Recherche “modèle anglais”, désespérément…

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Rappelez-vous les salons parisiens, les éditos du Monde, les talk-shows sérieux avec nos intellectuels, en juin dernier, après l’infamant résultat du 29 mai. Puis la lumière fut! Tony Blair devant le Parlement européen, Tony Blair président de l’UE, Tony Blair, Tony Blair … La capitale (Paris) et ses annexes (les 23 autres de l’UE, mettant à part le Luxembourgeois Juncker à qui les Britanniques ne la font pas) furent balayées par la perspective britannique du “modèle anglo-saxon”, ou “modèle anglais”. Avant, on sautait en criant “L’Europe! L’Europe! L’Europe!” ; au début de l’été on couinait : “Tony Blair! Tony Blair! Tony Blair!” Depuis, pour qui sait voir, le temps s’est couvert.

And Now, my love?, comme interroge la chanson française traduite en anglais international... « Haro sur Tony Blair! », titre Thomas Ferenczi dans Le Monde du 21 octobre. Naturellement, les Anglais n’ont rien fait, absolument rien, parce qu’ils ne peuvent rien faire à part lancer les coups vicieux et éminemment démocratiques de Peter Mandelson. Ils sont dans une crise profonde, complètement englués dans leur absurde servilité à l’Amérique, dans l’aberrante guerre en Irak et ainsi de suite. Et l’eurodéputé autrichien Othmar Kazras, vice-président du PPE, qui se permet de faire dans l’humour avec cet avis de recherche, selon Ferenczi: « Nous avons perdu le président de l'Union. D'après ce que nous savons, il s'agit du premier ministre britannique, Tony Blair, bien que personne ne l'ait vu ni n'ait entendu parler de lui depuis la trêve de l'été. Toute indication utile sur l'endroit où il se trouve et, en particulier, sur les activités auxquelles il se livre sera la bienvenue. »

C’est bien de s’apercevoir que le PM britannique c’est du vent, — mais on le sait depuis longtemps, si on veut bien prêter attention aux choses de la vie. Ç’eût été encore mieux de s’en être rappelé à temps, pour nous épargner la séance hystérique de juin dernier, et la vague de sottises bisannuelle des salons parisiens. Ce serait parfait si on s’en rappelait la prochaine fois, dans trois mois, ou six mois, ou la semaine prochaine à Hampton Court, lorsque Blair nous fera à nouveau un discours fondateur et moralisateur sur l’avenir du monde, Europe comprise.


Mis en ligne le 21 octobre 2005 à 09H30