Jeroen Ducos
23/01/2020
Si Trump et Macron (et accessoirement Hillary et Fillon) font l'objet d'une haine à leur égard, celle-ci est complètement différente, même diamétralement opposée. C'est-à-dire que Trump est l'objet d'une haine que vous pourriez appeler haineSystème, c'est-à-dire que tout élément du Système ou voulant s'afficher comme tel, se doit d'afficher haut et fort sa haine inconditionnelle à l'égard de Trump, qu'il doit associer à son incurable bêtise, son inculture crasse et sa folle impulsion à la destruction totale de la planète, par bellicisme ou par son désintérêt totale pour la pensée écologiquement correcte. Par contre, hors Système, Trump ne déclenche pas systèmatiquement un rejet et encore moins une haine (l'Américain moyen qui ne s'inscrit pas dans une relation Système - antiSystème ayant tendance encore aujourd'hui, 3 ans après la campagne, à voir en Trump un moindre mal par rapport à Hillary-la-folle, ou tout au moins la potentiellement folle), et il va même générer une certaine admiration à mesure que la personne se rapproche de la position antiSystème.
De son côté, tant Macron qu'Hillary ou même Fillon, sont et étaient chacun à leur manière des chouchous du Système (Macron étant plus Bloc-BAO compatible qu'un Fillon ayant montré bien avant les élections qu'il regardait Poutine avec des yeux de Chimène, une attitude qui l'aurait presque rendu trumpien si elle ne datait pas d'avant l'apparition de Trump dans le panorama politique Etatsunien). S'ils déclenchent vis-à-vis de leur personne une telle haine auprès d'un public tant horsSystème que antiSystème, c'est précisément parce qu'ils s'inscrivent complètement, bien qu'avec leurs nuances respectives, dans le Système et qu'ils représentent chacun à leur manière une menace existentielle bien réelle, ou du moins perçue comme telle, par toute personne qui ne ferait pas partie du Système (sachant que la haine, sentiment très fort, mélange d'une amour dévoyé avec une grosse dose de peur, la haine donc n'apparaît que quand l'objet de la haine représente une menace existentielle réelle ou perçue comme telle sur la source de la haine).
On a donc un Trump, objet d'une haineSystème, parce qu'il représente une menace existencielle réelle ou perçue comme telle par le Système, faisant de lui le candidat antiSystème par excellence, alors qu'il s'inscrit plutôt dans sa politique au sein du Système. Et un Macron, objet d'une haine des horsSystème ou antiSystème, parce qu'il représente pour eux une menace existentielle réelle ou perçue comme telle, faisant de lui le candidat Système par excellence, même s'il est condamné à n'évoluer désormais que de plus en plus hors du Système, voire même contre le Système. En effet, Macron en tant que représentant de la France est condamné à se positionner contre Trump de manière ostentatoire (position Gaullienne traditionnelle) à la différence de Merkel, qui doit le faire de la manière la plus discrète possible, ou encore d'un Boris Johnson, meilleur allié en toute circonstance. En se positionnant contre Trump, figure considérée comme antiSystème par le Système, Macron pourrait espérer être considéré comme faisant partie du Système par le dit Système, mais Trump n'étant antiSystème que dans le discours et pas dans les faits, Macron se risque à glisser à chaque fois plus hors du Système, jusqu'à peut-être finir considéré comme antiSystème par le Système s'il venait par exemple à se rapprocher de Poutine !
jc
23/01/2020
Mes considérations sur le symbolisme proviennent d'une mise en ordre "genrée" de concepts métaphysiques tels que puissance-yin-féminin et acte-yang-masculin.
C'est ce rangement qui m'a conduit au pouvoir du peuple "en puissance" symbolisé par une reine femme du peuple. Le symbolisme la place au-dessus de l'autorité spirituelle: "Vox populi, vox Dei" d'une part et "La réalité est supérieure à l'idée d'autre part" de l'encyclique Laudato si.
jc
23/01/2020
(l'étymologie du préfixe épi étant "surajouté"), le couple Macron-Trump jouant le rôle d'idiot utile. Mon commentaire insistait sur le côté métahistorique -suprahumain si l'on veut- de l'évolution sociologique actuelle.
