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Le récent duel de douze jours entre Israël et l’Iran, qui a opposé des roquettes et des drones, avec la participation exceptionnelle de quelques missiles Tomahawk américains et d’une poignée de bombes antibunker, s’est conclu de manière soudaine et, pour le moins, peu concluante. « Qui a remporté cette course ridicule ? », ont demandé les animaux. Il s’ensuivit quelques murmures sans réponse. « Finalement, le dodo dit : « Tout le monde a gagné, et tout le monde doit avoir un prix. » » Alice distribua alors des bonbons, dont elle avait trouvé une boîte par hasard dans la poche de son tablier.
Bien sûr, tout n’était pas rose. Toutes les parties ont subi des dommages.
Il est donc clair que les trois parties ont subi des dommages, certes pas fatals, mais tout de même assez importants. Les actions militaires cinétiques sont inévitablement ainsi. Mais y a-t-il eu un vainqueur ? Pour répondre à cette question, il faut creuser plus profondément, aussi profondément que l’installation nucléaire de Fordo, située à environ 90 mètres sous terre, sous une montagne près de la ville de Qom, que les Américains ont tenté en vain de détruire à l’aide de leurs bombes antibunker. Ces bombes ne peuvent pénétrer que 60 mètres dans le sol, et ce uniquement si le sol est constitué d’un matériau plus tendre que le basalte de cette montagne. Le basalte a une dureté d’environ 6 sur l’échelle de Mohs, soit deux fois plus que le béton armé dont sont généralement faits les bunkers. Les bombes antibunker n’ont donc pénétré que 30 mètres au maximum, laissant Fordo intact sous 60 mètres de roche supplémentaire. Ne le dites surtout pas à Trump, sinon sa tête risque d’exploser.
Tout cela pourrait amener un spectateur innocent à croire que quelque chose en rapport avec le nucléaire est au cœur de toute cette affaire. L’Iran dispose en effet d’un programme de recherche nucléaire plutôt performant et développait ou non une arme nucléaire, selon les mensonges auxquels on choisit de croire. Il y a les menteurs professionnels des 18 agences de renseignement américaines (qui ont menti sur les armes de destruction massive de l’Irak, les attaques chimiques en Syrie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’empoisonnement du père et de la fille Skripal par du Novichok au Royaume-Uni, et bien d’autres choses encore). Il y a aussi les responsables de l’AIEA qui, depuis trois ans, ne parviennent pas à déterminer qui (les Ukrainiens, comme c’est le cas) bombarde la centrale nucléaire de Zaporozhye, la plus grande d’Europe, sachant que Zaporozhye, y compris la centrale nucléaire, est désormais territoire russe. Ces menteurs ont déclaré que l’Iran n’avait pas de programme d’armement nucléaire. D’autre part, il y a Donald Trump et son entourage qui, avec le Premier ministre israélien Bibi Netanyahou, ont affirmé avec force que l’Iran avait bien un programme d’armement nucléaire, puis ont affirmé avec tout autant de force que les frappes aériennes américaines l’avaient détruit.
Le cerveau de Bibi est en ébullition permanente à l’idée que l’Iran développe une arme nucléaire et l’utilise immédiatement pour détruire Israël. Bibi prend au pied de la lettre le slogan populaire iranien « Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! ». Mais d’autres facteurs doivent être pris en considération. Premièrement, il existe une fatwa (une injonction permanente) du guide suprême iranien Ali Khamenei contre le développement d’armes nucléaires, et aucun scientifique ou ingénieur iranien n’oserait la violer. Deuxièmement, l’Iran n’a certainement rien contre les Juifs, puisqu’il les accueille depuis des milliers d’années et accorde même à la communauté juive une représentation spécifique au sein de son parlement.
Ce à quoi s’opposent les Iraniens, ce ne sont pas les Juifs en tant que tels, mais le sionisme (que la résolution 3379 des Nations unies a déclaré être une forme de racisme), qu’il soit israélien ou américain. Mais pour Bibi, c’est du pareil au même, car il est sioniste et ne peut imaginer un Israël non sioniste vivant en paix aux côtés d’une Palestine non djihadiste. À vrai dire, je ne peux pas l’imaginer non plus, étant donné qu’Israël regorge de sionistes et que les Palestiniens ont un compte à régler avec eux.
Le 29 Juin 2025, Club Orlov – Traduction du Sakerfrancophone
Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dimitri Orlov.