PEB
09/07/2009
Sur les aspects sociaux et économiques de la Grande Crise, le souverain Pontife a décidé d’écrire (entre autres) à tous les hommes de bonne volonté une encyclique Caritas in Veritate.
Ce document est une réflexion sur l’évolution du monde économique, social et culturel depuis ces trente dernières années.
Il est disponible sur le site du Saint-Siège à l’URL:
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html
Bonne lecture!
Pré-non, non
09/07/2009
Virtualisme, psychologie, politique de l’instinct et de l’idéologie, américanisme, pensée Maistrienne, rhétorique démocratie-droit de l’homme, politique de la raison, Moby Dick, structure crisique, postmodernisme… Merci à votre équipe de me permettre d’assimiler tous ces concepts et ces connaissances et de me forger une lecture du monde “occidentaliste”, et du “ROW”, véritablement passionnante. Sans vouloir vous étouffer sous une avalanche de louanges, j’ai énormément de respect pour le (ou les?) rédacteurs de Dedefensa, dont j’apprécie beaucoup la manière très réactive d’analyse, autant que le style d’écriture parfois extrêmement sarcastique, la façon de conceptualiser l’évolution du monde globalisé d’une manière que j’estime très pertinente, ainsi que la richesse des connaissances et la variété des sources d’information souvent intemporelles (soit hors du cadre virtualiste). Dedefensa est mon roman quotidien, plus qu’un journal, et c’est un plaisir de lire chaque jour un nouveau chapître.
Ceci étant écrit -du fait que c’est mon premier commentaire, je me devais de l’écrire- je ne peux m’empêcher de mettre en avant quelques désaccords fondamentaux entre votre grille de lecture et la mienne (qui vaut ce qu’elle vaut). Malgré tous mes efforts, ces désaccords persistent en mon esprit de jeune étudiant assoiffé de connaissances et de compréhension de ce Meilleur des Mondes, et de tout ce qui l’entoure (schéma de pensée aboslument américaniste plus que néocon, ou alors, ancientcon).
Premièrement, je ne pense pas que le système soit aussi hors de contrôle que vous le pensez. J’ai bien conscience que, de manière à assurer votre crédibilté intellectuelle, vous n’aborder pas certains sujets, et refusez de parler de magnigances ou de complots, en faveur d’une vision transcendentale de l’Histoire, de sa grandeur, de l’imprévisibilité des crises. Bref, la force imprévisible des évènements majeurs, bouleversants, cette irrésistible force qui surprend tout le monde, de Ben Bernanke à François Pignon, en passant par Dick Cheney et François Fillon.
Je ne le crois pas. Et je pense ne jamais le croire. La maîtrise des sciences, des arts et techniques -et de tellement d’autres domaines- est telle aujourd’hui que l’imprévisibilité me semble, généralement, exlue. Qui maîtrise la bureaucratie à la perfection, qui a escaladé la Pyramide, qui est initié (Jacques Attali… parlant des “initiés” de la finance) ne peut se laisser surprendre par une “attaque terroriste” un matin de Septembre (demandez à Alfred Krongard, nommé numéro 3 de la CIA au lendemain de 9/11 alors que sa banque, Alex Brown, filiale de la Deutshe Bank, avait spéculé à la baisse sur de nombreuses compagnies ciblées durant 9/11). Un Dick Cheney, un Timothy Geithner, un Henry Paulson ou un Ben Bernanke ne peuvent se laisser surprendre par la une faillite d’un “Too big, but fail” un autre matin de Septembre (JP Morgan Chase accusée d’avoir fait tomber Lehman Brothers mais point d’enquête, négociations de sauvetage de Lehman entre anciens de Goldman Sachs, connaissance de cause -Krach boursier globalisé- de la mise en faillite de Lehman, adoption du TARP par le Congrès sous la menace de Loi martiale aux congressistes, bailout secret de JP Morgan Chase vers Lehman assuré par la Fed, et finalement, 9.7 Trilliards transférés du “taxpayer” aux “too big to fail” sans contrôle juridique des dépenses…).
Concentrons nous donc sur la Crise, puisqu’elle marque selon vous la fin de la civilization occidentaliste. Si manigance ou complot il n’y a pas, je vous invite à lire cet article d’une extrême importance. D’une importance historique. Elle a été rédigée à Washington par Eliot Spitzer trois semaines avant sa disgrâce. Il était le maistrien ultime, tombé pour une affaire de moeurs qui le poursuivra certainement toute sa vie, notre système étant des plus vertueux. Cet article démontre que l’administration Cheney, pardon, Bush, a délibérément laissé se développer le prêt prédateur en toute connaissance de cause, et a instrumentalisé une agence fédérale, l’OCC -qui était censée réguler de secteur bancaire depuis 140 ans- dans ce que Mr Spitzer décrit comme “an unprecedented assault on state legislatures, as well as on state attorneys general and anyone else on the side of consumers.”
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/02/13/AR2008021302783.html
Continuons donc sur cet exemple parlant, criant, hurlant: la Crise financière!!!!! Tremblez chers -de moins en moins chers- consommateurs. A-t’on déjà observé, au cours de l’Histoire, un tel transfert de richesse -pécunière- vers l’oligarchie -pour ne pas dire la ploutocratie- globalisée?
Une question me parait alors importante: Qui a fait pression, du côté Démocrate, sur Mr Clinton, afin d’instaurer l’exotisme financier et la dérégulation du secteur bancaire américain par le biais de l’“infamous” Gramm-Leach-Bliley Act? Réponse: Lawrence Summers (le maître à penser de…) Timothy Geithner. Lawrence Summers est aujourd’hui directeur du Conseil économique national, et Timothy Geithner, ancien directeur de la New York Fed, artisan du TARP, de 9/15 et et du Krach, est aujourd’hui secrétaire au Trésor.
