Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

cela veut-il dire...

Article lié : La défense dans la campagne électorale US

Convalecent

  22/01/2008

Cela veut-il dire que tout sera fait, de tout bord, si possible (pour ce qui est encore possible), à propos de la crise diplomatique, guerrière, économique et financière, que tout continuera à être retardé aussi longtemps (au moins graduellement à l’intérieur des différentes classes sociales dont la différence devient pourtant de plus en plus ténue)au niveau de la gravité de la crise? et quoi de la perception des classes les plus basses qui en bavaient déjà suffisamment avant ces problèmes ...sauf parfois les enterrements avec les honneurs militaires (quoique les survivants deviennent plutôt bavards…)

Et dans combien de temps ce silence pesant éclatera-t-il en révolte? Y aura-t-il un nouvel octobre cacophonique aux USA? De gauche ou de droite?

Effectivement: nous sommes à la croisée des chemins. Tout reste possible. Avec une tendance actuelle apparemment droitière mais aussi avec tant de forces apparemment en sommeil… Finalement, s’il y a eu complot 911 ou Greenspan, les sorciers n’étaient que des apprentis-sorciers.

Liens

Article lié : … Et une surprise Ron Paul dans le même Nevada

Robert

  21/01/2008

N’y a-t-il vraiment aucun lien entre la candidature de Ron Paul et son opposition aux privilèges de la banque fédérale américaine (FED), la politique de contrer l’inflation en maintenant les bas salaires par la banque centrale européenne (BCE), le futur traité européen imposé aux peuples ayant dis non par référendum (Blair président européen pour 2 ans en 2009?), la politique de civilisation alignée sur l’actuel gouvernement américain voulue par Sarkozy ?
War is bizness !

Farce électorale manifeste

Article lié : … Et une surprise Ron Paul dans le même Nevada

Larry

  21/01/2008

McCain qui gagne la Caroline du Sud, alors qu’il a craché sur le drapeau confédéré et qu’il traînait (logiquement) dans les sondages jusqu’à il y a peu et avait largement perdu contre Bush en 2000 dans cet état, c’est tout simplement du délire. Vous feriez bien de mieux suivre l’actualité en ce qui concerne la fraude électorale, manifeste aussi au NH, sous peine de perdre votre crédibilité en propageant les mêmes fables sur la “démocratie” US.

Quant à l’enthousiasme du LAT, il s’agit uniquement d’un blog et non d’un article et quiconque a suivi ce blog depuis le début de la campagne sait que les auteurs étaient plutôt hostiles au départ (comme la plupart des journalistes) et que c’est sous la pression des commentateurs (fort nombreux) qu’ils sont progressivement devenu plus “gentils”.

le candidat sauveur

Article lié : … Et une surprise Ron Paul dans le même Nevada

Alain DENIS

  21/01/2008

De grâce arrétons d’attendre le candidat sauveur !
les problèmes du Monde sont aujourd’hui trés graves, c’est à nous de nous positionner et d’ouvrir la bouche pour affirmer et faire sortir le pue du monde. Les Esprits dominateurs, pilleurs, mégalomaniaques.

Des candidats sauveur? l’Humanité en a eu en veux-tu, en voilà! Elle les a laissé se faire tuer par la ‘chappe d’or’ des maîtres du monde, sans bouger le petit doigt pour ces ‘Utopistes’, ces idiots qui croient à l’Amour.

L'homogéinisation du monde

Article lié : L’horreur et le tabou de 1929, et l'esprit de la religion du système

CdC

  21/01/2008

La monnaie est bien en effet un simple effet de la génération de dettes.

Le système a en principe des limites théoriques, précisément là où plus personne n’est preneur de crédits.

Actuellement, l’inflation croise les courbes du crédit.
Tant et si bien que les prêts que Ben Bernanke espère à tout prix sauver sont à des taux négatifs….

Les crises de l’immobilier procèdent de l’impossibilité d’endetter de nouveaux arrivants sur un marché qui dispose encore d’oofres. Les opérations d’échange cessent quand tous ceux qui peuvent s’endetter le sont déjà. La crise des subprimes provient de ce que l’on a endetter ceux que dont il était connu à coup sûr qu’ils n’honoreront pas leurs dettes.
C’est cela l’originalité de la crise actuelle.

