Magie crisique, masque diabolique, modernité...

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Magie crisique, masque diabolique, modernité...

Rien ne vaut pour oublier, – la peur, l’angoisse, la peine, l’impuissance, la lâcheté, la fatalité, l’inconnu, – rien ne vaut dans nos temps postmoderne d’une modernité-tardive/modernité-informe, ce que les Grecs Anciens nommaient pharmakeia. Le mot, nous dit-on de  façon très érudite, est cité trois fois dans la Bible, sous sa signification la plus ambiguë, la plus trompeuse, – la plus furtivement (stealthily) diabolique, – comme signifiant de “magie”, d’“enchantement”... Michael Snyder observe, ce 16 décembre, dans le texte repris ci-dessous : « Les Grecs de l'Antiquité utilisaient le mot “pharmakeia” pour décrire l’attrait mystique que ces sortes de drogues peuvent avoir sur les gens. »

Dans ces temps de Grande Crise et  d’une sorte de “crise totalitaire” au-delà d’une crise de civilisation, la remarque est bienvenue pour décrire l’extraordinaire “crise de la drogue” qui frappe les Etats-Unis. (Les bonnes mémoires se souviendront qu’en 1986, Nancy Reagan avait, à la demande de son mari et devant la montée des périls, pris le rôle de porte-drapeau d’une croisade en déclarant “la guerre contre la drogue” que, déjà, les cartels déversaient aux USA. Cette guerre est donc la plus longue de l’histoire des USA, bien plus longue que celle d’Afghanistan [où la CIA aidait déjà les pavots à fleurir] et encore plus ingagnable, sans nul doute.)

Dans son introduction, Snyder écrit ceci pour embrasser l’ampleur du problème :

« Il n'y a jamais eu aucune époque dans notre histoire où plus d’Américains ont pris de la drogue. Selon les chiffres les plus récents du gouvernement, 24,6 millions d'Américains ont consommé une drogue illégale au cours des 30 derniers jours. Bien sûr, le nombre d'Américains qui prennent des drogues légales est beaucoup, beaucoup plus élevé. Selon Bloomberg, 46 pour cent de tous les Américains ont pris au moins une drogue pharmaceutique légale au cours des 30 derniers jours. Dans la plupart des cas, ces drogues légales ont été prescrites par des médecins dans l'intention d'aider les gens, mais dans nombre de cas les drogues légales créent une dépendance encore plus grande que les drogues illégales. Les opioïdes ont détruit un nombre très élevé de vies américaines au cours de la dernière décennie et, dans de nombreux cas, ceux qui sont devenus dépendants l’ont été légalement. Aujourd'hui, les Américains consomment environ 80 pour cent de l’approvisionnement mondial total en opioïdes, et c'est une crise nationale majeure. Mais même si nous pouvions nous débarrasser de tous les opioïdes, nous serions toujours le pays le plus drogué de la planète entière. Nous sommes devenus une nation de dépendants, et la voie autodestructrice sur laquelle nous nous sommes engagés n'a pas de fin positive. »

Aujourd’hui, l’incontournable vedette est la Meth, ou Ice, ou Speed, ou etc., avec tant de surnoms dans l’argot de la drogue pour désigner la famille au départ médicamenteuse de la  Méthamphétamine. Son histoire est d’une ambiguïté extrême dans ses emplois, comme tant de productions extrêmes de la modernité, puisqu’elle fut aussi bien un instrument pour que les soldats surmontent leurs fatigues et leurs terreurs dans les conflits les plus sanglants du XXème siècle, qu’une trouvaille de l’industrie de la pharmacie pour apaiser les angoisses de cette même modernité, d’abord par le biais de l’intervention de la médecine considérée comme auxiliaire de la bonne tenue dans cette époque si pleine d’excès de zèle et de simulacres (il est annoncé que, chaque année aux USA, les médecins fournissent 300 millions de prescriptions pour cette sorte de “magie” à leurs patients). La voici aujourd’hui, la Meth, qui est mise en évidence comme instrument central du triomphe de l’addiction de l’“homme moderne” à un moyen de représentation magique du monde, – quelque chose qui pourrait être considéré comme le travail du diable...

En attendant, vous observez que les “cartels” mexicains se sont absolument adaptés à cette (r)évolution et produisent à tout-va, montrant combien ils ont bien assimilé les enseignements de la modernité et combien, au fond, ils sont parfaitement à leur place dans la modernité. Peut-être s’agit-il d’un problème plus grave encore que les migrants illégaux, quelque chose qu’aucun “Mur” ne pourra jamais arrêter et qui justifierait, dans un geste de désespoir, ou de soudaine poussée de communication d’un président Trump, que l’hyperpuissance militaire des Etats-Unis envisage  une incursion qui sera évidemment catastrophique au Mexique.

