Forum

Article : La crise touche le bloc BAO de plein fouet

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Le temps des armes n’est pas celui des lois

perceval78

  09/02/2015

On remarquera que pas moins de 8 sénateurs américains s’étaient déplacés à Munich, dont l’inévitable Mc Cain
et le much more self-controlled
sénateur Bob Corker, celui la même qui vient d’écrire au président Obama, pour lui dire qu’un accord à l’unanimité (3 personnes) avait été signé et qu’il convenait de le respecter lien.

Mc Cain et Bob Corker étaient déjà ensemble pour l’appel bi-partisan en faveur de la livraison d’armes à l’ukraine
lien.

Et la France dans tout ça, elle s’exprimait hier par la voix de de son ministre Laurent Fabius, en anglais, je le regrette, Alain Vité se joindra certainement à moi, deux infos sont passées, 1 notre ministre était du déplacement à Moscou, 2 il y en a marre de la possibilité de véto à l’ONU

58 min 26.

C’est exactement ce que disait BHL à John Mc Cain en novembre 2012 7 min 11s
let me tell you first how honored i am to sit next to senator mccain. senator mccain embodyies for me
and for many frenchman one of the most noble things, physical bravery, physical courage…
...
of course it would be great to have united nations. of course it would be better. please, if united nations was moral authority, then it would be indispensable. we could not do it without. but united nations has—is so corrupt—morally corrupted ...this security council. this is a joke ...

De la Guerre Nucléaire, ou Pourquoi elle n'aura pas lieu

Alexis Toulet

  09/02/2015

Le docteur Strangelove - pardon, le général Breedlove, directeur de l’OTAN, est favorable à l’armement massif du gouvernement ukrainien par les pays de l’OTAN. Que cette organisation soit impliquée ou que seuls les pays volontaires s’y attellent - l’avant-garde, ceux qui sont prêts à “aller plus loin”, le sel de la Terre du moins à leurs propres yeux.

“Général Procréamour, ou comment j’ai appris à ne pas m’en faire et à aimer la destruction de l’Ukraine”, s’il est permis de plagier le titre du Docteur Folamour de Kubrick.

La guerre directe entre Etats-Unis et Russie ? La guerre nucléaire ? Non, cela n’arrivera pas. Ce n’est pas à la sagesse et la modération de la frange la plus avancée des dirigeants du BOA qu’on le doit. Il s’agit d’un simple fait : quels que soient l’aveuglement et l’enthousiasme idéologique maladif de ces lumières, ils ne sont pas en mesure de déclencher cette décisive catastrophe.

La principale raison est assez simple : l’utilisation d’armes nucléaires ne saurait être la première décision militaire de l’un ou de l’autre camp, elle ne peut être que l’ultime barreau de l’échelle dans une escalade. Or, bien avant d’en arriver là, la vie de la population d’Europe comme des Etats-Unis serait suffisamment troublée pour que les peuples fassent pression pour trouver une voie de sortie et “arrêter ça”.

Qu’on en juge !

1) Avant d’en arriver au nucléaire, il faudrait une guerre terrestre en Ukraine entre armée américaine et alliés d’un côté, armée russe de l’autre.

Rappelons qu’avant d’engager l’invasion d’une puissance militaire de troisième ou quatrième ordre - l’Irak - il a fallu au gouvernement américain pas loin d’une année de propagande préparatoire où l’invasion de ladite puissance de Nème ordre était explicitement envisagée et discutée. Et la majorité des Américains pensent aujourd’hui que cette action militaire était une erreur, qui s’est avérée coûteuse.

Et le gouvernement américain déciderait d’envoyer un puissant corps expéditionnaire en Ukraine affronter la Russie, puissance militaire de premier ordre, promettant un coût humain se chiffrant en dizaines de milliers de pertes - version optimiste en cas de victoire ! - sans parler des coûts financiers, après l’échec cuisant irakien… sans que le peuple américain paupérisé par une crise économique de sept ans ne l’arrête ?

Un néocon peut bien conclure de l’échec irakien contre un nain militaire que la prochaine fois, il faut attaquer une puissance majeure. C’est dans la nature du néocon. Mais le peuple américain n’est pas constitué de zombies idéologiques.

2) Avant d’en arriver au nucléaire, voire avant même l’arrivée du corps expéditionnaire américain en Ukraine, il faut compter une riposte économique russe “maximale” - ce genre de décision se prend en général au plus tard au moment de l’entrée en guerre, voire bien souvent avant.

Qu’est-ce qu’une riposte économique russe maximale ? Les détails peuvent être discutés, mais enfin cela inclut au minimum la fin des exportations de pétrole et de gaz de la Russie vers les pays hostiles. Ce qui provoquerait au minimum une récession mondiale. C’est-à-dire qu’il n’est pas non plus exclu que nous parlions d’une dépression mondiale - la frontière entre les deux niveaux de sévérité étant d’ordinaire placée à 10% de baisse du PIB.

C’est que la Russie produit environ 12% du pétrole mondial, et réalise la même proportion des exportations mondiales de pétrole, sans qu’il puisse être question que quelque producteur que ce soit soit en mesure de la remplacer au pied levé - ni d’ailleurs s’il bénéficiait d’un préavis. Or la croissance ou la récession mondiale sont étroitement corrélés à la production de pétrole, liquide indispensable à l’économie notamment par le biais des transports.

Impossible que l’économie mondiale soit stable si la quantité disponible de pétrole au niveau mondial baisse tout à coup de 12%. La conséquence serait au minimum une sévère récession, et la dépression est de l’ordre des possibilités si l’on pense notamment à tous les effets induits - notamment système financier et monétaire - dont les détails sont largement imprévisibles.

La prétendue “reprise” (très largement un trompe-l’œil) de l’économie américaine serait remplacée par une crise très profonde à cause de la politique étrangère du gouvernement, et la population américaine laisserait faire ? Encore une fois, le peuple américain ne se réduit pas à la bande de drogués à l’idéologie et à la prétention boursouflée qui occupe une bonne partie de ses institutions gouvernementales.

Alors, François Hollande qui parle de “dernière chance d’éviter la guerre” au sujet de la démarche franco-germanique actuelle, comment le comprendre ?

Suivant la bienveillance à l’égard du personnage, on peut avancer l’une ou l’autre explication :
- Le président français ne s’est pas aperçu que ce qui se passe déjà en Ukraine s’appelle une guerre - peut-être utiliserait-il le terme d’ “événements” ? Pour lui, la guerre n’est qu’un risque pour l’avenir non une réalité présente
- Le président français dramatise l’enjeu afin de pousser à une solution négociée. Il sait bien sûr qu’il n’y aura pas de guerre OTAN-Russie mais fait semblant de croire le contraire pour pousser tout le monde - peut-être avant tout Poroshenko ? - au compromis

Personnellement, je ne fais pas partie des 20% de Français satisfaits de la prestation de Hollande en tant que président de la République, mais je trouve tout de même la première explication totalement invraisemblable. Pour qu’elle soit exacte, il faudrait que FH soit ce qu’en termes techniques il est convenu d’appeler un abruti complet. Et quelque opinion qu’on ait du personnage, il n’est pas sérieux de l’imaginer.