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261520 août 2024 (10H15) – Un événement à la fois hystérique et orwellien se tient à Chicago : la Convention nationale du parti démocrate pour désigner celle qui est déjà instituée comme la candidate du parti dit-démocrate pour les présidentielles de 2024. Il est inutile de détailler les sornettes himalayesques déversées depuis hier, comme Biden sacré comme “l’un des plus grands présidents des États-Unis”, et Kamala Harris comme une femme d’État (noire, – quoique d’apparence nettement indienne) de la dimension de “l’un des plus grands présidents des États-Unis”.
Malgré toute la verve critique et bienvenue de Homard J. Kunstler, force est de constater que les publicistes et les ‘spin doctors’ (faiseurs-magiciens de simulacres et narrateurs de narrative), assistés d’une presseSystème incroyablement alignées, ont fait du super-“bon boulot” pour transformer l’exceptionnelle insignifiance de Kamala en apparence d’une exceptionnelle politicienne chevronnée récitant des slogans comme si elle y croyait, comme s’ils signifiaient quelque chose de réel. Les sondages, qui valent ce qu’ils valent, ont suivi, également en bon ordre. Le ‘Blob’, comme dit Kunstler, est satisfait.
Note de PhGBis : « L’expression ‘blob’ est réapparue récemment alors que le mot désigne initialement, depuis 1958, la politique extérieure des États-Unis, la politiqueSystème. Elle a été reprise dans les années 1990 par un conseiller de Clinton, Ben Rhodes, pour désigner plus vastement le DeepState mais a été très peu employée jusqu’à ces derniers mois. Elle est désormais d’usage courant et cette évolution sémantique met en évidence, à mon sens, le poids considérable de direction des affaires de cette entité fondamentale, largement investie par les donateurs multimilliardaires des candidats, et exécutif impitoyable de la perversité maléfique de l’américanisme. »
Il est aujourd’hui plus que jamais impossible de faire un pronostic rationnel de ces élections. Il est certain que la transformation de Kamala a porté un coup terrible à Trump, qui se trouvait en pleine expansion. Reste à voir, selon des événements évidemment impossibles à prévoir, dans quelle mesure l’habillage des apparences triomphantes de Kamala tiendra sans dommage d’ici le 5 novembre. Pour les démocrates, l’“opération Harris” apporte un élan supplémentaire au radicalisme extrême du parti, faisant penser que sa politique sera celle de Biden multipliée par dix ; là aussi, en cas de son élection, nul ne sait quelle sera la réaction de la fraction trumpiste et populiste de la population. Les démocrates sont définis de deux façons, par une démocrate-du-chaos (Maureen Dowd, du New York ‘Times’) et par un ennemi des démocrates-du-chaos (Kunstler) :
« Nous nous dirigeons vers Chicago sur une vague d’euphorie, d’exubérance, d’exultation, d’excitation et même, pourrait-on dire, d’extase. »
« Une clique de tyrans effrayés qui escroquent leur propre peuple – et le résultat ressemble à la certification de la métamorphose du Parti démocrate en Parti du chaos. »
Chicago justement, et la transformation du parti démocrate. Kunstler rappelle opportunément ce que fut la convention du parti démocrate, en 1968, et à Chicago justement, où les manifestations des activistes déchaînés après l’assassinat de Robert Kennedy en juin 1968, faillirent tourner aux massacres. Il faut avoir vécu cette période, comme ce fut mon cas déjà comme journaliste, pour mesurer le retentissement formidable de ces émeutes (et aussi le soutien de lapresseSystème d'alors aux manifestants.) Quelle curieuse idée le DNC (‘Democratic National Committee’, direction du parti) a-t-il eu de faire cette convention dans cette même ville où eurent lieu tant de remous il y a 56 ans ? Pour plaire à Obama, qui est dans son fief dans cette ville où la criminalité est l’une des plus développée aux USA ? Pour conjurer les mauvais esprits en leur accordant une place d’honneur ?
Quoi qu’il en soit, il y avait hier soir 100 000 manifestants pro-Palestiniens qui ont provoqué des incidents autour du United Center où se tient la convention.
« Des manifestants ont défilé devant l'Union Center de Chicago, exigeant que Biden coupe l'aide militaire à Israël et fasse pression sur le gouvernement israélien pour qu'il mette fin à la guerre contre le Hamas à Gaza. Ils ont franchi la clôture du côté nord de l'Union Center et ont se sont heurtés aux policiers qui leur bloquaient le passage.