Il est vrai qu’à l’époque de Mr Clinton, la psychologie occidentaliste était d’une absolue sérénité. Mr Clinton -dont l’épouse est aujourd’hui… presque blacklistée par les médias virtualistes sauf lorsqu’elle se rend dans le pays préféré d’Henry Paulson et de David Rockefeller, la Chine- jouait du saxophone, réconciliait Yasser et Yitzhak, pleurait de rire avec Boris (et les fameux oligarques derrière le rideau), ne s’opposait pas à l’embrago onusien vertueux contre le méchant Irak fréquemment bombardé, pilonnait humanitairement, humainement, la Serbie, fumait des cigares à la cyprine, quittait la Maison Blanche avec des millions d’exédent budgétaire suite à une élection truquée depuis la Cour Suprême de Floride, et enfin abrogeait, sous la pression de Summers et de Geithner, le Steagall Glass Act de FDR, 1933.
Le système devait donc restaurer cette si sereine atmosphère, et faire oublier 8 années de basculement des Etats Unis, donc du monde occidentaliste, vers un système vertueusement totalitaire. Virtualisme triomphant, vertu exacerbée et retrouvée, changement.
BHO.
Alternance, “Change”, sourire radieux, orateur grandiose, MLK meets JFK, légitimation du système.
Presque 800 milliards de dépenses publiques de “stimulus” (oh oui!!!), jugés par Joe Biden insuffisants (implicitement inefficaces). Augmentation des pouvoirs de la Fed et rejet du projet d’audit de cette même Fed par Ron Paul.
1100 miliards de dépenses réelles de défense nationale, Oussama inlocalisable. Maintien et réaffirmation de la Théorie officielle du complot du 11 septembre par Barack Obama lors de son discours du Caire. Je ne sais pas vous, mais j’attends toujours les preuves à charge de la culpabilité d’Oussama Ben Laden notamment sur http://www.fbi.gov, mais également de la part de ce cher Colin Powell qui nous avait promis des preuves indiscutables de l’unique culpabilité d’Al Qaeda et d’OBL dans l’opération 9/11. Pour ma part, j’attends ces preuves depuis son discours magistral et historique du 05 Février 2003 au Conseil de Sécurité qui a démontré au monde la culpabilité de Saddam Hussein dans la planification de 9/11, dans le développement d’ADM, et dans le soutien financier, logistique et technique d’Al Qaida.
Désaccords de façade entre Bibi et BHO sur le gel de la colonisation, mais légalisation de l’occupation en perspective, confirmée par la seule légitime autorité palestinienne, le Fatah.
Retrait d’Irak, “souveraineté retrouvée”, escalade en AfPak. Multiplication des bases militaires, et projet de construction d’ambassades forteresses à Peshawar (le pluriel étant du à l’explosion récente du Pearl Continental Hotel, destiné à accueillir les diplomates, troupes et services secrets vertueux du monde américaniste) ainsi que dans ces régions.
Fermeture de Guantanamo, maintien du sytème des prisons seecrète, maintien en détention indéfinie de “terroristes” à la définition… indéfinie, un processus parajudicaire s’inpirant du film Minority Report. Depuis récemment, possible maintien en détention de “terroristes” même acquittés.
Révolution Twitter inaboutie en Iran, opération militaire réussie du Southcom en Honduras, ironie du timing choisi afin d’affirmer le Coup de 1953 contre Mossadegh. Un Coup magistral qui a engendré, par retour de baton, la prise de pouvoir d’un régime théocratique radical en 1979, et provoqué entre 3 et 5 millions de morts entre 1980 et 1988. La Souveraineté, Mr Biden.
Ouverture rhétorique constante envers l’Iran, récente fermeture immédiate et soudaine suramplifiée par le virtualisme (méchants dictateurs et élections truquées, pas de diplomates iraniens à Washington le 4 Juillet, retour en force du discours néoconservateur vertueux et sa généralisation à travers la diabolisation du pouvoir iranien dans les salons parisiens, les universités, les canaux virtualistes, rumeurs sur l’espace aérien saoudien à disposition de l’IAF, démenti de Nethanyaou, escroquerie intellectuelle calculée de Biden sur la souveraineté étatique, démenti d’Obama, discours néoconservateur virtualiste de l’amiral Mullen sur le prétendu programme nucléaire militaire iranien sur le point d’aboutir, contredit par le nouveau directeur de l’AIEA, mais qu’importe…)
Militarisation de l’Europe nordique avec en point de mire l’Arctique. Et ses grands fonds riches en or noir.
Déclarations d’intentions à Moscou, sourires éclatants, maintien prévisible du BMDE hérité de l’administration Cheney, euh pardon, Bush. Le tout conjugué à l’extension de l’OTAN, donc à l’apparition potentielle d’une autre Crise.
Absence totale de réforme du système, concentration verticale sans précédent des pouvoirs financiers justifiée par l’urgence, sans aucun contrôle juridique des dépenses publiques, illégitimation imperceptible des sommets internationaux du monde occidentaliste tel que le Bilderberg du 13 mai 2009, militarisation de la santé publique derrière la psychose du A/H1N1, globalisation perpétuée de l’escroquerie intellectuelle dictant que l’être humain est le premier responsable du réchauffement climatique, ce qui justifie une taxe de plus, mais également sur le plan psychologique la découverte d’une nouvelle utopie de gauche qui séduit les bobios autant que les conglomérats énergétiques.
Le tout sur une ambiance de culte de la personnalité. BHO.
Ce que vous personnalisez comme le système n’est selon moi pas en déclin. Il mute. Et je doute qu’il opère sa mutation au bénéfice de la stabilité internationale, de la fraternité entre les peuples et de la paix globale. Quoiqu’il en soit, et quoiqu’il advienne, un certain Dick Cheney, ou un certain Donald Rumsfeld, savent dans quel bunker se rendre et quoi y faire.
