Le State department qui dit “nyet

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Comme de bien entendu, après quatre ou cinq mois de recherches intenses, de réunions, d’évaluations de la menace, de simulations d’attaque par surprise, de fausses et vraies alertes, le département d’État a annoncé qu’il refusait de donner son feu vert à la vente au Venezuela de 12 avions espagnols CASA-EADS C-292, des bimoteurs non armés et assez innocents de transport et de surveillance maritime. Malgré toute leur bonne volonté, les Etats-Unis pensent que ce transfert de technologies est trop risqué pour leur sécurité nationale, pour la sécurité du citoyen moyen d’Amérique Latine et pour la civilisation en général.

La suite de cet opéra-bouffe pourrait être encore plus drôle. Aljazeera.net, nous fait savoir que « Spanish state radio quoted defence ministry sources as saying the aircraft sale would go ahead and that the manufacturer, EADS-CASA, was in contact with French companies to provide substitute technology, although this could make the aircraft more expensive. [...] Jose Luis Rodriguez Zapatero, the Prime Minister of Spain, has defended the sale, saying Madrid would not bow to US policies. »

Il semble que la décision négative du département d’État ait été prise en fonction de procédures bureaucratiques et de consultations avec le Congrès. L’administration n’avait pas spécialement de position sur cette question et s’en est remise à sa bureaucratie (et au Congrès), dont la seule politique à l’égard de Chavez est le maximalisme. Cette décision devrait à nouveau durcir la politique US vis-à-vis de Chavez alors que certains signes montraient des suggestions pour éventuellement choisir une approche plus nuancée. D’autre part, la décision compromet également, à nouveau, les rapports entre les USA et l’Espagne de Zapatero, alors qu’une certaine amélioration s’était manifestée en 2005.

Enfin, si un rééquipement non-US et une livraison des C-292 devait se faire, EADS se trouverait placé devant la colère du Congrès qui estimerait que les consignes de Washington ont été outrageusement contournées. Cela pourrait aider à compromettre ou, disons, à justifier de compromettre le destin des espoirs de EADS (Airbus) de figurer dans une compétition, face à Boeing, pour cent avions ravitailleurs de l’USAF.


Mis en ligne le 13 janvier 2006 à 16H22