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10 août 2025 (19H00) – L’Alaska est une des rares “terres rares” à unir l’Amérique et la Russie. Un territoire russe vendu aux USA en 1867 ($7 millions), alors que les relations des USA “démocratiques” avec la Russie tsariste et autocratique était à leur meilleur, – La Russie était le seul pays européen à avoir soutenu le Nord contre le Sud et sa flotte ayant sauvé les Nordistes comme celle de l’amiral de la France royale et autocratique de Louis XVI, – François Joseph Paul, comte de Grasse, – avait sauvé les ‘insurgents’ “démocratiques” en battant la Royal Navy à la bataille de la baie de Chesapeake de 1781. L’Alaska devint un temps, jusqu’au tout début du XXème siècle, une terre glacée d’union des deux grandes puissances.
« En 1867, conclut ce rapport, les États-Unis ont acheté l'Alaska à la Russie pour 7,2 millions de dollars. En 1900, le président William McKinley dévoila son plan pour relier l'Alaska et la Russie afin de créer un réseau ferroviaire mondial qu'il appela “l'avenir de l'humanité”, et le Congrès des États-Unis a approuvé le financement pour cela. Mais l'histoire retient maintenant tristement :
» “Le 14 septembre 1901, le rêve du président McKinley pour ‘l'avenir de l'humanité’, – par la création de son projet de système ferroviaire américano-russe qui aurait détruit la puissance de l'Empire britannique, – a été anéanti par une balle d'assassin, – avec son vice-président résolument pro-britannique Theodore Roosevelt prenant le pouvoir et non seulement abandonnant ce qui aurait pu être l'entreprise la plus édifiante et la plus cruciale de l'histoire humaine, mais utilisant également l'argent alloué par le Congrès américain pour construire le canal de Panama (à partir de 1904), assurant ainsi les guerres mondiales d'un siècle et les bouleversements économiques mondiaux qui ont suivi, même à ce jour”. »
Ainsi l’Alaska est-elle une terre de tous les contrastes, de toutes les espérances et de tant d’espérances déçues sans qu’on sache vraiment où ces espérances nous auraient menés. Le cadre est donc parfait autant qu’inattendu pour un sommet qui a éclaté, comme le reste ces derniers temps, sans avertissement, en plein bouleversement contradictoire et brutal renversement des tendances déjà dix fois, cent fois renversées. Certes, on s’habitue à Trump mais pas aux surprises d’une métahistoire qui joue avec les événements qui lui conviennent comme un prestidigitateur chargé d’une mission et d’une licence divines. Nous n’avons plus qu’à suivre Trump et Poutine (mais pas Macron, tout entier attaché à la passionnante partie d’un poker des genres autour de Brigitte, mission de la Grande Histoire qui honore le destin de la France, – vous savez, lla Grande Nation comme l'on disaiut glorieusement !).
Voilà pour le commentaire du commentateur attaché à son travail comme une remorque au 4x4 de ses riches propriétaires qui prétendent être les “Maîtres du monde”. Passons à autre chose, passons au symbolisme du choix, et c’est pour ce développement bien sûr que j’ai mentionné les diverses circonstances du passé, concernant les USA, la Russie, l’Europe, et l’Alaska entre les uns et les autres. Imagine-t-on le bouleversement des événements qu’une telle initiative (un tunnel sous-Behring dans les années 1902-1910) aurait amené au XXème siècle, à commencer par la probabilité de la stabilisation de la Russie, le rôle modérateur que l’empire des tsars aurait joué pour éviter la Grande Guerre, l’économie de la révolution bolchévique, etc.
Ce n’est pas pour rien si l’on dit et répète à satiété que notre excellent Trump a pris McKinley pour modèle, – notre Donald aurait-il lu un livre à propos de la présidence McKinley dont Theodore Roosevelt disait sans ambages :
« Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat »,
...Ce qui, vu d’un point de vue plus favorable à McKinley, fait de Theodore Roosevelt, “le colonel”, une sorte de prédécesseur, d’ancêtre et d’inspirateur des neocon. Là aussi, voilà fixée une perspective bien différente de ce que nous connaissons aujourd’hui, si McKinley et le tunnel-Behring avaient survécu à l’attentat.