Là où le système bancaire a été “libéralisé” de par le monde, c’est la même frénésie d’endettement des pauvres qui est la règle et qui vient compenser les niches du manque à gagner dans les niches occidentales.

La butée sur la finitude des ressources à la fois d’énergies fossiles et des autres matières premières dont les alimentaires est aussi une limite au système. C’est l’un des biais de l’inflation qui ne sera maîtrisée que si des centaines de millions d’humains sont mis eu chômage juste pour limiter leur consommation.
Cela se pasera-t-il sans effet social?

Tant que le système n(st pas détruit par l’institution d’un autre, il se survivra, et tant pis pour la disparitoion des espèces vivantes.

PS:
Comment dater l’émergence du capitalisme international?
L’opération de la Reconquista de l’Andalousie a été d’abord un placement financier du Vatican. Les deux rois catholiques se sont endettés vis à vis du Pape et des banquiers pour financer leurs armées.

USA et Israel ne sont pas des tortionnaires, Pourquoi ∫ Mais parce se sont nos amis !

Article lié :

christo

  21/01/2008

Maxime Bernier refuse de considérer les Etats-Unis comme un pays tortionnaire

http://canadianpress.google.com/
article/ALeqM5jemlBFXj-9A5kvQWOdZ-jk0m-PFg

TORONTO - Le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, a déclaré samedi que le manuel de formation de son ministère recensant les Etats-Unis et Israël parmi les pays tortionnaires ne reflétait pas l’opinion du gouvernement canadien.

M. Bernier a déclaré dans un communiqué qu’il regrettait l’embarras causé par la divulgation de la liste, ajoutant que celle-ci contient “par erreur certains des plus proches alliés du pays”.

Le ministre a tenu à préciser que le manuel n’était ni un document de politique, ni un énoncé de politique et que, par conséquent, il n’exprimait ni l’opinion, ni la position du gouvernement. Il a demandé que le manuel soit réexaminé et réécrit.

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marina Wilson, a indiqué à La Presse Canadienne qu’elle ignorait combien de temps pourrait prendre un tel processus de révision.

L’Afghanistan, Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Mexique et la Syrie se trouvent aussi sur la liste du manuel.

Le manuel de formation a été produit il y a environ deux ans, alors que le juge Dennis O’Connor enquêtait sur le cas de Maher Arar, cet ingénieur canadien d’origine syrienne qui a été emprisonné et torturé en Syrie après y avoir été déporté par les autorités américaines en 2002, en raison de fausses allégations qui lui reprochaient d’être lié à des organisations terroristes.

L’enquête du juge O’Connor a mené à la disculpation de M. Arar, qui a reçu 10,5 millions $ en compensation de la part d’Ottawa après qu’il eut été établi que l’information fautive à son sujet avait été transmise aux autorités américaines par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

La Presse Canadienne a d’abord révélé l’existence du manuel mercredi, lorsqu’il a été remis par erreur à des avocats travaillant sur une poursuite visant à dénoncer les tortures commis contre des prisonniers en Afghanistan.

Le document en question contient un chapitre sur l’interdiction de la torture et la conduite à tenir en présence de cas présumés de torture. Il explique également comment détecter les signes qu’un ressortissant canadien à l’étranger a été victime de mauvais traitements.

Le porte-parole libéral en matière d’affaires étrangères, Bob Rae, a noté que le gouvernement semblait être en situation de gestion de crise.

“C’est une question de compétence, a-t-il indiqué lors d’un entretien avec La Presse Canadienne. Je veux dire, je ne crois pas avoir déjà vu une telle situation, ou un gouvernement, où la gestion de la politique étrangère est menée d’une façon aussi amateur, et ce, sur un certain nombre de points.”

“Il s’agit d’une liste qui devrait se baser sur des preuves recueillies auprès de Human Rights Watch, d’Amnistie internationale, des agences des Nations unies et d’autres groupes du genre.”

Le gouvernement devrait rapidement effectuer sa révision et révéler les critères qui seront utilisés pour déterminer quels pays se retrouvent sur la liste, a souhaité M. Rae, qui trouve pour le moins incongru que les Etats-Unis et l’Iran se retrouvent sur un pied d’égalité pour ce qui est du traitement des prisonniers.