» Une vidéo de la scène montre des militants poussant une partie de la clôture et affrontant les policiers qui tentaient de les arrêter. Plusieurs personnes ont été arrêtées. »
On reprend ci-dessous le texte de Kunstler du 19 août qui est bienvenu pour nous présenter la convention. J’ai trouvé le titre de Kunstler particulièrement marquant d’un point de vue symbolique. Traduit par « Que la dinguerie du DNC commence... », il rappelle le film de Christian Tavernier « Que la fête commence » qui présentait la période du Régent suivant la mort lugubre de Louis XIV dans une atmosphère d’austérité imposée par le strict catholicisme de madame de Maintenon. Les frasques diverses de l’aristocratie de cette époque du Régent, – comme une sorte de mai 68 [Louis XIV en de Gaulle] de longue durée des aristocrates, – évoquait directement, et explicitement à une occasion ou l’autre, l’atmosphère de déliquescence et de dégénérescence qui précéda la Révolution et en fut le signe annonciateur sinon l’élément déclencheur.
...Savoir si les démocrates fous du Blob sont les aristocrates dégénérés et prérévolutionnaires de notre époque... Un bon sujet de réflexion pour une fin de civilisation.
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« Le United Center de Chicago a soudain l’air un peu insurrectionnel, alors que le gouverneur de l’Illinois, “Jabba” Pritzker, ordonne la construction d’un mur autour du périmètre pour protéger le Parti démocrate de son propre panier de déplorables – le groupe pro-Hamas, Antifa / BLM qui se met un anneau dans le nez pour le déjeuner – avec la Garde nationale de l’État “en alerte”. Le New York Post et d’autres sources d’information rapportent que 100 000 manifestants anti-israéliens y migrent pour animer une convention qui a également le potentiel de déraper à l’intérieur de l’arène – puisque le scénario a été écrit par une poignée de mandarins du parti, avec le consentement truqué des délégués convoqués, qui pourraient être un peu agacés par l’accord.
Ce dont le parti a le plus besoin cette semaine, c’est d’une aura plausible selon laquelle il contrôle fermement les événements, après avoir réussi coup d’État après coup d’État contre sa propre base. Plus récemment, Pelosi et ses amis ont transmis le trou noir à “Joe Biden”. (“Le bon coup ou la grosse erreur”). Il a compris l’allusion et s’est retiré. Mais alors, comment exactement la vice-présidente Kamala a-t-elle pu se faire brancher sur son créneau ? Cinq minutes avant, ils étaient comme s’ils disaient, – pfuitt, elle, cette nullité ?! Et puis, deux secondes plus tard, quelqu’un a organisé un appel Zoom pré-convention pour un “vote virtuel” des délégués – comme un tour de magie de David Copperfield à Las Vegas – suivi d’une “certification !” (Par qui ? Réponse : les certificateurs.) Badda bing, badda bang ! Leur “démocratie” a roulé vers la bouche des égouts.
Vous pouvez donc imaginer que les choses pourraient échapper à tout contrôle en proportion exacte du besoin désespéré des Mandarins de paraître légitimement aux commandes – alors qu’ils ne sont qu’une clique de tyrans effrayés qui escroquent leur propre peuple – et le résultat ressemble à la certification de la métamorphose du Parti démocrate en Parti du chaos.
Pourquoi effrayés ? En raison d’une longue liste de crimes graves contre le peuple américain au cours de la dernière décennie, diverses trahisons commises sous couvert de la loi, pour lesquelles ils craignent des poursuites et des sanctions si la mauvaise personne est élue.
Comme d’habitude à Chicago, les informations locales d’ABC-7 rapportent : « Au moins 23 personnes ont été abattues, dont 5 mortellement, lors de violences armées dans toute la ville » au cours du week-end précédant la convention. On peut se demander si cette anarchie ordinaire ne se répercutera pas sur la tourmente politique qui va certainement secouer les rues. Des pillages, ça vous dit quelque chose ? Les commerces du quartier excentrique à la mode du centre-ville ont barricadé leurs vitrines. Comme si une misérable feuille de contreplaqué pouvait les empêcher d’entrer.
Je me trouvais par hasard à la convention démocrate de 1968 à Chicago, plus dans le rôle d’un journaliste en herbe que d’un activiste, mais au cœur de l’action. J’ai conduit jusqu’à Chicago depuis le nord de l’État de New York avec mon copain de fac Bill Murphy dans sa vieille Rambler – la voiture avec des sièges inclinables sur lesquels on pouvait dormir ! (Nous l’avons fait, sur plusieurs parkings.) Avant l’événement, le sénateur Robert F. Kennedy, frère de JFK, candidat anti-guerre déclaré, a défilé méthodiquement à travers les primaires pour rassembler des délégués, donnant l’espoir à la vaste génération des baby-boomers de l’université qu’il mettrait fin à la stupide guerre du Vietnam et à la conscription qui l’accompagne. Lorsqu’il a été abattu d’une balle dans la tête à l’hôtel Ambassador le 5 juin, le soir où il a remporté les primaires en Californie, tout a changé.
