’essence et de substance."
J'ai relevé à plusieurs reprises cette notion de principe actif attribué au "masculin" et de principe passif attribué au "féminin", non seulement chez Guénon mais aussi chez Grothendieck. Je ne suis pas du même avis. Pour moi en effet les deux principes sont actifs mais ils agissent "orthogonalement". Métaphoriquement (peut-être pas tant que ça si l'on se réfère à Héraclite)), en Physique classique les lignes de champ, pour moi masculines, rencontrent orthogonalement les surfaces équipotentielles, pour moi féminines; et en Physique ondulatoire, les lignes de champ ondulent longitudinalement et les surfaces équipotentielles ondulent transversalement. Si j'y connaissais quelque chose en sismologie je dirais que les tremblements de ciel sont masculins alors que les tremblements de terre sont féminins, ces derniers étant beaucoup plus puissants (et, en un sens, plus dangereux pour les humains) que les premiers. Pour moi cette remarque vaut aussi, par extension, pour les oppositions puissance/acte et matière/forme: ainsi, dans la phrase de Daniel Rops "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice" souvent citée par PhG, la rétivité de la matière n'est pas pour moi synonyme de passivité.
2.
Guénon: « Dieu géométrise toujours ». Je compléterais par "Déesse arithmétise toujours", car la géométrie est associée à la vision et donc aux ondes ultra-courtes, pour moi longitudinales -"perforantes"-, alors que l'arithmétique est associée aux nombres entiers, eux-mêmes intimement liés à la musique, donc à l'audition (2/1, 3/2, 4/3 sont associés à l'octave, la quinte et la quarte). La géométrie arithmétique, domaine où, je crois, Grothendieck régnait en maître, est au coeur des mathématiques. Le Grand Architecte (cf. la note finale du chapitre) -et peut-être aussi dans une certaine mesure les bâtisseurs de cathédrales du Moyen-âge- connaît les proportions qui mettent en harmonie les formes visuelles (masculines) et les formes sonores (féminines). Le monosyllabe Om dont parle Guénon dans ce chapitre est pour moi clairement féminin¹.
(Je ne sais pas où a été enregistré le chant qui suit mais je trouve les harmonies hommes/femmes d'une part et hommes-femmes/édifice d'autre part particulièrement réussies: https://www.youtube.com/watch?v=Gn8zBAmppYE )
En inversant les fractions ci-dessus (1/2, 2/3, 3/4 -qui, ai-je lu, était l'ordre des anciens Grecs- écrits 1-1/2, 1-1/3, 1-1/4), on voit apparaître les premiers termes de ce que les matheux appellent la série harmonique (1), 1/2, 1/3, 1/4, etc., et donc la fameuse fonction zèta de Riemann qui est au coeur de la théorie des nombres (théorie des nombres sacrés -au sens de Guénon- par opposition aux nombres profanes des banquiers comme celui, insignifiant, de la dette US exprimée en dollars). Lorsque Pythagore disait que tout était nombre, c'est évidemment, selon moi, à ces nombres sacrés qu'il pensait, à ces nombres qui contiennent (peut-être) les secrets de l'harmonie de l'univers.
¹: Dans le premier site sur lequel je suis tombé en fouillant sur la toile ( https://chin-mudra.yoga/blog/mantra-la-force-du-om ) "on découvre le sens du Om dans la tradition des religions de l'Inde. Le Om est un son nasalisé, mais c'est aussi et surtout un souffle, le Verbe, Le Commencement." Dans la bible le Verbe, le Commencement, le Souffle est attribué à Dieu. Ce qui précède m'incite à l'attribuer plutôt à Déesse.
jc
27/09/2019
PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée¹"
Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".
Thom: "Je pense – de manière tout à fait essentielle – que l'extension des pouvoirs de l'homme sur la nature est liée à l'extension de son imaginaire."
———————————————————————————————-
1.
Dans le .4 (conflit vision/audition) j'ai qualifié l'onde lumineuse de masculine et l'onde sonore de féminine. L'analogie permet alors de penser en partie l'harmonie homme/femme comme l'harmonie des couleurs et des sons. La littérature à ce sujet est abondante et, en la parcourant (très rapidement) j'ai noté que la partie basse de la plage de fréquences sonores coïncidait approximativement avec la plage de fréquences fondamentales du corps humain, suggérant que les femmes pourraient y être plus sensibles que les hommes.