Le secrétaire général d’Amnistie internationale, Alex Neve, s’est pour sa part dit mécontent de la décision du ministère.

“Il était admirable de voir ce manuel, qui semblait comprendre une importante section qui n’était qu’une évaluation objective des inquiétudes quant au respect des droits humains dans le monde”, a indiqué M. Neve à La Presse Canadienne depuis Ottawa. “Il est très décevant de voir que cela est maintenant modéré pour ne pas gêner certains alliés.”

L’ambassadeur américain David Wilkins a indiqué que les Etats-Unis étaient choqués de voir qu’ils se retrouvent sur la même liste que des pays comme l’Iran et la Chine. Les Etats-Unis demandent d’être retirés de la liste, a-t-il affirmé, ajoutant que son pays n’acceptait pas la torture.

Un porte-parole de l’ambassade israélienne a indiqué que l’ambassadeur s’attendait aussi voir le nom de son pays retiré de la liste.

Livre de Pierre Hillard

Article lié :

ilker

  21/01/2008

Un livre que je n’ai pas lu mais dont le thème est intéressant : le mondialisme et ses effets.

——

Pierre Hillard
La marche irrésistible du nouvel ordre mondial : l’échec de la tour de Babel n’est pas fatal
F.-X. de Guibert. Collection Essais et romans religieux - 29 novembre 2007

Toutes les époques ont leur idéologie. En ce début du XXIe siècle, le seul débris qui surnage après un siècle chaotique et tragique, c’est le mondialisme.

Dans l’esprit de ses promoteurs, bien au-delà d’une coopération mondiale nécessaire et légitime, il s’agit d’abattre toutes les cloisons, et d’abord nationales, afin d’aboutir d’emblée à ce fameux village global décrit par le sociologue canadien Herbert Marshall Mciuhan. Comme le dit Guy Sorman : Le monde est ma tribu.

Le but est de créer de grands blocs géoéconomiques standardisés européens, nord-américains, sud-américains, asiatiques, etc., au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l’armature d’une gouvernance mondiale. Comme le rappelle Jacques Attali dans son ouvrage Dictionnaire du XXe siècle : Après la mise en place d’institutions continentales européennes, apparaîtra peut-être l’urgente nécessité d’un gouvernement mondial.

Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront été au préalable alignées dans leur structure mentale sur les critères édictés au sommet, accoucheront d’une humanité unie, interchangeable et nomade.

Cependant, l’aboutissement de ces ambitions longtemps prophétisées devra passer par des étapes bouleversant les structures politico-économiques des sociétés, qui ne seront pas sans conséquences militaires. Dans ces événements, la vie humaine comptera peu.

D’ores et déjà, avec la mort probable de la Belgique, les réveils régionalistes en Espagne et en Italie, l’Europe de Bruxelles qui a programmé depuis longtemps la mise sous tutelle, sinon la destruction des nations, risque d’être exaucée dans ses entreprises au-delà de ses espérances. De leur côté, à travers le sanglant bourbier irakien, les États-Unis préparent activement la recomposition du Moyen-Orient… La tour de Babel tiendra-t-elle ?

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/enjeux_inter/fiche.php?diffusion_id=58950

911 ou le coeur du systeme

Article lié : La défense dans la campagne électorale US

Stephane

  20/01/2008

Quand vous ecrivez ca:

“Nous revenons toujours à ce même constat d’une direction complètement emprisonnée dans la dictature totalitaire d’un système, sans nécessité de complot ou de manipulation. Nous dirions que la véritable “population” qui est aujourd’hui emprisonnée par la mécanique du système, c’est l’establishment bien plus que l’opinion publique. (L’establishment fait comme il peut, sans succès excessif, pour que l’opinion publique le suivre dans ses choix qui sont autant la conséquence d’une contrainte que d’une fatalité, que d’une conviction virtualiste au bout du compte.) Bush a imposé sa vision de la terreur qu’il faut combattre, lui-même par des moyens terroristes correspondant parfaitement à sa psychologie primaire.”

Et notemment ca:

“Bush a imposé sa vision de la terreur qu’il faut combattre, lui-même par des moyens terroristes correspondant parfaitement à sa psychologie primaire.”