Les mandarins du parti de l’époque cherchaient à caser le vice-président pro-guerre Hubert Humphrey pour se présenter contre Richard Nixon. Restaient sur le champ de bataille deux chevaliers anti-guerre, le sénateur du Minnesota Eugene (« Clean Gene ») McCarthy, un poète grincheux sans grande combativité, et George McGovern, un socialiste des Grandes Plaines pas tout à fait prêt pour les heures de grande écoute, originaire de l’État de nulle part du Dakota du Sud. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que la presseSystème de l’époque étaient contre la guerre et plutôt hostiles à l’establishment politique qui dirigeait les choses, du président Lyndon Johnson au maire de Chicago Richard Daley – avec la CIA et le FBI tapis dans leur ombre, occupés à assassiner des gens. Walter Cronkite a piqué une crise de colère à l’antenne en regardant les voyous du maire Daley bousculer les journalistes de la chaîne (en particulier Dan Rather) qui travaillaient dans le hall de la convention. Le parti est sorti de la convention en très mauvaise odeur de sainteté usurpée. Humphrey a perdu en novembre.
Daley et sa police étaient une bande de cogneurs et ont traité les foules de hippies de Grant Park et de Michigan Avenue assez durement, avec des gaz lacrymogènes et des matraques. La Garde nationale était visiblement postée sur le toit de l’Art Institute, les fusils pointés sur les hippies en contrebas. Les choses ont mal tourné. C’est un miracle que personne n’ait été tué. Le parti a continué et a nommé Humphrey avec une efficacité impitoyable. En fin de compte, les émeutes de la convention de 1968 furent un acte futile. La convention de 1968 marqua les débuts publics de l’organisme que nous appelons aujourd’hui le ‘blob’ – l’État profond en action. Et ce fut l’éclat de l’idéalisme hippie. La guerre du Vietnam dura encore sept ans avant de se terminer ignominieusement sous Gerald Ford, suivie par le disco, l’inflation et la délocalisation de l’industrie américaine.
Cette fois-ci, les médias ont été complètement absorbés par le blob, faisant tout ce qu’il voulait, comme le Chat GPT personnel du blob, tandis que le blob lui-même est devenu une entité gouvernementale plus grande et plus puissante que le fragile échafaudage d’élus qui le couvrent. Mais le Parti démocrate a échoué lamentablement dans ses efforts de longue date pour couvrir le blob, principalement en mentant au peuple américain sur tout. Présenter “Joe Biden ” en 2020 était un acte malhonnête de désespoir qui n’a fonctionné qu’avec une élection truquée et en poursuivant ensuite quiconque tentait de se plaindre. Le parti savait que “JB” était un zombie mental il y a quatre ans, et il a eu l’effronterie d’essayer de le présenter à nouveau en 24, jusqu’à ce que le vieux “Joe” rende cela impossible avec son comportement public dément.
Ils savent aussi que Kamala Harris est un récipient vide avec un problème d’alcool, mais ils ont désespérément mis le paquet pour la faire apparaître légitime. Sa performance des trois dernières semaines n’a pas vraiment été rassurante. Son colistier, le gouverneur Walz, à l'air complètement fou. Pourquoi ne tentaient-ils pas maintenant de les renvoyer avec la même mauvaise foi dont ils les ont installés ?
Dieu sait quel chaos pourrait ébranler les rues à l’extérieur du United Center. Ces dernières années de vie dégénérée aux États-Unis ont produit une cohorte de jeunes avec un taux stupéfiant de maladies mentales. Vous avez du déjà vu à quel point Antifa peut devenir sombre avec ses cadres transgenres meurtriers qui ont soif d’action. Mais vous devez également vous demander comment les discours officiels des nababs du parti seront accueillis ? Y aura-t-il des huées contre l’élite ? Comment la foule accueillera-t-elle Mme Pelosi, les consiglieri du parti qui ont arrangé les choses comme elles sont maintenant ? Que peut donc dire Hillary Clinton à propos du candidat qu’elle déteste ouvertement ? Bill Clinton, dépeint comme un prédateur sexuel par le groupe Me-Too, sera-t-il accueilli avec amour ou ignoré ? À quel point l’unité du parti semblera-t-elle fausse ? Des motions surprises vont-elles surgir de l'assemblée pour modifier le programme préétabli ? Il existe bien d'autres raisons pour lesquelles les choses peuvent mal tourner cette semaine, au-delà de la simple dynamique qui était en jeu il y a cinquante-six ans à Chicago.