Mon Dieu, que la guerre est douteuse

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Ah Dieu, que la guerre est douteuse

3 juin 2013 – Le général de l’U.S. Air Force Philip Breedlove, qui vient de prendre ses fonctions de SACEUR (commandant en chef suprême des forces de l’OTAN), donne une interview au journal des forces armées US Stars & Stripes. L’interview a eu lieu le 30 mai et a paru le 31 mai 2013 dans la publication. On y parle beaucoup de la Syrie et Breedlove ne montre guère d’enthousiasme pour des opérations de guerre si la situation y conduisait.

L’avis de Breedlove est intéressant, certes à cause de sa fonction dans l’OTAN, mais plus encore à cause de ses fonctions et de sa carrière dans les forces armées US. Dans son service au sein de l’USAF, il a surtout partagé ses affectations entre des déploiements en Europe et l’état-major du Pentagone. Il a été nommé SACEUR alors qu’il commandait les forces aériennes de l’OTAN (AAFCE), lui-même stationné sur la base de Ramstein, en Allemagne. Avant ce poste, il était vice-chef d’état-major de l’USAF, au Pentagone. Ses centres d’intérêt lui permettent donc d’avoir un avis qui reflète certainement l’influence des sentiments de la direction de l’USAF ainsi que la connaissance d’une situation de théâtre englobant la Méditerranée, donc la zone où se trouve la Syrie.

«Rather than a quick and relatively painless affair, any effort to dismantle Syria’s air defenses as part of enforcing a no-fly zone would be tantamount to a declaration of war, cautioned NATO’s new military chief, Gen. Philip Breedlove. “It is quite frankly an act of war and it is not a trivial matter,” said Breedlove, NATO’s new supreme allied commanderr and head of U.S. European Command, during a recent Thursday to Naples, Italy. [...]

»Currently, NATO is not engaged in any official war planning for Syria, which requires formal North Atlantic Council approval. But that doesn’t mean commanders aren’t ruminating about what would be required if NATO were called upon, Breedlove said.

»As the debate continues about whether the U.S. and its European allies should begin to arm rebel forces in Syria and possibly impose a no-fly zone over the country to help those forces in their fight against forces loyal to President Bashar al-Assad, Breedlove cautioned that such actions also carry risks. “It would absolutely be harder than Libya,” said Breedlove, referring to NATO’s 2011 air bombardment that resulted in the ouster of longtime dictator Moammar Gadhafi. “This is a much denser, much more capable defense system than we’d faced in Libya.” [...]

»There is a widespread perception that setting up a no-fly zone is simply a matter of sending in some planes, Breedlove said. “I know it sounds stark, but what I always tell people when they talk to me about a no-fly zone is … it’s basically to start a war with that country because you are going to have to go in and kinetically take out their air defense capability,” Breedlove said. [...] “These are some very capable systems that are being talked about,” Breedlove said...

»Meanwhile, concerns continue to mount over the suspected use of chemical weapons in Syria. Officials, including former SACEUR Adm. James Stavridis, have cited the potential for those weapons to be taken out of Syria as a top security concern. How to go about securing those weapons remains an operational conundrum. Some experts, including retired Air Force Gen. Charles Wald, have suggested it would require about 50,000 troops to secure those sites. After more than a decade of war, even no-fly zone proponents say they oppose sending in ground troops.

»Breedlove stopped short of endorsing Wald’s call for ground forces, but, without offering specific tactics, acknowledged that securing chemical weapons would require more than simply dropping bombs on sites. “Without a doubt this is a very tough mission set,” he said. Whether talking about “completely eliminating them, controlling them, containing them, each of those requires a different level of effort, none of them easy. As long as the weapons can move about the country on the surface, it is a problem of controlling battle space. I think that it is a tough mission set. It cannot be done completely from the air.”»