Comment peut on ensuite ignorer les mots de Webster Griffin Tarpley qui dit lui, que 911 est la pierre engulaire de tout le systeme, qu’il faut attaquer le systeme en son coeur qui est 911, que c’est le seul moyen d’arrete la course affollante et affollee de ce systeme.

Mais qui ose, meme parmis tous les analystes si precieux, s’interesser a cet homme…?

Jusqu'au bout

Article lié :

dd

  20/01/2008

Je ne comprends pas bien les détails, mais la finance ne se laisse pas démonter: elle cherche encore à affaiblir les règles, européennes en l’occurrence, pour pouvoir aller plus loin dans les produits dérivés fondés sur des dettes en circulation… Ils iront jusqu’au bout !

Carlyle to launch synthetic CLO

Carlyle’s debt investment arm is preparing a new kind of complex debt deal based on European loan derivatives, a move being watched closely by investment banks keen to pursue similar trades.

The leveraged finance unit of the US-based private equity firm has become one of the biggest managers of European collateralised loan obligations – the repackaging of debt used to finance private equity buy-out deals. It is run by Mike Ramsay, who was poached by Carlyle in 2004 from Prudential M&G to kick-start the business.

But since the credit crunch struck last summer, the economics behind such deals have suffered, making it difficult to create profitable, attractive CLOs. Investors for even the safest AAA rated tranches have disappeared and banks’ appetite to help managers build up the loans to go into such deals has also vanished.

While these problems remain, CELF Investment Advisors, Carlyle’s European debt business, and others are trying to find alternative revenues and deal fees from the derivatives market.

It is understood that this month, CELF could complete the first managed CLO built entirely from loan credit default swaps, which provide a kind of insurance against non-payment of leveraged loans, in a €300m deal being arranged and syndicated by Goldman Sachs. Neither CELF or Goldman would comment on the deal.

Carlyle’s debt investment business had put together the first of these so-called managed synthetic CLO deals in the US towards the end of last year.

Investment banks such as Lehman Brothers and Goldman have done a handful of similar deals but without managers in recent months. The managed deals are expected to prove more popular because they provide better protection against defaults among the underlying loan exposures.

One person familiar with CELF’s European deal says synthetic CLOs are right for the current environment as there are very few willing sellers of protection against default in the current market and there are plenty of buyers of protection, particularly among banks that have been lumbered with leveraged loan exposures that they are unable to sell. CELF’s deal offers such protection at a premium.

Most investment banks are thought to be watching developments in the sector as synthetic, derivatives-based, complex debt products are expected to be one of the few areas where structured credit teams can still make money in the first half of this year at least.

However, there is a number of questions over how quickly the loan credit default swap market and synthetic CLOs can develop, particularly in Europe where long-standing issues remain unresolved about certain aspects of loan CDS contracts.

One issue is the so-called cancellability of LCDS in Europe. Investors prefer to buy contracts that remain outstanding after the original loan it was based on has been repaid, if there is another loan that could be referenced in its place.

But in Europe, problems with documentation have meant that contracts are cancelled automatically when a particular loan is repaid.

The issue, which is close to being resolved, has kept some of the biggest potential trading houses out of the market, although it is understood that JPMorgan, one of the firmest of refuseniks in the early stages of the European LCDS market, is set to begin trading within a matter of weeks.

Others such as Lehman and Deutsche Bank are thought to be close to finalising synthetic CLOs.

However, other issues remain, the most important of which is the private nature of the European loan markets, where only holders of the actual cash loans can access the credit agreements and information about a borrower’s performance – so putting other investors at a significant advantage when trading in the LCDS markets.

By Paul J Davies (ft.com)
Published: January 16 2008 23:09
http://www.ft.com/cms/s/0/9c619790-c47d-11dc-a474-0000779fd2ac.html

Le première cible des attentats, c'est justement l'élite

Article lié : La défense dans la campagne électorale US

Dominique Larchey-Wendling

  20/01/2008

Du point de vue psychologique, c’est certainement l’élite et non le peuple qui a le plus été ébranlée par ces attentats, car ils ont remis en cause leur toute puissance. La chute du WTC étant symbolique de l’effondrement d’un mythe de domination. L’attaque sur le Pentagone contribue aussi à détruire un mythe d’invincibilité. Le 11/9 est une opération de déstabilisation de l’élite très réussie. C’est la logistique qui n’a pas été au niveau dans les guerres qui suivent ...