« Les producteurs de méthamphétamine au Mexique accélèrent la cadence de production, et le médicament fait un retour en force aux États-Unis.
» “C’est probablement le plus grave problème que nous ayons en Amérique”, déclare à Yahoo Finance Derek Maltz, ancien chef de la Division des opérations spéciales de la Drug Enforcement Administration (DEA). “Les cartels mexicains... ils atteignent des niveaux de production qu’on n’a jamais vus auparavant. Les affaires marchent bien, le pays est accro, et c'est vraiment, vraiment hors de contrôle.”
» Un autre ancien agent de la DEA, Kevin Hartmann, a déclaré à une chaîne de télévision locale au Texas qu'il s'agissait d’une structure de production de “super labos”. “Des super labos qui peuvent produire plusieurs centaines de kilos de méthamphétamine.”[..]
» A cause de décennie de négligence en matière de sécurité frontalière, les grands cartels mexicains de la drogue sont en mesure d'acheminer de la drogue dans ce pays à un rythme stupéfiant.
» Et maintenant, ils ont apparemment mis au point une nouvelle forme de méthamphétamine qui est plus forte et moins chère qu'avant...
» “Principalement importée du Mexique par les principaux trafiquants de drogue, la ‘Meth 2.0’ est plus forte, moins chère et beaucoup plus abondante que l'ancienne variété faite maison. Et avec les niveaux historiques de financement du gouvernement fédéral qui se sont concentrés exclusivement sur la lutte contre la dépendance aux opiacés, les États et les comtés s'efforcent de trouver des ressources pour combattre ce fléau de la drogue le plus récent...” »

L’ampleur gigantesque du phénomène autant que les terribles pressions de la Grande Crise qui nous écrase conduisent naturellement à observer et à commenter ce phénomène en des termes spirituels, que ce soit pour évoquer une bénédiction ou une malédiction. Une droguée à la Meth qui vient de réussir à s’en sortir au moins pour le moment présent, explique cette évidence dans des termes mystiques de possession et de libération : « C’est comme si Dieu vous disait que si vous en respirez à nouveau une dose, vos enfants mourront. Vous faites tous les efforts possible pour ne pas céder, mais un jour ou l’autre vous succombez. C’est comme cela que ça se passe. Votre cerveau n’arrête pas de vous maudire pour votre faiblesse. »

Il est effectivement difficile de ne pas raisonner, lorsqu’on parvient à libérer sa raison des pesanteurs du Système, en termes de spiritualité. Cette immense crise de la drogue aux USA, comme tant d’autres immenses crises dont accouche la modernité dont ces mêmes USA sont issus, apparaît comme une sorte d’emprisonnement sans fin des êtres aux démons de cette entité productrice de tourbillons crisiques qu’est devenue la modernité sans masque. Il est quasiment impossible de n’y pas voir la représentation de batailles cosmiques et mythiques, des affrontements entre le Bien et le Mal, des imageries d’Armageddons divers et sans nombre. 

L’effet du  Règne de la quantité est tellement immense, par la masse de lui-même qu’il produit, qu’il finit par apparaître symboliquement pour ce qu’il est, comme la production du démon. C’est une situation finalement très ambiguë, entre ceux qui voient l’espèce humaine succomber à une sorte de zombification qui interdirait toute réaction, tout sentiment de révolte, et ces faits de communication qui contribuent avec une puissance extraordinaire à augmenter notre angoisse, à distinguer le démon qui nous dévore, à faire prospérer en nous le sentiment de l’urgence de la résistance, de la sauvegarde. Tout cela, sous nos yeux et sous notre plume... 

Ci-dessous, donc, le texte de Michael Snyder, repris cette fois par TheMostImportantNews.com et  ZeroHedge.com le 16 décembre 2019, sous le titre de « We Are In The Midst Of The Worst Drug Crisis In American History »

dedefensa.org

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« ... The Worst Drug Crisis In American History »

There has never been a time in our history when more Americans have been on drugs. According to the most recent government numbers, 24.6 million Americans have used an illegal drug within the last 30 days. Of course the number of Americans taking legal drugs is actually far, far higher. According  to Bloomberg, 46 percent of all Americans have taken at least one legal pharmaceutical drug within the last 30 days. In most instances, those legal drugs have been prescribed by doctors with the intention of helping people, but sometimes legal drugs are even more addictive than illegal drugs are. In particular, opioids have destroyed countless American lives over the past decade, and in so many cases those that got addicted originally got them legally. Today, Americans consume approximately  80 percen   of the total global supply of opioids, and it is a major national crisis. But even if we were able to get rid of all the opioids, we would still be the most drugged up nation on the entire planet. We have become a nation of addicts, and the self-destructive path that we are on does not have a positive ending.