Que signifient les déclarations de Breedlove par rapport à sa position et aux influences qu’il exprime, essentiellement par rapport à sa situation de général de l’USAF particulièrement au fait de la stratégie de l’USAF dans l’ensemble Europe-Méditerranée, et également de l’état de la pensée stratégique générale de l’USAF qui se développe à la tête de l’état-major de la force ? Simplement, que l’USAF n’a aucun goût pour une aventure syrienne, à ce point qu’un de ses représentants les plus autorisés présente cette “aventure” dans les termes réalistes les plus décourageants possibles. (Encore ne parle-t-on que de l’établissement d’une no-fly zone, qui est loin de l’option d’une intervention directe et offensive, du type qualifié de “massif”... Quant à l’opération très partielle d’une récupération des armements chimiques, là aussi bien loin d’une intervention totale, si Breedlove prend à son compte l’hypothèse de son collègue Wald, de la nécessité de 50.000 hommes au sol, on imagine les évaluations massives auxquelles parvient l’USAF pour l’hypothèse d’une intervention complète... 400.000 ? 500.000 hommes au sol ? Avec tout le reste à l’avenant.)

Or, cette hyper-prudence de l’USAF, sinon cette opposition à peine déguisée pour n’importe quoi qui ressemblerait à une implication militaire directe des USA en Syrie, constitue un élément très remarquable par sa nouveauté. Il s’agit d’une opposition à une nouvelle guerre majeure, du type Irak ou Afghanistan, dont l’option précédant celle de la Syrie (et qui reste toujours valable) était celle d’une attaque contre l’Iran. Dans les années 2005-2008, l’USAF était le seul des trois services à favoriser une telle possibilité (voir, par exemple, le 24 septembre 2007), essentiellement pour des raisons de promotion de ses capacités pour améliorer son statut au sein du Pentagone, par esprit de concurrence bureaucratique et budgétaire. Ce temps-là est donc terminé. Entretemps, l’USAF a beaucoup souffert de “restrictions budgétaires” (c’est-à-dire d’augmentations budgétaires moindres) et de divers problèmes internes (ravitailleurs en vol, JSF), jusqu’à entrer dans une crise très profonde de capacités. (Voir notamment le 29 décembre 2007, le 12 décembre 2008, le 20 mars 2009, etc.) Cette crise ontologique de l’USAF est installée aujourd’hui, et elle est aggravée par l’anarchie réductionniste de la séquestration qui continue à faire des ravages depuis son entrée en vigueur pour le Pentagone le 1er mars (voir le 2 mars 2013), malgré nombre de prévisions estimant que le système de l’américanisme arriverait à un compromis pour écarter cette monstruosité budgétaire. L’USAF ressent des conséquences opérationnelles directes, avec certaines unités immobilisées par manque de budget de fonctionnement portant sur l’entretien et l’équipement direct des avions pour les missions de combat. (Cela serait le cas de l’une ou l’autre unité stationnée en Europe, au sein de l’USAFE, – U.S. Air Force in Europe, – et dépendant directement de Breedlove dans son commandement actuel comme dans son commandement précédent.)

L’intervention de Breedlove confirme bien entendu d’autres interventions venant de chefs militaires US d’autres armes sur le cas spécifique d’une hypothèse d’attaque US en Syrie. (Voir le 8 mars 2012, avec l’évaluation par le président du JCS Dempsey et Central Command des capacités US d’assurer la viabilité d’une no-fly zone.) Cet ensemble d’indications confirme d’une façon plus générale les limites très sérieuses qui sont désormais imposées à la puissance militaire US.

1914 en 1917

Ce constat est fait au moment où, selon un cheminement assez classique, les critiques se font de plus en plus virulentes contre ce qui est perçu comme l’inaction de l’administration Obama, c’est-à-dire son refus d’un engagement militaire en Syrie, alors que les forces d’Assad et leurs alliés (Hezbollah notamment) font des progrès considérables. On peut lire à cet égard l’article du Guardian du 30 mai 2013, avec cette intervention typique de l’ambassadeur Fred Hof, représentant spécial pour la Syrie, jusqu’en septembre 2012, de la secrétaire d’État Hillary Clinton.