Notre civilisation occidentaliste s’effondre, et elle s’effondre sur le plan idéologique, économique, psychologique, moral, financier, matériel, spirituel, et culturel. Mais elle s’effondre et cette fois-ci, ses élites s’en trouvent immensément plus puissants. Ce sont les effets de la globalisation, parceque l’impérialisme est financier et il s’est étendu à l’échelle globale. Le modèle occidentaliste que vous décriez tant s’est généralisé à l’échelle planétaire. Le BRIC, l’ASEAN, l’ALENA, l’UE, l’UM… Les élites occidentalistes diffusent leur modèle, couronné par le G-20, et ont leur allégeance vers les Emirats Arabes Unis, Israel, la Chine, l’Arabie Saoudite, Dubai, l’Inde, le Brésil, la Russie… ces nouveaux marchés. En Europe autant qu’aux Etats Unis s’observent des phénomènes de désindustrialisation, de policiarisation, de transfert des forces de productions, de crise du politique parallèle à sa concentration et à sa corporatisation, d’orwellisation, d’ultasécuritarisme, de triomphe de l’ultraindividualisme, de l’hyperjudiciarisation de la société parallèle à une perte conséquente de nos droits, d’orwellisation, de légitimation psychopathologique du sytême à travers la personne de BHO, d’exacerbation de la rhétorique “démocratie-droits de l’homme” comme moyen de perpétuer la croyance collective en un modèle nécessairement, irrémédiablement unique, de capitalisation verticale excessive vers le haut de la Pyramide justifiée par l’urgence de la menace de l’Apocalypse économique grâce à laquelle Lagardère ou Dassault tiennent en otage le cerveau de la majorité de la population de Nôtre-France. Et outre, notre “ROW” à nous.
Contrairement à ce que vous mettez quotidiennement en avant, ce n’est pas le modèle occidentaliste qui tombe, ce sont ses peuples constitutifs qui, par compréhensible et excusable méconnaissance ou indifférence de la complexité de notre monde, l’ont légitimé par la voie de la “Démocratie”, puisque le monde occidentaliste respecte les “droits de l’homme”. Et que le “développement économique” est nécessairement le seul modèle universel. La voie de sortie virtualiste passe, aujourd’hui, entre autre par le “respect de l’environnement”, un respect qui pourrait -au conditionnel- se vérifier lorsque l’attaque surprise anticipée prévue repoussée surcommuniquée annoncée démentie de sources autorisées qui se sont trompées mais remise “sur la table” surviendrait -au conditionnel-.
Dedefensa.org, je vous réitère mon respect, et j’espère avoir éveillé en vous quelques réflexions. Malgré le fait que je ne partage pas un certain nombre de vos analyses, il n’en demeure pas moins que nous en avons énormément en commun. Merci encore. Et désolé pour ce commentaire trop, beaucoup trop long. Ou peut-être pas…
Ni ANDO
09/07/2009
Après l’avoir lu, on contate bien une approche moins hostile mais le ton général reste celui du jugement (comme si le Times était extérieur au tableau), de la commisération et d’une certaine distanciation dédaigneuse. La Banque Mondiale, quoique plus réaliste en général que les “experts” du FMI ou de l’OCDE, a sur la Russie et son économie, comme sur beaucoup d’autre sujets en général, un point de vue souvent artificiel. L’idée (et ceci déborde largement le cas particulier de la Russie) est qu’il existerait quelque part (on ne sait trop où, en Amérique du Nord sans doute ?) une économie et une société idéales, modèle vers quoi l’on doit tendre absolument et auquel on compare les économies intrinsèquement imparfaites de notre pauvre réalité.
Sur la Russie on se rappelle l’ouvrage de Sokolov “La puissance pauvre”. Pauvre certainement (quoique les Russes aient un regard différent sur cette question). Pauvre mais puissante, capable d’agir avec autonomie selon un plan compréhensible, un plan comportant une certaine rationalité (qu’on l’aime ou pas). France ou Grande Bretagne démontrent aujourd’hui que l’on peut être riche (riche de dettes ?) et impuissant.
Exocet
09/07/2009
Ces P….. de réseaux BMDE sont à la névrose démocratique (une sorte de Burqua miroir usinée par la décadence occidentale..) ce n’est que la prémonition de l’à présent qui tourne comme une vrille ,par absence de preuves de leurs symptomes du tarmac , sorte de furoncles du bling bling métallique de leurs ordonnances des accesoires .Au moins ca les fait(faisaient..) jaser… comme des pipelettes hystériques,la version US( du temps de l’hystérie des NC..) était une boite de ferraille toute rouillée ,qui hantait les cimétiéres ,empêchant les morts de se transcender normalement ,n’entendant plus rien de ceux qui décimaient des générations de leurs folies de destructions ...
http://www.1789-1815.com/de_foy.htm
Pour revenir à votre article ,Start 2 réprésente une échéance à respecter, voir une exigence du désarmemement , qui doit fournir ses effets de facon concréte.Une sorte d’”étape” solaire à franchir qui n’occulte ni le présent ni l’avenir de ceux qui envisagent l’alliance non comme une laisse à la Chaîne .D’une certaine facon Start 2 est tout de même lié(paradoxe) au sort du BMDE (même tout rouillé avec corps et boulons..) ” il vaut mieux pour l’humanité, si notre cause devait périr, qu’elle ait été perdue en un seul coup que par des actions de guerre souvent répétées”.
Foi de Général d’Armée.
Dedef
09/07/2009
Les stats US sur le chomage sont trés officiellement biaisées: le mode de comptage a changé depuis 1982.
Voir http://www.shadowstats.com/imgs/sgs-emp.gif et
http://www.shadowstats.com/alternate_data
http://www.shadowstats.com/article/employment
Résultat:
Fevrier 2009 SGS-Alternate Unemployment Rate at 19.1%
mars 2009 SGS-Alternate Unemployment Rate at 19.8%
May 2009 SGS-Alternate Unemployment at 20.5%
June 2009 SGS-Alternate Unemployment at 20.6%
Dedef
09/07/2009
L’ABM inutile si Téhéran renonce à ses programmes nucléaires (Obama)
http://fr.rian.ru/world/20090707/122243782.html
Je renvois encore une fois à l’article du Spiegel, sur le sujet IRAN-USA:
http://www.spiegel.de/international/world/0,1518,625600,00.html
07/07/2009 12:38 MOSCOU, 7 juin - RIA Novosti. Le bouclier antimissile (ABM) américain perd son sens si l’Iran renonce à ses programmes nucléaires, a déclaré mardi le président américain Barack Obama intervenant à l’Ecole russe d’économie.
“Si les programmes liés à l’arme nucléaire iranienne disparaissent, il n’y aura plus de fondement pour l’ABM”, a-t-il indiqué.
Selon lui les Etats-Unis sont déterminés à travailler avec la Russie sur cette question.
