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950630 décembre 2018 –J’avoue avoir complètement raté cette intervention de Merkel : « Les États-nations doivent aujourd’hui être prêts à renoncer à leur souveraineté »... Surprenante dans sa simplicité, épatante dans sa pureté cristalline, abrupte dans son impérative signification, cette intervention ; d’une certaine façon, comme si l’on découvrait que le roi est nu, bien qu’il s’agisse de rien moins que de notre Kaiserin.
Elle dit d’autres choses dans le même genre qui est de songer à bannir toute souveraineté, la transmission de cette souveraineté vers des organes adéquats (UE, Globalisation Inc., New-New World Order) devant se faire dans l’ordre et la discipline, comme au bon temps où la Stasi faisait fleurir la RDA, ou la Wehrmacht les grandes steppes de l’Est. En même temps, Merkel fait un panégyrique du traité de Marrakech, dont nous apprenons qu’il est le produit d’un travail de sape et d’un labeur-expert à l’ONU des mêmes Allemands du groupe-Merkel, depuis 2016 après l’expérience très concluante de l’ouverture des frontières de l’Allemagne de 2015. (*)
Si je reviens sur cette sortie de Merkel qui date d’un mois (*), c’est parce qu’elle s’inscrit dans une attitude nouvelle de cette chose immense et déchaînée que je nomme “Système” ; une attitude qui se renforce chaque jour trois ou quatre mois, voire quelques semaines, et qui nous dit que le Système ne prend plus de gants, ni ne songe à garder plus longtemps son masque. Il y a trois ou six mois encore, une personne du rang de Merkel, placée dans la situation où elle se trouve, n’aurait pas songé à dire une telle chose, si crûment, si abruptement, comme l’on agite un chiffon rouge devant un Gilet-Jaune.
C’est ce que je voulais signifier dans la page d’hierde ce Journal-dde.crisis, y écrivant pour conclure : « En conséquence, le Système est dépouillé de son masque et se montre pour ce qu’il est, dans toute sa laideur hideuse de Gorgone. » Comme on le comprend, cela a à voir avec les GJ, qui sont un de ces éléments qui alarment extrêmement le Système, lequel est lui-même un taureau que le premier Gilet-Jaune agité devant ses yeux rend furieux. Ainsi le Système conclut qu’on en arrive à l’empoignade finale, et qu’il faut désormais être clair. Merkel aurait bien compris la chose.
Cette drôle de citoyenne, cette Merkel... Aussi atone que bovine, avec des passions d’asticot, à la fois lourde et besogneuse, étrange produit d’une RDA finissante (ses parents, membres de la nomenklatura locale), insupportable donneuse de leçons sur nos “valeurs” débitées d’une voix monocorde comme autant de saucisses de Francfort, comme si l’Allemagne doublement sinon triplement coupable (Hitler + la Stasi + la NSA) voulait entraîner toute l’Europe dans sa repentance suicidaire. Cette incroyable mais improbable Kaiserin a séduit en un tournemain les trois volatiles qui se sont succédés au perchoir de l’Élysée, trois bulles de simulacre aux couleurs de La-République, trois simulacres de repentance (la France a toujours une poignées de repentances au feu), comme si les trois regrettaient de n’avoir pas été d’une autre génération pour faire don de leurs personnes à l’UE et s’instituer collaborateurs privilégiés de la Merkel de cette façon qu’on l’était du temps de la Kommandantur.
Je me dis, l’observant qui répond à la swing-lady Alice Weidel présidente de l’AfD, la Marion Maréchal d’outre-Rhin, que le diable a la ruse bien aiguisée. Il sait choisir ses créatures, parmi les plus ternes, les plus pesamment vertueuses, les plus dépourvues de sang frais et réduites au jus de navet, jouant à merveille à être flegmatiquement énigmatiques. On comprend, à la contempler et à l’écouter comme une sorte d’extraterrestre brouteuse, qu’elle soit elle-même adepte du “Grand Remplacement” et qu’elle favorise à ce point les migrations au point où on la voit. Ainsi sera-t-elle aisément remplacée.