«“For a long time after Vietnam our government was paralysed with doubt; we are seeing that process again in the wake of the catastrophic war in Iraq,” ambassador Hof told a conference at the United States Institute of Peace on Wednesday. “We have a government that believes that whatever we do it can only make things worse. What this ignores is how bad things are now.” Part of the problem, argues Hof, is that other powers such as Russia, Iran and Lebanese militant group Hezbollah are much more determined to prop up Assad than the West is to support the rebels. “This is a war that Iran and Hezbollah have decided not to lose,” he says. “We are not yet seeing that level of resolve on behalf of the US administration.”»

Un article de WSWS.org du 31 mai 2013 constate effectivement, ou entend qu’il y a des “bruits de guerre” du côté des “puissances impérialistes” (bloc BAO nous va mieux), notamment à Washington. L’article cite des articles significatifs à cet égard, deux notamment.

• Un article de Ray Takeyh, du Council of Foreign Relations (CFR) dont on sait qu’il représente la vue majoritaire de l’establishment washingtonien, en même temps que sa tendance internationaliste (“globaliste”), paru dans le New York Times du 28 mai 2013. Sans l’écrire effectivement, l’article argumente d’une façon indirecte en faveur de ce qui pourrait être une intervention massive des USA, en observant qu’une défaite des rebelles en Syrie serait une victoire majeure pour l’Iran, qu’une intervention minimaliste US (la no-fly-zone selon Breedlove) ne donnerait pas la victoire aux rebelles et conforterait la “puissance” iranienne, enfin que cette puissance qui menace l’ordre actuel selon le jugement washingtonien général ne peut-être contenue et réduite que par une intervention massive des USA («To be clear, there is no doubt that a decisive rebel victory in Syria and the fall of the Assad dynasty would constitute a major setback for Iran, given that Syria has always been Iran’s most reliable pathway to its proxy Hezbollah. But a rebel rout is highly unlikely without full-scale, decisive American intervention»). Si nous parlons d’une “argumentation indirecte” en faveur de cette intervention massive, c’est simplement parce que la troisième option en plus de celle de l’intervention minimaliste et celle de l’intervention massive, – celle de “pas d’intervention du tout”, – ne semble guère venir à l’esprit de l’auteur, comme si la chose était impensable pour un esprit américaniste-CFR, qui n’est pourtant pas le plus maximaliste à cet égard. En effet, “la chose” reviendrait à accepter une issue en Syrie qui serait une défaite pour les USA, et la psychologie américaniste ne paraît pas constituée pour envisager une telle issue. (On remarque que, dans cet article, le problème de l’“islamisation” des “rebelles syriens” n’est même pas mentionné, ce qui est un peu léger, ou bien traduit simplement l’urgence du propos. A noter [voir le 8 août 2012] que le CFR a déjà montré combien le problème de la présence des islamistes type-al Qaïda et apparentés parmi les rebelles syriens ne le préoccupait guère.)

• Le second article cité, également dans le NYT, est du 27 mai 2013. Il est co-signé par Karl W. Eikenberry, qui fut général et commandant US en Afghanistan en 2005-2007, puis ambassadeur dans le même pays en 2009-2011, pour se retrouver comme professeur à Stanford ; et par David M. Kennedy professeur emeritus d’histoire à la même université de Stanford, et éditeur de la revue The Modern American Military. L’article plaide pour un rétablissement de la conscription (abandonnée en 1974, après la catastrophe du Vietnam), essentiellement selon l’argument traditionnel, renvoyant aux utiles Pères Fondateurs, de la nécessaire proximité de l’armée et du peuple, la première étant censée à la fois représenter et défendre le second. On ne pourra s’enlever de nos références utiles le fait que l’article paraît avec, à l’esprit des auteurs, d’une part ces “bruits de botte” washingtoniens assez sélectifs, d’autre part l’opposition du public US à une intervention (le plus récent sondage Gallup, du 28-29 mai, donnant 24% de réponses en faveur d’une intervention, et 68% opposées à cette intervention) ; et les deux choses, c’est-à-dire indirectement l’armée ou ceux qui prétendent parler pour elle d’une part, et directement le peuple d’autre part, s’opposant frontalement. (L’ironie dans cette sorte d’échange d’arguments se trouvant au niveau d’un Breedlove et de ses pairs, qui semblent, eux, peuple ou pas peuple, tétanisés à l’idée d’entreprendre une guerre, – d’où notre emploi de l’expression “ceux qui prétendent parler pour elle” [l’armée].)