Prenant le contrepied de la position russe, le président Obama a déclaré lundi à Moscou que l’ABM et la question du désarmement nucléaire (adoption d’un nouveau traité START, ndlr) ne devaient pas être liées, le bouclier antimissile n’étant “pas en mesure de protéger les Etats-Unis contre le puissant potentiel balistique russe”.
L’administration Bush envisageait de déployer en Europe des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d’éventuelles attaques venant d’Iran ou de Corée du Nord. Washington comptait ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne.
Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines visant à rassurer la Russie. Le président russe Dmitri Medvedev n’a même pas exclu le déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad, aux frontières de la Pologne.
Selon la presse américaine, M.Obama aurait envoyé il y a plusieurs mois une lettre secrète au président russe Dmitri Medvedev dans laquelle il se disait prêt à renoncer au déploiement de l’ABM en Europe en échange de l’aide de la Russie dans le règlement du problème nucléaire iranien.
L’Iran a constitué un thème central des négociations entre Dmitri Medevdev et Barack Obama hier à Moscou.
Dedef
09/07/2009
Medvedev-Obama: déclaration conjointe sur le bouclier antimissiles (Kremlin)
http://fr.rian.ru/world/20090707/122239562.html
07/07/2009 09:13 MOSCOU, 7 juillet - RIA Novosti. La déclaration conjointe adoptée lundi par Dmitri Medvedev et Barack Obama sur le bouclier antimissiles (ABM) n’était pas préparée, mais est née au fil de la discussion sur l’Iran et de la Corée du Nord notamment, a déclaré aux journalistes la porte-parole du président russe Natalia Timakova.
Selon elle, la déclaration reflète “les positions des parties russe et américaine concernant la défense et porte la trace de leur discussion sur le thème de la non-prolifération nucléaire, de la sécurité et des questions liées à l’Iran et la Corée du Nord”.
“Les présidents ont jugé nécessaire de coucher sur le papier le contenu de leur discussion”, a-t-elle ajouté.
Selon elle, la partie américaine s’est dite prête à étudier les propositions russes sur la question.
Les présidents Medvedev et Obama, dont les deux pays cumulent 90% de l’arsenal nucléaire mondial, avaient convenu lors de leur première rencontre à Londres début avril 2009 de tout mettre en oeuvre pour faire progresser les négociations dans le domaine du désarmement, le traité actuel de réduction des armements stratégiques (START) expirant le 5 décembre 2009.
M.Medvedev a toutefois fait savoir qu’une réduction substantielle des armements offensifs ne peut être obtenue que si les Etats-Unis lèvent les préoccupations russes concernant le déploiement de leur bouclier antimissile (ABM) américain en Europe, un projet censé contrer la menace iranienne et nord-coréenne qui selon Moscou menace la Russie et l’équilibre stratégique de la région.
Lors des discussions d’hier, le président Obama a déclaré que les deux questions (ABM et START) ne devaient pas être liées, le bouclier antimissile n’étant “pas en mesure de protéger les Etats-Unis contre le puissant potentiel balistique russe”.
Les présidents ont en outre chargé lundi des experts des deux pays d’analyser les risques balistiques pour mettre un terme à la querelle les opposant autour du projet de bouclier antimissiles.
Francis Lambert
09/07/2009
A University of Florida student, a few years ago, posed some questions to Senator John Kerry. Please listen carefully to the young man’s questions and comments.
http://www.avaresearch.com/show_video-347.html?id=347
Qu’est il devenu ?
Serge LEFORT
08/07/2009
@ Dedef
J’avais vu ce texte, mais je m’étais arrêté à la fin de la première phrase. Non que je pense que Alexandre Adler ne soit pas un con, mais parce que Danielle Bleitrach n’a rien à lui envié de ce point de vue.
Les injures ad hominem ne sont pas une manière correcte de débattre, mais une méthode pour fermer la discussion qui, elle, repose sur des faits et des arguments. Point barre.
Madame Bleitrach est une vieille stalinienne qui n’a rien renié de son passé au Comité central puis au Comité national du PCF [http://fr.wikipedia.org/wiki/Danielle_Bleitrach] et qui passe son temps à injurier tout le monde sur son blog… pour interdire tout débat.
Pour la petite histoire, je vous invite à lire les commentaires sur le Point de vue dAndré Gerin sur la crise financière [http://socio13.wordpress.com/2008/09/24/point-de-vue-dandre-gerin-sur-la-crise-financiere/].
Dedef
08/07/2009
Il semble que vous n’ayez plus le loisir de suivre de vieux amis, tels que Ralph Peters. Cerlui-ci sévit toujours sur le NewYork Post en tant que conseiller stratégique de Fox News.
“Ralph Peters is Fox News’ strategic analyst.”
Mais il est beaucoup moins flamboyant; dommage.
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Ci dessous un lien , juste pour le titre: “The Obama Effect”
THE OBAMA EFFECT: US ENEMIES SEEING WEAKNESS
By RALPH PETERS June 16, 2009
http://www.nypost.com/seven/06162009/postopinion/opedcolumnists/the_obama_effect_174463.htm
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et un autre lien pour la photo de tête, à voir sur le site:
BYE-BYE, BABYLON : EXITING IRAQ’S CITIES, VICTORIOUS
By RALPH PETERS June 30, 2009 NEW YORK POST
http://www.nypost.com/seven/06302009/postopinion/opedcolumnists/bye_bye__babylon_176790.htm
OUR effort in Iraq passed a major milestone today: Our troops are leaving the cities.
La photo fait irrésistiblement penser à Dark Vador et autrtes robots de combats.
Mais regardez bien la photo: le bras gauche du soldat radioguidé a été rajouté, le tissu de l’uniforme est différent.
Ou plus probablement l’image du SWAT a été collée sur la photo d’origine.
De méme le soldat irakien en arriere plan a été rajouté ensuite: son coude est devant la bandoulière du soldat au premier plan.
Accessoirement il me semble bien que les armes en photos sont des Kalachnikovs, pas des M5 américains. Si ça continue l’Usaf pourrait bien acheter des S-300 aprés tout.
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Et un troisieme,surtout pour le titre:
The Emergence of an Obama Doctrine?