Mais vous comprenez bien que ces diverses vaticinations ne sont, dans mon chef, que tourner autour du pot. En effet, ce que je veux aborder, qui est le cœur du propos, est l’extraordinaire valeur symbolique du choix de l’Alaska pour la rencontre Trump-Poutine. Qui a fait ce choix ? Et celui-là, ou un autre, ou tel ‘brain-storming’ accouchant de la chose, – a-t-il pris la mesure de toute la valeur de ce symbole, de tout ce qu’il recèle ? Poser ces questions, vous vous en doutez, c’est n’y pas répondre, car je n’ai aucune réponse, aucune hypothèse à avancer, et je doute qu’on nous dise un jour qui a vraiment choisi l’Alaska.
Note de PhGBis : « Je voudrais ajouter à cette démarche symbolique une autre démarche symbolique, également d’origine russe, qui se trouve dans un discours qu’on a sans doute oublié, de GW Bush, en janvier 2005, pour inaugurer son second mandat. Le discours s’appuyait sur une référence, ou une citation renvoyant à Dostoïevski, pour en faire le discours fondateur de la guerre contre l’ordre du monde et les restes de notre civilisation que devaient désormais lancer les neocon. Bien entendu, on citait Dostoïevski pour pouvoir proclamer le déchaînement de ce que Dostoïevski dénonçait comme le danger absolu qui menaçait la civilisation.
» Je fais une assez longue citation, – qu’on me pardonne ; elle est d’un article du très-regretté Justin Raimondo, – que Dieu protège son âme qu’Il a certainement recueillie, – du 21 janvier 2005 :
» “Au milieu de son discours d'investiture, lorsque le président a proclamé ‘l'objectif ultime de mettre fin à la tyrannie dans notre monde’, je me suis demandé si Bush ou ses rédacteurs de discours savaient ou se souciaient de l'étrangeté de cette rhétorique ultra-révolutionnaire aux yeux des conservateurs de la vieille école. J'ai vite eu ma réponse :
« “‘Parce que nous avons agi dans la grande tradition libératrice de cette nation, des dizaines de millions de personnes ont obtenu leur liberté. Et comme l'espoir suscite l'espoir, des millions d'autres le trouveront. Par nos efforts, nous avons également allumé un feu, un feu dans l'esprit des hommes. Il réchauffe ceux qui ressentent sa puissance ; il brûle ceux qui luttent contre son progrès. Et un jour, ce feu indompté de la liberté atteindra les recoins les plus sombres de notre monde.’
» “Un feu dans l'esprit – je me suis dit que les rédacteurs de discours de Bush n'avaient sûrement pas pu insérer cette phrase sans en connaître l'origine littéraire. Ce texte est tiré du roman de Dostoïevski, ‘Les Possédés’, une histoire qui se déroule dans la Russie prérévolutionnaire et dans laquelle l'auteur relate les intrigues du mouvement révolutionnaire naissant. L'un des personnages principaux est le célèbre nihiliste Sergueï Netchaïev, dont l'objectif est de provoquer une révolution d'une puissance destructrice telle que la société bourgeoise sera complètement anéantie. Leur stratégie consiste à provoquer une répression violente contre toute dissidence, ce qui déclenchera une explosion de violence révolutionnaire...” »
» Et ainsi de suite... On comprend que ce qu’il m’importe de signifier ici, c’est la forte présence, positive ou négative, de tout ce qui est russe dans les grands moments en général ignorés du symbolisme de l ‘américanisme. »
Faisant entrer cet étrange et sans-gêrne “PhGBis” dans le propos, je m’interroge pour savoir si le symbolisme de l’Alaska rattrape (équilibre) le symbolisme de Dostoïevski-Netchaïev comme déclencheur du feu des neocon sur le monde. Il y a peut-être une tentative, mais permettez-moi d’être sceptique sur ses chances de réussite. Il n’en reste pas moins qu’il ne faut pas négliger ce qui est l’essentiel de ce qu’il m’importe de dire : la puissance visionnaire du symbolisme pour nous signaler les forces puissantes qui sous-tendent les actions des petits hommes actuellement à la peine, qui voient le monde leur échapper, leur civilisation se défaire en lambeaux, – et je parle aussi bien de ceux qui sont du côté de Dostoïevski-Netchaïev que ceux qui sont du côté de l’Alaska.