Par son article "Ontologie de cette haine" PhG nous indique que ce n'est pas tant le côté métahistorique qui l'intéresse ici que le côté métapsychique de l'évolution du corps-âme social. Le couple Macron-Trump en catalyseurs de la haine sociale et destinés à devenir boucs émissaires?
"Les deux tours de Manhattan représentaient (...) tout ce qui fait le futur de ce "présent éternel" qui est le simulacre complet (...), jusqu'à la haine pure, de l' "éternel présent" pour l'éternité dont la Tradition est l'annonce." (La Grâce de l'Histoire…", tome III1)
Denis Monod-Broca
22/01/2020
Il s'agit bien d'un mécanisme, d'un mécanisme dont la foule (nous), avec son besoin d'une victime expiatoire, est la force motrice.
Voir René Girard : Trump, Macron sont des "rois sacrés", victimes en instance de sacrifice, invités en tant que telles à des transgressions rituelles qui renforcent à l'envi leur culpabilité et par là-même justifient d'autant plus leur châtiment.
Ils incarnent notre renoncement au sens, à la parole, aux Institutions…
En appelant au progrès, ils nous entraînent, sous notre conduite, à une vertigineuse régression.
OFJ
22/01/2020
Pour compléter cette réflexion, je suggère de relire l'article de Frédéric Lordon en date du 3 mai 2017, publié entre les deux tours de la présidentielle, dans "le monde diplomatique". (https://blog.mondediplo.net/2017-05-03-De-la-prise-d-otages)
En voici un bref extrait : ..." D’un côté, donc, le FN, de l’autre Macron, qui est comme le candidat optimal pour la phase finale de la décomposition, dont il ne faut alors pas méconnaître les bonnes propriétés stratégiques objectives. C’est sans doute un propre des situations de grande crise que la nécessité historique trouve toujours les agents individuels qui lui conviennent pour s’accomplir. Ici particulièrement. Car Macron s’annonce comme l’accélérateur de tous les processus. Fabriqué par l’oligarchie comme réponse à la crise, il est le meilleur agent de l’approfondissement de la crise. ..."
Et Trump, avec ses gros sabots, bien que sur un registre très différent de celui de Macron, est lui aussi un révélateur du système.
Néanmoins, il y a me semble t-il des distinctions notables entre les 2 personnages, notamment : l'un est élu par les deplorables, l'autre par des bobos ; l'un semble patriote, l'autre veut détruire la France ; l'un est dénigré par les medias français, l'autre est encensé par eux.
Bref, si ces deux là sont effectivement des révélateurs du système, des accélérateurs de crise, très clivants, et si tous deux suscitent de la haine, encore faudrait-il préciser qui les hait, parmi leurs concitoyens (on n'ose utiliser ce mot pour Macron), parmi les medias, dans d'autres pays (qui et dans quels pays), etc…Et du coup, je m'interroge : si c'est bien le système qui est haï à travers Macron, n'est-ce pas le système qui hait Trump, lequel le rend fou ?
jc
22/01/2020
En vue des municipales.
Larem jacobine (montagnarde), France d'en haut, fédérale, top-down
(LR? LFI?, RN?, PS? Idem?).
Ladem girondine, France d'en bas, confédérale, bottom up. Pour moi un créneau à occuper politiquement par des démocrates (les municipales idéales pour ça).
Jack V.