J.G. Thayer - 06.17.2009 -
Its still very early in the Obama administration, but a pattern is beginning to emerge in how the president deals with foreign nations
http://www.commentarymagazine.com/blogs/index.php/thayer/70251
Dedef
08/07/2009
Je ne poste plus guére de texte intégral sue Dedefensa mais i lme semble que celui-ci vaut tout de mème la peine.
Précisons que l’auteur, Danielle Bleitrach, est juive, communiste, sociologue et plus toute jeune, sauf d’esprit.
http://socio13.wordpress.com/2009/01/09/alexandre-adler-espece-de-con/
Publié 9 janvier 2009
Alexandre Adler, espèce de con
Hier je tai vu dans lémission sur la trois, mon pauvre ami tu étais minable, je nose pas dire que tu ne faisais pas le poids face à Stephen Hessel et Tarik Ramadam, mais tu comprends ce que je veux dire
Et je crois que si tu étais aussi confus, aussi minable cest parce que tu nas cessé de dire des conneries et savoir que tu en disais
Je tai rencontré quelquefois quand nous étions tous deux membre du parti, tu avais un humour ravageur et le goût du paradoxe
Quelle dérive. Si je madresse à toi cest peut-être parce que dans tes excès je tai toujours cru plus vulnérable que dautres pitres de ton espèce, les Bernard henri Levy et les Finkelkraut. Alors entre quatre zieux je voudrais vider mon sac.
En as-tu assez défendu des causes immondes pour complaire à ton maître étasunien, au nom de ton cher Israêl? Toi et tes pareils vous nous avez censurés, nous qui tentions de rétablir la vérité sur Cuba, sur lAmérique latine et sur tant dautres lieux. Tu as été communiste, tu ne pouvais pas ne pas savoir dans quel camp tu te rangeais Nous navions pas le droit à la parole, une génération entière a été étouffé sous tes fesses et celles de tes semblables. Toi tu disais nimporte quoi, tu avais une opinion sur tout, du pur folklore Mais ta tartine retombait toujours du même côté, défendre Israêl à nimporte quel prix.
Alors aujourdhui comment te sens tu devant ce qui se passe à Gaza, devant ces corps denfants suppliciés, est-ce que tu ne trouves pas que les grands yeux des enfants palestiniens font songer à ceux qui ont hanté notre enfance, tous ces portraits de petits juifs déportés, comme Anne franck leur ressemble ? Moi oui mais moi je les ai toujours reconnu comme miens.
Espèces de gros salopards, qui avez occupé les médias non seulement pour y dégoiser votre marchandise infâme mais pour nous interdire toute opinion, mieux bien que, comme vous dorigine juive, nous avons été interdits, parqués dans internet, voir accusés dantisémitisme.Résultat les juifs cest vous et vos pourris de dirigeants israéliens, pourtant nous étions nombreux à défendre la cause palestinienne, mais qui nous entendait ? Vous gueuliez, vous faisiez des numéros comme lineffable Finkelkraut, faisant bannir tous ceux qui dénonçaient la politique de lEtat dIsraêl, alors imagine des gens comme moi qui ont toujours pensé que le sionisme était une faute politique qui finit dans le crime.
Est-ce que tu ne te rends pas compte à quel point cétait toi et les tiens qui développaient lantisémitisme, quelquun comme Dieudonné faisant lapologie de Faurisson et vomissant sa haine maladive des juifs nest que votre complément, vous nous avez reconduit au ghetto nous qui ny étions pour rien, vous enfermiez les palestiniens dans Gaza et construisiez un haut mur autour de vous, pour nous emprisonner tous dans votre folie haineuse. Oui vous êtes des criminels à cause de ce qui est fait à Gaza mais aussi à ce que vous faites au juifs.
Vous vous dites déjà dans vos raouts mondains quil faut attendre que ça passe, hier soir il ny avait plus que toi sur ce plateau et linvraisemblable et incompréhensible journaliste israélien pour faire diversion, parce que cétait bien cela votre truc, ne surtout pas parler de lurgence darrêter le massacre de la population civile mais ergoter sur tout et nimporte quoi, sur lorigine des frères musulmans par exemple, ce dont tout le monde se moquait éperdument, vous tentiez misérablement dagiter vos épouvantails ordinaires, mais les yeux des enfants suppliciés venaient nous hanter.
Il reste à quelquun comme moi à poursuivre son combat pour la justice et lhumanité, pour sauver les habitants de Gaza, pour obtenir la paix dans la justice pour ce peuple martyr, et peut-être demain serais-je obligée de lutter contre ce que lon fera à des juifs innocents, vos autres victimes. Aujourdhui déjà je suis obligée de mattaquer aux judéophobes
Nos enfants, les enfants de nos enfants porteront-ils le poids de vos crimes ? Alexandre Adler et les tiens vous êtes de sacrés connards.
Danielle bleitrach
Lémission est sur le site de France3 : voici le lien poour ceux qui veulent la visionner à nouveau.
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=506
37 Réponses vers Alexandre adler, espèce de con
1. 1 Moussars 9 janvier 2009 à 1:50
Oh mon Dieu (celui que lon voudra) !
Une bulle dair pur Danielle, ça fait du bien dans ce monde devenu fou.
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http://socio13.wordpress.com/2009/01/09/alexandre-adler-espece-de-con/
Exocet
08/07/2009
Votre exposé est palpitant comme d’habitude ,mais la substance du propos révéle la vacuité d’une solution d’avenir…je veut dire par là qu’étant donné que les structures de sécurités collectives ayant singuliérement et progressivement valsés depuis quelques décennies .les Russes se voient donc aussi quasi obligés (n’oubliez pas que Poutine fait aussi office de rideau de fer à l’intérieur de l’appareil d’état russe..) pour des raisons multiples liés au prestige Russe à moduler leurs exigences avec les contraintes d’un systéme de sécurité collective manquant d’homogénéité.Donc BMDE ou pas baillant aux corneilles sur le coin de la table ...Medevdev &Poutine devront signer un accord accomodant pour toutes les parties concernées.Le garde fou du recours à la guerre ne me parait pas du tout être la solution d’avenir ..