Le fait d'introduire la transformation de Fourier (TF) suggère de remplacer le temps par une fréquence. Sans avoir aucune idée de ce qu'est la vitesse de propagation d'une onde monochromatique donnée (je ne suis pas physicien), je considère le produit de sa longueur d'onde par sa fréquence non pas comme une vitesse mais comme une "célérité" que je note c. Ce qu'on appelle classiquement la vitesse de la lumière n'est alors que la moyenne des célérités des ondes monochromatiques (la célérité de la lumière blanche), notée non plus c mais c-barre (barre horizontale supérieur). Le principe d'incertitude de Heisenberg devient alors: (Delta lamda)x(Delta nu) >= h-barre (barre horizontale supérieure)/(2pi), h-barre étant la constante de Planck. Thom: "D'ailleurs moi personnellement, je n'ai pas d'objection à ce qu'il y ait des influences qui aillent plus vite que la lumière, ça ne me choquerait pas."
2.
Au chapitre "Le temps changé en espace" de "Le règne…" Guénon écrit:
"Dès lors que la succession est arrêtée, ou que, en termes symboliques, « la roue a cessé de tourner », tout ce qui existe ne peut être qu’en parfaite simultanéité ; la succession se trouve donc en quelque sorte transmuée en simultanéité, ce qu’on peut encore exprimer en disant que « le temps s’est changé en espace ». Ainsi un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn.".
En considérant qu'Abel est en fait Abelle, une femme, le meurtre d'Abelle symbolise la prise de pouvoir de l'homme sur la femme, et la date de ce meurtre marque le début du Kali-Yuga, l'âge de fer (d'en fer serait peut-être plus suggestif). Guénon nous dit que nous vivons la fin d'un monde, qui est ce monde-là -"notre" monde actuel-, un monde dans lequel le paradis est céleste, pour rentrer dans un nouvel âge d'or, dans lequel le paradis est terrestre, un Krita Yuga pendant lequel c'est la femme qui a le pouvoir. Après l'ère des gorilles supérieurs, celui des bonobos (bien entendu également supérieurs)?
Remarque: Sera—t-il vraiment, comme l'écrit Guénon, question de revanche finale? Autrement dit la roue cosmique finira-t-elle par s'arrêter de tourner? Éternel retour ou non? Thom et Guénon ont l'air d'accord.
Thom: -"Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée?"; "(...) il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel."
3.
En combat individuel, en face à face, la femme a selon moi peu de chances devant l'homme, car ce dernier est, par nature, plus individualiste qu'elle. Ce défaut se retourne en qualité en cas de combat collectif. Là c'est l'ovule qui fait bloc face à une armée de spermatozoîdes. Métaphoriquement et en toute irrévérence c'est le combat de la baleine contre le plancton.
Mesdames qui êtes plus de trois milliards sur cette terre je vous suggère de vous lever en bloc, droites dans vos bottines en remuant en cadence vos gracieux popotins.
¹: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1
Philippe Grasset
26/09/2019
Certes, nos lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes, comme l'on dit, en voulant bien accepter les excuses qui conviennent…
Néanmoins, pour ne briser ni le fil ni le charme du raisonnement de JC qui fait un si gros travail sur ce Forum, je me permets de laisser en place la coquille sur “l'oreiller attenti(f)” dans le texte, sans la réparer.
... Cela, en le remerciant pour ses commentaires, réflexions et interprétations.
PhG
jc
25/09/2019
Sexuation. Une fois validé "expérimentalement" le principe de résolution cyclique et catastrophique des conflits, il est tenant d'aller plus loin en les sexuant, c'est-à-dire en attribuant un genre aux deux actants antagonistes. Premières tentatives.
1. Vision/audition
J'ai opposé les deux en .2 (piste MQ). En consultant Wikipédia ("acuité auditive") on constate que la propagation du son est exprimée en Hertz alors que celle des images est exprimée en longueur d'onde. Ce qui laisse à penser (je n'y connais rien) que la propagation des ondes lumineuses est longitudinale, masculine, et que celle des ondes sonores est transversale, féminine. En se mettant soi-même, être sexué, dans la peau des choses, on arrive tout naturellement à faire l'analogie onde lumineuse/gamète mâle et onde sonore/gamète femelle, Les ondes sonores étant de nettement plus basse fréquence, donc de plus basse énergie que les ondes lumineuses, il est naturel d'opposer un gamète mâle à une pelote de gamètes femelles formant un tout, l'ovule: unité des gamètes femelles contre diversité des gamètes mâles. Ce qui fait une transition avec la deuxième tentative.
