T.C.-70 : “Nos” drôles de guerres civiles !

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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T.C.-70 : “Nos” drôles de guerres civiles !

21 mars 2019 – Avez-vous vu cette formidable similitude de pensée entre deux géants de l’époque ? D’un côté, le président Donald Trump, restitué en français dans dedefensa.org, donc inondé par la langue de la lumière de l’intelligence séculaire de la “Grande Nation” en forme olympique, Trump suggérant qu’il pourrait bien “y avoir guerre civile” (comme un arbitre dirait : “il pourrait bien y avoir penalty”) si les hystériques-USA continuent à hystériser “D.C.-la-folle” ; de l’autre, l’ondulant, froufroutant, souriant-clignotant et suggérant Michel Apathie, – et chuchotant comme un vrai complotiste “Je ne prends pas position, je ne le souhaite pas n’est-ce pas, je fais un constat”, – observant comme une vraie vigie ce même 20 mars (LCI) que l’appel à l’Armée du Roi dont Sa Majesté venait de nous aviser en solennelle clôture de Son Haut-et-Grand Conseil, eh bien cela vous a un petit air de Civil War, non mais sans rire... (les sondages disent de même, Apathie est toujours du côté des sondages.)

Car le mois de mars, vous pouvez m’en croire, – et pour cause !, – c’est bien le mois des fous...

Ainsi faut-il que ces choses soient considérées sérieusement. Il faut dire que ces deux historiques compères-complices-adversaires que sont la France et l’Amérique-USA, la première ayant permis que l’Histoire pourtant rétive accouchât la seconde, semblent aujourd’hui suivre un destin similaire ; comme on se retrouve... Certes, et ce sont de bien étranges retrouvailles alors que les deux pays sont conduits par deux personnalités remarquables, parfaitement illustratives, chacune leur tour et chacune à leur façon, de l’étonnant hyper-narcissisme et de la surpuissance du simulacre de communication caractérisant l’ère postmoderne.

Dotés d’une égale ultra-satisfaction d’eux-mêmes, Macron et The-Donald dansent tous deux sur un volcan grondant qu’ils ont largement contribué à choyer et à réveiller sans mesurer, – mais que leur importe ? – combien cette agitation fait d’eux des pompiers pyromanes, combien leurs folies se répandent dans les structures et les élites de ce qu’ils sont censés réparer et conduire. Venus du cœur du Système, tous deux ébranlent le Système par les effets de leurs actes inconsidérés ; ils sont ainsi des personnages historiques, véritables “bouffons du roi” d’eux-mêmes puisqu’ils sont rois, activant la mécanique de la connexion surpuissance-autodestruction qui est en vérité la véritable fonction du code nucléaire dont les charge leurs très-hautes responsabilités.

Y “aura-t-il guerre civile” ou pas ? Là n’est pas la question, puisque dans cette époque de la communication et du simulacre, l’évocation seule de la chose suffit à la substantiver. D’ores et déjà, ces deux puissants pôles historiques que sont ces deux pays, symboles chacun à leur façon des puissances et des contradictions inouïes de la modernité, sont entrés dans des phases d’agitation extrême qui contribuent à l’accélération de l’autodestruction de l’ensemble-modernité qui est le nécessaire habillage du Système. Nous sommes en guerre-civile.

C’est dans cette conjonction significative de psychologies exacerbées au plus haut sommet de l’État, d’événements créés par leur seule évocation et dont toutes les populations semblent à la fois les craindre et les appeler comme dans un paroxysme libérateur, que se tient un des enjeux essentiels de la Grande Crise d’Effondrement du Système. Nous ne sommes plus, ni dans la géopolitique, ni même dans la communication ; nous sommes à la jointure finale d’un cycle métahistorique, là où les forces suprahumaines développent leur élan ; et les si faibles psychologies de nos dirigeants réduites aux soubresauts de la communication sont les plus affectées, et plongées dans la folie des temps par où nous sommes obligés de passer.

Enfin, il s’avère que l’on pourrait être conduit à penser que Macron-Trump (MacTrump ?) ne sont pas moins que deux fous débridés et leurs guerres civiles des fictions narratives qui peuvent percer le continuum espace-temps aujourd’hui si vulnérables et survenir dans la vérité-du-monde, – qui vont venir peut-être, et brutalement... On “pourrait être conduit”, certes, et l’on n’aurait pas tort, et cela ne serait pas méditer dans la dérision que semblent être ces deux fous. Leurs folies sont nécessaires, elles sont quasiment leur vertu-centrale, parce que, par leur outrance, par leur extrémisme spécifique d’être une folie en plus, elles contribuent puissamment à détruire la folie en place, cette sorte de folie extraordinaire devenue “folie ordinaire” qu’est le Système...

Somme toute, l’Histoire, qui sait ce qu’elle fait bien mieux que nos bavardes cohortes de communicants, fait bien de donner une telle importance à ces deux pays, avec leurs présidents-fous. Ces deux-là tiennent leurs rôles, montrant avec éclat l’inversion catastrophique où nous sommes plongés. Ces deux pays sont d’un poids symbolique considérable et leur malheur exprimant le désordre infini de la subversion dont ils ont eux-mêmes accouchée est le signe fulgurant de l’immense crise de la Chute.

Bref... Stay tuned, comme l’on dit.

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