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Article : De la B.A. à l’I.A.

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https://www.quora.com/What-is-the-scariest-theory-known-to-man/answers/48941484

Marcpier Lecocq

  19/07/2017

QUORA: What is the Scariest theory known to man ?

Parmis d'autres, Hoang Nghiem nous donne  une démonstration assez limpide sur ce questionnement
:
Why is there no Message from Infinity ?
"The GREAT-FILTER" seems to be the answer :
 ALL Technological Civilisations ABORT !

Actuellement notre sphère d'émission depuis les débuts de la radio terrestre atteint un millième du diamètre de notre Galaxie, cependant, si la Terre se situe dans la moyenne de la courbe de Gauss des Civilisations de la Voie-Lactée (20.000 à 100.000  raisonnablement estimées),  pourquoi aucun message d'une planète habitable + ancienne de notre "amas stellaire" ne nous est-il encore parvenu ?
A moins d'être soi-même la plus avancée, pourquoi le ciel reste-il désespérément vide ???

Est-il possible de TRAVERSER le Grand-Filtre ?

https://futurism.com/great-filter-solve-fermi-paradox/

Marcpier Lecocq

  19/07/2017

www.futurism.com positionne également la question?

10-solutions-to-the-fermi-paradox/

Marcpier Lecocq

  19/07/2017

https://futurism.com/10-solutions-to-the-fermi-paradox/
Sorry pour la redondance, on partage en direct:
Voici sûrement la meilleure synthèse graphique au titre "De la B.A à l'I.A"

Bonnes Vacances quand-même à l'équipe de DEDEFENSA,  Monsieur Ph.Grasset !

Le crabe besogne

jc

  19/07/2017

Depuis les temps immémoriaux les civilisations ont toutes(?), d'une façon ou d'une autre, sacralisé la nature.

Notre contre-civilisation a choisi en lieu et place de sacraliser ce qui la désacralise, à savoir la technologie*,**.


"Pour Jacques Ellul le système technicien est dans la société moderne comparable à ce qu'est le cancer dans l'organisme : un nouveau milieu, qui pénètre l'ancien, l'utilise, le phagocyte et le désintègre." (Wiki, "Le système technicien")

On retrouve à ce même propos cette même référence au cancer dans l'organisme chez Thom (ES p.216):
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur). Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

Le crabe besogne…


* J'ai lu ça chez Ellul, je ne retrouve plus où.
** On pourra consulter l'article de Thom (Apologie du Logos) "Classification des sciences et techniques" où "l'idée de base est de classifier les activités humaines selon leur finalité biologique".





 

Divers...

Eric Basillais

  19/07/2017

sur FERMI : c'est lui-même qui propose la solution il me semble…Auto-destruction des systèmes techno.

Sur l'arbre de Porphyre et laMétaphysique consulter ma pomme :
PDF et articles gratuits en ligne sur ce sujet…

https://ericbasillais.wordpress.com/

Sur la question de l'"IA" :  j'observe cette contradiction que je qualifie de "mystique"  qui consiste à oeuvrer pour une technologie et s'en faire le critique de référence….

Je parie donc sur une ruse plutôt que sur la sincérité de Musk. Après tout il n'est pas obligé et nous attendons sa démission comme un aveu. D'ici là il n'est pas qualifié pour détruire l'IA.

C'est en dehors de la technosphère qu'il faut chercher les dissidents 

: à l'ultra-gauche : pièces et main d'oeuvre
 

Suite...

Eric Basillais

  19/07/2017

Sur le côté ultra-droite, il existe Unabomber (le leftist étant sa bête noire).