2. Unité/Diversité
Ce qui précède suggère fortement de qualifier l'unité de féminine et la diversité de masculine. Politiquement cela se traduit par des femmes plus communistes et plus conservatrices et les hommes plus individualistes et évolutionnistes. Mathématiquement j'associe aux hommes les espaces hyperboliques (par un point extérieur à une "droite" donnée passe une infinité de "droites" qui ne la rencontrent pas) et aux femmes les espaces elliptiques (toute "droite" passant par un point extérieur à une "droite" donnée rencontre cette "droite"). Symboliquement je vois un drapeaunational bleu-violet/blanc/rose-rouge, le bleu-violet le long de la hampe, symbolisant la plus grande stabilité des femmes, le rose-rouge flottant au vent, symbolisant la plus grande versalité des hommes, le blanc symbolisant l'enfant à venir. Pratiquement ce qui précède suggère une présidence féminine, une "grand-maman" garante de l'unité de la nation.
Des considérations que je ne développerai pas ici -proches de celles de Guénon- suggèrent d'associer l'espace aux femmes et le temps aux hommes; d'où les femmes maîtresses des campagnes et les hommes des villes: communisme dominant dans les petites communes, individualisme dominant dans les grandes villes; femmes au Sénat, hommes à l'AN (revanche de Abel(le) sur Caïn -cf. "Le règne…",début du chap. "Le temps changé en espace"¹-).
3. Structure/fonction
Il suffit d'observer les jeunes enfants en train de jouer pour constater que les filles sont plutôt dans la fonction (elles jouent à la poupée, à la dinette,aux jeux de rôles, elles les font fonctionner) et les garçons dans la structure (jeux de construction)². La sacro-sainte loi de l'offre actuelle bascule alors en une loi de la demande, précisément de la demande des femmes aux hommes: nous, femmes, aimerions que vous, hommes, organisiez/réalisiez nos désirs sociétaux, nos désirs de femmes "socialement enceintes".
¹: Dès le titre de ce chapitre on découvre que Guénon pense un temps à la fois cyclique et multidimensionnel, aux antipodes du temps linéaire des modernes. En matheux je pense que si l'espace est linéairement de dimension trois, alors le temps est circulairement de dimension 3, transformation de Fourier oblige. Mais j'ai des raisons de croire que le temps est circulairement de dimension infinie (compactifié de H.Bohr), et par suite, que l'espace est linéairement de dimension infinie: nous voyons sur le fond 3D de notre caverne 4D se projeter un film dont la réalité se déroule dans un espace de dimension infinie. D'où les femmes au Sénat et les hommes à l'AN.
²: Propos bien entendu PI (politiquement Incorrect): il est bien connu qu'on ne naît pas fillette, on le devient, Simone l'a dit.
Franck du Faubourg
25/09/2019
https://www.armstrongeconomics.com/armstrongeconomics101/economics/liquidity-crisis-2/
Que la Fed ait dû injecter en catastrophe 275 milliards de dollars au lendemain des attaques des Houtis en Arabie Saoudite est une bonne illustration de la fragilité du monde financier actuel…
jc
25/09/2019
C'est une coquille dans le texte de PhG ("où il n’est pas inutile d’avoir l’oreiller attentive" ) qui m'a amené à formuler cette expression.
Pour moi "avoir l'oreiller attentif" c'est écouter ses rêves, c'est-à-dire sa voix intérieure. Le Système refuse systématiquement (c'est le cas de le dire) toute la Tradition Immémoriale, tout ésotérisme, toute métaphysique. Je suis de plus en plus convaincu que c'est ce qui le perdra.
PhG souligne l'indépendance d'esprit de Jacques Sapir par rapport au PC. Des quelques articles de lui que j'ai parcourus je n'ai pas senti en lui la moindre trace d'ésotérisme; selon moi c'est un "antiSystème" c'est-à-dire un antiSystème qui se bat contre le Système avec les mêmes armes intellectuelles que le Système (positivisme, empirisme, etc.), un antiSystème emprisonné par les guillemets du Système.
