Le très conformiste révérend américaniste Pat Robertson a-t-il offert sur un plateau une victoire diplomatique inespérée à Chavez?

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 567

Sur Pat Robertson, qui voulait (emploi du passé nécessaire) qu’on assassine Hugo Chavez, voyez ce que nous en dit John Chuckman. Le fait, lui, doit être documenté.

Robertson a dit qu’il fallait assassiner Chavez. Devant le brouhaha déclenché par sa déclaration, Robertson, en bon audacieux conformiste du sérail, a reculé. Il a dit qu’AP (qui l’avait cité) l’avait mal compris. Puis, devant l’insistance AP qui demandait des explications, Robertson a reculé à nouveau et il s’est expliqué.

Ses explications sont un chef d’œuvre de non-hypocrisie jésuistique, c’est-à-dire un chef d’œuvre d’arrogance et de mépris du reste du monde, en même temps que de sincérité paranoïaque, comme seul un américaniste du système peut produire. Robertson est d’abord américaniste avant d’être chrétien.

« “I said before the war in Iraq began that the wisest course would be to wage war against Saddam Hussein, not the whole nation of Iraq,” Robertson says in the statement. “When faced with the threat of a comparable dictator in our own hemisphere, would it not be wiser to wage war against one person rather than finding ourselves down the road locked in another bitter struggle with a whole nation?” »

Le département d’État a labellisé la déclaration de Robertson (la première) d’“inappropriate”. Beau sens de la litote diplomatique, — et bonne mesure de l’embarras de l’administration.

Battant le fer tant qu’il est chaud dans une occasion aussi inespérée de remporter une victoire diplomatique, les Vénézuéliens exigent à corps et à cri des excuses. Ils sont furieux et ne sont pas malhabiles. Le plus beau, — parce que l’Amérique n’est plus aujourd’hui très loin du fameux “tipping point” où la majorité commencerait à en avoir marre de GW et de sa bande, — c’est qu’ils trouvent de plus en plus d’alliés aux USA, dont le révérend Jesse Jackson qui rêve de s’offrir Pat Robertson, pour réclamer cette humiliation publique de l’administration.


Mis en ligne le 25 août 2005 à 12H15