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1569Grand merci reconnaissant à “Geo” pour nous avoir signalé (et avoir mis en ligne) le texte de Laurent Murawiec du 7 février 2007 (voir le message de “Geo” dans notre “Forum” du 8 février : «Pensée des partisans de l'assaut contre l'Iran»).
Murawiec mérite d’être fameux. Dans son texte («Frapper l’Iran?») du 7 février 2007, nous apprenons que la presse US est terriblement de gauche et qu’elle a mené et mène une guerre sans merci contre Bush ; que le pauvre Bush est au moins pour moitié sous influence de sales modérés à l’état d’esprit prè-9/11 (les “10” [du 10 septembre 2001, le jour d’avant], par contraste médiocre avec les flamboyants “12” [du 12 septembre 2001, the day after]) ; que l’Amérique est à la dérive de n’avoir pas frappé assez vite, assez souvent, assez fort et assez justement…
A ce propos, diantre, le texte de Murawiec est révélateur. Il nous dit bien que dès le début, dès l’aube de l’humanité des “12” (le 12 septembre 2001, à l'aube), c’est bien l’Iran qui détient la saloperie universelle, au cœur de tout le mal. C’est l’Iran qu’il fallait viser immédiatement derrière l’Irak. C’était écrit, tout le monde aurait dû le savoir. Murawiec ne cesse de nous le clamer. Bref, l’Iran est “the kernel of evil”, pour le moins.
Quelle malchance. Dommage qu’il ne nous l’ait pas dit plus tôt. A propos, il nous avait avertis, non? Quel dommage, il avait confondu, le Murawiec. A cette époque où il avait lancé son premier avertissement, le “kernel of evil”, c’était l’Arabie. Parole, pas un mot sur l’Iran.
(Pas un mot sur la Syrie non plus, d'ailleurs. Même traitement, même évolution. Soit, restons-en à l'Iran, le cas le plus spectaculaire.)
Cela se passait à l’été 2002. Rappelez-vous, l’“affaire Murawiec” avait fait du bruit.
Ci-dessous, un extrait (en français) de la rubrique To The Point de notre Lettre d’Analyse (en langue anglaise) Context, février 2007, «The Saudi enigma», où nous rappelons rapidement cette affaire.
«The “kernel of evil”
»…Pour l'Arabie, quel changement! Il y a quatre ans et demi, en août 2002, était rendue publique (un article du Washington Post) une étrange réunion faite un mois plus tôt au Pentagone, dans le cadre du Defense Policy Board (DPB), organisme informel rassemblant des personnalités extérieures, installé au Pentagone par Rumsfeld et mis sous la présidence du fameux néo-conservateur Richard Perle. En juillet 2002, un expert français acquis aux néo-conservateurs et officiellement placé à la Rand Corporation, Laurent Murawiec, avait présenté une analyse stratégique et prospective de la situation au Moyen-Orient.
»A côté de l'Egypte décrite comme un foyer islamiste potentiel, deux pays étaient mentionnés comme des cibles nécessaires dans la lutte contre la terreur au Moyen-Orient: l'Irak et l'Arabie Saoudite. Le Post écrivit: “A briefing given last month to a top Pentagon advisory board described Saudi Arabia as an enemy of the United States, and recommended that U.S. officials give it an ultimatum to stop backing terrorism or face seizure of its oil fields and its financial assets invested in the United States.”
»Muriawiec précisait: “The Saudis are active at every level of the terror chain, from planners to financiers, from cadre to foot-soldier, from ideologist to cheerleader, Saudi Arabia supports our enemies and attacks our allies.” Une note accompagnait le 24ème et dernier slide illustrant la présentation très structurée de Muriawec. L'Arabie y était décrite comme “the kernel of evil, the prime mover, the most dangerous opponent” (des USA) au Moyen-Orient. Le Diable en personne.
»A l'époque, cette réunion fut perçue comme un signe annonciateur inéluctable. Les néo-conservateurs tenaient le haut du pavé à Washington et rien ne semblait devoir les ralentir. Ils avaient le soutien inconditionnel du président et leur proximité de la droite dure israélienne (Likoud) était connue. Le sort de l'Arabie semblait scellé, une fois l'Irak (rapidement et aisément) liquidé. En attendant, et pour écarter ces foudres qu'ils sentaient menaçantes, les princes saoudiens se confondaient en promesses de démocratisation. (On dit que cette réunion du DPB, opportunément rendue publique par le soin de proches des néo-conservateurs, et que GW Bush ne voulut pas condamner, fut l'un des premiers sujets de grave dispute entre Bush-père et son fils, l'ancien président agissant en avocat et protecteur de ses très nombreux amis saoudiens. James Baker fut également l'un de ceux qui n'apprécièrent guère la réunion du DPB et le briefing de Murawiec.)…»
Enfin, pour compléter la documentation de nos lecteurs, voici un extrait d’un article (de Michele Steinberg) de l’édition du 30 août 2002 de Executive Intelligence Review donnant quelques indications sur le Defense Policy Board, sur Laurent “of Arabia” Murawiec et sur son briefing. Toujours pas de trace de l’Iran-“kernel of evil”, même sous le tapis.
«Rumsfeld's 'Feith and Bum' Corps: What Is Defense Policy Board?
»To say that Richard Perle's Defense Policy Board “advises” Defense Secretary Donald Rumsfeld is an legend that has popped up increasingly in recent weeks, especially following the exposure of the notorious July 10 anti-Saudi briefing, where Laurent “of Arabia” Murawiec delivered a Power Point presentation identifying the Saudis as enemies of the United States. Rumsfeld, who claimed to know nothing about the scheduling of the briefing, later called Murawiec “a resident alien,” who had nothing to do with policy. A few days after Murawiec's briefing was exposed, Frank Gaffney, head of the right-wing extremist Center for Security Policy, was praising Murawiec as “Laurent of Arabia.”
»The fact that Murawiec's employer, the RAND corporation, disavowed any connection to the anti-Saudi briefing, and critics described the quality of the presentation as “sub-undergraduate” grade, should be a warning that the Defense Policy Board's agenda is not “policy,” but propaganda. And that propaganda is in the hands of a notorious troika of Likudnik agents and followers of the pro-fascist Vladimir Jabotinsky within the Defense Department: Under Secretary of Defense for Policy Douglas J. Feith, Defense Policy Board Chairman Richard Perle, and Deputy Secretary of Defense Paul Wolfowitz.»
Mis en ligne le 8 février 2007 à 14H27