PhG a brisé ses propres guillemets et, symboliquement, "cette évasion eut lieu en 1985, précisément en mars 1985, exactement le 9 mars 1985"¹.
Repérer les véritables antiSystème n'est pas chose aisée comme on le voit dans le milieu philosophique.
Je m'efforce sur ce site de convaincre qu'il ne faut pas oublier ceux des matheux qui ont "l'oreiller attentif":
Thom: "Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation: on pourra sans doute les traiter de rêveries ... J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent," (Dernières phrases de SSM)
"Au moment où tant de savants calculent de part le monde": Le règne de la quantité.
"N'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?": Les signes des temps [immémoriaux].
¹: https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu
jc
24/09/2019
Si on examine le conflit structure/fonction dans les sociétés (en Biologie c'est plus difficile¹) on voit qu'on commence toujours par la fonction: c'est en vue d'atteindre un but qu'elle s'est fixé que la société se structure. Ainsi une famille s'organise pour construire une maison qui a pour fonction d'abriter ladite famille, deux communes s'organisent pour établir un pont sur la rivière qui les sépare, etc., pont qui a pour fonction de faciliter les échanges : c'est la fonction qui crée l'organe. Mais, la roue cosmique tournant, le "pour" se change insensiblement en "parce que", c'est la structure qui détermine la fonction: on fait comme ça "parce que" l'on a la structure "pour", sclérose autant psychologique que technologique. La roue cosmique tournant toujours -merci à Guénon pour l'expression- il arrive un moment catastrophique où la structure, devenue inadaptée, s'effondre, et le cycle recommence. (Ne serait-ce pas comme ça qu'il faudrait voir la destruction créatrice de Schumpeter?)
Il me paraît aisé de généraliser au cas précis de cet article (et sans doute à de nombreux autres cas) les concepts de stratégies "K" et de stratégies "r" dégagés initialement à des seules fins biologiques et écologiques ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_%C3%A9volutif_r/K ), la stratégie US étant visiblement K (et celle de la Chine?) et la stratégie de l'Iran et des Houthis visiblement r.
Je rappelle à ce propos l'une des citations thomiennes, pour moi fondamentale car elle licite l'usage d'analogies et l'approche anthropomorphe:
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés; ainsi l'emploi de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié." (SSM, conclusion)
¹: Cf; ES chapitre 5: "Le plan général de l'organisation animale", chapitre qui, au vu de la citation ci-dessus, pourrait peut-être valoir dans d'autres situations.
jc
24/09/2019
Le conflit Unité/Diversité. (j'ai jadis proposé -et je propose toujours- comme devise pour la RF à venir: Unité-Harmonie-Diversité.)
Dans ce conflit les catastrophes sont la séparation et l'union, alias l'analyse et la synthèse. Je crois que, en général (sinon toujours?), la catastrophe abrupte est la séparation. Pour Thom l'acte fondateur sépare¹ (pour Aristote c'est l'entéléchie et Thom écrit que c'est par cette "petite phrase" qu'il a compris l'aristotélisme -"dans la mesure où je crois l'avoir compris", ajoute-t-il), alors que, pour lui, les morphologies de jonction renvoient souvent à des actes finalisés.
J'aime requalifier une analyse en différenciation (avec un c) et une synthèse en (ré)intégration pour me rappeler qu'il s'agit de perdre le moins possible dans le cycle analyse/synthèse, en souvenir de l'analogie, pour moi génialissime, de Thom entre différenciation cellulaire et différentiation des fonctions (SSM, 2ème ed., p.34). Car une l'analyse indéfinie sans se préoccuper de la synthèse revient à prendre une attitude
réductionniste:
"Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d'expérimentateurs a sa source dans l'attitude analytique-réductionniste ; or pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s'agit là presque d'une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu'on a, préalablement, cassé de manière irréversible ?
Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l'imbécillité des choses." (Thom)
Qu'en est-il du problème du conflit unité/diversité dans le cas des sociétés animales? Dans des sociétés animales suffisamment organisées les individus sont constamment tiraillées entre leur "moi" individuel et leur "moi" collectif, leur "nous". Je verrais bien le degré de sauvagerie/civilité d'une société calculé comme le rapport entre ceux qui, devant un évènement imprévu, se comportent en "nous" et ceux qui se comportent en "je". Je crois que le "There is no society" de Margaret Thatcher ainsi que l'ultra-libérale constitution-traité de Lisbonne de l'UE expliquent presqu'à eux seuls le délitement de la société actuelle: Unité-Harmonie-diversité se décline en une devise moins vendeuse mais néanmoins équivalente Communisme-Harmonie-Individualisme: s'il n'y a pas de communisme il n'y a pas de société. Le fait que certains aient une tendance naturelle à se dévouer pour la collectivité ne peut être qu'un mystère pour des gens comme Margaret Thatcher -en fait dans le système de pensée du Système-: Guénon le dit très bien dans le chapitre "Unité et uniformité" de "Le règne…" (entre autres). Selon moi on devrait réfléchir à deux fois (au moins) avant de porter un libéral au pouvoir.
Remarque technique: Thom a fait le choix du morphologique fondant le logique. Les logiciens formalistes modernes ont fait le choix inverse en voulant fonder le morphologique dans la logique booléenne par les "fameux" diagrammes de Venn avec comme conséquence une confusion entre leur "et" et leur "ou" et le "et" et le "ou" du langage naturel: cf. la fin de l'article "Les mathématiques modernes…" de AL. Il est clair pour moi que le bon choix est celui fait par Thom (qui dit dans le "chapeau" que son article est arrivé jusque sur le bureau du président libéral Pompidou, sans y avoir évidemment aucune chance de succès).
jc
24/09/2019
Au point où je suis de mes lectures, je classe Guénon parmi les Idéologues, le "i" majuscule renvoyant à celles des Idées de PIaton qui concernent la Géométrie (Dieu, toujours, fait de la Géométrie), négligeant les Idées qui concernent le Beau, c'est-à-dire qui font appel à la sensibilité. Entre esprit de géométrie et esprit de finesse, Guénon a choisi l'esprit de géométrie; selon moi sa métaphysique s'en trouve complètement déséquilibrée, quasi hémiplégique, pour cette raison.
Je crois au contraire que l'un des conflits fondamentaux est là, entre rationalité et sensibilité, conflit symbolisé par un Dieu-Janus androgyne bifrons masculin/féminin, et que l'un des problèmes fondamentaux qui nous est posé est de réguler harmonieusement ce conflit -selon la recommandation d'Héraclite-.
Quelles pistes le matheux peut-il suivre pour réguler ce conflit. J'en vois deux:
1: La piste que je qualifie de piste Lacan-Petit: pour tenter de se mettre dans la peau des choses, on qualifie l'esprit de géométrie de masculin et on le place sur la face extérieure d'une sphère et l'esprit de finesse de féminin que l'on place sur la face d'intérieur. Jean-Pierre Petit est le premier découvreur d'une méthode qui permet de retourner la sphère (par invagination): cf. https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf
2: la piste MQ (Mécanique Quantique): la géométrie c'est le déplacement du corpuscule dans l'espace et la sensibilité c'est la vibration de l'onde dans le temps; on passe de l'un à l'autre par transformée de Fourier. On notera que, de ce point de vue, le Dieu-Déesse bifrons est une idéalisation irréaliste à cause du principe d'incertitude d'Heisenberg (qui est en fait un théorème de maths). Le conflit finesse/géométrie se transmuant en conflit son/image -mathématiquement arithmétique/géométrie- et sa régulation en une harmonisation, en un ballet? Dans ce cas le problème de Kac (peut-on entendre la forme d'un tambour et peut-on en voir le son?) entre en scène. Lire ou relire "Le temps changé en espace" de "Le règne…" avec cette idée en tête?
Le problème fondamental n'est peut-être pas tant de retrouver l'Unité que de retrouver l'Harmonie.
jc
23/09/2019
Le conflit Nature/Culture.
La nature est une bonne fille. Elle est tolérante. Jusqu'au moment où ... Une fois la catastrophe abrupte passée, catastrophe qui a pour mérite (pour fonction?) de forcer la culture à s'interroger sur les fondamentaux, la culture reprend doucement sa propre voie exploratoire (sa progression…), voie qui a d'autant plus de chances de s'écarter de la voie naturelle d'autant plus que la société oublie de regarder du côté du passé, de la Tradition. Puis la roue cosmique tourne jusqu'à ce que, à nouveau, la nature impose une abrupte correction à la culture.