Whenever I come across a story about a really crazy crime that someone has committed, it almost always involves drugs. For example, just check out this doozy  from West Virginia

A stripper has been convicted of beheading her boyfriend’s disabled Star Wars-obsessed son after having sex with him. Roena Cheryl Mills, 43, was last Thursday found guilty of the first-degree murder of 29 year-old Bo White at a house in Lerona, West Virginia, in April 2018. Mills – who has the phrase ‘special kinda crazy’ tattooed across her chest – reportedly targeted Bo after having sex with him in return for drugs.

The stronger the addiction, the more desperate addicts become to get their next fix.

And very desperate people do very desperate things.

One of the first things that you will notice when drugs start taking over an area is that crime goes way up. Addicts are always looking for a way to fund their lifestyles, and retailers all over the nation are being hit particularly hard right now.

In fact, Home Depot is specifically blaming  “the opioid crisis”  for the epidemic of theft that they have been witnessing…

The company said organized criminals are stealing millions of dollars’ worth of goods from it and other retailers and storing the merchandise in warehouses. The theft, which retailers call shrink, has gotten so bad that it will narrow Home Depot’s operating profit margins next year, executives said during a meeting with analysts and investors.

“This is happening everywhere in retail,” Chief Executive Officer Craig Menear said. “We think this ties to the opioid crisis, but we’re not positive about that.”

Each year, doctors issue  approximately 300 million prescriptions  for pain medications.

That number is way, way too high, and so many Americans end up as addicts.

There has been an effort to educate the American people about these drugs in recent years, but most of us still don’t realize how incredibly dangerous they can be.

Sadly, the number of Americans dying from opioid overdoses continues to steadily grow

More than 61,300 people in the U.S. died from drug overdoses in 2017, up from the previous year’s record of 54,800. (See the graphic.) That’s more than the number of Americans who died in the Vietnam War. And it’s happening every year.

Opioids are directly or indirectly responsible for about 70 percent of those overdose deaths.

If you can believe it, the number of Americans dying from drug overdoses has actually  more than doubled  since 2010.

So many people never would have imagined that their doctors would prescribe them something that is highly addictive and highly dangerous, and once you are hooked it can be exceedingly difficult to escape.

The New York Times has said that what we are facing is “the worst drug crisis in American history”, and for once I actually agree with the New York Times.

I have mostly focused on opioids so far in this article, but there are so many other classes of drugs that are also a massive problem in the U.S. right now.

In fact, federal officials are telling us that meth “is making a big comeback” in this country…

Meth producers in Mexico are cranking up the speed of production, and the drug is making a big comeback in the U.S.

“Across the country, it’s probably still the largest problem we have in America,” Derek Maltz, former head of the Drug Enforcement Administration’s (DEA) Special Operations Division, told Yahoo Finance. ”The Mexican cartels… they make it at levels that we’ve never seen before. So business is booming, the country’s addicted, and it’s really, really out of control.”

“We’re talking super labs,” another former DEA agent, Kevin Hartmann, told a local TV station in Texas. “Super labs that can produce multi hundred kilograms of methamphetamine.”

Meth is insanely addictive, and it will literally take over your life once you open the door.

When asked about her multi-year addiction, one opioid addict  described it this way

Erika Haas calls it “the pull.”

When Haas was 24, her doctor prescribed OxyContin for back pain. She quickly progressed to heroin – and then to methamphetamines. Now 30 and in recovery,  she described  the grip that meth had over her for more than five years.

“It’s like God tells you that if you take another breath, your children will die,” she said, shaking her head and trying to hold back tears. “You do everything you can not to take a breath. But eventually you do. That’s what it’s like. Your brain just screams at you.”

Thanks to decades of border security neglect, the big Mexican drug cartels are able to pump drugs into this country at a staggering rate.

And now they have apparently come up with a new form of meth that is  stronger and cheaper than before

Primarily imported from Mexico by major drug traffickers, “meth 2.0” is stronger, cheaper and far more plentiful than the old home-cooked variety. And with historic levels of funding from the federal government focused exclusively on fighting opioid addiction, states and counties are scrambling to find resources to combat this most recent drug plague.

Law enforcement officials are doing the best that they can to fight back, but without sufficient border security it is often a losing battle.

In South Dakota, they recently came up with a new slogan to show that they are trying to fight back:  “Meth. We’re on it.”

A lot of people got a good laugh out of that, but unfortunately that slogan accurately describes what is happening in community after community all across the United States.

The ancient Greeks used the word  “pharmakeia”  to describe the mystical pull that these sorts of drugs can have on people. This is a crisis that just seems to get bigger with each passing year, and it is one of the primary causes for the social decay  that we see all around us.

Those that have been snared by these drugs need our love and compassion, because they are truly victims of a relentless war against our nation. So many lives have already been destroyed, and we desperately need our politicians on the national level to start taking this threat a whole lot more seriously.

Michael Snyder