Ni Ando
01/10/2015
"Ce qui est remarquable dans le cas russe, c’est que cette fausse “réalité stratégique” perçue d’une façon presque unanime avant seulement que ne commencent les actes tactiques pouvant conduire à une affirmation bel et bien stratégique qui lui correspondent, anticipent bel et bien une vérité stratégique qui est en train de se créer. En un sens, la narrative qui s’est spontanément formée répondaient à une certaine vérité de situation non encore confirmée mais que les évènements étaient en train de dégager d’eux-mêmes…".
Cela me rappelle une démonstration de Nagarjuna, le célèbre logicien indien, développée par Aryadeva (début du 3 ième siècle), l’un de ses disciples. Il réfute la préexistence de l’effet dans la cause en démontrant l’inexistence de l’effet et de la cause comme conséquence de l’inexistence du temps (l’être et le temps sont en dépendance, l’être n’existe pas, donc le temps n’existe pas). Puisque tout est production conditionnée (toute chose apparaît uniquement dans un rapport de cause à effet, rien n'est immanent ou transcendant), si une chose n’existe pas déjà, comment peut-elle surgir ? Si une chose se produit c’est qu’elle est déjà produite : il n’y a donc pas d’effet. Et s'il n'y a pas d'effet il n’y a donc pas de cause. Ce n’est pas une question de degré dans l’apparition de la chose : comment une chose même à peine produite peut-elle surgir si elle n’était déjà produite ? « C’est pourquoi [l’effet et la cause] ne peuvent se produire en série ». Si l’effet n’apparaissait qu’au moment précis où la cause disparaît cela signifierait la destruction de la cause : comment alors l’effet apparaitrait-il en l’absence de cause ?. « Si au moment où naît l’effet qu’est le vase, la cause qu’est le bloc d’argile disparaît, alors il n’y a plus de cause. Si elle ne disparaît pas, on ne peut plus discerner de différence entre le bloc d’argile et le vase […] la chose en puissance et la chose en acte sont deux principes différents. De plus, si l’effet n’est que la cause présentée sous une forme, la cause sans plus, dans ce déterminisme rectiligne le mérite et le démérite disparaissent » (plus de mérite car il n’y a plus de distinction entre cause et effet). L’effet et la cause coexistent-ils alors ? Non, car cette coexistence serait la négation de la chaîne des causes et des effets. L’effet se produit-il après la disparition de la cause ? Non plus car alors s’il n’y a plus de cause il n’y a plus d’effet. Si l’effet était séparé de la cause comment pourraient-ils exister ?. Enfin, Aryadeva invalide sa propre proposition initiale (l’effet ne préexiste pas dans la cause) : « si l’effet ne préexistait pas dans la cause, la cause ne pourrait produire l’effet car celui-ci, étant entièrement différent d’elle, lui serait étranger ».
En bref, tout existe déjà là en puissance, tout. Il suffit de l'application au réel (faute d'un autre mot) d'une intelligence déterminée pour que ce qui n'était que virtuel devienne réel. Dans le cas de la Russie, j'y vois plutôt la manifestation de quelque chose que l'on a perdu à l'ouest du continent eurasiatique, la capacité à faire de la politique, celle qui puise son ressort dans une tradition et dans une souveraineté.
perceval78
02/10/2015
Wikileaks ironise sur Hillary Clinton qui n'arrête pas de s'enliser dans ses histoires de Mails
WikiLeaks @wikileaks 21h ago
Is this the best Hillary email of the lot? [4 days after WikiLeaks Cablegate started] lien
And BTW what does FUBAR means ?
Au fait ça veut dire quoi FUBAR ? lien
Et c'est vrai qu'ils nous ont (et qu'ils se sont) mis dans le pétrin avec toutes leurs nouveautés 3.0
Ron Paul proposait il y a un an de débrancher la CIA, le FBI, la NSA et autre officine, il avait pas forcément tort
Anne Applebaum proposerait presque de mettre twitter en mode shutdown, Panique à bord !
Radek Sikorski Retweeted
Anne Applebaum @anneapplebaum Aug 28
moral panic and (virtual) mob rule, accelerated and intensified by the minimalism of Twitter @JonEForeman lien, lien
On est presque au bord de la 3eme (3.0 ?) Guerre Mondiale d'après Vincent Jauvert du nouvel Obs lien
Bon c'est vrai qu'il a un peu perdu de sa crédibilité lien cet après midi en disant que le @RUSI était un Think Tank
Russe, pensez donc, peut on imaginer plus Anglais que le Royal United Services Institute créé en 1831 par le Duc de Wellington
lien
Mais soyons bon prince il a corrigé son erreur (?) dans la foulée, ce n'était qu'une faute de frappe de type 3.0
Vincent Jauvert @vjauvert 6h ago
Selon un think tank britannique, @RUSI, Moscou n'a pas intérêt à frapper Daech en Syrie "@julianborger …@dk564
Après le FUBAR lien, le JGH ? lien
Eric Basillais
02/10/2015
Je suis ravi par le commentaire précédent argumentant à partir de la dialectique védique de la cause et de l'effet.