Thom a écrit un article sur l'innovation, sur cet apparemment irrépressible besoin exploratoire des êtres vivants. Voici pour la nième fois le dernier paragraphe:
"Décourager l'innovation
Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le coeur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelable, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple, à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice. En pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction. Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophique.
Le cycle considéré ici est à deux temps: l'un où la culture domine la nature et l'autre où la nature reprend ses droits. Les cycles de la Tradition et ceux des physiciens modernes semblent plutôt être à quatre temps. Certains voient des cycles à six temps: voir Pierre Gallais et son "L'hexagone logique et le roman médiéval" (le beau rôle y est bien évidemment à la culture…).
Le conflit IA/IN (intelligence artificielle/Intelligence naturelle peut bien entendu être traité de la même façon. Selon moi le basculement s'amorcera lorsque l'on réalisera que ce n'est pas le cerveau qui est un ordinateur, mais c'est l'ordinateur qui est une pâle imitation du cerveau, lamarckisme oblige.
Les mathématiques ont-elles véritablement un rôle là dedans? Thom: "C'est [la mathématique] le jeu signifiant par excellence, par lequel l'homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s'assure les meilleures chances de survie pour l'humanité." (fin de SSM)
jc
23/09/2019
Guénon se réfère constamment aux principes pour justifier son argumentation, sa rhétorique. Comme il ne rappelle pas systématiquement ces principes le lecteur débutant est obligé de les découvrir au fil de ses lectures. (Et ce lecteur -moi en l'occurrence- ne sait guère si ces principes sont ceux de la Tradition ou seulement ceux de l'auteur.) Guénon se dit métaphysicien (et selon moi il l'est très certainement). Mais il y a des principes qui varient selon le sens qu'on donne au préfixe "méta". C''est en général "au delà" qui est retenu. Mais il m'apparaît nettement que Guénon a choisi "au-dessus" (comme PhG, métaphysicien à ses heures, avec son "intuition haute"). Si bien que son ésotérisme (je parle de Guénon) se double d'un élitisme certain, rappelé très fréquemment. Ce "au-dessus" est réservé par Guénon à l'intuition intellectuelle; l'auteur le précise sans équivoque dans la note du bas de la dernière page de "Le symbolisme de la croix":
"Il va de soi que le mot « sensation » n’est pas pris ici dans son sens propre, mais qu’il doit être entendu, par transposition analogique, d’une faculté intuitive, qui saisit immédiatement son objet, comme la sensation le fait dans son ordre ; mais il y a là toute la différence qui sépare l’intuition intellectuelle de l’intuition sensible, le supra-rationnel de l’infra-rationnel." (Je ne l'ai pas vu employer le terme de "supra-sensible".)
D'autre part -et en cohérence avec sa position face à l'intuition sensible- Guénon refuse toute forme d'anthropomorphisme. Sans que cela remette nécessairement en cause ses intuitions, cela rejaillit sur son argumentation, sur sa rhétorique. Ainsi il lui arrive d'argumenter avec la logique booléenne (par ex. une double négation équivaut à une affirmation). Qu'est-ce qui licite cet usage? La Tradition? J'ai lu de plusieurs sources que la notion de vérité était complètement étrangère à la pensée chinoise. Quelles sont les raisons qui justifient l'utilisation de la logique booléenne, entièrement on-off donc entièrement quantitative au sens que Guénon donne à ce mot, dans une argumentation métaphysique?
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Confucius disait il y a longtemps déjà qu'une image vaut mille mots. Thom le répète plusieurs siècles plus tard et le précise dans l'envoi de son "Apologie du logos" (p.33) "il [le modèle de l'agressivité du chien] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle." Or ce modèle n'est autre que celui de la fronce qu'on trouve sur ce site dans l'article de François Roddier "Vers un effondrement de civilisation"¹ dans une situation métaphysique, et dans bien d'autres situations cette fois physiques sur son blog dans d'autres situations cette fois essentiellement physiques (on pourra commencer par le billet 120 http://francois-roddier.fr/Mines-2018/assets/player/KeynoteDHTMLPlayer.html#0 ).
Je propose donc de mettre à l'essai le principe général suivant:
Lorsque deux actants sont en conflit, ce conflit se résout par une alternance de domination entre ces deux actants. En général l'une des transitions est douce et l'autre abrupte. Ces deux transitions sont catastrophiques au sens de la théorie des catastrophes et l'une d'entre elle (non pas les deux) peut être catastrophique au sens usuel. Lorsque l'on prend par exemple pour actants l'union et la séparation, c'est la séparation qui est perçue comme abrupte et parfois déchirante (c'est le cas de le dire).