Serge LEFORT
07/07/2009
Désolé d’avoir posté le dernier message dans l’article “Feu vert américain à Israël ?” alors que celui-ci convient mieux, mais les deux questions (Iran et Israël) sont liées n’est-ce pas ?
Joe Biden a donné le “feu vert” à Israël pour attaquer l’Iran le 5 juillet. Barack Obama n’a refusé le “feu vert” que le 7 juillet et depuis Moscou, où il discute de la question des armes nucléaires. Pourquoi a-t-il réagi si tardivement ?
En utilisant le double-langage de la carotte et du bâton avec l’Iran, Barack Obama ne risque-t-il d’encourager la fuite en avant d’une guerre préventive déclenchée par le gouvernement de Benjamin Nétanyahou ?
Qu’en est-il de la volonté de Barack Obama de s’impliquer en faveur de la question palestinienne ? Ses atermoiements avec Israël ne sont-ils pas l’aveu de l’acceptation du fait accompli de la colonisation, qui rend impossible la création d’un État palestinien viable ?
L’agence russe RIA Novosti reste perplexe :
Moscou est surpris par les propos du vice-président américain Joe Biden sur un éventuel emploi par Israël de la force armée contre l’Iran, a déclaré mardi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères (MID) Andreï Nesterenko.
“Nous sommes pour le moins étonnés par les propos du vice-président américain Joe Biden. Nous estimons qu’ils sont en contradiction flagrante avec les approches déclarées par le président américain Barack Obama concernant le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien, et notamment la disposition des États-Unis à engager le dialogue avec Téhéran afin de rechercher une solution à ce problème par des moyens politiques et diplomatiques”, a indiqué le porte-parole de la diplomatie russe.
Exocet
07/07/2009
Ainsis alors que les choses se disloquent( ou effet négatif soumis à une exposition lente) ,seul le centre semble se maintenir..
Le message d’Obama étant:Bonne chance Israel-Bonne chance Iran.
Bonne chance Obama.http://fr.rian.ru/world/20090707/122255482.html
Exocet
07/07/2009
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Prospective
La prospective ” scientifique ” a longtemps servi à maintenir les peuples dans une sorte d’état de soumission à l’ordre existant. Aujourd’hui, on assiste à la fin des scénarios du futur. Un nouveau type de prospective se met en place. Au diapason de la pensée des possibles et de l’intégration de l’aléatoire dans les différentes formes d’explication du réel.
Longtemps, les recherches sur l’évolution future de l’humanité ont été sous influence de l’idéologie de la compétition entre les deux grands systèmes politiques de développement qui s’opposaient sur la planète pendant les années dites de ” guerre froide “. L’avenir du libéralisme était présenté par ses partisans comme l’aboutissement heureux d’une véritable ” révolution conservatrice “. Quant au socialisme étatique, autoritaire et bureaucratique, rares sont ceux qui doutaient qu’il ne finisse par trouver en lui-même les forces nécessaires pour enrayer ses terribles dérives. Si l’histoire en a décidé autrement, c’est que le mal était autre qu’on ne le supposait. L’idéologie de la compétition et du ” rattrapage ” du capitalisme par le socialisme a profondément occulté la différence essentielle des deux logiques de développement. Cette dernière se situe au niveau des finalités. Dans le premier cas, il s’agit de préserver la domination du capital sur la société, ou l’emprise du travail mort sur le travail vivant et donc de ne changer que pour mieux conserver. Dans le second, il s’agit de donner libre cours aux vivantes capacités des individus pour qu’ils participent, ensemble et en permanence, à l’invention du meilleur des mondes possibles. Telle est en effet la visée communiste sur l’avenir. Cependant, dans les deux cas, les moyens mis en oeuvre ont été affectés, jusqu’ici, d’une tendance à devenir à eux-mêmes leur propre fin. D’où l’apparente universalité du processus de ” bureaucratisation ” tel que l’ont caractérisé, dans les années soixante, l’économiste américain Walt Whitman Rostow et le sociologue français Raymond Aron, comme logique faisant globalement obstacle au passage de la société traditionnelle à ” la société de consommation “.
En 1969, l’économiste prévisionniste Léon Lavallée tenta, avec quelques autres, de jeter les bases d’une prospective qualifiée de ” marxiste “. Cette recherche culmina avec la parution, dans la collection “Problèmes” aux Editions sociales, avant même la fin de la décennie, d’un essai modestement titré: Pour une prospective marxiste. L’auteur partait du constat de la multiplication de “travaux consacrés à la prospective ou à certaines de ses parties” dans des ” documents d’Etat “, émanant notament de pays d’Europe de l’Est sous influence soviétique.
L’objectif avoué était de “réveiller” les “marxistes français” qui, trop nombreux, “consacraient unilatéralement leurs efforts à la connaissance du passé lointain et d’un présent sans cesse passé, sans les relier, à l’instar de Marx et d’Engels, à l’avenir”. “Nécessairement, écrivait déjà Léon Lavallée, notre tentative doit comporter des erreurs, mais pour ce qui est ou se révélera principalement inexact, comme pour ce qui apparaîtra comme principalement exact, inspirons-nous de ce jugement du physicien américain Oppenheimer: “On peut apprendre que ce qu’on a appris est à accepter sous réserve, mais ceci est encore apprendre’‘.” Cette prospective, bien que articulée sur la croyance en un développement intrinsèque des forces productives et l’accélération de l’histoire qui en résulterait (effet de la fameuse révolution scientifique et technique), dévoie le besoin social de prévoir qui se fait jour dès les événements de Mai-68. Où va le monde ? Personne, ou presque, ne se risque plus à parier sur des avenirs antagoniques. S’instaurent les conditions d’une pensée de la pluralité des possibles. Rappelons que, dès fin 1962, Georges Pompidou, alors premier ministre, avait chargé un groupe baptisé ” 1985 ” d’étudier ce qu’il serait utile de connaître dès à présent de la France de 1985 pour éclairer les orientations générales du Ve Plan.