C’est bien-sûr l’élite qui est visée car c’est elle qui détermine la politique. Et l’élite n’est pas plus lucide que le péquin moyen. Elle est juste plus arrogante.

Bernardo, Zorro, Stéphane...

Article lié : L’horreur et le tabou de 1929, et l'esprit de la religion du système

nn

  19/01/2008

Ne vous fâchez pas Bernardo.
Les sites comme celui-ci n’ont d’autre but que de servir de vomissoire cathartique aux martyrs que nous sommes. Si vous vous sentez mieux après cela, ils ont gagné.

Merci, Stéphane, pour les liens. Très bien faits ces documentaires. Et bravo pour votre analyse du style de dedefensa.

Maintenant, c’est pas tout çà, il faut agir. Le pote de dedefensa vient de dire aux pêcheurs qu’il était contre les quotas de pêche. Fascinant futur empereur d’Europe !

1933

Article lié : Plutôt 1933 que 1929

VdR

  19/01/2008

Mon commentaire est d’inviter à relire Simone… J’espère qu’on ne l’a pas oubliée!

0.  (Simone WEIL - 1937)

L’économie est chose singulière. Combien de fois, depuis un certain nombre d’années, ne parle-t-on pas, soit à propos de tel ou te pays, soit à propos du monde capitaliste dans son ensemble, d’effondrement économique? On a ainsi l’impression, excitante et romantique, de vivre dans une maison qui, d’un jour à l’autre, peut s’écrouler. Pourtant, qu’on s’arrête un instant pour réfléchir au sens des mots, et qu’on se demande s’il n’y a jamais eu effondrement économique. Comme toutes les questions extrêmement simples, si simples qu’on ne songe jamais à les poser, celle-ci est propre à jeter dans un abîme de réflexions.

Il y a eu, du moins selon la première apparence, des effondrements dans l’histoire; l’exemple qui vient le premier à l’esprit c’est celui de l’Empire romain. Mais le déclin du monde romain fut administratif, militaire, politique, intellectuel, autant qu’économique, et sauf examen plus approfondi il ne semble pas y avoir de raison de donner à l’économie le premier rôle dans ce drame. De nos jours, tous les effondrements économiques prédits à satiété depuis des années, Russie, Italie, Allemagne, capitalisme, se rapprochent selon toute apparence aussi peu que la fin du monde; car tous les jours on les prédits pour le lendemain.

On nous cite, il est vrai, des exemples convaincants. L’ancien régime, en 1789, n’est-il pas tombé par impossibilité économique et financière de subsister? Plus près de nous, la République de Weimar n’a-t-elle pas succombé à des difficultés économiques qu’elle n’a pas pu ou n’a pas su résoudre? On pourrait trouver plusieurs exemples analogues. On a certes pas tort de les alléguer. On omet pourtant à leur sujet, une remarque pourtant bien frappante. Ces difficultés économiques, si graves qu’elles brisent les régimes, sont toujours reçues en héritage par les régimes qui suivent, et sous une forme d’ordinaire encore aggravée; pourtant elles deviennent alors bien moins nocives. La situation économique et financière de 1789 était loin d’être brillante; mais les manuels d’histoire qui expliquent ainsi la chute de la royauté oublient que la Révolution a apporté, au lieu de remède, une guerre ruineuse, et a survécu à la terrible aventure des assignats. Les difficultés qui ont fait sombrer la République de Weimar n’ont pas disparu, sauf erreur, à l’avènement du Troisième Reich, et pourtant elle l’ont laissé subsister. Et les antifascistes qui jugent économiquement impossible que le Troisième Reich se prolonge oublient que le régime démocratique, socialiste, communiste ou autre qui s’établirait en Allemagne souffrirait très probablement des mêmes maux au moins pendant un assez long espace de temps, et devrait s’en accommoder.
Ces observations amèneraient à penser qu’il n’y a pas d’effondrement économique, mais qu’il y a dans certains cas crise politique provoquée ou aggravée par une mauvaise situation économique; ce qui est différent. Une analogie permettra d’y voir clair. La liaison de cause à effet entre les défaites militaires et les changements de gouvernement ou de régime est un fait d’expérience courante. Ce n’est pourtant pas, en ce cas non plus, parce que les conditions nouvelles créées par la défaite militaire rendent impossible au régime existant de subsister; le régime nouveau s’accommode de ces conditions sans être mieux armés pour les supporter. C’est que la défaite amoindrit ou efface ce prestige du pouvoir qui, beaucoup plus que la force proprement dite, maintient les peuples en obéissance. Dans beaucoup de cas, il est matériellement aussi facile, peut-être plus facile, de se révolter contre un Etat vainqueur que contre un Etat vaincu; mais la victoire étouffe les velléités de révolte même chez les plus mécontents, et la défaite les excite chez tous. Les répercussions politiques des faits économiques ne procéderaient-elles pas d’un mécanisme analogue?
Les difficultés économiques ne sont pas toujours analogues à des défaites militaires; elles ne le sont que dans certaines circonstances.

