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Article : Glossaire.dde : “notre” Psychologie

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Merci pour "notre" Psychologie

Christian Steiner

  30/01/2013

Ce trop bref courriel pour vous remercier grandement de prendre la peine d’écrire ce genre d’article, et précisément cet article, auquel j’aimerai réagir comme il se doit, c’est-à-dire en écrivant à mon tour pour dire combien il s’agit là des questions et des processus cruciaux pour vivre (ou ne pas vivre) aujourd’hui, dans le contexte absolument déterminant (socio politiquement, environnementalement et philosophiquement) du Système.

Témoigner aussi de mon sentiment qu’il y a quelque chose derrière la psychologie (quelque chose de plus élevé que la psychologie) qui pousse celle-ci à s’ouvrir (par “faiblesse”) à telles ou telles choses à l’extérieur:

- soit au chaos et à l’influence de la proximité de ce que vous appelez le mal et que j’appelle l’abdication de la tâche humaine à faire monde (et je me demande si cette faiblesse de la psychologie qui nous rend vulnérable à la pénétration de ce chaos n’est pas finalement nécessaire à l’épreuve qui nous met en contact avec cette chose-là pour y réagir, la repousser et s’élever vers autre chose)
- soit aux forces et aux énergies positives, aux présences qu’il y a là (et qui nous permet quelque chose comme une connaissance sensible de la Terre, de ses étendues vivantes et des êtres vivants, quelque chose qui nous met en contact avec une certaine transcendance (de nous-même et de notre ego) très concrète, quelque chose qui nous permette d’entendre, d’écouter, de rencontrer ce qu’il y a d’éminemment vivants, vifs, quelque chose qui peut nous mettre en contact, également et par exemple, avec ce que vous avez appelé les “âmes de Verdun”)...

Comme si ce qu’il y a derrière la psychologie - en amont de la pensée, de l’égo, de la raison (quelque chose comme l’esprit) - choisissait de la faiblesse et de la perméabilité de la psychologie à telle forces négatives (nihilistes, déstructurantes) et/ou/puis à telles énergies positives (structurantes), comme pour en faire leur connaissance successives, avant de raffermir la force et le jugement, avant de guider et de développer une perception devenue plus ferme, intuitive, orientée vers le monde (et non l’im-monde)...

Orientée (avec la force et la résistance “intime” que cela donne) vers la vie et donc tout ce qui n’est pas Système, abdication, chaos, im-monde etc.), orientée vers tout ce qui est donc élevé, lumineux et grand.

Placer ceci, qui ne sont finalement que quelques notes du “carnet de terrain” des expériences d’un individu, dans l’interprétation de ce que nos ancêtres ont pu vivre à telles ou telles époques (avec la connaissance historique de leur contexte, avec l’écoute de leurs paroles), jette de fait une lumière “métahistorique” sur les enjeux de notre époque, ouvre de fait des perspectives claires et limpides (paradoxalement, dans l’obscurité des événements)...

Et oui, je pense aussi qu’aujourd’hui, pour les raisons que vous donnez et grâce au travail de ceux qui nous ont précédés, nous sommes plus à même à ressentir, percevoir les enjeux profonds du combat, et à vivre et agir en conséquence – du moins à le tenter, de toutes nos forces et tout notre désir…

(Ceci n’est pas le texte que je devrais écrire pour réagir correctement à vos lignes cruciales, mais une première réaction à chaud, bien trop brouillonne).

Christian Steiner

P.S.

Christian Steiner

  30/01/2013

Puisqu’il s’agit du glossaire et donc de question de vocabulaire, il me faut faire une petite correction par rapport à mon post précédent (“Merci pour “notre” Psychologie”).

Ce que vous appelez le « Mal » est l’entropisation totale, sans même ces îlots locaux et temporaire d’organisation et d’ordre (de création, de fertilité et de vie par conséquent), permises par les lois de la thermodynamique (néguentropie).

Ce que j’appelle « l’abdication de la tâche humaine à faire monde » n’est donc pas équivalent à votre « Mal » comme je l’ai écrit trop rapidement, mais plutôt à ce qui permet au « Mal » (désordre absolu et exclusif) de s’exprimer sans frein. En ce sens, mon terme est voisin de votre « fatigue psychologique » lorsque cette dernière s’ouvre à la seule influence du chaos et du nihilisme.

Par contre, ce que vous appelez la « faiblesse de la psychologie » et qui est l’ouverture de celle-ci à des influences extérieures, peut jouer (vous le dites) dans les deux sens : ouverture à l’influence du mal, certes, mais également ouverture aux processus du vivant et du monde (« monde » en tant que cosmos, c’est-à-dire en tant que relation à l’univers qui soit structurée, intense, intéressante, vivante, et qui permette une vie tout aussi intense, grande, intéressante, belle etc.).

Cette deuxième ouverture (qui peut être provoquée par une fatigue de la psychologie, certes, mais aussi par quelque chose comme l’éreintement de l’ego, ou l’oubli de son ego, ou le dépassement de celui-ci) est la condition sine qua non de la connaissance (charnelle autant que spirituelle, ou poétique au sens de Kenneth White) de ce qui est là, si présent (et que j’entrevois et que je vis comme autre mais vivant, structuré, agissant, autonome, capable de tisser des relations diverses et variées certes, qu’il nous faut choisir – avec intelligence et sensibilité - dans tout une gamme dynamique allant de l’évitement et de la mise à distance parfois jusqu’à la joie, la réciprocité et la connivence), et donc la base de l’effort pour faire monde.

Cette deuxième ouverture ne peut être vécue sans arrêt et exclusivement bien sûr, sans quoi nous serions inapte à la vie sociale et à la distanciation !! Elle fait par contre, je pense, traditionnellement l’objet d’initiation, ou de moments de méditation (ou de quelques autres termes dont on recouvre ce type d’instant et d’expériences, d’états de la psychologie, qui ont eux-mêmes tout une gamme de diversité, de réalité et de richesse, et pour lesquelles il nous faudrait nous éduquer beaucoup plus).

L'homage de renaud Camus au persiflage incarné.

GEO

  11/06/2013

Communiqué n° 1585, mardi 11 juin 2013

Sur le départ de M. Michel Denisot de Canal Plus

Le parti de l’In-nocence, à l’heure où M. Michel Denisot annonce son départ de l’émission qu’il animait depuis neuf ans sur Canal Plus, “Le Grand Journal”, tient à rendre un hommage appuyé à cet homme et à son émission, tant ils ont constitué une sorte de paradigme de la grande déculturation au service de l’industrie du divertissement et de l’entreprise du Grand Remplacement ; les deux processus étant consubstantiels si l’on considère la communion étroite entre la promotion infatigable de la musak sous sa forme rap, consacrée au rang d’art majeur à l’exclusion de tous les autres hormis peut-être la variété désincarnée, et celle du type humain que symbolise le parvenu en provenance des périphéries dites sensibles. Cependant, Michel Denisot et ses équipes resteront sans doute dans l’Histoire pour leur contribution inestimable à l’humiliation du politique, en France, avec la complicité des politiques eux-mêmes, et au parachèvement de sa transformation en royaume dérisoire — placé sous la tutelle des ricaneurs salariés — où la dérision elle-même ne cède périodiquement le terrain, quelques quarts d’heure durant, qu’à la haine, délicatement mise au service du politiquement correct le plus intransigeant.

Le parti de l’In-nocence, dans ces conditions, ne peut que s’associer pleinement au constat d’Alain Finkielkraut quant à cette incarnation idéale du Zeitgeist : « une arrogance absolument fanatique, une bien-pensance en béton armé, une certitude de granit ».