L’économie libérale et les emplois publics

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L’économie libérale et les emplois publics

La vertu singulière du libéralisme, surtout dans ses versions neo-est des mettre l’Etat dans la posture minimale correspondant à peine à la gestion des affaires courantes, l’argument étant double : l’Etat ne crée pas de richesse et de progrès et lorsqu’il pourrait en créer (ou les préserver via une notion comme le bien public), il procède avec de telles gaspillages qu’il est impératif de le réduire au maximum.

Les chiffres récents (ô ! les chiffres…) indiquent pourtant pour ce qui concerne les Etats-Unis une évolution dont on ne se vante pas : sur la période qui va de 1949 à 2009, la proportion des emplois que l’on pourrait qualifier dans la terminologie française de “primaires” – c'est-à-dire occupés pour l’industrie, les mines, l’agriculture et bien sûr les ordinateurs, softwares ou hardware etc. – est en recul brutal depuis en gros mi-2005 par rapport aux emploi publics. Plus embarrassant : les deux courbes se sont rapprochées à tel point qu’elles se sont croisées début 2008, les emplois privés productifs plongeant littéralement depuis cette date alors que les emplois publics continuaient inéluctablement leur essor – jusqu’à ce que les Etats ou l’Etat fédéral soient en cessation de paiement peut-être et soient obligés de licencier, comme on l’a vu à large échelle après Katrina (New-Orleans) et plus récemment en Californie et ailleurs.

La situation aujourd’hui est la suivante : le secteur producteur de biens (agriculture, bois, métaux, mines, industries, tous biens manufacturés, etc.) emploie aujourd’hui 17,7 millions de personnes (dont 11,7 m pour l’industrie).

Les emplois publics font travailler 2,9 millions de personnes pour l’Etat fédéral et 20 millions pour les Etats et les collectivités locales. Pour la petite histoire, parmi ces presque 23 millions de fonctionnaires, seulement un demi-million travaillent dans l’éducation.

Pénélope me souffle d’ailleurs à l’oreille que c’est sous Reagan, parangon de l’économie totale de marché et de l’émasculation (pardon…) de l’Etat fédéral et des secteurs publics, que la courbe s’est radicalement inversée …dans le sens inverse des théories professées par son administration.

Vous pouvez vérifier : mes sources sont dans http://www.businessinsider.com/chart-of-the-day-goods-producing-wrokers-vs-government-payroll-2010-1.

Ulysse” (au pays des merveilles)