Ni ANDO
17/08/2009
Pour être charitable, soit BHO a effectivement un potentiel de chef dEtat mais il ne peut sappuyer sur une vraie base politique, autre que partisane, soit il est la manifestation dune opération de relation publique dont lobjectif est de redonner un semblant de légitimité à un système à bout de souffle (légitimité vue davantage comme un habillage propagandiste que comme le résultat de réalisations concrètes). Dans les deux cas, loin de ressembler au Gorbatchev de 1989 ou de 1991 ou à un Poutine modèle août 2008, il est dominé par lenchaînement des évènements. Contrairement à un politicien, un chef dEtat se juge à ses décisions et à ses réalisations, pas vraiment à ses déclarations. De BHO, limpression est que lui-même ne sait pas ce quil peut, et ne sait pas ce quil doit. A moins quil ne le sache que trop bien. BHO dans lattente ? Il peut attendre que les évènements lui tendent ce pouvoir quil na pas encore, mais lattente ne constitue pas une politique. Attendre une « révolution » que ce pays na jamais connue depuis son indépendance risque de le faire rejouer « Le désert des Tartares » plutôt que « Potemkine » dautant que le pouvoir de la communication a effectivement celui de diluer tous les ferments révolutionnaires dans une bouillie pour chat inhibante pour laction. Aucun chef dEtat ne sest jamais imposé en attendant.
La base électorale réformiste qui a assis son élection existe bien dans le pays, et même plus encore aujourdhui quen 2008, mais elle nest pas réellement représentée dans un système de parti unique qui cadenasse très bien lexercice réel du pouvoir. Dans les années trente, il me semble que la classe politique étasunienne avait acté la crise et reconnu son potentiel destructeur. Cest aussi cette acceptation de la crise qui a permis à FD Roosevelt dimposer des décisions politiquement impopulaires mais socialement nécessaires. Tout montre depuis 2008, que la classe politique actuelle des Etats-Unis est dans le déni du caractère déstructurant de la crise en cours : toutes ses décisions depuis la liquidation de Lehman visent simplement à la réplication envers et contre tout (même à une échelle plus modeste) du système politico-financier davant septembre 2008. Cest un système qui fonctionne de plus en plus en circuit fermé.
Lacteur de fond qui verrouille encore et toujours le champ politique est le monde des affaires, celui en particulier qui tire encore profit du libre-échange (les échanges dérégulés). Sa psychologie nest pas celle de la compassion et de largumentation raisonnée mais celle de la domination, du cynisme et de la brutalité. Il occupe le terrain depuis les origines et il ne semble pas avoir lintention de le quitter. Son potentiel de violence est considérable comme le montre la « right-wing rage » des opposants à cette réforme (ou linvasion de lIrak), rage qui dépasse la distinction artificielle démocrates/républicains, qui dépasse le seul cadre du monde des affaires, mais englobe en fait lessentiel de la société étasunienne. Il ny a pas de révolution parce que les plus nombreux croient toujours aux vertus de l “american dream”, même aussi sans doute les exclus et miséreux qui dorment sous les tentes. Lesprit ne supporte pas lidée dune stagnation, de larrêt de cette illusion quest le « progrès perpétuel».
Ce nest pas une rage qui sexprime à loccasion dun simple projet de réforme sectorielle mais une rage qui sexprime contre une volonté de réforme elle-même, qui pourrait conduire à modifier ce système, même seulement à la marge. Cest dire la gravité de la sclérose et lépaisseur de lentêtement rentré que BHO doit affronter, sil en a vraiment lintention.
PEB
17/08/2009
Vous avez raison effectivement de démythifier l’état critique du système.
L’idéologie, tout comme le parricide et l’inceste, est un leurre. C’est une vue de l’esprit. Elle est un lieu de la méconnaissance de notre propre violence. Le Saint-Père parle de nature blessée. (Et non, Sa Sainteté n’autorise pas le crime en col blanc, bien au contraire!)
La Main Invisible est la divinité de la bonne réciprocité de l’argent. Elle ignore que l’argent est, au départ, un objet rituel qui doit compenser la mauvaise réciprocité. Le capitalisme ignore que l’argent ne doit pas être accumulé indécemment au point d’être ressenti comme une menace. La finance fut une activité rituellement impure car le financier était le ministre d’un objet sacré et donc potentiellement violent. Le libéralisme, c’est le mythe de la liberté déchaînée dans une enceinte économique sans rites ni interdits (travail dominical &c.) et donc sans protection des personnes.
