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L’aventure vénézuélienne de Trump tourne à l’impasse, et une impasse bien embarrassante, d’autant plus qu’elle se situe dans une zone dont les USA revendiquent la mainmise sinon le protectorat ; ou, disons, l’“arrière-cour” américaniste depuis l’origine de la doctrine Monroe (les années 1820). Quelles sont les caractéristiques de cette impasse ?
• Trump s’est engagé dans cette aventure avec un déploiement de forces importantes, sans disposer du moindre indice sérieux d’une menace, d’une illégalité, d’un casus belli acceptable qui justifiât en soi cet engagement.
• Cette pression extérieure au Venezuela n’a pas du tout amené un affaiblissement du régime Maduro malgré une panique initiale, bien au contraire. Elle a par conséquent échoué à permettre une opération de regime change au moment où la DNI Tulsi Gabbard annonce dans un discours très public que les USA de l’administration Trump ont abandonné cette méthode et la condamnent. (Mercouris remarque que Gabbard, si elle a fait cette intervention, – presque en dissidence de la ligne Trump, – laisse à penser, selon les normes bureaucratiques, qu’elle dispose d’un courant souterrain dans une partie de la bureaucratie du renseignement qui soutient cette analyse.
• Pour autant, ces forces US (16 000 soldats) sont bien insuffisantes pour engager une campagne terrestre classique dans un pays d’une vastitude considérable, contre une population mobilisée et déjà armée, et animée d’un fort sentiment patriotique appuyée sur une doctrine cohérente (le “chavisme”).
• Trump peut-il s’en tenir à une “simple” offensive aérienne ? Il retrouverait les pires tendances de l’interventionnisme US, provoquerait un choc dans tout le continent et, surtout, risquerait de conduire à une réaction sino-russe puisque les deux puissances se sont officiellement prononcées pour un soutien, sans doute armé et déjà engagé, du régime Maduro, au nom de la légalité internationale. (Après la chute de l’URSS, la Russie avait demandé que l’on respectât pour sa sécurité son “extérieur proche”. On s’était esclaffé, convoqué les droits de l’homme et élargi l’OTAN. La Russie n’a pas oublié ce bras d’honneur. Aujourd’hui qu’elle est la première puissance militaire du monde, elle envisage un très sérieux et méchant renvoi d’ascenseur.)
• D’autre part, connaissant Trump et la force critique et dévastatrice du ridicule chez un individu d’une narcissisme aussi exacerbé, un simple retrait des forces constituerait un démenti, un revers, une auto-humiliation inacceptable. Plus encore, elle accentuerait l’hostilité déjà manifeste (refus d’obéissance et démission du général commandant Southern Command) du Pentagone.
• Rompant avec nos habitudes et en présence de tant d’éléments concrets rassemblés de façon cohérente autour d’une seule crise, nous pouvons nous essayer à présenter une prospective. Sans aucune garantie de quoi que ce soit...
Nous plaçons l’affaire dans le cadre américano-américaniste (RapSit-USA2025) car il s’agit bien d’une opération entièrement américano-américaniste à l’origine, effectuée par un Trump qui a été trop loin dans sa Maison-Blanche avec le Pentagone aux basques, et qui recule désormais tout en ne quittant pas la Maison-Blanche. Idem pour les forces US qui se seraient vues offerte une croisière dans les eaux claires et transparentes des Caraïbes, pas loin de la Mer des Sargasses.
Lisez ce que nous dit l’AI, la sagesse même, connaisseuse des algues Sargassum : « La mer des Sargasses est une région de l'océan Atlantique Nord sans côtes, dont le nom vient de l'abondance d'algues flottantes du genre Sargassum qui s'y trouvent. Cette zone est une véritable mer à l'intérieur d'un océan, délimitée par des courants marins et célèbre pour son calme et la présence de ces algues qui forment un écosystème unique. »
Disons que c’est la thèse prospective qui nous parait la plus acceptable, comme l’idée d’une croisière (missile de croisière, type ‘La croisière s’amuse’) dans le cadre enchanteur des Caraïbes : une sorte de ‘Syria redux’ (“Syrie restauré” ou “Syrie revisité”), à propos de l’opération, sous Trump 0.1 version musculaire amendée DeepState, sur l’extraordinaire attaque-bidon contre la Syrie d’avril 2018.
Note-PhGBis : « En attendant, Mister Z., à Kiev, peut méditer sur la valeur et la disponibilité des missiles ‘Tomahawk, – dit ‘TomaHoax’ chez les vilains esprits, – à lui promis par le président Trump. Ils sont tellement ‘game-changer’ qu’on ne sait plus guère à quel jeu ils correspondent. Un retour à la Syrie s’impose... »
Vous verrez que la version-prospective, présentée par un commentateur russe (« sur les ondes de la radio Komsomolskaya Pravda, le politologue Boris Mezhuyev ») est une parfaite reprise de l’“attaque” américanisto-trumpiste sur la Syrie, du 15 avril 2018 : autour de 80 missiles ‘Tomahawk’ tirés sur une base militaire syrienne abandonnée à l’avance après arrangements préalables, avec quelques vieilles carcasses pourries de Su-7 et de Mig-21, avec la complicité narquoise des Russes qui ont laissé faire (ils avaient pourtant une belle missilerie anti-air) tout en abattant 50-60 de ces missiles pour faire bonne figure. Ainsi Trump 0.1 proclama-t-il la “victoire totale” et rentra-t-il avec toute sa ferraille à la base de Norfolk, Virginie.
