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Article : “Laisser la guerre entrer en nous”

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Pologne : que dire de ce pays qui autrefois nous était cher ?

Jean-Claude Cousin

  25/07/2023

C'est un souvenir, mais j'en avais couché les péripéties à l'écrit immédiatement. Un rayon de soleil…...

LA POLOGNE ET LE QUINCY, SOUS LE SIGNE DU FOOTBALL

Ce 16 juin 2016, le temps alternait pluies orageuses et passages du soleil, sur Paris et sa région. Nous étions l'après-midi, il restait un « trou » dans l'horaire que nous nous étions imparti, un ami qui m'accompagnait, et moi.

Il aimait beaucoup le football, et comme c'était l'Euro de ce sport il m'a proposé d'aller assister à un match sur l'écran du bar le plus proche. Non étions alors rue Cadet, non loin de l'avenue Lafayette. Pourquoi pas ?

Nous nous sommes installés au fond, face à face, lui observant les joueurs, moi plongé dans mes pensées comme souvent. La salle était en L, sur ma gauche des tables avaient été préparées comme pour un repas, en plein après-midi.

Une bonne demi-heure plus tard, des personnes se sont présentées, avec pour la plupart des écharpes jaunes ornées autour du cou. Manifestement, il s'agissait de Polonais. Elles étaient une petite dizaine. Elles ont commandé des petites choses, genre croque-Monsieur ou crêpes, je n'ai pas remarqué. Elles s'étaient signalées par de joyeux bonjours, en français, en polonais, et mon voisin qui connaissait un mot ou deux de la langue, leur a retourné le bonjour, en polonais également. C'était très jovial.

Avec les en-cas, elles avaient demandé des pichets de vin, du rouge, du blanc, et ont commencé à se servir. Il en arrivait d'autres, donc des tables se remplissaient.

Pour leur marquer la bienvenue, j'ai eu l'idée de passer au bar, demander à la patronne si elle pouvait leur servir une bouteille de blanc. Elle en a débouché une, c'était du Quincy selon mon choix (il n'y avait pas de Muscadet), l'a posée dans un seau de glace, et m'a proposé de la leur porter moi-même. J'ai donc déposé cette bouteille au centre de la table, en leur expliquant par gestes que c'était pour eux.

L'ambiance est soudain montée d'un cran. L'homme qui semblait être le meneur du groupe nous a appelés tous les deux à venir le rejoindre à table. Les toasts ont jailli de toutes part, après que chacun se soit rapidement présenté. C'était une cacophonie entre le polonais, le français, et l'anglais que mon ami maîtrisait très bien.

Encore d'autres Polonais se sont présentés, ont occupé de nouvelles tables. Je me suis retrouvé assis entre le « meneur de jeu » et une jeune femme blonde à très longs cheveux blonds comme les blés, magnifique. Il semble que nos hôtes aient apprécié le Quincy, déjà deux autres bouteilles ont été commandées par le groupe, puis trois autres, en même temps que deux bouteilles de cassis. Mon ami, assis en face de moi là aussi, me glisse « Tu sais, nous sommes dans une vraie embuscade ! » Heureusement, nous savions qu'il nous fallait partir assez tôt pour participer à une réunion.

Toujours plus de membres de ce groupe se présentaient, et ont fini d'occuper les tables préparées. On devait avoisiner la cinquantaine. Le verbe était haut, l'ambiance riche, les éclats de rire nombreux. Cela a duré ainsi encore une bonne demi-heure, puis nous avons dû prendre congé. Je n'ai pu m'empêcher d'embrasser ma voisine. Nous sommes partis dans un brouhaha généralisé et bon enfant.

Mon copain a ajouté, pendant que nous nous dirigions vers le métro, « Tu sais, tu as eu une bonne idée, cela va donner aux Polonais une bonne image des Français, qui n'est pas toujours au zénith malheureusement. » En tout cas, ce fut un moment d'exception.