Le colonel de l’USAF fait la leçon au Juge de la Cour Suprême

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Excellente analyse de WSWS.org aujourd’hui, à propos de ce colonel (Morris Davis) de l’USAF, qui convoque mardi une conférence de presse pour “mettre les choses au point” à propos des observations d’un Juge de la Cour Suprême. (Intervention du Justice Breyer lors d’une audition de la Cour la semaine dernière, dans le cas de Salim Ahmed Hamdan qui met en cause les conditions de détention à Guantanamo.) Davis est en poste à Guantanamo, et un spécialiste de la définition “rumsfeldienne” de la torture.

L’intervention de Davis devant la presse, à partir d’un texte écrit qui implique une démarche mesurée et préparée, est ainsi rapportée : « Noting that Justice Breyer had questioned whether the so-called “global war on terror” allows the Bush administration to claim virtually unlimited presidential war powers, Colonel Davis stated, “Towards the end of the argument Justice Breyer said, in talking about the current conflict, ‘This is not a war, at least not an ordinary war.’”

» The colonel continued: “A few hours after Justice Breyer said this is not a war, enemy combatants launched a major attack on coalition forces in southern Afghanistan,” leading to 34 American, Canadian and enemy deaths.

» Davis added that while a state of war might not be “readily apparent” to someone in Washington, where Justice Breyer lives, it was clear to those at Guantánamo. He cited a statement by one of the detainees, who objected to being “defended” before the tribunal by military officers, saying they were “his enemy.” »

L’argument importe assez peu. C’est la mise en cause d’un des magistrats les plus haut placés du pays qui est essentielle, qui est la démarche fondamentale de l’officier critiquant au-delà l’organe juridique suprême d’une nation qui se prétend être née de la Loi. « Whatever the context of Breyer’s remarks, for an active duty military officer to call a press conference in order to “set straight” a sitting justice of the US Supreme Court is an extraordinarily brazen affront to the principle of civilian control of the military, a bedrock prerequisite for maintaining any semblance of democracy. »

L’autre aspect extraordinaire de l’événement est l’absence de réaction de la presse américaine, pour le coup plutôt mieux qualifiée de “presse américaniste”. WSWS.org conclut à une nouvelle avancée d’un pouvoir militariste et totalitaire aux USA. Nous sommes d’un autre avis : c’est plutôt le signe de la poursuite accélérée de l’éclatement et de la dilution du pouvoir aux USA. Davis ne parle pas parce que l’armée est plus forte mais parce que l’administration GW, derrière ses stupidités de matamore, est d’une faiblesse absolument exceptionnelle, entre une politique uniquement fondée sur la force et une corruption sans précédent et affichée comme telle.


Mis en ligne le 6 avril 2006 à 12H42