On ne fait rien pour l’instant parce que «no one knows what to do»

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Le sauvetage d’AIG par l’administration GW Bush, – en bon français on dit : “nationalisaton”, – répand à la fois l’incertitude et la colère dans les rangs de l’establishment washingtonien. Personne n’a rien vu venir, tout le monde s’interroge sur les conditions de l’intervention et les diverses responsabilités. Certains, chez les républicains, au Congrès, sont furieux de cette initiative, comme le rapporte CNN.News dans une analyse, ce 17 septembre : «“Once again the Fed has put the taxpayers on the hook for billions of dollars to bail out an institution that put greed ahead of responsibility and used their good name to take risky bets that did not pay off,” said Sen. Jim Bunning, R-Kentucky, a member of the Senate Banking Committee.»

Mais le sentiment qui domine, c’est sans aucun doute l’incertitude, avec l’incompréhension de la situation. Les dirigeants américanistes sont placés devant cette situation qui n’entre pas dans leurs références formatées. Ils n’ont pas de code disponible pour décrypter la chose. Ainsi la sagesse, l'étrange sagesse, leur souffle-t-elle cette lapalissade de ne rien faire de fondamental, notamment au niveau législatif, puisqu’il s’avère qu’on ne sait pas quoi faire… Donc, prendre son temps pour essayer de comprendre, avant d’envisager de décider. Là-dessus, tout le monde finit par se rencontrer, la Maison-Blanche, le Congrès, etc.

«White House spokeswoman Dana Perino said Congress could have done more to head off the crisis. “I think that Congress needs to take – before they start throwing arrows – take a little bit of time for some self-reflection,” she said. “But also, why don't we just set that aside for a minute and focus on the fact that we have a crisis that we're trying to manage.”

»Senate Majority Leader Harry Reid – who also complained that he didn't know a bailout of AIG was in the works – said Congress won't change laws immediately to address the rapidly unfolding financial crisis because "no one knows what to do.” “We are in new territory here,” Reid added. “You could ask [Federal Reserve Chairman Ben] Bernanke, you could ask [Treasury Secretary Henry] Paulson. They don't know what to do, but they are trying to come up with ideas.”

»Reid said he will keep the Senate in session through the end of the year so committees can hold hearings and start writing legislation that he said could become law next year. “It's a multitrillion-dollar issue that's facing America, and we can't do it in some timeline that is unrealistic,” Reid said.»

Le spectacle est conforme au programme. Il existe une seule voie pour agir, avancer et se développer, selon la thèse américaniste, et cette voie a été suivie jusqu’ici, aveuglément, comme le buffle en bronze qui trône sur un piédestal, proche du New York Stock Exchange de Wall Street, est capable de foncer. La chose ne souffre ni exception, ni réflexion.

Aujourd’hui, nous constatons tous que le buffle est entré de plein fouet dans le mur. Personne n’avait prévu cela, personne ne pouvait prévoir cela ni n’avait l’autorisation de prévoir cela, dans les milieux qui nous dirigent. Washington, la tête de l’empire, est KO, sonné. Il attend la lumière, sans doute divine, qui ne doit pas manquer de l’éclairer. Il n’y a rien, dans ce comportement, qui doive nous étonner. Au reste, il est vrai qu’enfoncés comme ils sont tous dans les rets du système, obligés de raisonner selon sa logique, d’assumer les conséquences de tous ses actes inattendus et imprévus par eux, ceux qui sont placés à la direction, ou dans l’illusion de la direction du système, ne peuvent évidemment trouver quoi que ce soit qui puisse être fait. Peut-être certains espèrent-ils secrètement, doigts croisés dans le dos, que la poussière va se dissiper, comme à Ground Zero quelques jours plus tard, et que le soleil va recommencer à briller. Ainsi sera-t-il.


Mis en ligne le 18 septembre 2008 à 14H43