L’économie n’est pas comparable à une architecture, ni les malheurs de l’économie à des effondrements.
Dans tous les domaines auxquels s’appliquent la pensée et l’activité humaine, la clef est constituée par une certaine notion d’équilibre, sans laquelle il n’y a que misérables tâtonnements; équilibre dont la proportion, chère aux pythagoriciens, constitue le symbole mathématique. Les Grecs et après eux les Florentins du XIVe siècle, ont inventé la sculpture quand ils ont conçu un certain équilibre propre au marbre et au bronze à forme humaine. Florence a découvert la peinture quand elle a formé la notion de composition. Bach est le plus pur des musiciens parce qu’il semble s’être donné pour tâche d’étudier tous les modes d’équilibre sonore. Archimède a crée la physique quand il a construit mathématiquement les différentes formes de levier. Hippocrate est parti de la conception pythagoricienne assimilant la santé à un équilibre dans le jeu des divers organes. Le miracle grec, dû principalement aux pythagoriciens, consiste essentiellement à avoir reconnu la vertu de la conception et du sentiment d’équilibre.
Le miracle grec ne s’est pas encore étendu à la vie économique. La notion d’équilibre propre à l’économie, nous ne la possédons pas. Les hommes ne l’ont jamais formée; mais aussi n’y a-t-il pas deux siècles qu’on s’est mis à étudier l’économie. On ne dirait sans doute que la stricte vérité en affirmant que ce siècle et demi d’études économiques a été vain.
Il n’y a pas encore de Thalès, d’Archimède, de Lavoisier de l’économie. L’apparition, il y a un peu plus d’un siècle de doctrines révolutionnaires est probablement pour beaucoup dans cet échec. Les révolutionnaires anxieux de démontrer que la société bourgeoise est devenue impossible, n’ont naturellement jamais cherché à définir l’équilibre économique à partir des conditions qui leur étaient données; et pour l’avenir ils ont admis comme évident que la révolution, en matière économique, apporterait automatiquement toutes les solutions en supprimant tous les problèmes.
Aucun révolutionnaire n’a jamais tenté sérieusement de définir les conditions de l’équilibre économique dans le régime social qu’il attendait. Quant aux non-révolutionnaires, la polémique en fait des contre-révolutionnaires soucieux non pas d’étudier la réalité qu’ils avaient sous les yeux, mais d’en chanter les louanges. Nous subissons aujourd’hui, dans tous les camps, les conséquences funestes de cette improbité intellectuelle que d’ailleurs, plus ou moins, nous partageons.
Nous possédons, il est vrai, une sorte d’équivalent à bon marché de cette notion d’équilibre économique. C’est l’idée, si on peut ici employer un tel mot, de l’équilibre financier. Elle est d’une ingénuité désarmante. Elle se définit par le signe égal placé entre les ressources et les dépenses, évaluées les unes et les autres en termes comptables. Appliqué à l’Etat, aux entreprises industrielles et commerciales, aux simples particuliers, ce critérium semblait naguère suffire à tout. Il constituait en même temps un critérium de vertu.
Payer ses dettes, cet idéal de vertu bourgeoise, comme tout autre idéal, a eu ses martyrs, dont César Birotteau restera toujours le meilleur représentant. Déjà au Ve siècle avant notre ère le vieillard Céphalès, pour faire comprendre à Socrate qu’il avait toujours vécu selon la justice, disait : “J’ai dit la vérité et j’ai payé mes dettes.” Socrate doutait que ce fût là une définition satisfaisante de la justice. Mais Socrate était un mauvais esprit.
On n’a pas encore compris que l’idéal du bon Céphalès est rendu inapplicable par deux phénomènes liés et presque aussi vieux que la monnaie elle-même; ce sont le crédit, et la rétribution du capital. Prudhon, dans son lumineux petit livre? Qu’est-ce que la propriété? Prouvait que la propriété était, non pas injuste, non pas immorale, mais impossible; il entendait par propriété non pas le droit d’user exclusivement d’un bien, mais le droit de le prêter à intérêt, quelque forme que prenne cet intérêt: loyer, fermage, rente, dividende. C’est en effet le droit fondamental dans une société où on calcule d’ordinaire la fortune d’après le revenu.
Dés lors que le capital foncier ou mobilier est rétribué, dés lors que cette rétribution figure dans un grand nombre de comptabilités publiques ou privées, la recherche de l’équilibre financier est un principe permanent de déséquilibre. C’est une évidence qui saute aux yeux. Un intérêt à 4% quintuple un capital en un siècle; mais si le revenu est réinvesti, on a une progression géométrique si rapide, comme toutes les progressions géométriques, qu’avec un intérêt de 3% un capital est centuplé en deux siècles.
Sans doute il n’y a jamais qu’une part assez petite des biens meubles et immeubles qui soit louée ou placée à intérêt; sans doute aussi, les revenus ne sont pas tous réinvestis. Ces chiffres indiquent néanmoins qu’il est mathématiquement impossible que dans une société fondée sur l’argent et le prêt à intérêt la probité se maintienne pendant deux siècles. Si elle se maintenait, la fructification du capital ferait automatiquement passer toutes les ressources entre les mains de quelques-uns.
Un coup d’œil rapide sur l’histoire montre quel rôle perpétuellement subversif y a joué, depuis que la monnaie existe, le phénomène de l’endettement. Les réformes de Solon, de Lycurges, ont consisté avant tout dans l’abolition des dettes *. Par la suite, les petites cités grecques ont été plus d’une fois déchirées par des mouvements en faveur d’une nouvelle abolition. La révolte à la suite de laquelle les plébéiens de Rome ont obtenu l’institution des tribuns avait pour cause un endettement qui réduisait à la condition d’esclave un nombre croissant de débiteurs insolvables; même sans révolte, une abolition partielle des dettes était devenue une nécessité, car à chaque plébéien devenu esclave Rome perdait un soldat.
Le paiement des dettes est nécessaire à l’ordre social. Le non paiement des dettes est tout aussi nécessaire à l’ordre social. Entre ces deux nécessités contradictoires, l’humanité oscille depuis des siècles avec une belle inconscience. Par malheur, la seconde lèse bien des intérêts en apparence légitimes, et ne se fait guère respecter sans trouble et quelque violence.
______________________________________________________________________________
* Voir aussi Jubilé (Bible Lévitique 25. 8-10, Néhémie 5. 1-13, 10.31).