Le socialisme est le miroir inversé de tout cela.
Par le technologisme, l’homme s’aveugle lui-même en préférant l’outil à son humanité.
Toutes ses forces, qui se déployaient relativement séparément autrefois, sont aujourd’hui en voie de conjonction. Leurs pouvoirs déstructurants se présentent donc comme une crise cumulative. Tant que le passage de la diachronie à la synchronie des Quatre Cavaliers (tyrannie, guerre, famine et peste*) n’est pas consommé, le Jour de Colère (Dies Irae) n’a pas encore lieu.
Le déplacement sacrificiel de la crise vers l’idéologie est de moins en moins efficace. La présente chronique qui révèle la royale nudité en est un des signes.
* tyrannie (blanc) = hubris d’un pouvoir défaillant et autoritariste
guerre (rouge) = conflit extérieur et intérieur déstructurant
famine (noir) = faillite des systèmes économiques
peste (vert) = épidémie psychologique et sanitaire = affaiblissement généralisée des esprits et des corps
PEB
17/08/2009
Ce qui est bien avec les USA, c’est que, nation auto-expulsée de l’Histoire, c’est un laboratoire anthropologique passionnant.
La crise économique débouche sur une crise sociale qui dégénèrent en crise sanitaire.
D’‘un point de vue mythique, la crise sanitaire est assimilée à la male peste qui rôde dans le noir. H1N1, si tu nous vois!... La peste, c’est la crise contagieuse de l’indifférenciation destructrice.
La réforme du système de santé est une tentative pathétique de restaurer l’ordre social menacé de l’intérieur par toutes les pestes politiques, sociales, familiales &c. qui le menace. Soigner la peste, c’est vouloir guérir la société.
Or, les forces centrifuges de dislocation systémique semble plus puissance que l’autorité publique.
C’est la bataille de la vie non seulement d’Obama mais des USA.
PEB
17/08/2009
Dans un article paru dans Alternate le 07/08/2009, Sara Robinson envisage, à la lumière de Paxton, l’hypothèse d’une transformation fasciste des USA.
La fascisme selon Paxton serait un rejet de la démocratie, accusé du déclin de la nation au profit d’une idéologie de la masse, de l’unité, de la pureté et de l’énergie de la collectivité. Le fascisme doit recevoir évidemment le soutien des élites.
Selon l’auteur, Paxton décrit l’arrivée du fascisme en cinq étapes:
1. Le réveil paysan en faveur de l’ordre et de la pureté. Main Street en serait déjà là. (Le film pour ado, Hanna Montana en est miroir éclatant NDC).
2. Le réveil paysan s’incarne dans le débat politique et s’excite contre une partie de la population, aujourd’hui les malheureux Latinos, auparavant les Nègres (pour le KKK), les Juifs, les Autres, le rest of the World (ROW).
3. Nous y sommes, c’est l’instant de vérité, le point critique. Il est caractérisé par un blocage institutionnel généralisé (NDC:  le Reich de 1932, la France de juin 1940, l’Italie de 1919-1922), la prégnance des fascistes en herbe au cur du système et la menace d’une mobilisation politique hors de contrôle.
4. Au delà de la crise, un régime fasciste prend le contrôle effectif du corps social.
5. La guerre apparait comme l’exutoire ultime de la crise sous peine de dégénérescence du régime. 
Si j’ai bien compris l’étrange bataille, la tragédie d’Obama oscille entre volontarisme pour faire marcher le système malgré lui et l’incapacité des institutions à refonder le contrat social. Le blocage entraînerait sans soute le pays dans une spirale périlleuse.
Dans ce cas, le BRIC acceptera-t-il d’anéantir la toute puissance monétaire &c. du jeune empire, préférant le péril de sa ruine à celui d’une puissance hors de tout contrôle?
Note anthropologique:
L’adjectif correspondant à” crise” n’est pas” crisique” mais “critique”. En Physique, le “point critique” désigne un état instable d’un système susceptible de basculer à tout moment.
A ce sujet, on peut noter, suivant René Grirad, que la tragicomédie fasciste est une parodie de la crise sacrificielle originelle qui se déroule en plusieurs phase:
1. Exaspération des luttes internes, mythifiée en doubles monstrueux et autres masques et miroirs déformants. Le corps social apparaît comme disloqué sans réelle identité ni différences assumées.
2. Polarisation de la violence sur une victime arbitraire.
3. Sacralisation mythique de la victime émissaire et plus généralement de la violence.
4. Création des rites et des interdits d’où procèdent les institutions et la différenciation des personnes selon leur rang et position.