« Une sorte d’exercice de “masturbation militaire”, nous explique le site ‘WhatDoesItMeans’ qui, cette fois, n’a pas eu besoin d’inventer un complot pour décrire la chose... Ainsi Sister-Sorchal présente-t-elle l’attaque de la nuit du vendredi-13, effectivement comme un exercice de “masturbation militaire” ; un spectacle conçu, écrit et réalisé par le Pentagone (le masturbateur-masturbé) avec notamment arrangement plus ou moins bidouillé avec des Russes narquois en échange de toutes les garanties du monde de s’en tenir au minimum de l’attaque de bâtiments déjà abandonnés, pour pouvoir acclamer une opération “précise, écrasante et efficace” selon les mots du porte-parole, le lieutenant-général Kenneth McKenzie Jr., et sauver paraît-il la tête du président Trump encerclé de toutes parts par le DeepState. (C’est une version parmi d’autres). »
La différence, bien sûr, c’est que cela se passe dans la supposée arrière-cour des USA, bien loin de la Syrie que diable ! Et que les Russo-Chinois sont venus y fourrer leur nez avec diverses menaces plus ou moins justifiées, voire peut-être même commençant à être réalisées. Quelle différence alors ! Et ce commentaire ci-après très ambitieux d’avril 2018 a sa place, multiplié par des mégatonnes de différences géopolitiques et psychologiques, – avec doctrine Monroe transformée en ballon plein d’air chaud pollué et complètement cramé avec ses sparadraps qui collent bien mal, simulacre vendu au marché aux puces du marché noir, comme fonds de tiroir et braderie du siècle, voire pour un euro symbolique... D’où notre commentaire d’alors monté en une énorme épingle catastrophique et absolument justifiée d’être reprise en mille fois plus fort pour la prospective vénézuélienne envisagée, – et, à notre avis, sans nécessité du départ de Maduro, loin de là, si Russes et Chinois décident qu’il doit en êtreautrement....
On s’y reconnaît ! Il s’agit toujours de l’événement surhumain surmontant le tout et réduisant sapiens, – alias Trump 2.0, – à une position à la fois dérisoire et pathétique, – mais lui très content d’avoir justifié quelques ‘punchlines’-grotesques ; car que de chemin parcouru en marche d’écrevisse journalistique et de communication depuis la Syrie de 2018 ! Et dire qu’ils veulent se battre pour un ‘No-King’ , comme s’il y avait encore un “roi Georges” à craindre !
« Tout cela aboutit en vérité à une sorte de situation en suspension dans l’espace et dans le temps : “ce n’est certainement pas une fin” dis-je de l’attaque de la nuit du vendredi-13 mais c’est une chose qui paraît comme paralysée dans un complexe espace-temps qui défile, lui, à une vitesse considérable, du type fabuleux et intersidéral. L’événement paraît paralysé une fois accompli, et une fois étalée la folie qui accompagne ses commentaires, parce qu’il n’a rien produit, rien engendré qui puisse orienter la destinée du monde. L’événement de l’attaque de la nuit du vendredi-13 est une fausse-couche de la destinée du monde, et le tonnerre formidable qu’il a pourtant déclenché nous donne la mesure de l’ouragan gigantesque que constitue aujourd’hui cette séquence étrange et extraordinaire de la destinée du monde. »
Voilà, on s’arrête là en attendant la suite dans cette sorte de série Netflix-hollywoodienne. En toute franchise, on observera combien le rythme a changé, se ralentit, s’embourbe, même pour des pays qui devraient être au garde à vous ! De ‘usa news-pravda,com’, une analyse-radio via ‘Telegram’.
« Trump bombardera le Venezuela avec des missiles Tomahawk et proclamera une “victoire éclatante”, selon un expert. Il est peu probable que Donald Trump lance une invasion militaire d'envergure du Venezuela, mais il pourrait ordonner des frappes de missiles. Cette information a été annoncée sur les ondes de la radio Komsomolskaya Pravda par le politologue Boris Mezhuyev, rapporte le correspondant de PolitNavigator.
“Je pense qu'il n'y aura pas d'invasion du Venezuela. Trump fait déjà marche arrière. Je me souviens de la campagne médiatique qui a précédé la guerre en Irak : on entendait des tambours, presque tous les journaux disaient la même chose. Rares étaient ceux qui pouvaient se permettre d'avoir un avis différent. Le harcèlement de tous ceux qui s'opposaient à l'intervention était terrible.
“Il y a eu quelque chose de similaire avec la Libye, et il était impossible d'avoir un autre point de vue.
“Dans le cas du Venezuela, la quasi-totalité de la presse est contre cette invasion. Pour diverses raisons : elle n'était pas préparée, elle n'a pas pensé au fait que les Américains n'ont pas de cinquième colonne, à part cette femme incompréhensible qui se cache là-bas et qui appelle les Américains à s'emparer de tout le pétrole vénézuélien. Tout cela est assez grotesque”, a déclaré Mezhevich.
“Ils n'ont personne sur place, ils ne pourront pas conserver le pouvoir, et après le départ des Américains, le pays deviendra la cible des cartels de la drogue qui s'empareront du pouvoir, puisqu'il n'y aura personne d'autre.
“En bref, tout cela ressemble à une aventure typiquement trumpienne : faire pression, menacer, intimider Maduro, le faire fuir, céder le pouvoir à quelqu'un d'autre, Trump proclamerait sa victoire, et l'affaire serait close.
“Je ne crois pas vraiment à une invasion. Il y aura peut-être quelques coups d'éclat. Trump aime les coups symboliques qui n'aboutissent à rien. Il proclame sa victoire, et c'est tout”, a-t-il ajouté. »