Virtualisme (suite)

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Virtualisme (suite)


5 décembre 2002 — Ce que nous écrivions hier ne pourrait plus l'être aujourd'hui, — dont acte. Les événements qui ont suivi la visite du palais présidentiel par l'ONU ont démenti l'accueil qui avait été fait aux inspecteurs de l'ONU et les conditions de la visite, et montré au moins que Saddam a toujours le cuir aussi épais.

Les événements ? Diverses protestations, stridentes et ronflantes, ont été émises par les Irakiens, avec des accusations à la fois classiques et qui n'étonneront pas (présence d'espions américains et israéliens parmi les inspecteurs). Un texte de l'agence AP nous donne quelques précisions sur ce prolongement sans beaucoup d'intérêt sur le fond mais important dans le déroulement de la crise :


« Iraq protested sharply Wednesday over U.N. weapons inspectors' surprise intrusion into one of Saddam Hussein's presidential palaces, accusing the arms experts of being spies and staging the palace search as a provocation that could lead to war.

» The harshest criticism came from Vice President Taha Yassin Ramadan, who charged — in language reminiscent of clashes with inspectors in the 1990s — that the new teams of U.N. monitors are gathering intelligence for Washington and Israel.

» ''Their work is to spy to serve the CIA (news - web sites) and Mossad,'' Israel's intelligence service, Ramadan claimed to a visiting delegation of Egyptian professionals.

» Ramadan, known for his fiery statements, claimed to his all-Arab audience that the inspectors went to the palace hoping to provoke the Iraqis into refusing them entrance — something he said would be interpreted as a ''material breach'' of the U.N. resolution that mandated the inspections, and a cause for war. »


Il s'agit d'un prolongement classique, au contraire de la situation que nous croyions distinguer hier : accusations d'espionnage des Irakiens, suivant une mission des inspecteurs, tout cela rappelant effectivement les années 1990. (Qu'il y ait effectivement des espions ou pas n'a guère d'importance, — on comprend évidemment qu'en de telles circonstances, il est évidemment normal qu'il y ait des espions partout, et de tous les côtés. Que les Irakiens retombent dans cette rhétorique représente un fait consternant pour ce qu'il dit du niveau de leur direction politique.)

De cette façon, les Irakiens jouent complètement dans le sens que veulent les faucons américains, puisqu'ils mettent en place les conditions pour un incident qui pourrait effectivement devenir un prétexte de guerre. Ils favorisent complètement la construction virtualiste adverse au lieu de tenter d'imposer la leur.

Ce changement de tactique par rapport à ce que nous décrivions hier, qui ne peut être objectivement considéré, du point de vue de l'efficacité politique, que comme étant d'une très grande faiblesse intellectuelle, semble renvoyer à des réactions primaires des dirigeants irakiens, c'est-à-dire à Saddam lui-même. Si, effectivement, Saddam a de telles réactions de vanité blessée (suite à la visite de son palais), c'est qu'il se confirme, en plus d'être le dictateur qu'on connaît, comme un dirigeant politique aussi détestable que le peint la pire des propagandes adverses.