5.  La violence, devenue transcendante, est rejetée dans les marges de la communauté.
Ainsi, le fascisme est un moyen désespéré de faire revire l’ancienne transcendance, le sacré archaïque de la violence collective, la violence paradoxalement mère de la paix civile, qui ne fonctionne plus dans la société moderne. Notre société est, en effet, dans un état de crise sacrificielle, non plus synchronique comme à la fondation du Monde, mais diachronique, et de fait, de plus en plus profonde, générale et globale.
Sources:
http://www.alternet.org/politics/141819/is_the_u.s._on_the_brink_of_fascism/?page=entire
Francis Lambert
16/08/2009
“Almost a year since the collapse of the Icelandic banks, the rotten nature of these financial corpses is slowly beginning to emerge. (...)
Eva Joly, the French-Norwegian MEP and fraud expert hired by Iceland and now working with the Serious Fraud Office, now believes it will be “the largest investigation in history of an economic and banking bank collapse”.
Many of the banks’ secrets are likely to be inextricably bound up with corporate Britain (...)
“Iceland got its regulations from the EU, which was basically sound,” he says. “But the government had no understanding of the dangers of banks or how to supervise them. They got into the hands of people who took risks to the highest possible degree.” (...)
(rappelons quand même que l’Islande n’est pas membre de l’UE mais de l’EEA depuis 1992. L’EEA est un traité entre l’UE et l’EFTA. L’EFTA est “l’European Free Trade Association” créée par la Grande Bretagne en réponse au “Marché Commun” : on est en plein dans le libéralisme anglo-saxon “bound up with corporate Britain”. )
So how did no one manage to spot that these banks were making precarious loans to benefit a very small number of people?
One London-based analyst at a large investment bank who followed Kaupthing, Glitnir and Landsbanki for many years is unsurprised at the some of the revelations. It is the ratings agencies and financial supervisors who must take the blame for failing to spot some tell-tale signs that some unusual activity was occurring, he claims. (...)
So how are these investigations likely to end? 
One major issue faced by the investigators is the tightly-knit nature of the financial community, where family and friendship ties are everywhere. “
Extraits de 
2009/08/15 Iceland: what ugly secrets are waiting to be exposed in the meltdown ? By Rowena Mason
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/6034654/Iceland-what-ugly-secrets-are-waiting-to-be-exposed-in-the-meltdown.html
Dedef
16/08/2009
Bushs Pioneering Sadists: A Tale From the War on Terror Dark Side
http://www.truthdig.com/report/item/20090813_bushs_pioneering_sadists_a_tale_from_the_war_on_terror_dark_side/
By William Pfaff  Posted on Aug 13, 2009
Père Iclès
16/08/2009
Obama et ses mentors ont peut-être compris qu’un cartel médico-pharmaceutique pouvait être aussi juteux pour ses actionnaires et leurs lobbyistes et aussi ferme dans son soutien aux élus qu’il promeut que l’actuel cartel militaro-industriel.
Les guerres en moins…
De plus un tel cartel pourrait s’étendre en direction du reste du monde sans susciter de réactions allergiques.
Est-ce qu’en s’engageant dans une voie où à terme laz santé de tous les citoyens US pourrait devenir affaire d’état financée par les impôts Obama n’est pas tout simplement en train de sacrifier le cartel militaro-industriel devenu trop encombrant à un nouveau cartel plus près des gens donc plus apte à se rendre indispensable.
Francis Lambert
15/08/2009
... it has a far more mainstream provenance, openly emanating months ago from many of the same pundits and conservative media outlets that were central in defeating President Bill Clintons health care proposals 16 years ago, including the editorial board of The Washington Times, the American Spectator magazine and Betsy McCaughey, whose 1994 health care critique made her a star of the conservative movement (and ultimately, New Yorks lieutenant governor).
Extrait de http://www.nytimes.com/2009/08/14/health/policy/14panel.html?_r=2&partner=rss&emc=rss&pagewanted=all
“Ces escarmouches ne sont qu’un avant-goût de ce qui attend Barack Obama au Congrès lors de l’examen cet automne de son projet de loi, qui n’est, vu d’Europe, qu’une modeste retouche du système de santé américain (...)
Pas moins de 6 000 lobbyistes se sont inscrits auprès du Congrès pour ce débat, soit, comme le faisait observer l’agence Bloomberg vendredi, six lobbyistes pour chaque élu de la Chambre des représentants et du Sénat ! Des lobbystes issus pour la plupart de l’industrie pharmaceutiques et du secteur privé de santé, et disposant de budgets de millions de dollars afin de faire faire capoter la réforme, ou au moins de l’édulcorer.