Mais d'un ultra à l'autre, la différence est nominale : une fois balayée la technologie, un Unabomber ressemble à un Thoreau, figure américaine de l'anarchisme franco_Français, surtout si on enlève à ce dernier ses oripeaux "gauchistes" qui ne datent jamais que de la révolution colorée de 1968…

Sur le Technologisme : en tant que "métaphysicien improvisé imprévu", il nous semble utile de dire directement notre positionnement "idéologique" :
Anti-Surpopulation ET Anti-Technologie ET Anti-Monnaie (tout court)...
Cela nous vaut, en off du mainstream, des débats passionnés avec les anti-libéraux de tendance plus "classique", à base de Droit, Etat, Ethique à Nicomaque ...etc…

Loin très loin des Macronades et autres Trumpetteries…

Sur le fond, la découverte de "l'autre Monde" devrait avoir des effets calmants voire neuroleptiques sur le delirium tremens Universaliste ( à l'origine de la possibilité même du système industriel). D'où un Négationisme inquisitorial de même proportion au sein de la "noosphère"...

Nous nous en plaingnons depuis des décades et le tic tac ...final nous donne à penser que les "instabilités" techno seront peut-être le cauchemar d'un Musk ou d'un Hawkins, mais peut-être aussi le glas de leur utopie Wellsienne.

Quant à savoir comment, certes "l'INCERTITUDE" règne et c'est justement la seule possibilité de faire échec à ce Système ...

Ce qui est bien une forme d'auto-destruction…

ERIC BASILLAIS
https://ericbasillais.wordpress.com/
 

Suite...

Eric Basillais

  19/07/2017

Sur le Technologisme, il nous semble être en phase  avec l'auteur de l'Article (P.Grasset).  L'aspect développé par P.G. depuis le début de Dedefensa, en particulier le suivi "technologique" de la défense, éclaire le  lien indéfectible "militaro-industriel". L'article suivant sur le tonneau des danaïdes du Technologisme, le lien "Défense-Monnaie", le cas le plus connu étant le $ USA.
C'est pourquoi nous voyons à l'évidence limpossibilité de "contrôller" l'une sans l'autre… Or, en matière militaire notamment, la Technologie a ses propres impératifs… car elle contient virtuellement un rapport de force qu'il n'est pas possible de "lâcher" sans conséquence… c'est donc un tonneau des danaïdes à plus d'un sens… Une sorte d'esclavage de l'homme à la technologie… dont l'esclavage de l'homme à l'IA n'est qu'un avatar…

ERIC BASILLAIS
https://ericbasillais.wordpress.com/2017/07/10/logos/

https://ericbasillais.wordpress.com/2017/06/27/metaphysics-principles/
 

Le mur du çon

jc

  19/07/2017

Wiki m'apprend que le mur du son a été franchi pour la première fois en 1945 par un Messerschmitt. Peut-être le JSF restera-t-il dans l'histoire comme le premier avion à avoir franchi le mur de l'intelligible, le mur du çon?

Qu'est-ce qui peut éviter le décollage sémantique de l'informatique embarquée dans le JSF?
Plus généralement qu'est-ce qui peut empêcher le décollage sémantique d'un programme informatique?

En mathématiques c'est la géométrie qui limite le décollage sémantique de l'algèbre. [D'où les rôles centraux joués en mathématiques par la géométrie algébrique, la géométrie algébrique infinitésimale (alias géométrie différentielle), la géométrie analytique, etc.]

La géométrie, cette grande absente de l'IA?




 

L'importance de chacun

Disciple égaré

  19/07/2017

Philippe Grasset, sauf erreur, n'est qu'un honnête homme… Je dis ça avec déférence et en forme de compliment, et entendant par là qu'il n'est ni expert scientifique, ni homme politique, ni philosophe patenté du transhumanisme bon teint.

