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Article : Le JSF des Marines opérationnel : déploiement au Smithsonian Institute

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Les larges manches du Général ?

Alain Vité

  04/08/2015

Confucius a été un architecte fondamental de la structure sociale chinoise, autour de 500 avant Jean-Claude, et du

comportement des groupes et des êtres dans la société.

Il disait : “En période de grande corruption dans la société, l’homme sage range ses principes dans sa manche”.

(A savoir qu’à cette époque, les Chinois n’avaient pas de poche à leur vêtement, ils rangeaient leurs affaires entre autre

dans de grands ourlets de leurs manches)

Non pas pour négliger ces principes et se mettre à en croquer comme le font les autres, mais pour survivre - quitte à

devoir en croquer de temps à autre pour ne pas attirer la mauvaise attention. Quel que soit le contexte, le sage ne perd

jamais de vue son devoir principal : assurer la stabilité et la sûreté de son foyer et de sa famille.

N’oublions pas que les temps de grande corruption sont aussi des temps de grande menace pour les honnêtes.

Peut-être que ce général de Marines, solide et réputé, accepte nos temps misérables, range ses principes dans sa manche, et

accompagne le courant en tâchant de le modérer s’il peut, sans grand espoir visiblement.

D’un autre côté, Confucius disait aussi : “Lorsque l’époque est indigne, l’homme sage met honneur à décliner les grandes

charges et de leurs corruptions”. La dignité du Général Dunford a peut-être touché sa limite.

Reconnaissons aussi que la perversion de notre époque dépasse peut-être (qui de nous est allé voir ?) ce qu’à pu connaître Confucius, non pas dans la nature de notre décadence - celle d’un empire de plus - mais dans son intensité et son agilité.

La Chine ancienne vivait au rythme des saisons et pas des GHz des fibres optiques. Elle était populeuse oui, mais locale et

finalement sédentaire et désertique, comparée à notre sur-démographie multi-migratoire mondialisée. Centralisée et

administrée, contrairement au pouvoir néo-libéral désincarné dans le tissu affairiste mondial. Dominée par quelques lettrés

qui contrôlaient une information manuscrite et lente, sans rapport avec notre époque de surinformation numérique

instantanée, débridée et irresponsable.

(On pourrait aussi mentionner le paternalisme confucéen traditionnel, vs le féminisme moderne déstabilisant et notre difficulté à rebâtir des repères sexués dans un monde qui perdu aussi tous les autres, mais on commencerait à s’égarer du sujet)

Il en allait de même pour les autres pays, mais les maximes de Confucius viennent de Chine, alors voilà.

Peut-être que ce général accepte ce chemin car il a pris conscience qu’il n’y a rien à faire pour changer l’époque,

ou que peut-être, son papa ou éventuellement son souvenir, sera fier d’un fils avec une carrière aussi culminante (ce qui serait confucéen là aussi, la piété filiale étant la clé de voûte de tout comportement individuel confucianiste)

Confucius ou non, ça ne doit pas être facile d’être ce général, qui doit envoyer ses troupes risquer leur vie en les sachant soutenues depuis les airs par cette guimbarde boursoufflée et inexploitable, le JSF.

Et voilà, concis et laconique comme d’habitude ; ah, j’vous jure…