22/01/2020
http://www.opex360.com/2020/01/20/general-lecointre-sinterroge-sur-la-necessite-de-reconstruire-une-armee-de-guerre/
Serge Laurent
21/01/2020
Hillary est extrêmement détestée. Il n'y a qu'à voir les commentaires du jour sur zerohedge. Fillon aurait fait aussi un bel épouvantail. Son train de vie fastueux aurait fait un beau contraste avec la purge qu'il nous avait promis. Il me semble que c'est les politiques mises en oeuvre qui suscite cette haine. Quand la croissance est faible, le seul moyen d'enrichir les riches est d'exploiter plus encore les classes moyennes et de recourir aux expédients calamiteux de la dette, de la guerre et de la pollution.
jc
21/01/2020
Je me demande si ce n'est pas le terme adéquat, puisque la rupture phénoménologique nous observons, la catastrophe en cours, aurait été sensiblement la même avec le duo Fillon-Clinton.
Autrement dit l'histoire n'est-elle pas à la métahistoire ce que l'épigénétique est à la génétique, ce que les causes efficiente et finale sont aux causes matérielle et formelle, ce que le temps-chronos est au temps-aïon, etc.?
jc
21/01/2020
Reine de France plébiscitée. Habillée en bleu. Couronnement par 7 fillettes et 7 garçonnets. Couronne de fleurs blanches. Où? Petit village rural du centre de la France? Indre? Creuse?
Reine (esprit de finesse) et roi (esprit de géométrie) symbolisant l'autorité spirituelle habillés de blanc, couronnés par les 14 à Notre Dame, couronnes de fleurs blanches.
Roi de France (pouvoir temporel) habillé de rouge, couronné à Reims conjointement par la Reine de France et le roi "spirituel", couronne de fleurs blanches.
alain pucciarelli
21/01/2020
L'un des blocages, et non des moindres, que connaît la France est celui du paysage "politique". Mme Le Pen et M. Mélenchon bloquent toute perspective d'union politique contre le système actuel. Ils en sont objectivement les complices. Si l'on considère que La solution est le Frexit, on voit bien que la classe politique dans son immense majorité ne conteste pas réellement (sinon en paroles) l'application des Grandes Orientations de Politique Economique émises par Bruxelles. On doit donc considérer que, sur le simple plan institutionnel, nulle perspective ne peut à priori naître du système des partis tel qu'il existe, à une exception près, trop faible actuellement pour espérer accéder au pouvoir (UPR). Sauf extraordinaire, la voie d'un soulèvement hors cadres politiques risque donc de traduire dans les faits la colère de nos concitoyens. Avec tous les risques de dérive que cela induit.
alain pucciarelli
20/01/2020
Bon, "tout est foutu", la terre va mal, tous des cons! Et pas moi qui parle, car je suis plus intelligent que les autres. Oh le mec! Mais enfin dans la foule qui fait notre humanité, n'y a-t-il que des cons? Tous ces discours apocalyptiques sont nauséabonds. Que les furieux qui profèrent de tels discours prennent du Xanax. M. Bonnal; veillez sur votre santé!
jc
20/01/2020
Ne pas oublier le "La réalité est supérieure à l'idée" de l'encyclique "Laudato si", qui me semble étrange de la part du Vatican.
jc
20/01/2020
Lancer simultanément des mouvements Ladem dans les autres pays d'Europe ainsi qu'un Ladem européen, capitale Genève, pour une Europe confédérale et girondine (et non plus une Europe fédérale et jacobine)?
jc
20/01/2020
Aux USA la couleur démocrate est le bleu et la couleur républicaine le rouge. Pour un français il y a inversion de couleurs. Qui a raison au sens de la Tradition? La réponse se trouve chez Guénon "Autorité spirituelle et pouvoir temporel", chap. IV note 48, le rouge est la couleur du pouvoir temporel, le blanc de l'autorité spirituelle.
Pour moi, le noir, le bleu nuit, est la couleur du démos, du peuple, qui contient en puissance et sécrète en acte ses aristocraties spirituelle et temporelle. Dans mon rangement genré le bleu est féminin et le rouge masculin. Je découvre en 48 que le blanc est la couleur de l'autorité spirituelle. Pour la France, blanc avec roseau (pensant) héraldique, rouge avec lys héraldique, bleu avec roseau et lys naturels. Siège symbolique de l'autorité spirituelle: Notre Dame de Paris. Larem jacobine contre Ladem girondine, d pour démocratie.
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