Mentionnerons-nous également, pour notre part, l’article de Justin Raimondo, sur Antiwar.com, ce 3 juin 2013, – « Are We On the Brink of World War III?» ? Raimondo développe un parallèle assez classique entre les prémisses de la Première Guerre mondiale et la situation actuelle. Fondamentalement, et sans nier évidemment l’intervention d’événements ponctuels divers qui sont les relais nécessaires mais qui n’ont aucune ontologie fondatrice dans ce cas, nous n’adhérons pas (plus) une seule seconde à cette sorte d’explication. Nos conceptions sur la Grande Guerre foisonnent sur ce site (voir notamment le 9 août 2012 et le 5 novembre 2012) et l’on sait donc que notre appréciation est beaucoup plus générale, qu’elle porte sur des forces historiques et métahistoriques opérant sur un temps beaucoup plus long et qu’elle laisse une place de plus en plus étriquée à la capacité du sapiens de base, encore plus notre sapiens-Système courant, réduit aux acquêts type-Fabius, de maîtriser, de contrôler et d’activer les grands événements historiques devenant métahistoriques par le fait. Bien entendu, la conception vaut encore plus aujourd’hui (en ce début de XXIème siècle), où le déchaînement du Système (de la Matière) apparaît partout au son d’une évidence écrasante, qu’hier (à la veille de la Grande Guerre) ... L’incapacité à expliquer de façon satisfaisante pour la raison courante de tels phénomènes et les événements qu’ils engendrent n’autorise pas nécessairement à les nier, surtout lorsqu’on constate à quelles explications pseudo-rationnelles, totalement inopérantes sous le poids de leurs contradictions internes, on se trouve réduit pour satisfaire et “sécuriser” la conception courante de la puissance humaine. Au contraire, cette même incapacité, hors de nos exercices de replâtrage et de bavardages, “à expliquer de façon satisfaisante pour la raison courante de tels phénomènes et les événements qu’ils engendrent” invite de façon pressante à envisager d’autres hypothèses et, impérativement, si c’est possible et parce que c’est nécessaire, à considérer plus haut que nous-mêmes ...

En d’autres mots, selon nous Raimondo n’explique rien même si son explication répond aux normes d’une logique apparente ... (Outre le fait, complètement explicable et bien compréhensible par nous-mêmes, – ô combien, – que son article et sa thèse lui permettent de terminer en plaidant pour la campagne de donation en cours d’Antiwar.com, qui se porte plutôt mal. Raimondo note, d’une façon cohérente où l’on reconnaîtra cette sorte d’argument, que ce n’est pas au moment où la situation devient si grave qu’il faut mesurer son soutien à Antiwar.com. Le rapport entre les deux situations n’est pas si artificiel qu’il peut paraître.) Par contre, certes, l’article rend compte et confirme un climat washingtonien et autre, qui renforce par conséquent les différents intervenants déjà cités. Il est vrai que Washington a du mal à supporter l’hypothèse d’une défaite, – car il s’agit bien, en Syrie, malgré toutes les autres hypothèses qu’on développe, également pour essayer d’y comprendre quelque chose, de l’enjeu d’une victoire ou d’une défaite. (L’explication du “chaos créateur” où l’on fourrerait le cas syrien reste l’hypothèse du désespoir de cause qui n’est qu’une duplication abaissé au standard humain des hypothèses de l’action de grandes forces historiques et métahistoriques. Elle devient alors l’explication du type “ce que je ne peux étouffer je l’embrasse”, ou encore “ce que je ne peux comprendre je le justifie par l’incohérence” ; ce qui se vérifie assez pauvrement lorsque le “chaos créateur” menace d’emporter la Turquie d’Erdogan.)