La force du symbolisme du choix de l’Alaska tel que j’ai tenté de le définir conduit à des situation de simulacre et à des hypothèses parmi les plus folles qu’on puisse imaginer. Voyez ce passage du commentaire de Mercouris où il évoque le “grave danger” du voyage de Poutine vers l’Alaska, s’il prenait la route de l’Europe et de l’Atlantique (la route inverse, par la Sibérie et l’Alaska, est d’une très grande longueur puisqu’elle se coltine d’une façon ou l’autre avec l’immense masse continentale de la Russie). Mercouris est un homme sérieux, donc on écoute sérieusement chacun de ses commentaires qu’on suppose sérieux... Et aussi celui-là où il nous dit tout de même, – lisons entre les lignes, – que les Européens et l’OTAN elle-même pourraient envisager une interception de l’avion de Poutine pour le livrer à la Cour Pénale Internationale (CPI), – et pourquoi pas, dans la foulée, un coup d’État pour déposer Trump parallèlement, non, avant de défiler à Moscou ? Appréciez le rocambolesque de cette situation, dite par un commentateur prestigieux qui y est obligé parce qu’il sait ce que peut accoucher la folie du trio additionnée , – les Européens + les neocon + Zelenski. Par contre, aux USA et en Alasla, Poutine ne risque rien. (Mercouris le 9 août 2025, à partir de 08’30”, avec plus de 120 000 vues sur ‘Yutube’ en 18 heures, – évoquant cette folle possibilité et se débattant pour la réfuter.)
« Inévitablement, certains commentaires et suggestions ont été émis selon lesquels Poutine s'exposerait à un grave danger en se rendant en Alaska. S'il se rendait à Washington, il survolerait probablement le territoire européen, des bases potentielles, des bases de l'OTAN.
» Les Européens ont bien sûr un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale et qu'ils disent vouloir faire exécuter. Il serait extrêmement dangereux pour Poutine, à mon avis, de traverser l'Atlantique, où son avion pourrait être intercepté par des avions de l'OTAN.
» Les États-Unis ne reconnaissent pas la compétence de la Cour pénale internationale. Une campagne est menée aux États-Unis pour la dissoudre en raison des actes d'accusation et des mandats d'arrêt émis contre le Premier ministre israélien Netanyahou et l'ancien ministre israélien de la Défense, Yuav Galant. Il n'y a donc aucun risque ni aucune menace que Poutine soit arrêté aux États-Unis sur la base d'un mandat de la CPI. J'exclus totalement la possibilité que Donald Trump veuille arrêter Poutine sur le territoire de l'Alaska. et le gouverneur républicain de l'Alaska a publié un message enthousiaste souhaitant accueillir Poutine et les Russes en Alaska. Donc, je ne crois pas personnellement que ce danger existe, et bien sûr, les Russes auront de toute façon reçu l'assurance que ce n'est pas le cas. »
Vous pouvez voir où peuvent nous mener les hypothèses folles que cette époque suscite, mais vous devez, je vous en conjure, accepter l’évidence de la puissance métahistorique (voulue ou pas, et plutôt involontaire) du symbole que constitue le choix de l’Alaska. Dans ce cas, j’interprète cela comme une invocation faite aux dieux pour reconstituer le projet de McKinley et lancer sur une nouvelle voie les USA et la Russie, une voie qui permettrait à Trump de faire son MAGA (‘Make America Great Again’) en toute sécurité. Bien entendu, c’est une voie totalement sans issue, et avec Trump le symbole devient très vite un simulacre même s’il conserve en lui-même toute la substance... Lisez bien la définition acceptable que Google nous donne du symbole :
« Être, objet ou fait perceptible, identifiable, qui, par sa forme ou sa nature, évoque spontanément (dans un groupe social donné) quelque chose d'abstrait ou d'absent. »
Effectivement, se rencontrer en Alaska c’est, dans l’inconscient et la mémoire vive de certains et notamment des initiés qui s’attachent à recueillir les miettes divines de leur travail, l’espoir que les ambitions de McKinley renaîtront et que tout repartira sur ces bases nouvelles et rénovées, que nous retrouverons enfin « quelque chose d'abstrait [et] d'absent » qui nous avait échappé. Mais Trump n’est pas McKinley, et tout le reste de la folie à laquelle il a si bien contribué, – et je l’en félicite car il est là pour ça, ce « cocktail Molotov humain », – veille autour de lui pour accélérer le chaos et l’entreprise nihiliste des neocon, des Zelenski et des folles de l’UE, d’une manière ou l’autre, pour atteindre à l’autodestruction tant attendue, si fièvreement vénérée par avance, comme un appat des dieux malins et habiles comme des comploteurs humains, trop humains....
Ainsi parvenons-nous au terme de cette analyse du symbole de l’Alaska. Il s’agit bel et bien d’un signe puissant des dieux pour nous signaler que l’effondrement de cette civilisation se poursuit, sinon s'accélère, par les voies détournées qui importe, pour aller au bout, au terme, à la fin de cet “âge de fer” qui clôt notre cycle.
.Bref, tout se déroule comme prévu.