On pourra consulter mon récent commentaire "Dans cette lutte prodigieuse…" pour ma première expérimentation de ce nouveau(?) principe métaphysique.
Les tests à effectuer ne manquent pas.
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Pour terminer un mot sur la transcendance et l'immanence.
Wikipédia: "L'immanence est un terme philosophique qui, en parlant d'une chose ou d'un être, désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance qui indique une cause extérieure et supérieure."
Il me semble que Guénon se place au niveau des Idées (platoniciennes ou néo-platoniciennes), niveau qui, selon cette option métaphysique, transcende (domine) le niveau sensible. Le niveau auquel il se place contient-il en lui-même son propre principe? Son point de vue à lui est-il immanent ou non? Si la réponse est non alors, selon moi, cela signifie qu'il ne s'est pas placé au point de vue adéquat.
Pour moi seuls deux "êtres" ont un caractère immanent: le Tout et le Rien². Et de ces deux "êtres" on ne peut rien dire d'autre, ce sont des "êtres" seulement en puissance: ainsi le Tout est souvent nommé Dieu tout puissant (et le rien Satan impuissant?). Selon moi, se placer en position immanente c'est se placer du point de vue de Dieu ou du point de vue de Satan.
Pour moi le bon point de vue est le point de vue divin au sens ci-dessus: il faut hisser son niveau d'intelligence pour tenter de se mettre le plus possible "dans la peau de Dieu". il faut se placer à un point de vue qui intègre à la fois l'intelligible et le sensible, le supra et l'infra de Guénon, il faut essayer d'être un Dieu à deux têtes, un Dieu Janus. L'inclassable Jean-Pierre Petit l'a proposé pour la Physique moderne (voir ses superbes vidéos Janus, disponibles sur la toile), c'est à dire pour la métaphysique moderne puisqu'il s'agit d'une théorisation de la "réalité" physique (où le terme est pris en son sens moderne) en rajoutant une équation à celle de la relativité générale d'Einstein (résultat qui reste à valider; car ça se saurait si ça avait déjà été le cas!). Reste à faire la même chose avec la métaphysique "classique", traditionnelle, celle qui théorise la physique aristotélicienne, physique étant pris au sens de science de la nature en général, en particulier du vivant. Selon moi seul Thom est à présent sur les rangs (mais il est décédé en 2002).
¹: https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation
jc
22/09/2019
Il me semble à peu près clair que les USA vont devoir se pencher rapidement sur le fonctionnement de leur système militaire de défense¹, et en particulier sur ce qui peut être délégué à des sociétés privées et ce qui doit rester régalien. En arrière plan c'est l'efficacité du système capitaliste US qui est en jeu.
Tout récemment j'ai regardé une émission TV sur la WWII. L'efficacité du système américain (fordisme et capitalisme) y a été présentée comme déterminante dans l'issue de la guerre. Il est vrai que les chiffres communiqués au bon peuple sont impressionnants (par ex. le nombre d'avions et de porte-avions construits aux USA pendant la guerre). Ce qui me semble certain c'est que les entreprises privées qui ont participé à l'effort militaire ont donné naissance à un lobby au sein du CMI, soulevant un problème que Eisenhower dénoncait déjà publiquement dans son discours de fin de présidence.
Si les américains prennent conscience de ça pendant la période préélectorale (sous l'impulsion de Tulsi Gabbard?) et votent en conséquence, ça pourrait créer un choc affectif dans la société américaine dont l'onde de choc pourrait faire de sérieux dégâts.
¹: Bien entendu l'ombre d'Orwell rôde plus que jamais: la défense c'est l'attaque (et l'économie c'est la dépense)
jc
22/09/2019
Tout est dans le titre.
jc
22/09/2019
J'écrivais ceci dans un précédent commentaire:
" On notera que ces deux critères d'identité apparaissent chez Thom comme chez Guénon dans l'étude du problème métaphysique de l'individuation. C'est bien naturel, au fond; [il ne peut] y avoir individuation que s'il y a une volonté ésotérique et une réalité exotérique qui
limite son expansion, qui lui résiste: "Dans cette prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice"..."
