Le “patriotisme économique” s’exporte bien

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En dépit des récriminations méprisantes et sarcastiques de la grande presse européenne pour la politique française de “patriotisme économique”, force est de constater que l’idée ne fait que traduire des comportements courants chez ceux-là mêmes qui en sont désignés comme les contre-modèles. Les Américains, puisqu’il s’agit d’eux bien sûr, vont plus loin encore. Non contents de protéger leurs industries stratégiques (ce qu’ils ont toujours fait, évidemment), ils agissent pour racheter certaines sociétés américaines sensibles cédées à des intérêts étrangers. Comme il s’agit de “sociétés sensibles”, elles n’ont été vendues qu’à des amis sûrs, les amis britanniques, bien sûr… Ceux-ci seront donc soumis aux amicales et brutales pressions de leur partenaire en “special relationships” pour restituer leur dû aux Américains.

Cas d’espèce : la société Westinghouse, qui fait partie de la BNFL (British Nuclear Fuel), après rachat en 1999. Les Britanniques songent à revendre Westinghouse et les Américains ont décidé d’intervenir pour que cette vente soit réservée à un Américain. Certaines sources vont jusqu’à envisager que les Américains interviennent auprès des Britanniques pour forcer à la revente d’autres sociétés américaines jugées “sensibles” dont les Britanniques, à la différence du cas Westinghouse, n’envisagent pas de se séparer.

Comme le précise The Independent ce matin, le cas Westinghouse a été largement suscité par l’affaire de la tentative de rachat de la société pétrolière californienne Unocal par le chinois CNOOC: « Pressure is mounting on the UK government to sell Westinghouse, the profitable American arm of British Nuclear Fuels (BNFL), to one of its compatriots amidconcerns about foreign companies threatening national security by buying US companies.

» While the UK's publicly-owned BNFL has managed Westinghouse since 1999, the prevailing view among politicians in Washington is that the major nuclear engineering company on its soil should be owned by an American firm. The position has serious implications for some of the bidders for the Pittsburgh-based group, a sale which could raise up to $2bn (£1.1bn).

» Among the heavyweight contenders that have made bids are Japan's Mitsubishi Heavy Industries, a long-time business partner of Westinghouse, and Toshiba. South Korea's Doosan Heavy Industries has entered the fray. All three are likely to lose out in the auction, making the most likely contenders to clinch the prize the US titan General Electric, which has teamed up with the New York-based hedge fund Cerberus, and the Louisiana-based Shaw.

(...)

» Those stepping up the campaign to keep sensitive businesses in American hands include Richard Shelby, the chairman of the Senate banking committee. He is among a group of influential politicians who want a more robust investigation into potential national security threats when foreign companies bid for American ones. The move comes after China's Cnooc bid for Unocal, the California-based oil company, this summer, causing widespread anxiety on Capitol Hill. Such bids are vetted by the White House-controlled committee on foreign investments. The committee, CFIUS, did not have to rule on the Unocal situation in the end because Cnooc pulled out. »


Mis en ligne le 10 octobre 2005 à 09H10