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Article : « L’empire romain devenu fou »

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Pouah! Que je n'aime pas ces bestioles

Christian Merlinki

  14/05/2022

Piqûre d'une moustique pour une morsure d'araignée.
 

Ils sont fous ces romains!

jc

  15/05/2022

Ils sont fous, ces romains! Ils sont fous ces gaulois! Ils sont fous ces américains!

À propos de la domination par la force (celle des légions romaines ou celle donnée par la potion magique aux villages Astérix, ou celle donnée par le CMIUS) Thom écrit (dans un article intitulé "Révolutions: catastrophes sociales", qui figure dans le recueil "Apologie du logos") :

- "[Face au pouvoir de la force -au sens politique du terme-] Il importe donc d'établir qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiologique";

- "Comme le modèle [d'organisation sémiologique de la société] n'est pas explicitement connu de tous, il existe dans la société un groupe d'individus dont la fonction est précisément d'expliciter le domaine du pouvoir des signes (sorciers, shamans, prêtres, journalistes, juristes, etc.). Ce sont les détenteurs du pouvoir sémiologique.". (Pour moi ces détenteurs du pouvoir sémiologique recoupent à peu près exactement les détenteurs de l'autorité spirituelle dont parle Guénon.)

Peut-être Michael Brennan aura-t-il le courage (il en faut!) pour préciser sa pensée ici esquissée?:

"Et cet hubris tout à fait sans précédent, bien sûr, est particulièrement américain. Je veux dire, depuis le premier jour, nous avons toujours eu la foi que nous sommes nés dans une condition de vertu originelle, et nous sommes nés avec une sorte de mission providentielle pour conduire le monde vers une condition meilleure, plus éclairée, que nous étions donc la singulière nation exceptionnelle, et cela nous donnerait la liberté de juger toutes les autres. Maintenant, c'est… disons que nous avons fait beaucoup de bonnes choses en partie à cause de ces croyances douteuses.".

Quels véritables progrès les USA ont-ils fait faire à l'humanité? Que nous ont "donné" les USA sinon le "struggle for life" et le "progrès-indéfini-coûte-que-coûte"?

Thom (lamarckien…) à propos du "progrès":

- "(...) si la science progresse, c'est en quelque sorte par définition. Alors que l'art et la philosophie ne progressent pas nécessairement, une discipline qui ne peut que progresser est dite scientifique. De là on conclura que le progrès scientifique, s'il est inévitable, ne peut être le plus souvent qu'illusoire." ;

- "Décourager l'innovation (fin d'un article sur l'innovation (qui figurait -figure encore?-) dans le Thesaurus de l'EU)

Les sociologues et les politologues modernes ont beaucoup insisté sur l'importance de l'innovation dans nos sociétés. On y voit l'indispensable moteur du progrès et -actuellement [années 1980]- le remède quasi-magique à la crise économique présente; les "élites novatrices" seraient le cœur même des nations, leur plus sûr garant d'efficacité dans le monde compétitif où nous vivons. Nous nous permettrons de soulever ici une question. Il est maintenant pratiquement admis que la croissance (de la population et de la production) ne peut être continuée car les ressources du globe terrestre approchent de la saturation. Une humanité consciente d'elle-même s'efforcerait d'atteindre au plus vite le régime stationnaire (croissance zéro) où la population maintenue constante en nombre trouverait, dans la production des biens issus des énergies renouvelables, exactement de quoi satisfaire ses besoins: l'humanité reviendrait ainsi, à l'échelle globale, au principe de maintes sociétés primitives qui ont pu -grâce, par exemple à un système matrimonial contraignant- vivre en équilibre avec les ressources écologiques de leur territoire (les sociétés froides de Lévi-Strauss). Or toute innovation, dans la mesure où elle a un impact social, est par essence déstabilisatrice; en pareil cas, progrès équivaut à déséquilibre. Dans une société en croissance, un tel déséquilibre peut facilement être compensé par une innovation meilleure qui supplante l'ancienne. On voit donc que notre société, si elle avait la lucidité qu'exige sa propre situation, devrait décourager l'innovation. Au lieu d'offrir aux innovateurs une "rente" que justifierait le progrès apporté par la découverte, notre économie devrait tendre à décourager l'innovation ou, en tout cas, ne la tolérer que si elle peut à long terme être sans impact sur la société (disons, par exemple, comme une création artistique qui n'apporterait qu'une satisfaction esthétique éphémère -à l'inverse des innovations technologiques, qui, elles, accroissent durablement l'emprise de l'homme sur l'environnement-). Peut-être une nouvelle forme de sensibilité apparaîtra-t-elle qui favorisera cette nouvelle direction? Sinon, si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.".

Micel Maffesoli, à propos du retour du sacré: "Il faut homéopathiser la violence.".

 

Homéopathiser la violence

jc

  17/05/2022

Je terminai mon précédent commentaire en citant Michel Maffesoli : "Il faut homéopathiser la violence", c'est-à-dire selon moi, compte tenu de ce précédent commentaire, "Une société stable ne peut exister si l'on n'a pas trouvé un moyen d'homéopathiser la violence" (et, pour Thom, ce moyen est à chercher du côté du pouvoir symbolique, du côté du pouvoir des signes).

Dans "La France contre les robots" (1947) Georges Bernanos nous rappelle que "homéopathiser" (terme utilisé par Maffesoli) doit être distingué de son quasi-équivalent étymologique de "infecter lentement":

"J’ai déjà dit, je dirai encore, je le répéterai aussi longtemps que le bourreau n’aura pas noué sous mon menton la cravate de chanvre : un monde dominé par la Force est un monde abominable, mais le monde dominé par le Nombre est ignoble. La Force fait tôt ou tard surgir des révoltés, elle engendre l’esprit de Révolte, elle fait des héros et des Martyrs. La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. Il est fou de confier au Nombre la garde de la Liberté. Il est fou d’opposer le Nombre à l’argent, car l’argent a toujours raison du Nombre.".

Thom (à propos de la dernière phrase) : " "Dieu créa les nombres premiers et le reste est l'œuvre de l'homme.". Cette maxime de l'algébriste Kronecker témoigne plus de son passé de banquier enrichi dans les manipulations monétaires que de sa clairvoyance philosophique." (Apologie du logos, p.564) (et Thom poursuit en vantant la supériorité, en Science, du qualitatif sur le quantitatif…).