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Une annonce surprenante a récemment été faite par la Maison Blanche à Washington : le Département de la Défense (DoD) va être rebaptisé Département de la Guerre et des milliards de dollars vont être dépensés en signalétique, papeterie, enseignes et articles militaires.
Le département de la Guerre a existé pendant 158 ans, du 7 août 1789 au 18 septembre 1947, date à laquelle, en vertu de la loi sur la sécurité nationale de 1947, il a été scindé en deux départements, le Département de l’armée et le Département de l’armée de l’air, qui, avec le Département de la marine, ont formé l’Établissement militaire national, lequel a été officiellement rebaptisé Département de la défense (DoD) en 1949.
Le DoD est un nom trompeur par excellence et un exemple d’hypocrisie flagrante. Si l’on ne tient pas compte des attaques terroristes, la dernière fois que les États-Unis ont été attaqués par une armée étrangère, les obligeant à se défendre par une action militaire, remonte à la guerre de 1812, même si, à cette époque, ils ont eux-mêmes lancé une offensive et envahi le Canada (sans succès). Depuis lors, ils n’ont cessé de mener des attaques. Les États-Unis ont officiellement déclaré la guerre au Mexique, à l’Espagne, à l’Allemagne, à l’Autriche-Hongrie, au Japon, à l’Allemagne, à l’Italie, à la Bulgarie, à la Hongrie et à la Roumanie. Les États-Unis ont également attaqué ou envahi divers autres pays sans déclaration de guerre : diverses nations amérindiennes, la Chine, la Corée, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, le Salvador, le Nicaragua, Cuba, le Guatemala, la Grenade, l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Libye, la Somalie, le Soudan, le Panama et la Yougoslavie. À cette liste déjà longue, nous pourrions facilement ajouter l’Australie, Bahreïn, Djibouti, Guam, la Jordanie, le Koweït, les Philippines, la Pologne, le Qatar, la Turquie et divers autres pays, que l’armée américaine a occupés en installant des bases militaires permanentes sur leur territoire, ce qui constitue toujours une violation de la souveraineté nationale. Par conséquent, le Département de l’offensive (DoO) ou le Département de l’occupation mondiale (DoWO) auraient été des noms plus appropriés, mais le Département de la guerre fera l’affaire.
Mais du point de vue de 2025, ce changement de nom semble nostalgique, car l’image d’un monde dans lequel les États-Unis pouvaient attaquer des pays au hasard en toute impunité, cachés derrière deux océans, s’estompe rapidement. Sur les deux dernières interventions militaires majeures des États-Unis, l’une – en Afghanistan – s’est terminée par un retrait qui, pour la plupart des observateurs, ressemblait à une déroute honteuse, et l’autre – en Ukraine – est toujours en cours, mais s’est transformée en un processus par lequel la Russie prend son temps pour humilier non seulement le régime fantoche américain à Kiev, mais aussi ses propriétaires américains et l’ensemble de l’OTAN.
La Russie a le luxe de pouvoir le faire. Après trois ans et demi d’opération militaire spéciale dans l’ancienne Ukraine, la Russie a fait des progrès considérables dans l’ajustement de sa production militaire à la réalité de la guerre moderne, où le front s’étend sur des centaines de kilomètres et est continuellement surveillé par des drones et des satellites, et où le rythme des progrès techniques dans des domaines tels que la guerre électronique et les drones améliorés par l’IA se mesure en semaines, et non en années.
Un point essentiel est qu’à l’heure actuelle, l’opération militaire spéciale menée par la Russie dans l’ancienne Ukraine équivaut à une campagne publicitaire gigantesque et très réussie pour le complexe militaro-industriel russe. Son objectif est de démontrer au reste du monde qu’il est tout à fait possible non seulement de s’opposer ou de contenir l’armée américaine, mais aussi de la vaincre dans une guerre d’usure. Pour tout pays qui se respecte, le moyen d’atteindre ce résultat consiste à acheter des systèmes d’armes russes et à envoyer ses officiers dans les académies militaires russes. Les Russes mènent cette campagne publicitaire cinétique de manière à minimiser les pertes de leur côté tout en montrant des progrès graduels mais constants.
Les Américains « fournissent » des armes aux Russes afin qu’ils les détruisent de manière démonstrative sur le champ de bataille tout en renforçant leur supériorité militaire. Par exemple, les Russes ont éliminé en toute sécurité la plupart des Bradley, des chars Abrams et autres blindés fournis par les États-Unis à l’aide de drones Lancet, qui peuvent désormais se charger eux-mêmes du ciblage, repérant et détruisant les véhicules blindés même lorsqu’ils sont camouflés. La seule fonction des Ukrainiens à ce stade est de fournir une abondante chair à canon ; leur travail consiste simplement à mourir par milliers chaque jour, bien que la reddition ou la fuite soient des options de plus en plus populaires.
Le 7 septembre 2025, Club Orlov – Traduction du ‘Sakerfrancophone’
Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.
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