Le problème de Barack Obama repose moins avec ces forces opposées prévisibles, qu’avec la frange d’élus démocrates qui semble tentée, pour des raisons électorales, de se ranger au côté des Républicains pour atténuer la portée de la réforme.”
Extrait de http://www.rue89.com/2009/08/15/fortement-attaque-obama-lance-la-bataille-de-la-sante-publique
par Pierre Haski , y voir les vidéos notamment
nol
14/08/2009
Quand on découvre, comme moi, De Defensa depuis peu, il se peut que l’on soit fort séduit par le ton et la teneur de vos propos. Après tout, combien de blogs ou sites insistent sur le caractère “civilisationnel” de la crise et vice-versa  ?  Cette vision des choses m’attire non pas par intérêt intellectuel, mais parce qu’elle correspond à quelque chose de viscéral chez moi que toute la tartine médiatique humaniste-progressiste-rationaliste des 40 dernières années n’a fait que renforcer ( ceci étant dit non pas pour raconter ma vie mais pour couper court à toute prétention “rationnelle” et “raisonnée” dans les choix politiques, philosophiques et existentiels de chacun, comme tout bon forum de discussion peut le démontrer). Vous avez une certaine vision des choses et il est bon pour la connaitre, de s’intéresser un peu aux archives. Je prendrais cet exemple parmi sans doute beaucoup d’autres, mais je n’ai pas vraiment le temps :
 “On perdrait son temps à chercher des desseins machiavéliques, les constructions mystérieuses des uns et des autres. Les hommes, et les dirigeants politiques en sont ô combien, sont les jouets de ces forces historiques dans une mesure qui na jamais été rencontrée précédemment. Lessentiel pour ce temps historique est moins danalyser les politiques que de distinguer où peut nous conduire la logique des grands événements qui se déroulent sous nos yeux.” ( dans un billet sur la France et l’Otan de novembre 2007)
Il y a donc “des forces historiques”, il y a aussi des organisations et des bureaucraties qui semblent suivre leur propre logique, douées pour ainsi dire d’une vie propre, voir le billet sur le Pentagone (Les Etats de lUnion contre la militarisation corporatiste).  J’ai longtemps pensé effectivement que des corps constitués comme l’administration, l’armée, les grandes écoles, Monsanto, Coca-Cola, la CIA,  etc  etc  vivaient leurs propres vies et leurs propres buts indépendament des élus du contribuable ( les gouvernements) et des souhaits des consommateurs. La vieillesse relative de ces institutions brouille un peu les cartes, mais cela est particulièrement flagrant quand on s’intéresse par exemple à des “sectes” de création relativement récente ( 20 à 50 ans disons) qui normalement n’auraient pas dû survivre plus d’un an à la mort de leurs fondateurs. La structure continue ?
Entre la “conspiracy” et le “fuck-up”, vous semblez avoir choisi le ” disaster of the first magnitude” comme disait Winston après les accords de Munich, quelque chose qui nous dépasse tous complètement et d’abord nos braves élites : l’OTAN au bord de l’éclatement, structure faible et dépassée, le Pentagone qui suit sa logique bureaucratique, l’Etat Fédéral en pleine décomposition, l’Empire américain au bord du gouffre qu’il a lui-même créé...Tout indique la médiocrité, l’incompétence, la corruption, le laissez-aller, le manque de courage, le manque de perspective, plutôt que la planification, la “conspiration”, le “dessein”. A ce titre vous me rappelez la posture d’une certaine gauche radicale américaine, qui, en gros et pour schématiser, voit dans le 9/11 un “fuck-up” de 1ère catégorie commis par une classe dirigeante si médiocre qu’elle aurait été par ailleurs bien incapable de concevoir et encore moins de mener à bien un tel projet ( Peut-être ainsi pour se différencier de l’extrême-droite hard-core, qui, eux, ne se privent pas pour prêter aux “élites” et à l’Etat Fédéral les intentions les plus noires ).
Votre vision des choses est intéressante, séduisante, mais elle, ou plutôt votre argumentation, a parfois du mal à passer.