Encore plus par la conclusion sur la qualité de politique Russe.
L'intégration de la cause et de l'effet, à la fois séparés et inséparables, tient en un mot : Intelligence.
A prendre au sens déterministe comme au sens quantique et sans doute au delà des sens scientifiques et rationalistes.
Quoiqu'il en soit, le Jihadisme mondialiste n'est pas encore détruit. Or c'est annoncé par Poutine et l'OTSC voire la coalition appelée à l'ONU comme but de guerre.
Certains pressent peut-être l'effet avant la cause en escomptant un bourbier arabe pour la Russie; voire une extension (qui aurait eu lieu sans cela) des attaques terroristes sur toute la zone eurasienne ("Gross Reich IV", Chine, Russie, Ukraine).
Apparemment, sans déploiement au sol, les repaires de Daech seraient délicats à déloger un par un et médiatiquement coûteux à résoudre par les armes de grande puissance….surtout en présence des hyènes narrativistes promptes à dénoncer les massacres de civils, inhérents à ce genre de tactique guerillera.
Plus panoramiquement, il me semble que la bataille du Moyen-Orient n'est qu'un mouvement dans la guerre mondiale (de facto) naissante : ceux qui veulent la guerre pour des raisons tant financières qu'escatologiques préparent peut-être un plan B, même si jusqu'ici ils accumulent les revers.
Quant à nous autres Français, ne soyons pas seulement contemplatifs. Il y a toujours ces petits détails que le SYSTEME chez nous ne contrôle pas ou plus et qui peut aider, au moins moralement, à résister au déferlement nihiliste sur les rives atlantiques. Je pense toujours à l'aspect de la force morale et à l'inspiration profonde des racines carrément Gauloises de notre culture. Les plus lointaines, les plus durables. D'autant qu'elles ont su s'adapter à des millénaires e colonisation, tant Romaine que Franque.
Assurément, ces racines sont l'antidote au "Delenda est omnia Gallia" lancé par le Congrès de Waaaashington.
M60
03/10/2015
Si drôles vos remarques sur l'attitude du gouvernement russe au moment des rumeurs de leur présence et interventions En Syrie, par contre, ils ont pu jouer à l’aise, slalomer entre le “peut-être” et le “sans doute pas”, virant autour de l’“après tout” avant d’aborder en douceur le ““non, on ne peut pas dire vraiment que…”... ». déclarations dont on pourrait d'ailleurs remarquer qu'elles ont été soigneusement réparties entre divers acteurs gouvernementaux et parlementaires, et peut-être nous permettre de penser qu'il s'agit bien ici d'un gouvernement et non pas seulement de "Poutine".
Face au panier de crabes US qui apparait de plus en plus, ces généraux et personnels politiques qui se font virer, livrent des aveux, lancent des anathèmes, appellent à la guerre, il me semble que ce n'est pas négligeable.
Mais par ailleurs, vos articles récents me faisaient penser qu'aujourd'hui les progrès de la "vérité de situation" ont franchi un cap. Que vont pouvoir faire les forces militaires du camp BAO en Syrie ? Tirer sur les Russes pour défendre Al-Nosra ? On sent bien que la tentation est grande. Mais si l'on en juge à la rapidité avec laquelle la campagne "crimes de guerre" a disparu de la Une, disparition suivie d'un silence d'un bon 24 heures - genre zut on dit quoi ? Ca marche pas !- pour voir le retour aujourd'hui d'une catastrophe annoncée mais cette fois c'est Obama qui porte le chapeau, apparaissent d'autant plus les limites de la narrative, et sa définitive perte de puissance, qu'elle se trouve proprement à la remorque des actes concrets Pays du coin + Russes.
Voilà les mots qui me trainaient dans la tête à la fin des articles : à la remorque des actes concrets, au jour le jour, jour après jour… Que dit-on déjà chez les "guerriers" à propos de perdre l'initiative ? Les Russes sont entrés sur le "théâtre des opérations", et je serais très étonnée qu'ils sachent vraiment à l'avance ce que tout cela va donner. Est-ce qu'on appelle pas cela du courage ? Petit coup de vent frais dans notre air pollué des miasmes de la corruption, de la lâcheté et de la misère de la pensée.
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