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Article : Confiner

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Monsieur Gébelin

Yves Mollard La Bruyère

  13/04/2020

Je ne peux pas être d’accord avec vous parce que vous n’êtes d’accord avec rien. Je ne saurais pas être en désaccord avec vous non plus si vous êtes d’accord sur tout puisque tout n’est plus rien que désaccords bruyants, plus rien que narratives étrangères aux vérités de situation dont DeDefensa s’est fait le portraitiste talentueux en nous convaincant – ou plus rien même qu’accords jaillissants (et presque toujours éphémères) entre désaccordés d’hier.

Les Russes sont fiers et valeureux. Ils se trompent ? Et alors ? Qu’en savons-nous d’ailleurs ? Quand savons-nous ? Combien je comprends vos questions ! Et la Chine ? Et Monaco ? Et le Sultanat du Brunei ? Et les îles de Pâques aujourd’hui justement ? On nous a dit naguère que déjà, ce serait une épidémie qui aurait éradiqué les hommes là-bas…

Merci monsieur Gébelin, votre élégante amertume me rappelle la nostalgie, celle qui décrit une souffrance qui n’en est pas tout à fait une parce que la force de ce qu’elle évoque avec regret est encore assez grande pour nous remplir d’une joie intime, malgré ce qui a disparu.

Merci Marc Gébelin : votre poésie qui va vers le Grand Nord pour y trouver chaleur et lumière – un comble dans ce monde glacial de sottise – va réenchanter nos jours. On vous a lu parfois, furieux selon ceci, fort intéressés par vos humeurs souvent : aujourd’hui, vos mots aimables nourrissent. Ni le Covid19, ni l’Etat, ni les vaccins, ni les dirigeants que je ne songe même plus à critiquer tant la beauté d’un certain ordre (harmonie ?) nous manque, ni des mesures intelligentes ou pas, ni ce qui reste de notre sens civique ne parviennent plus à submerger le sentiment, l’émotion, l’intuition (haute ?) – tout ce que les libéraux haïssent comme non opérationnel, non pratique – de l’Unité du monde ; l’intuition qu’on vit ensemble séparés, dans (des) bras (que l’on) tien(t) absent(s), et la blessure de durer… pour paraphraser sottement Aragon que vous avez cité.

…et qu’il faudra que quelque chose répare cela.

Quelque chose.

Joyeuses Pâques !