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Article : La Grande Guerre et sa mémoire insatisfaite, – pour comprendre notre époque

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Les âmes de Verdun

Jean-Paul Baquiast

  02/11/2008

J’ai commandé le livre et je l’attends avec impatience, pour le commenter.
Je suis persuadé, ayant encore en mémoire les récits de la grande guerre recueillis pendant mon enfance, se mélant à mes souvenirs personnels de la guerre de 39/45, que tout reste encore à comprendre de la première.

Fascination morbide ?

Bilbo

  03/11/2008

“Commence ce mois de novembre 2008, cette année mois du 90ème anniversaire de la Grande Guerre.”

Cette introduction est erronée et frappante.

Erronée parce que le 90ème “anniversaire” de la Grande Guerre a eu lieu en 2004. En 2008, c’est l’Armistice qu’on commémore.
Fêter la fin d’un évènement tragique comme la Grande Guerre, commémorer le 90ème anniversaire de l’Armistice est une bonne chose.
Je suis originaire d’Arras, ville de front tout autant que Verdun. Mon père m’a fait “visiter” quelques-uns des 170 cimetières dans un rayon de 15 km. C’est largement suffisant pour comprendre et ressentir l’horreur et les implications mondiales de ce conflit qui devait être la “Der’ des Der’”.
Pour la faire appréhender par tous ceux qui n’ont pas eu la “chance” de voir les restes de ce conflit, il n’est nul besoin de grandes phrases,  de citations de Paul Valéry ou autres ou encore de grandes envolées comme vous les appréciez tant. Par respect pour les victimes de ce drame, des mots simples, qui visent le coeur plutôt que l’esprit, eussent été préférables.

Votre introduction est également frappante de cette mentalité occidentale (si ce n’est chrétienne) qui fascinée par la fin et la mort plutôt que par le commencement et la naissance. Combien de commémorations de la mort d’une personne célèbre pour une commémoration de naissance ?
Pourtant, le plus souvent, les personnes sont célèbres pour le bien qu’elles apportent à leur société, qu’elles soient artistes, scientifiques ou politiques (beaucoup plus rare).
Quelle peut être cette pulsion morbide qui pousse ainsi à “fêter” la disparition de quelqu’un qui a contribué significativement à la culture, à la science, à l’Etat ?
Est-ce symptomatique d’une civilisation en fin de vie ?
Vous-mêmes, au quotidien, vous vous concentrez sur la description et l’analyse de la fin de la civilisation occidentale (ou de sa domination) plutôt que sur le début d’autre chose. C’est vraiment dommage de gaspiller tant de temps et de talent à décrire et analyser ce qui sera bientôt du passé alors qu’il y a tant de choses qui émergent.

Enfin, livre pour livre, je vous recommanderai donc de (re)lire “A l’Ouest, rien de nouveau”, écrit par Erich Maria Remarque au sortir de ce conflit au cours duquel il avait été blessé.

Très cordialement.