Par conséquent, Washington, ou dans tous les cas certains à Washington, pense(nt) à une bonne et belle guerre en reprenant la thèse déjà fameuse et développée ici et là d’“une pierre deux coups” (l’Iran et la Syrie avec la seule Syrie abattue, selon la logique exposée plus haut du messager du CFR), d’ailleurs favorisée par les maximalistes idéologiques plutôt proches du courant neocon, type-DEBKAFile. Peut-être même, sans doute d’ailleurs, y a-t-il parmi ces “certains à Washington”, parmi les plus modérés (comme le cas du CFR) qui versent dans le catastrophisme pour ce qui concerne l’état du système washingtonien, et donc certains parmi ces “certains”-là qui voient dans l’hypothèse d’un conflit “massif” en Syrie avec ses prolongements iraniens l’ultime tentative et la tentative cathartique de redresser le Système en le sauvant. Effectivement, on peut toujours rêver puisqu’après tout cette approche pourrait bien être du stade de l’inconscient.

C’est évidemment pour cette raison que ce texte est introduit par l’interview du général Breedlove le bien nommé (“breedlove” : “susciter l’amour” ?). Ses considérations et nombre d’autres faits concomitants nous permettent de comprendre qu’avec plus de $600 milliards par an (et en réalité, plus de $1.000 milliards), le Pentagone est absolument à bout de souffle, et la puissance militaire US à mesure. Il est absolument impensable d’envisager de réunir 500.000 hommes combattants, avec le soutien logistique qu’on imagine, dans le but d’intervenir en Syrie. (Nous rappellerons à ce propos qu’une simulation faite en 2007 à la War University du Pentagone concernant l’hypothèse d’une guerre avec l’Iran, incluant une invasion terrestre, aboutissait à la conclusion qu’1, 2 million d’hommes, combattants effectifs, seraient nécessaires [donc, signifiant pour notre cas d’espèce la nécessité de la conscription, par conséquent conscription rétablie sur décision du Congrès, avec tous les avatars du processus] ; qu’il faudrait au moins deux ans pour constituer cette masse en une armée opérationnellement capable d’être préparée et lancée dans l’aventure, – ce dernier point supposant sans doute une année de plus. Ce n’est pas vraiment le Plan Schlieffen, ni 1914 puisque cela nous amène à 1917...) D’où la question absolument primale et fondamentale posée aux théoriciens de la chose : avec quoi faire la guerre, la vraie, la grande et joyeuse pour certains, qui implique la conquête et la victoire, – à part, certes, l’option de tirs nucléaires dont on admettra qu’elle modifie considérablement tous les aspects du problème et réduit la guerre à une montagne de cendres ? (Cette question pour nous sans réponse satisfaisante explique que toutes les soi-disant “guerres” aujourd’hui tendent irrésistiblement à devenir de type G4G, ou à l’être dès l’origine, c’est-à-dire usant de plus en plus d’une foultitude de moyens non-militaires et se déterminant selon des forces non contrôlées et hors du contexte purement militaire, voire du contexte rationnel étroit, telles que les principes de souveraineté et de légitimité dont l’influence sur les psychologies est considérable.)

Certes, Eikenberry-Kennedy répondent implicitement à l’insoluble question (“avec quoi faire la guerre ?”) : en rétablissant la conscription ... Tout esprit charitable doit leur souhaiter bonne chance vu l’état de dynamisme et la capacité d’initiative du Système, et pour arriver à la décision du rétablissement de la conscription, et pour faire appliquer la décision dans une population dont on connaît l’enthousiasme pour une allégeance au pouvoir central, et son état psychologique à cet égard. D’ici là, Assad sera aux portes de la Californie, le petit-fils de Poutine entamera son premier mandat de président, et Boris Vian aura ressuscité pour nous donner une version postmodernisée du Déserteur.