Or il nous livre aujourd'hui encore une belle leçon, avec cette intuition des '2 moments de vérité', du passage (en pente descendante) de la reproduction/expérimentation de l'après-guerre, au simulacre de notre époque. Belle leçon, car de quoi s'agit-il: PhG nous montre—sans forcément le vouloir—l'importance qu'il y a à ce que tout honnête homme mette le temps de côté nécessaire, dans sa vie, dans sa journée, pour réfléchir, et expliciter les intuitions et l'intelligence des choses dont il est porteur à ses proches et à ses contemporains, là où il est. Où elle est. Au lieu de courir, quel devoir majeur, quelle vérité essentielle que de concéder à témoigner de ce que l'on a en son coeur. En y investissant, j'y insiste, le temps requis. C'est il me semble faire oeuvre de bien, au juste niveau, et sans que l'on puisse juger de la portée de la chose, qui est assez certainement importante. 

Merci donc à ce très cher ami que de nous livrer cette belle leçon ce jour.
 

La géométrie: la grande absente de l'IA?

jc

  20/07/2017

Selon Frazer les deux modes d'action magique dans les sociétés "primitives" sont la propagation par contact et la propagation par similarité.
Pour le philosophe Thom (géomètre de formation…) ce qui sépare la magie et la science c'est la prise de conscience d'un substrat universel (l'espace-temps):
"La physique est une magie contrôlée par la géométrie",
"La géométrie est une magie qui réussit".

Son programme ("énorme" selon ses propres termes) est de géométriser la pensée:
"L'ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne. Quel est l'intérêt de la mathématisation en physique? C'est qu'on peut, par le calcul sur les nombres, faire des opérations que ne permet pas le raisonnement sur les concepts du langage ordinaire. Une modélisation géométrique de la pensée verbale ordinaire n'aura d'intérêt que si l'on peut, grâce à elle, aboutir à des assertions que ne permet pas de fournir la logique usuelle du langage ordinaire. Cela suppose qu'on puisse:
1) modéliser géométriquement toutes les déductions (rigoureuses) de la pensée ordinaire. Autrement dit réaliser le rêve leibnizien de la "caractéristique universelle";
2) aller au-delà." (Apologie du Logos, p.409)

Les principes qui gouvernent la rationalité occidentale (identité, non contradiction, etc.) sont des évidences lorsqu'on les spatialise et c'est sans doute pour cette raison qu'on les accepte et qu'on rechigne à les transgresser.
De même un syllogisme tel que le célèbre "tous les hommes…" apparaît comme une évidence lorsqu'on en fait le diagramme de Venn. Mais ce n'est déjà plus le cas pour un syllogisme Celarent (par exemple), dont le diagramme de Venn est plus compliqué et dont la vérification "à la craie" de la véracité booléenne est déjà fastidieuse. Vérification booléenne qu'un ordinateur effectue aveuglement en un éclair (amorce de décollage sémantique?).

Dans sa recherche de modèles de l'activité psychique Thom s'appuie sur des modèles géométriques qui sont difficilement interprétables dans le cadre de la rationalité classique (le modèle de Zeeman de l'agressivité du chien) voire carrément transgressifs (le lacet de prédation thomien: "Le prédateur affamé est sa propre proie" associé à la catastrophe "fronce").

Il est pour moi indéniable que Thom est un être (très!) intelligent. Ce type d'intelligence est-il artificiable (est-il déjà artificié)?


 

Vallée dérangeante

Schlachthof 5

  20/07/2017

A propos de la citation de J-F Mattéi

jc

  20/07/2017

Le point de vue de Thom extrait de "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique?"(Apologie du Logos)

Long extrait qui se termine par "Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une terminologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision", dont le but est d'attirer (la référence à l'intuition…) l'attention de PhG (entre autres…).