Les futurs d’hier ne sont pas ceux de demain
Aussi, même Jacques Lesourne, l’ancien directeur du Monde qui fut, au temps des princes conceptuels de la Ve République, spécialiste en ” scénarios du futur “, par l’intermédiaire de l’alors très giscardienne revue Futuribles, ne fut pas assez naïf pour faire sienne, vingt ans plus tard, la thèse de monsieur Fukuyama dressant, au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique, l’acte de décès de toute prospective passée, présente et future. Thèse que l’on peut résumer en trois phrases: ” Le communisme est mort, le capitalisme a gagné, l’histoire est finie. ” Pour Jacques Lesourne, croire que l’année 89 ajouterait à la mort du communisme l’avènement du paradis libéral sur terre aurait été “une formidable erreur de perspective”. L’ancien directeur d’Interfutur s’arrête, pour ce qui est de “l’après-communisme”, au seuil de la prospective. Pas question, écrit-il dès le début de l’année 1990, dans ce domaine, d’enfermer l’avenir des peuples dans on ne sait quel scénario du futur. La seule nouveauté d’évidence est, selon lui, que les futurs d’hier ne seront pas ceux de demain.
Confronté à l’impossibilité d’enfermer des aspirations populaires de plus en plus fortes - notamment à la paix, à la démocratie et à la survie de l’humanité -, l’Unesco a créé récemment un Office d’analyse et de prévision chargé de coordonner “la préparation du XXIe siècle” (sic). Dépassant la vieille alternance nourrie par le catastrophisme intéressé des uns et l’optimisme sournois des autres, la prospective que développe cette institution mondiale dit se garder de vouloir imposer aux peuples quelque avenir que ce soit. Il n’est plus question, pour préparer leXXIe siècle, que de “prévoir pour prévenir”. Faute de devenir, indépendamment de la transformation des rapports sociaux, une force productive “directe”, la science agrandit le champ des possibles. Plus question d’appeler à l’action seulement quand l’urgence est là, c’est-à-dire quand il est déjà trop tard. La fin des scénarios qui emprisonnaient le futur va de pair avec la naissance d’un type nouveau de prospective qui inclut l’aléatoire comme l’une de ses dimensions majeures. N’est-ce pas là, d’ailleurs, ce que souhaitaient, fondamentalement, les pionniers évoqués ci-dessus, dans leurs tentatives visant à fonder une prospective ” scientifique ” ?
C’est dans cet esprit d’anticipation et de renouvellement de la prospective que se sont déjà tenus, sous l’égide de l’Unesco, plusieurs “Dialogues du XXIe siècle”, à Paris et à Rio deJaneiro. Ce que l’on peut dire, c’est qu’à quelques centaines de jours de l’heure considérée comme fatidique, il apparaît principalement que rien n’est joué. Si un intérêt grandissant pour les prévisions tendancielles se manifeste dans les opinions publiques, peut-on encore le cataloguer comme la suite de ces grand’peurs millénaristes dont l’historien Georges Duby affirmait dans l’An mil qu’elles sont “au coeur de l’histoire de la condition humaine ” et non spécifiques au millénaire. Ne doit-on pas plutôt regarder cette curiosité pour l’avenir comme une tentative de conjurer les peurs contemporaines ressenties face aux menaces de solitude, de misère, et de violence ?
Agir, c’est prévenir
A une époque où l’ordre actuel du monde n’est plus conçu comme une fatalité, où l’éloge de la révolte persévérante perce dans bien des domaines, où les mutins apparaissent plus souvent comme des précurseurs et où l’appropriation du futur relève du réalisable dès lors qu’on s’en préoccupe, la prévision de l’avenir ne peut plus se poser en termes de résignation: “Préparons-nous vraiment le XXIe siècle, lorsque nous tolérons l’éducation des femmes ?”, demande Federico Mayor, premier responsable de l’Unesco. “Ce qui est à l’ordre du jour, c’est d’élargir le cercle des décideurs et de donner à la visée prospective son sens pluriel.” La pensée du futur a besoin d’utopies qui ne blessent pas la mémoire. C’est à cette seule condition qu’elles peuvent encore nourrir l’action. “Refuser l’illusion utopique ne signifie pas qu’il faille renoncer à l’action anticipatrice. ” Le philosophe Jean-Joseph Goux a défendu, au cours d’un de ces premiers ” Dialogues du XXIe siècle “, l’idée qu’il était grand temps de revisiter les utopies passées afin de favoriser l’émergence de nouvelles utopies qui aident à repenser la conception du futur. Pour cela, l’institution mondiale qu’est l’Unesco a décidé de tourner le dos aux bilans séparés aussi bien qu’aux généralités spéculatives. Sans doute le mouvement le plus profond est-il celui qui induit mondialement le divorce de la production et de l’échange des marchandises d’avec les mouvements de capitaux. Mais ses répercussions sont multiples et suffisamment spécifiques pour mériter chaque fois l’analyse la plus concrète possible. Le sémiologue italien Umberto Eco estime, dans un livre collectif titré Entretiens sur la Fin des temps (1) que “rien ne nous prouve que les gens soient angoissés à l’annonce du troisième millénaire (...) et (même) qu’il y a dans la société une préoccupation particulière à propos de l’an 2000”. Certes, une abondante littérature voit d’ores et déjà le jour à propos de cette échéance, mais c’est à chaque fois pour contester le fait qu’un simple problème de calendrier puisse être à l’origine d’un tel remue-ménage. Quatre entretiens, dans cet ouvrage, éclairent ce que sous-tend l’idée d’une “fin des temps”.
Entretiens sur la fin des temps
Stephen Jay Gould précise, en paléontologue, que la vie sur terre a déjà connu cinq effacements presque complets dont l’un, consécutif à la chute d’un astéroïde sur la Terre, fut suivi de la disparition des dinosaures et de celle de 95% des espèces vivantes. Jean Delumeau, en historien, retrace les rêves millénaristes suscités par l’annonce d’une prochaine apocalypse. Umberto Eco, sémiologue, communique ses craintes sur la prolifération non hiérarchisée des informations. Et Jean-Claude Carrière, se présentant en honnête homme du XXIe siècle, affirme que ce qui s’est réduit, ce n’est pas l’espace mais notre aptitude à le parcourir et que le temps rétréci fait apparaître l’espace plus court.