(Je commence par rappeler que la citation, due à Daniel Rops à propos du "Balzac" de Rodin) rassemble les matériaux de mon [PhG] travail" qui sera développé dans le tome III de "La Grâce…")
Est-ce bien si naturel que ça qu'il y ait une volonté ésotérique et une réalité exotérique? Il m'a fallu ma lecture toute fraîche de Guénon dont l'un des principes métaphysiques d'usage constant est l'opposition aristo-platonicienne matière/forme pour faire le rapprochement entre forme et volonté créatrice¹ dans la citation de Rops. Le problème se reformule donc métaphysiquement ainsi: est-ce que c'est la forme qui anime la matière ou bien est-ce que c'est la matière qui aspire à la forme? Formulé ainsi on voit tout de suite, en se mettant dans la peau de ces choses, qu'il y a d'un côté une expiration (force qui anime = souffle) et de l'autre côté une inspiration, ce qui incline à penser que non seulement la réponse ne peut être tranchée, mais aussi qu'il faut penser le problème cycliquement. Est-ce la glaise informe qui supplie Rodin de lui donner une forme ou, au contraire, est-ce Rodin qui impose une forme à une matière rétive?
Du peu que j'ai lu de Guénon il me saute aux yeux que ce dernier est pour un forme supérieure qui s'impose à une matière inférieure. Qu'en est-ll de Thom? Celui-ci met en épigraphe de l'un des chapitres de SSM le célèbre (car célébré) "Et le verbe s'est fait chair" du premier évangile de Saint Jean et écrit par ailleurs: "Car le modèle de la théorie des catastrophes offre une réalisation mathématique du schème hylémorphique d'Aristote. La « forme », définie comme la singularité algébrique d'un potentiel (c'est l'« essence » du processus) se déploie sur la matière, qui va subir les catastrophes préinscrites dans le déploiement de la singularité. Un tel schéma assure la transition entre le « logique » et le « morphologique » entre eidos et morphè.". Ces deux citations laissent penser que Thom a la même position de Guénon. Mais la citation suivante suggère qu'il pense aussi le contraire, voire qu'il a changé d'avis: "Au lieu de fonder la Géométrie dans le Logique, on cherchera à fonder le Logique dans la Géométrie." (ES, p. 16). Ce qui est pour moi certain c'est que Thom a parfaitement conscience du balancement entre un mouvement de déploiement de la la singularité -le centre organisateur- et un mouvement de repli vers ce même centre organisateur. À ce sujet j'aime bien la métaphore des marins anglais qui partaient de la pointe de Start Point au sud de l'Angleterre, déployaient leurs voiles à l'aventure en direction des étoiles (starbord=tribord) pour ultérieurement revenir (ou non²) au port de départ (port=babord).
Quelque soit la position prise, il me semble acquis qu'il s'agit d'un conflit entre deux actants. Dans le schéma catastrophiste thomien général, ce conflit est régulé par le cycle de prédation: les deux transitions entre les deux états sont catastrophiques mais, une figure du cycle relevé en 3D sur une fronce montre qu'il y a une transition douce et une transition brutale. Dans le cas particulier considéré ici la catastrophe brutale a toujours été jusqu'à présent -je crois- dans la transition du pouvoir de l'élite vers le pouvoir du peuple.
Que donnent les considérations générales ci-dessus lorsqu'on les applique à la politique? "Vox eliti vox populi" ou "Vox populi vox eliti"?
Sur ce sujet précis la position de Guénon conforte sa position générale, métaphysique: il suffit de lire "Le principe d'individuation" de "le règne…" et/ou "Individualisme", "Le chaos social" de "La crise…" pour s'en convaincre. Machiavel, dont on dit qu'il est l'un des pères de la conception moderne de l'état, était de l'avis contraire¹: « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux.»
Quelque soit la position prise, il me semble indiscutable qu'il s'agit d'un conflit entre deux actants. Dans le schéma catastrophiste thomien général, ce conflit est régulé par le cycle de prédation: les deux transitions entre les deux états sont catastrophiques mais, une figure du cycle relevé en 3D sur une fronce montre qu'il y a une transition douce et une transition brutale³.
¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Vox_populi
² Platon, Socrate ou Aristote: "Il y a les vivants, les morts et les marins sur la mer"
³: https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation
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