” Ces projets du Pentagone sont de pur type bureaucratique, avec la tendance de la bureaucratie à toujours étendre ses investissements, ses pouvoirs de contrôle, etc. Ses projets de contrôle de la Garde Nationale sont à placer sur le même plan que son expansion continuelle dans un réseau de bases extérieurs (plus de 700), le résultat étant dailleurs, comme toujours dans le mouvement bureaucratique, un accroissement constant des charges sans avantages politiques et militaires décisifs, et même, en temps de crise, pour un résultat contraire. Le but recherché nest dailleurs pas politique et militaire mais un simple mouvement automatique de renforcement de soi-même (de la bureaucratie). ” ........
“Le but du Pentagone nest pas le pouvoir politique sur le territoire (dictature, fascisme et ainsi de suite) mais la destruction du pouvoir politique. Cest pourquoi il sattaque aux pouvoirs des Etats de lUnion, quil perçoit comme des pouvoirs politiques échappant au grand mouvement déstructurant qui est en cours, et très efficacement, à Washington, dans le cur du centre. ” 
Humm,  non seulement ces affirmations vont à l’encontre des maigres convictions que j’ai pu acquérir dans cette vie, mais elle se contredisent elles-mêmes : soit le Pentagone suit son penchant bureaucratique ( c’est naturel , c’est comme ça), soit le Pentagone suit un “agenda” politique bien précis, qu’il soit “structurant” ou “déstructurant” selon le point de vue où l’on se place. Ou alors il fait les deux et je n’ai rien compris ( ce n’est pas grave, je n’en suis qu’au début de mes lectures ici..) 
Le résultat finalement est le même : on se prépare à Washington pour des troubles, sociaux, sécessionnistes, et autres . Vous pensez, si je ne me trompe, que cela ne fera qu’accentuer le chaos. Je suis d’un avis opposé.
Anonymus
14/08/2009
De Tom Engelhardt, une excellente histoire de la folie irakienne de Bush et des néo-conservateurs, relayés par les démocrates majoritaires à partir de fin 2006, enfin par l’administration Obama elle-même. L’engagement à perpétuité...
http://www.tomdispatch.com/post/175106/withdrawing_by_bike_from_iraq.
Anonymus
14/08/2009
Malgré la Fed, ils nont pas vraiment le moral :
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aDEm2ue0UrBQ
Et même Wall Street qui suit.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=a0TtiJis.Glo
Totof
14/08/2009
heu, là, je crois que vous vous êtes fait sérieusement avoir.
“The onion.com, réputé pour ses informations sur la politique intérieure US” ???????
Connaissez-vous The Onion?! C’est un journal de blagues!! Un tel article laisse malheureusement planer un doute sur la façon dont vous vérifiez vos sources. Faire un article d’analyse sur la seule foi d’un autre article de type journalistique est limite… Et en plus, cet article est une blague…
Dur dur, Internet, dur dur…
christophe garcia
14/08/2009
salut,
très intéressant comme d’habitude. Mais en vous lisant, je me demande si votre analyse ne pêche pas d’une certaine manière. 
A vous lire, j’ai comme l’impression que votre analyse s’arrête sur le constat que le pouvoir central et le pouvoir économique tirent à hue et à dia, comme s’il n’y avait qu’une logique systémique avec sa propre eschatologie. Ainsi, vous écrivez:
“Elles nont quune chose en commun, qui est la lutte contre le pouvoir politique par simple dynamique antagoniste; parce quelles sont naturellement déstructurantes, tandis que le pouvoir politique est à lorigine une proposition fondamentalement structurante”
“par simple dynamique antagoniste”. Je me demande s’il n’y aurait pas moyen d’aller plus loin que cette analyse systémique. C’est comme si tout n’était que fonctionnement et que les agents n’avaient comme seule importance que d’être un rouage d’un système. Attention, je ne dis pas que cela est complètement faux, je dis que cela est un point de vue qui permet d’observer la situation sous un certain angle. Et donc, si on s’en tient à lui seul, on risque d’être bloqué dans l’analyse comme il me semble que ce soit le cas ici.
Vous écrivez:
“Les entités économiques ne forment pas, dans leur rassemblement, un pouvoir cohérent.”
Certes, les entreprises s’affrontent et sont en compétition mais n’oubliez-vous pas la question des classes sociales?
Marx et Engels écrivaient:
“La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de production, cest à dire les rapports sociaux.”
Les implications de cette phrase sont gigantesques quand on l’observe avec le recul de l’histoire.
