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• Lorsqu’on considère le sommet de l’OSC, on arrive aisément à admettre la perception d’Alexandre Douguine. • Le principal acteur ; absolument involontaire jusqu’à sans doute ignorer ce qu’est l’OSC, c’est Donald Trump.
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On commence à analyser la signification du sommet de l’OSC et ses probables retombées historiques. Si peu de commentateurs, et moins décore de dirigeants occidentaux, l’attendaient pour ce qu’il s’est avéré être : la quasi-unanimité des commentateurs reconnaissent aujourd’hui, toute honte bue sinon ignorée, son aspect historique. Nous irions jusqu’à penser que cette absence d’attente, cette faiblesse prévisionnelle, – qui nous a touchés nous-mêmes, et même sans doute les acteurs du sommet, – a constitué l’une des causes principales de ce caractère historique. Une fois de plus, le système de la communication a joué son rôle de Janus, en trahissant le Système, en faisant exploser en même temps, par l’inattendu exacerbé par l’imprévu, tout ce que cet événement recélait de potentiels divers. On peut même avancer que la simultanéité de la réalisation de ces potentiels a constitué elle-même un facteur “accélérateur” considérable de l’effet historique général.
C’est un peu la thèse de Douguine, qui introduit Trump dans cette combinaison, comme “accélérateur involontaire de l’histoire”. Cela n’est pas nous qui le contredirions, installés sur notre thèse constante présentant Trump comme un « cocktail Molotov humain » lancé sur le Système par les électeurs., – donc “accélérateur de involontaire de l’histoire” depuis 2015, sans en rien savoir ni vouloir, en ignorant vraiment ce qu’“histoire” veut dire. Ce président aura donc servi de bout en bout pour un rôle de premier plan dans les manipulations imposées et effectuées par les événements qui nous emportent, sans que nous puissions rien sur eux, sans que nous sachions d’où ils viennent, hors de tous les divers complotistes, satanistes et autres.
« Donald Trump contribue à la formation d’un monde multipolaire, même contre sa volonté (ndt: Carl Schmitt aurait dit: “Ein Beschleuniger wider Wille”, soit “un accélérateur involontaire”). »
Il est vrai que les actions stupides des USA (Trump + Graham l’inénarrable) ont poussé l’Inde à bout et contribué à décider Modi à tenir un rôle qui fut aussitôt interprété comme une véritable affirmation d’indépendance vis-à-vis du monde américaniste-occidentaliste, et par conséquent un rapprochement décisif de la Chine sous les auspices d’un Poutine bienveillant et bonhomme. On en revient donc à Poutine pour une rencontre avec le constat de Douguine affirmant que nous voyons se former sous nos yeux, non seulement le concept de multipolarité, mais plus encore le concept d’“États-civilisation” qui donne tant de corps et de dynamisme à la multipolarité.
Pour cette même raison, il nous paraît remarquable que Poutine ait pris la voie de recommander le respect des traditions et tout ce qui les accompagne, ce qui revient indirectement là aussi à renforcer le concept d’“États-civilisation”. Là encore, pouvons-nous observer, les choses se sont réalisées à l’insu de quelque plan ou ambition précise de l’un ou l’autre acteur. Il est vrai tout autant qu’évident que nous sommes dans une période de transition à partir de la liquidation de la civilisation (?) américaniste-occidentaliste. Bien entendu, Trump a sa place dans ce défilé des principaux artefacts ayant joué un rôle imprévu et inattendu.
« Sa mission est déjà accomplie : il a poussé la Russie dans les bras de la Chine, et maintenant il y a aussi jeté son propre partenaire récent — l’Inde. »
Voyez par conséquent le texte de Douguine, commentant le sommet de l’OSC en train de forger sa place dans l’histoire.
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Donald Trump contribue à la formation d’un monde multipolaire, même contre sa volonté (ndt: Carl Schmitt aurait dit: "Ein Beschleuniger wider Wille", soit "un accélérateur involontaire"). Après son arrivée au pouvoir, il aurait pu accepter cette nouvelle réalité et tenter de reconquérir une position dominante pour les États-Unis dans un système multipolaire. Au lieu de cela, Trump a choisi la voie de l’agression, et ses actions — ses attaques contre la Chine, ses lourdes taxes imposées à l’Inde, sa pression sur le Brésil et ses menaces contre les pays BRICS, ainsi que la poursuite de l’agression américaine contre la Russie en Ukraine — accélèrent immanquablement la création d’un monde multipolaire. Trump ne fait pas cela volontairement, mais par contrainte. En tentant de faire échouer la multipolarité et de préserver l’hégémonie américaine, il précipite en réalité la chute de celle-ci.
L’importance de ce glissement ne réside pas seulement dans la rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, qui symbolise à elle seule l’unité de deux grands États-civilisation et de deux puissances nucléaires, mais aussi dans la présence, lors du sommet de l’OCS, du Premier ministre indien Narendra Modi, que Trump a profondément froissé par son comportement. À Pékin, lors du sommet de l’OCS, arrivent en fait trois pôles majeurs du monde multipolaire: la Chine, la Russie et l’Inde.
Le destin de l’humanité dépend de la capacité de ces trois pôles à parvenir à une compréhension mutuelle dans ces nouvelles conditions historiques, et non pas de ce que dit ou fait Trump. Sa mission est déjà accomplie : il a poussé la Russie dans les bras de la Chine, et maintenant il y a aussi jeté son propre partenaire récent — l’Inde.
Aujourd’hui, ces trois grandes civilisations-États s’unissent. Leur potentiel combiné — économique, démographique, politique, géopolitique, en ressources et en puissance nucléaire — dépasse celui du monde occidental. Voilà la véritable multipolarité, inattendue, mais qui est désormais la réalité.
L’Occident, qui aspirait à un monde unipolaire avec son OTAN, sa pitoyable Union européenne et son Israël idiot qui tente d’affirmer sa grandeur en Occident, se trouve face à une contrepoids eurasien d'une dimension exceptionnelle. Et personne n’y résistera. À ce nouvel ordre multipolaire, incarné par la Russie, la Chine et l’Inde, se joindra aussi le monde islamique — et en premier lieu, les chiites d’Iran. Ceux qui hésiteront perdront peu à peu toute pertinence, même au niveau régional. Trump voulait y faire obstacle, mais il y a finalement contribué lui-même à promouvoir ce nouvel état de choses.
La visite de Vladimir Poutine en Chine, pour le sommet de l’OCS, n’est pas seulement une nouvelle rencontre avec Xi Jinping et Narendra Modi. La situation a changé. L’Occident n’a pas voulu accepter la multipolarité, ce qui signifie que la multipolarité, désormais, « houspille » l’Occident et le forcera à occuper sa place dans cette hiérarchie, qui ne sera plus en premier plan.
Trump a commencé avec le slogan « Rendons l’Amérique grande à nouveau », promettant la grandeur aux autres pays aussi : les rendre eux aussi « à nouveau grands ». Mais il n’a pas tenu cette mission, et il a sombré dans une politique sale et basse, celle des neocons. En essayant de préserver l’hégémonie, il l’a en fait terminée, et nous a transmis l’initiative.
Lors du sommet, se retrouvent de véritables grandes puissances — Russie, Chine et Inde. Et ce sont elles qui décideront du destin de l’humanité. Que cela vous plaise ou non, l’avenir appartient à Xi Jinping, Modi, et Poutine. Ensemble, nous définirons la prochaine ère de l’humanité. Nous implantons dans ce monde multipolaire nos propres visions. C’est là toute la signification unique de cette rencontre au sommet de l’OCS.