"Quelle conception faut-il se faire de la rigueur en mathématiques? Trois attitudes peuvent être adoptées.
a) La conception formaliste [...].
b) La conception réaliste ou platonicienne. Les êtres mathématiques existent indépendamment de notre pensée  - en tant qu'Idées platoniciennes. Est vraie une proposition qui exprime une relation entre Idées, c'est-à-dire une Idée hiérarchiquement supérieure qui structure un ensemble d'Idées subordonnées.
c) La conception empiriste ou sociologique. Une démonstration est tenue pour rigoureuse si elle entraîne l'adhésion des meilleurs spécialistes du moment.
De ces trois attitudes, la plus en faveur actuellement chez les mathématiciens, c'est la première.
[...]
Les mathématiques se rencontrent non seulement dans l'agencement rigide et mystérieux des lois de la physique mais aussi, de manière plus cachée mais aussi indubitable, dans le jeu infini de la succession des formes du monde animé et inanimé, dans l'apparition et la disparition de leurs symétries. C'est pourquoi l'hypothèse [b)] d'Idées platoniciennes informant l'univers est -en dépit des apparences- la plus naturelle et -philosophiquement- la plus économique.
[...]
Les adversaires de la thèse ontologique b) feraient bien de réfléchir au point suivant: il n'est pas, dans l'histoire des mathématiques, d'exemple où l'erreur d'un homme a entraîné la science dans une voie erronée; très fréquemment, les mathématiques se sont égarées dans le développement formel de théories insignifiantes et sans intérêt. Elles l'on fait dans le passé, elles le font actuellement, et le feront sans doute encore. Mais jamais une erreur de quelque importance n'a pu se glisser dans un résultat sans qu'elle soit presque aussitôt relevée. Comment un tel "consensus" pourrait-il s'expliquer, s'il ne répondait pas à un sentiment général, fruit du conflit de l'esprit avec des contraintes permanentes, intemporelles et universelles? Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction. Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une terminologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."

Face à notre destin

jc

  20/07/2017

Extrait de l'épilogue de SSM:

"En écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles, qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiqué dès son origine?
Ce n'est pas sans quelque mauvaise conscience qu'un mathématicien s'est décidé à aborder des sujets apparemment si éloignés de ses préoccupations habituelles. Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de part le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?"

Au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer QUAND CELA DEVIENDRA NECESSAIRE…



 

PhiPhi face à son destin

jc

  21/07/2017

Sissi, Sissi impératice, Sissi face à son destin. Des films que j'ai regardés (en boucle!) avec mes deux dernières filles, alors pré-ado, blotties contre moi. De très bon souvenirs.

PhG conclut l'article "De la BA à l'IA" par

"Si le Système l’emporte, y compris dans son effondrement qui nous emporterait par refus de résistance, c’est bien que ce “nous”-là ne vaut pas grand’chose, – et alors vivement les robots, car ils nous valent largement… C’est ce qu’on appelle, cela valant pour le sapiens, “être face à son destin” : c’est bien pour cette libération-là que nous nous sommes glorieusement battus pour la Modernité ? Eh bien, nous y sommes.".

Article qui, selon moi, aurait donc fort bien pu s'intituler: "Le sapiens face à son destin".


J'ai découvert (pas plus tard qu'hier!) dans la fin de l'épilogue de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse une phrase qui, j'en suis sûr, va meubler mes insomnies pendant un certain temps (Cf. mon commentaire "Face à notre destin"):

"des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou EN ATTENTE, sont prêtes à se déployer QUAND CE DEVIENDRA NECESSAIRE"

Je ne m'attendais pas du tout à ça de la part d'un Thom qui a pris soin d'écrire "Prédire n'est pas expliquer" (Flammarion, 1991) où l'on peut lire, je crois, une opposition entre d'une part le Progrès auquel renvoie la prédiction et d'autre part la Tradition à laquelle renvoie l'explication (Thom prenant "évidemment" le parti de l'explication). Pour cette raison il me paraît impensable d'interpréter la phrase ci-dessus comme une prédiction. Reste la prophétie…  Thom face à son destin?

PhG invoque dans cet article "De la BA à l'IA" l'intuition haute, l'âme poétique, la pensée pérenne, etc. Ces invocations ne m'évoquant pas grand chose (c'est un euphémisme), je me suis replongé dans la conclusion-qui-est-bien-plus-qu'une-conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" (A LIRE ABSOLUMENT) où ces concepts sont omni-présents.

