Un plan tory pour la défense UK: l’essentiel n’est pas dit

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 1088

George Osborne, le Chancelier de l’Echiquier “fantôme” (le shadow government” typique de l’opposition britannique) a dévoilé une version – “sa” version, sans aucun doute – des plans du parti conservateur pour les réductions de dépenses de défense, en cas de victoire des tories aux élections de l’année prochaine. Il s’agit d’une réduction de £30 milliards des investissements sous la forme principalement de l’abandon de trois grands programmes: ce qu’il reste du programme Typhoon, les deux porte-avions et l’avion de transport A400M.

Ces déclarations, que rapporte notamment le Times du 16 septembre 2009, ont été faites au cours d’un séminaire organisée par The Spectator, dans des conditions assez imprécises. Osborne a donné ces indications, d’ailleurs d’une façon également assez vague, simplement en réponse à une question…

«In comments that surprised and dismayed his own colleagues, he cited the £20billion Eurofighter/Typhoon project, the £4billion project to build two aircraft carriers and the £2.7billion order for 25 A400 transport aircraft as areas ripe for cuts. Later, however, he admitted that he did not know what penalties might have to be paid out under break clauses if the contracts were scrapped. [...]

»He cited the three defence projects when asked to identify specific savings for a Budget, although he added: “There are some things we do not know. I do not know the details of some of the major defence projects which have been the subject of speculation in the newspapers. I simply do not know what the break clauses are in the Eurofighter programme or the A400M or the aircraft carriers. We do have those limitations.”»

D’une façon générale, l’annonce a été accueillie avec une certaine surprise – c’est le cas de Liam Fox, tout de même ministre de la défense “fantôme”, qui ne semblait pas au courant… Une source tory a qualifié Osborne, pour son intervention, d’“amateur”, etc. De toutes les façons, cette annoncé inverse l’ordre des choses, puisque les réductions devraient être décidées, en cas de victoire conservatrice, après une “Strategic Review” qui devrait avoir lieu au mieux en 2010, qui fixerait les grandes options stratégiques et en tirerait les conséquences au niveau budgétaires. On ne peut vraiment pas prendre ces déclarations pour de l’argent comptant, encore moins pour des économies assurées. Par contre, elles vont très probablement accentuer et renforcer le débat sur les réductions budgétaires affectant la défense.

Quoi qu’il en soit, on peut déjà avancer quelques observations. Il n’est pas sûr que ces choix soient très judicieux, en plus de n’être pas assurés, puisqu’on se trouve dans des programmes où des investissements importants ont déjà été faits. Il n’empêche, on note l’absence de référence au JSF, programme central des investissements britanniques, alors que ce programme est nécessairement concerné d’une façon ou l’autre puisqu’il doit équiper les deux porte-avions qui seraient abandonnés selon les déclarations d’Osborne. Certes, ce point dénote effectivement un certain “amateurisme” de la part de l’équipe d’Osborne, mais peut-être autre chose... Il a néanmoins été évoqué par l’un ou l’autre, en commentaire. Sur son blog, ce 15 septembre 2009, Richard North, chaud partisan de l’alliance US, observe, d’une façon évidemment très incertaine et spéculative, mais nettement axée sur l’espérance de la poursuite de l’engagement UK dans le programme: «Not mentioned though is the F-35 order, slated at approaching £10 billion. Presumably some would have to be cancelled if the aircraft carriers were ditched, although the RAF might want more aircraft to pick up on the capacity which would otherwise be delivered by the Navy.»

Aucune conclusion ne peut être tirée concernant le JSF, dont le sort dans les plans UK révisés en fonction des réductions budgétaires tient nécessairement une place centrale. L’absence de référence à ce point, alors que le sort des porte-avions est évoquée, outre l’hypothèse assez puissante d’“amateurisme”, est quand même indicatrice de la sensibilité extrême du sujet et, probablement, de la prudence de l’équipe Osborne à cet égard. La conclusion qu’on peut tirer est effectivement la confirmation, par le biais de ces indications nébuleuses, que la question de la participation britannique du JSF constituera un débat extrêmement important, politique et polémique, sinon le débat spécifique central dans le débat général de l’orientation stratégique du Royaume-Uni.


Mis en ligne le 16 septembre 2009 à 09H40

Donations

Nous avons récolté 2180 € sur 3000 €

faites un don