Ils ne sont pas idiots bien au contraire ....

Article lié : L’horreur et le tabou de 1929, et l'esprit de la religion du système

bernardo

  19/01/2008

Je suis assez d’accord avec Stephane. Quqnd meme, ils ne sont pas idiots, ils sont entourés par des gens qui maitrisent, qui savent. Le monsieur dont vous rapportez les paroles vous le dit très clairement. Tout le monde le sait, et depuis longtemps. Seuls ceux qui ne peuvent que subir les
évènements vont trinquer. Mais il ne le dira pas. Pas avant que Bush, l’état, les vrais puissants
ne le disent. Et ceux-la ne le diront qu’au moment
ou celà leur permettra, en passant pour l’ultime recours, d’accroitre leur pouvoir et celui de LEUR
état. Dès que celà sera laché par les plus hautes instances, alors comme un seul homme tous ces courtisants prècheront la nouvelle bonne parole.
Car un courtisan pour vivre à besoin de la cour et peu importe le roi.
Seuls les employés des banques américaines vont trinquer, leurs dirigeants touchent des milliards
de bonus en ce moment (c’est ce à quoi ont servis
les entrées de capital de ces derniers jours ).
Arrêtez de les prendres pour des irresponsables
inconscients etc etc ....
Même Sarko preche pour la BCE maintenant ... C’est
bien parceque ça LE sert. Car ce qu’il veut c’est être le 1er président de l’UE.