Bien que je n'aie fait aucun progrès dans leur compréhension (par manque de sensibilité?), de ma relecture de cette conclusion il ressort confusément l'impression que les destins de RT et de PhG se croisent (cf. en particulier bas de p.414 et p.420*).

En tout cas il saute aux yeux qu'il y a une différence de ton entre le corpus du tome II et sa conclusion, conclusion dans laquelle Philippe Grasset, délibérément, se dévoile (ou pour le moins lève un coin du voile), conclusion qui, compte tenu de ce qui précède, aurait pu selon moi avoir pour titre:

                                                            "PhiPhi face à son son destin"


* distinction futur/avenir





 

Vers un post-darwinisme?

jc

  22/07/2017

PhG: "Si le Système l’emporte, y compris dans son effondrement qui nous emporterait par refus de résistance, c’est bien que ce “nous”-là ne vaut pas grand’chose, – et alors vivement les robots, car ils nous valent largement…"

Wiki (Intelligence artificielle) commence par: "L'intelligence artificielle est l'ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence"

 Et dans Wiki (Intelligence) on trouve: "En 1986, plus d'une vingtaine d'experts en psychologie ont été interrogés pour donner une définition de l'intelligence, mais aucun consensus ne s'est dégagé. L'intelligence reste un concept encore mal défini sur le plan scientifique."

 Pour Thom "l'intelligence c'est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui."

 Au train où va le délire du Système je vois gros comme une maison le moment (proche!) où l'intelligence-Système sera définie comme la capacité de s'identifier à l'ordinateur, avec, bien entendu la sélection artificielle de ses élites-Système en rapport. Un darwinisme post-moderne, en somme.

Qu'en pensent les logocrates?



 

L'IA ou l'humanisme en suppositoire

Laurent Caillette

  22/07/2017

Ces empilements de déclarations sur ce qu'on nomme imparfaitement IA ("intelligence artificielle") appellent quelques commentaires.

Déjà il convient de (dis)qualifier de quoi l'IA est le nom.

Prenons le jeu d'échecs. On a l'habitude de considérer quelqu'un qui joue bien comme intelligent, car la projection dans la combinatoire des coups nécessite une forte capacité d'abstraction. Mais avec suffisamment de puissance de calcul, on peut réduire le jeu à la simple exploration mécanique de cette combinatoire. Et ensuite avec un syllogisme assez idiot on en déduit que l'ordinateur est intelligent puisqu'on peut lui attribuer une des caractéristiques de l'intelligence. Pareil pour la traduction automatique, la reconnaissance d'images, le pilotage de véhicule, etc.

L'intelligence est une qualité horriblement mal définie, en tous cas c'est ce que dit l'introduction de tous les ouvrages sur l'IA que j'ai lus. Disons que l'intelligence consiste à tirer des relations pertinentes entre des sujets apparemment non connectés. La mesure de l'intelligence varie en fonction de différentes échelles : quelqu'un peut passer pour intelligent en résolvant un problème compliqué, mais il aura l'air un peu bête si quelqu'un d'autre découvre une méthode de contournement plus simple, genre "Tu t'es fatigué pour rien mon coco."

Elon Musk passe pour intelligent parce qu'il vend des fusées ou des voitures électriques, qui dans la culture populaire sont synonymes de progrès depuis de trop nombreuses décennies. Son succès tient à l'utilisation astucieuse de composants récents, ce qu'on peut voir comme l'exploration réussie d'un espace combinatoire assez vaste. En même temps si on compare à des mecs du calibre de Dirac ou Newton c'est atrocement limité. Il est possible qu'Elon Musk se voie lui-même comme un algorithme d'optimisation sophistiqué, ce qui expliquerait sa prise de position ridicule sur notre existence au sein d'une simulation informatique. Tout ce qu'on peut en déduire, c'est que ce genre de mec passe trop de temps devant son ordinateur. 