Sous le titre Millénium - le mot, qui désigne le règne de mille ans promis par la Bible, n’est plus guère usité en français -, Stephen Jay Gould a tenté, de son côté, une Histoire naturelle et artificielle de l’an 2000 (2). Le biologiste américain a passé la plus grande partie de sa vie à démontrer qu’il n’y avait aucune raison “scientifique” pour considérer qu’il aurait, à cette occasion, le privilège de vivre quelque “transition réelle” que ce soit. L’auteur ne fait aucune prédiction sur l’avenir de l’humanité, ni sur celui des individus, ni sur les villes, ni sur les nations, ni sur les galaxies. Il avoue, avec beaucoup d’humour, se limiter, pour ce qui est des prévisions, “à annoncer un considérable afflux de livres sur le millénaire” ! Son travail porte plus sérieusement sur “l’interaction entre l’inflexible réalité et l’incertaine interprétation humaine”. S’il lui semble licite de définir le jour par une rotation complète de la planète, le regroupement de jours en ensembles de sept unités, les semaines, résulte de décisions arbitraires propres à certaines civilisations. “Il se peut, écrit encore Stephen Jay Gould, que la vieille idée selon laquelle la numération décimale aboutit à craindre l’échéance de l’an mil puis celle de l’an 2000 ait quelque chose à voir avec nos dix doigts. ” Mais cette possibilité n’a aucune universalité... ” Si nous avons dix doigts, ce n’est qu’un hasard de l’histoire car les premiers vertébrés terrestres avaient six à huit doigts de chaque côté et la réduction à cinq doigts qui s’est produite par la suite ne peut être considérée comme une évolution inévitable.” D’ailleurs, le passage au troisième millénaire a déjà eu lieu. Tout avait été calculé. C’était le 23 octobre 1997 à midi, exactement 6000 ans après l’an 4004. Rien ne s’est passé. Et les prévisions de l’Apocalypse selon St Jean ou de l’archevêque James Ussher en 1650 ont rejoint la longue liste des prophètes ayant échoué. Qui, dans ces conditions, on est enclin à croire qu’en l’an 2000 se déclenche quelque cataclysme que ce soit. Chacun se préoccupe plutôt de réserver sa table pour fêter cette échéance au champagne ou d’adapter son système informatique au chiffre 2, de 2000.
L’an 2000, un non-événement ?
Dans leur grande majorité, les hommes de science, les philosophes tiennent pour acquis que l’an 2000 ne changera pas la face du monde. Que cet anniversaire oblige à des bilans et ouvre un champ d’interrogations inédit sur ce qui menace l’avenir de la planète est un de ces paradoxes qui ponctuent l’histoire de la pensée aléatoire qui accompagne depuis leur origine les recherches de causalité. Qu’il s’agisse de Stephen Jay Gould ou d’Umberto Eco, dans leurs entretiens sur “la fin des temps”, comment ne pas remarquer que les hommes ne sont jamais parvenus à concevoir que les choses arrivent par hasard, et qu’ils ont dans le même temps une sainte horreur du hasard. C’est pour cela qu’ils ont toujours eu besoin d’inventer des histoires qui expliquent symboliquement ce qui est arrivé. Comme l’écrit encore Stephen Jay Gould, “les êtres humains sont des créatures en quête de structures. (...) Ils ont besoin de découvrir des régularités et de les agencer à l’aide de récits”. C’est Giordano Bruno - brûlé en place publique en 1600 pour expier le crime d’avoir mis en question l’une des fables les plus puissantes de l’histoire - qui disait très justement que nos théories sur l’ordre de la nature peuvent fonctionner soit comme des “véhicules”, soit comme des chaînes (3).
Nous retenons donc tous notre souffle dans l’attente d’un événement qui n’en sera pas un. Cela alimente la tendance au pessimisme du philosophe Jean Baudrillard: “Ce n’est plus l’avenir qui est devant nous, mais l’impossibilité d’en finir. La prévision, qui est comme la mémoire du futur, s’efface en proportion exacte de la mémoire du passé. Quand tout devient visible, plus rien n’est prévisible.” Le philosophe estime qu’au-delà de la fin s’étend le domaine du virtuel, l’horizon d’une réalité programmée dans laquelle “toutes nos fonctions deviennent progressivement inutiles” (4).
Subsiste la question posée par le philosophe Alain Badiou dans son séminaire au Collège international de philosophie: “De quoi le XXe siècle a-t-il été la fin et de quoi est-il le commencement ?” “L’hypothèse qu’il s’agira de vérifier est que, au bord de son achèvement, ce que le siècle demande à la pensée, c’est non pas le renversement du platonisme mais la fondation d’un platonisme des multiplicités; non pas la renonciation politique mais la proposition d’un communisme des singularités; non pas la déconstruction de la métaphysique mais une nouvelle théorie des vérités” (5).
1. Jean-Claude Carrière, Jean Delumeau, Umberto Eco, Stephen Jay Gould, Entretiens sur la fin des temps. Editions Fayard.
2. Stephen Jay Gould, Millénium. Histoire naturelle et artificielle de l’an 2000. Editions du Seuil.
3. Entretiens sur la fin des temps, p. 302.
4. Jean Baudrillard, A l’ombre du millénaire ou le suspens de l’an 2000. Collection ” L’ombre du zèbre… n’a pas de rayures “, Editions Sens et Tonka. 32 p, 40 F.
5. Alain Badiou, De quoi le XXe siècle a-t-il été la fin, et de quoi le commencement ? Séminaire au Collège international de philosophie.
1er janvier 1999 - Arnaud Spire
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Remarquez que d’une certaine facon , les joyeux drilles des NC qui ont presque autant accouchés d’exégétes mimétiques dans leurs tranchées sanguignolante .., étaient (aussi à rajouter à leurs calomnies pathogénes bien antérieurs aux anciennes perspectives de l’Histoire) de fabuleux anthropophages de l’industrie florissante de la causerie publique ( à la limite de la déforce de la ligne d’horizon démocratique .. c’est peu dire de la décadence du halo) .Saillie de moeurs composites et de politique hystériques , déjouant toutes les prévisions inimaginables faits de montages et de propos enflammés attribués à charge à leurs bourreaux de circonstance(s),tout en étant eux mêmes des bourreaux de premiére bourre à décharge..CQFD.
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