Mais qu'a ete 1929..∫

Article lié : L’horreur et le tabou de 1929, et l'esprit de la religion du système

Stephane

  19/01/2008

Ce qui est interessant dans votre bel article (je trouve vos articles beaux, presques precieux, je n’oserai dire vaniteux, dans le sens coquet du terme, qui s’aime effrontement :-) c’est que vous faite intervenir une reference semantique, la crise de 1929, sans expliquer ce qu’elle a ete.

On croit que 1929 est un effondrement des marches boursiers qui a provoque une recession.

C’est la version americaniste, capitaliste, systemiste de l’histoire.

La realite est probablement plus proche de ce qui est raconte dans le film “The money masters”, ou l’on voit les grands du capital qui joue entre eux la chute des marches boursiers, puis qui ensuite architecturent volontairement une depression.

“The money masters” est incontournable
http://video.google.com/videoplay?docid=-515319560256183936

Pour une presentation du systeme capitaliste et de ses contradictions, on peut voir “Money as debt” qui est instructif.

“Money as debt”
http://video.google.com/videoplay?docid=-9050474362583451279&q=money+as+debt&total=2028&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=0

Cordialement,

Stephane

Ne confondons pas 9/11 et 1929 !

Article lié : Plutôt 1933 que 1929

FB

  19/01/2008

La tentative d’inclure les attentats du 9/11/01 dans une évolution historique majeure est tentante, car il s’agit effectivement d’un signal fort dans la politique..“américaniste”, mais cela reste du domaine de ces événements du type Golfe du Tonkin, ou de l’Incendie du Reichtag, etc..
Bien évidemment, on ne peut exclure l’outil Dollar comme moyen - comme “arme”- politique essentiel de conquète, car c’est effectivement le cas. Oui, le dollar est un instrument politique majeur!

Par contre, si on veut faire le rapprochement entre les événements financiers (puis fatalement économiques) de l’automne 1929 avec notre époque actuelle, la comparaison devrait plutot etre celle du 4 septembre 1929 avec le 8/10 aout 2007!
Dans les 2 cas, il y a reconnaissance d’un"moment de vérité”.De début de bascule…
Avec une certaine ironie, on peut également constater que les réponses actuelles aux événements en cours sont aussi nulles qu’à l’époque. Mème mépris également de l’Elite responsable vis à vis d’une déontologie de base (Comme en 1929, les responsables financiers actuels sont aussi largement rétribués que ceux de 1929, pour mauvais et retords services!)
Mème réponses sans effets: le “plan Bush et ses 150 milliards de dollars” sont une goutte d’eau cosmétique - un coup médiatique bidon- par rapport aux montants en jeu. Personne n’a été dupe..
Les anglais ne font pas mieux; lire cette dépèche surréaliste à propos du “sauvetage de la Northern Rock”!
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=5048910
Faire des CDO’s de la Northern Rock alors que ce sont les CDO qui l’ont tuée! A ce stade, c’est risible..
Malheureusement, on n’est pas en équivalent 1933.. On est début 1930 et ca n’est pas pareil!

A priori d’ici quelques semaines(2, 5?) Ambac et la MBIA vont ètre fatalement dégradées, et ce qui sera en jeu ne portera plus sur quelques 1,2 trillion de dollar de “subprimes”, mais sur les CDS et quelques 50 trillions de dollars!..
Ensuite, nous avons en perspective 500 ou ..680 trillions de dollars (derniers chiffres du BIS) de dérivées totales à ré-évaluer!

Nous ne sommes pas en 1933; nous sommes en 2008 équivalent 1930 avec une différence de taille: à l’époque l’or était l’étalon monétaire. Aujourd’hui, c’est du dollar - de la dette papier..