L'IA consiste, depuis que le mot existe, à singer des comportements humains spécialisés. Les humains adorent faire de l'anthropomorphisme. Ils suffit de voir comment ils se comportent en compagnie des animaux. Mais les animaux ne sont pas duplicables à l'identique, alors que les phénomènes numériques le sont (appelons l'IA un phénomène numérique). Donc on se projette juste dans un monde qui introduirait la réversibilité et la reproductibilité alors que c'est la négation même du vivant. Même si on sait que c'est de la triche on aime ça et on en redemande. Comme tous ceux qui s'abreuvent des séries de science-fiction d'Hollywood où il n'est question que d'abus des sens, de tromperie et de subjugation.  (Je recommande à cet égard la saison 4 d'Agents of the S.H.I.E.L.D., qui remue le sujet jusqu'à l'écœurement.)

Donc, si la civilisation industrielle a le temps d'exister encore un peu, le développement de l'IA sera l'occasion d'accentuer le clivage entre ceux qui aiment se laisser berner par l'illusion technologique, et ceux qui perçoivent la sottise monstrueuse cachée derrière. Appelons-ça un progrès, et constatons que celui-là, par définition, ne saurait être partagé par tous. Bien fait pour la gueule de tous ces idiots d'humanistes !

Une autre hypothèse à considérer, c'est que la recherche en IA mette à jour le déterminisme des êtres humains. Genre "Tu es un tas de molécules en mouvement et ton âme est juste une variable quantique au milieu. Des chercheurs mexicains la reproduisent assez bien avec une antenne à un dollar cinquante qui capte le bruit de fond cosmique." Là aussi on aura le choix entre rester subjugué devant cette vérité insoutenable, ou alors se dire que bon, l'important c'est que l'humanité a enfin une raison de ne pas trop se prendre au sérieux.

EN ATTENDANT LA CATASTROPHE...

Eric Basillais

  22/07/2017

C'est étrange comme certains moments ls thèmes des uns et des autres  se rapprochent…

Mais les mises au point mériteraient sans doute plus un séminaire ou un colloque que des interventions via le net…

Bientôt fin Août 2017) va sortir (en PDF gratuit toujours) un volume 3 très "LOGOS" dédié à la Métaphysique Quantique. intitulé COSMOS.

De quoi alimenter les nuits blanches d' "incertitudes" des Musk et compagnie.

ERIC BASILLAIS

 

Qu'est-ce qu'un logocrate?

jc

  23/07/2017

La question terminale ("Qu'en pensent les logocrates?") de mon commentaire précédent est posée sur le mode: dis-moi ce que tu penses et je saurai qui tu es.

Car je n'ai aucune idée de ce qu'est un logocrate (qui n'est pas présenté sur le net sous un jour très favorable, c'est le moins qu'on puisse dire).
La définition trouvée que je préfère est:
"Toute pensée est plate (ou profonde, ce qui est la même chose) avant d'inventer une hauteur langagière. On reconnaît la logocratie aristocratique dans la démocratie des pensées." (Aristophane - vers 450–445 - 385 av. J.-C.)

[Je ne connais de George Steiner que les citations qu'en fait de temps à autre Dedefensa, sans doute tirées de "Les logocrates" (que je n'ai pas lu). Telle: "Le point de vue “logocratique” est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que “l’usage” qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la “maison du langage” (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus…"]


Je ne peux à ce propos m'empêcher de comparer RT et PhG:
selon moi Thom est quelqu'un qui "voit le monde", et qui tente de dire ce qu'il voit,
alors que PhG est quelqu'un qui "dit le monde", directement, sans éprouver le besoin de le voir.

L'apôtre Thomas à ses condisciples: "Je ne crois que ce que je vois".
Jésus à Thomas: "Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru!"

PhG logocrate en ce sens?