C’est bien sûr très compliqué (et je dois faire court) mais il apparait que les nations sont en train de se défaire pour laisser place à des blocs plus importants encore, voir à à une sorte de gouvernement mondial (dans les rêves de certains qui évoquent le Nouvel Ordre Mondial ) qui fonctionnerait sur un mode d’organisation des territoires totalement différent de celui que nous connaissons : un monde où la différence entre Etat, mafia et entreprises serait encore plus vague qu’aujourd’hui (sachant que ce mouvement à déjà largement commencé). C’est dans ce cadre qu’il me semble que l’analyse des logiques à l’uvre dans les sociétés de classe occidentales permettrait de progresser d’un palier dans la réflexion. 
cordialement
Magnus Pym
13/08/2009
Les Américains ne semblent pas sémouvoir outre mesure du soutien massif de lEtat fédéral au système financier, lequel apparemment en fait un usage discrétionnaire et opaque (mais pas secret : cet argent va notoirement dans la spéculation boursière). En revanche, si lon en croit les vidéos postées ce jour par lefigaro.fr, le projet de réforme du système de santé provoque de violents remous  sous accusation de soviétisation de la société américaine. Les Américains sont-ils à ce point obtus quils reprochent aux élus leurs revenus issus du lobbying (cad de la corruption officielle) dans le cas de la réforme du système de santé (où les bakchichs sont improbables), alors quils restent muets face aux $27 millions versés officiellement par les banques à des membres du Congrès, afin de faire valider la modification des normes comptables qui les rend solvables sur le papier ?
Philippe Le Baleur
13/08/2009
Depuis les années 1980, on assiste à une séparation de plus en plus nette entre les démarches technologique et financière au sein des compagnies. Les financiers réclament toujours plus dargent pour payer les actionnaires, qui ne comprennent plus du tout le sens dune prise de risque ou dun investissement à long terme. Une action achetée doit rapporter beaucoup, et tout de suite. De leur côté, les ingénieurs, les créateurs de produits, aimeraient au contraire inventer, quitte à prendre quelques risques. Entre ces deux pôles, le divorce est à présent complet. Les financiers ont pris le pouvoir, jusquà lexplosion présente de la planète financière. Il se pourrait que les ingénieurs reprennent le dessus dans les prochaines années
	Pour faire marcher une société, et gagner de largent, il faut de bons investisseurs, et un bon produit. Or, on ne peut pas dire quun investisseur soit bon lorsquil achète des actions, et exige un retour sur investissement immédiat, sous peine de retirer son argent et aller linvestir ailleurs. Les porteurs de capitaux nont plus le temps dattendre un bénéfice possible sur un nouveau produit. Dailleurs, la plupart des investisseurs boursiers se contrefichent de savoir ce que fait la société dont ils ont acheté des actions. Le plus souvent, leur banquier, ou agent de change, leur a conseillé dacheter ces actions parce que cela rapporte. 
	Si daventure, les ingénieurs de la société présentent à la direction un plan dinvestissement pour un nouveau produit, ils nobtiennent des crédits quà la condition expresse dune rentabilité immédiate. Cest ainsi que, de dérive en dérive, toute innovation à long terme devient problématique. On amortit une nouvelle usine sur vingt ans, et en attendant, on ne fait plus rien qui pénaliserait le produit quelle fabrique, surtout un produit meilleur.
	Bien sûr, nous dira-t-on, mais il y a la concurrence ! En principe, si une compagnie ninnove pas, elle est vite dépassée par la concurrence ! Oui, en principe, car dans la réalité TOUTES les compagnies dun même secteur rencontrent le même problème avec leurs investisseurs. Alors, on sarrange. On se rencontre discrètement, et on décide la date de la prochaine bataille sur un nouveau produit
 Encore est-il que cela ninclut que les produits raisonnablement innovants, comme par exemple les écrans plats plus grands que les anciens écrans plats. Mais il ny a à présent plus aucun budget pour des produits entièrement nouveaux.
	Cependant, ce schéma préoccupant souffre une exception. Lorsquune compagnie a payé ses fournisseurs, ses amortissements, ses employés, ses frais généraux ; une fois quelle a rémunéré ses actionnaires aux conditions de retour sur investissement considérées comme excellentes, alors il y a de largent en reste. Quelquefois assez. Et là, seulement là, on investit avec un peu plus de risque, encore que
 Le plus souvent, les dirigeants de lentreprise préféreront soffrir une plus petite compagnie qui existe déjà et prospère, plutôt que prendre le moindre risque dans une véritable innovation.
	Ainsi va notre société, bloquée dans un système dune logique impeccable, rationnelle, tellement impeccable, tellement rationnelle quelle ne va pas tarder à mordre la poussière à force de sclérose.
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