L’analogie souvent faite entre elle et Bismarck, que les chroniqueurs français affectionnent parce qu’ils aiment étaler leur “kultur” comme on fait d’un reste de confiture vieillie sur une tartinenette moisie, cette analogie est terrible et horrible par son ridicule et son sens aigu de l’inversion ; et, bien entendu, c’est Merkel qu’on applaudit dans la séquence référencée du Bundestag mais il y a, je ne sais pourquoi, quelque chose d’ironique et de moqueur dans ces applaudissements dont ceux qui applaudissent n’ont nulle conscience.
Telle que je la vois, horriblement mais secrètement vexée dans sa pesante vanité d’avoir été obligée d’annoncer son départ et de se priver elle-même du mandat à perpétuité qu’elle croyait bien mérité, telle que je la vois je crois qu’elle est en train de devenir furtivement (stealthily) folle, comme une sorte de JSF de la globalisation. Ses propos que l’on a fort peu relevés, sur cette nécessité des identités nationales de se faire hara-kiri au profit des Orques du Mordor bruxellois relèvent moins de la provocation triomphante que de la folie aveuglante.
(Soit dit en passant et pour votre édification, cher lecteur, l’image employée par dde.org lors de la crise grecque est limite : depuis cette fameuse passe d’armes de 2015, un “mouvement d’opinion” a décrété que la représentation faite en général des Orques du Grand Œuvre de Tolkien était de type indéniablement raciste à cause de la couleur noire et de divers autres caractères utilisés pour les personnaliser, associant ainsi un certain genre-typé [ou type-genré ?] à une activité notoirement infernale.)
D’où enfin ma tendance à un revenez-y classique, façon d’aiguiser un second regard, en reprenant la remarque selon laquelle “le diable a la ruse bien aiguisée” à propos de son choix de Merkel, comme pour apprécier ce choix en disant “bien joué”... Car le diable s’est-il aperçu que Merkel est folle parce qu’elle est vide, qu’elle est en train de vendre la mèche, d’en faire vraiment un peu trop sans le réaliser parce qu’elle se croit inatteignable comme si elle était une énigme flegmatique ? Je pense alors à la phrase fameuse de Guénon, celle dont je ne parviens pas à me débarrasser, comme le sparadrap du capitaine Haddock et comme les bêtises sans fin de Benalla, – et cette phrase comme une sorte de devise de notre site à tous, et de notre temps par conséquent :
« On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s'empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature... »
Merkel est-elle la “sottise” du diable ?
(*) Je ne vous cache pas que la progression de cette nouvelle jusqu’à ma connaissance est tout à fait surprenante. (Je parle pour mon compte et pour ce que j’en sais, et il est très possible que tout cela doive beaucoup à mon inattention ou à une faiblesse de l’éventail de mes sources.) J’ai donc découvert ce « Les États-nations doivent aujourd’hui être prêts à renoncer à leur souveraineté » dans ZeroHedge.com le 28 décembre, redoublé par exemple dans TheDuran.com et Infowars.com le même jour. Remontant la filière, j’arrive par exemple à un excellent site de la Confédération helvétique, LesObservateurs.ch, qui nous donne la nouvelle en français, mais le 28 novembre, un mois plus tôt. Parmi les liens auxquels ce texte renvoie, il y a Breitbart-UK, du 23 novembre, puisqu’il s’avère finalement que Merkel a parlé dans le sens qu’on lit le 21 novembre lors d’une conférence à la Fondation Konrad Adenauer de Berlin. Autant pour moi et pour d’autres sans doute. Quant au plan Merkel-Marrakech mis à jour par le parti populiste allemand AfD, il vient également de Breitbart-UK (le 26 novembre, et ici en français) et par conséquent porte la patte d’une coordination avec Steve Bannon. Il reste le constat que tout cela n’a pas excessivement passionné notre presseSystème, et que l’on conclura que c’est par compassion, pour ne pas alarmer les “foules atones” en train de se transformer en “peuples en colère”.
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