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• Deux voix très différentes (celles du sénateur Graham et celle du Premier ministre finlandais) viennent de dire la même chose : la politique antirusse, notamment économique, est un échec. • Leur conclusion : continuons cette politique. • Cette étrange logique politique se nomme ‘DoubleDowning’, à partir de l’expression ‘Double Down’, venue du blackjack. • Cette façon de rajouter encore une dose du poison qui vous tue ressemble étrangement à un suicide, ou le passage accompli de la surpuissance à l’autodestruction touchant tous les favoris du Système.
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Les sénateurs étant rentrés de vacances, et Lindsey Graham le premier, on reparle donc des “sanctions secondaires” (sanctions contre les pays commerçant, – du pétrole et de gaz, – avec la Russie). Il est toujours question de sanctions sous la forme d’augmentation des droits de douane de 50% à 100%. Dans une intervention télévisée le 14 septembre sur NBC, Graham a effectivement précisé ces projets législatifs et a, en passant, précisé et reconnu :
• que les nouvelles sanctions envisagées visent des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, avec réponse immédiate des Chinois en forme de bras d’honneur ;
• que les milliers de sanctions prises contre la Russie, notamment depuis le 24 février 2025, n’avaient pas atteint leur but de mettre l’économie russe à genoux.
« “Permettez-moi de vous dire que le nouveau projet de loi sur les sanctions ne vise pas Poutine. Il vise la Chine, l'Inde, le Brésil et d'autres pays qui le soutiennent en achetant du pétrole et du gaz russes à bas prix ”, a déclaré le sénateur républicain américain Lindsey Graham (reconnu comme terroriste et extrémiste en Russie) sur NBC News le 14 septembre.. [...]
» Un autre aspect important de l’intervention de Graham est sa reconnaissance du fait que les sanctions contre la Russie n'ont pas eu l'effet escompté. Par conséquent, le nouveau projet de loi vise la Chine, l'Inde, le Brésil et d'autres pays. Considérons cela comme un aspect positif de son discours, car il reconnaît l'évidence. »
La même évidence (l’échec des sanctions, la résistance et même le renforcement de l’économie russe), dont on nous a affirmé pendant trois ans et demie qu’elle n’était que pure propagande des agents de Moscou parce que l’économie russe devait s’effondrer (“immédiatement”, selon le Français et néanmoins ministre de l’économie Lemaire dès le 27 février 2022 sur RTL), est tristement reconnu par le Premier ministre finlandais.
Qu’importe ! On ‘Double Down’ (voir ci-dessous, très vite) aussitôt, en en rajoutant sur la menace russe, donc sur la nécessité de nouvelles sanctions. Monsieur Orpo réaffirme quasi-mécaniquement son intention d’avoir la peau de l’ours avec les amis de l’OTAN, cette fameuse ‘Band of Brothers’...
« “La fermeture de la frontière [avec la Russie] signifie, par exemple, que 10 millions de mètres cubes de bois russe destinés à notre industrie n'entrent pas. Les entreprises finlandaises ont perdu des milliards d'investissements en Russie. La quasi-totalité du trafic et des échanges commerciaux frontaliers ont été interrompus”, a déclaré le Premier ministre finlandais Orpo. ”Cela est source d'incertitude. Tout cela a conduit à une croissance de l'économie finlandaise inférieure aux attentes”.
» Malgré cela, Orpo a fait écho à d'autres membres de l'OTAN en affirmant que la Russie demeure une “menace permanente” pour la Finlande et l'UE, s'engageant à augmenter les dépenses de défense et la militarisation pour la contrer. La Finlande a rejoint l'OTAN en 2023, une décision que Moscou – qui considère l'élargissement du bloc comme un élément déclencheur du conflit ukrainien – a qualifiée d’“erreur historique”. »
Tous ces gens font du ‘DoubleDowning’... Moins ça marche, plus on en remet... La pathologie n’est pas individuellement mortelle, surtout si l’on est riche et joueur chanceux, elle l’est lorsqu’elle mène une politique en touchant tous les dirigeants, qui par terreur, qui par ignorance, qui par conformisme.
Que voulons-nous dire par ‘DoubleDowning’ ? Nous prenons une expression qui a aujourd’hui un grand succès, présent dans tous les discours d’experts et d’hommes-femmes politiques et nous l’interprétons de façon à l’ajuster à notre analyse en en faisant un comportement d’agissement, de perception et de psychologie, quasiment structurel. Ainsi certaines expressions, certains mots, lorsqu’ils se répandent par le seul fait d’un “bruit de fond”’ de la communication, révèlent-ils la profondeur considérable de situations psychologiques et collectives.
Ici, il s’agit de la réponse à la question : ‘Que faire après le constat d’un échec ou d’une impasse ?’ Réponse impérative et absolument immédiate : ‘Double Down’, ce qui conduit à la pathologie du ‘DoubleDowning’, qui a l’avantage d’offrir une réponse toute-faite, une solution toute-faite à une situation qu’on ne comprend plus, qu’on n’est plus apte à comprendre, qu’il n’est d’ailleurs pas nécessaire de comprendre, que l’on n’a jamais compris de toutes les façons..
‘Double Down’ selon l’aimable IA : « La traduction de ‘double down’ en français dépend du contexte, mais les options courantes sont doubler la mise dans un contexte de jeu, ou redoubler d'efforts, se montrer encore plus déterminé, ou intensifier ses efforts dans un sens plus général. Cette expression idiomatique, originaire du blackjack où l'on “double la mise”, signifie augmenter un engagement ou un risque après avoir déjà fait un pari, en devenant plus entêté ou persévérant. »
Une fois sommairement compris ce que signifie l’expression, aussi facile que l’initiation au jeu d’argent d’un casino où la seule aventure concerne le défi lancé au Dieu-Hasard pour qu’il nous favorise, et nullement l’habileté au jeu, la consigne se débite aisément d’elle-même. Le langage des hommes politiques, des experts, avec l’inclusion de l’expression ‘Double Down’, indique ce que doit être la politique. On est entré dans le champ du ‘DoubleDowning’, qui n’est en vérité que l’application universelle d’une politique dont les racines sont d’une logique et d’une tactique néo-conservatrice et trotskiste, – sans autre détail là-dessus, ni la moindre réflexion, tout cela poussé jusqu’à l’absurde, donc largement dépassés jusqu’à changer de nature, – au-delà des neocon si l’on veut.
Voyez par exemple l’intelligence, la culture, la connaissance de la “ministre” des affaires étrangères de l’UE, madame Kalas...
« La Chine et la Russie parmi les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ? “C’est une nouveauté”.
» Lorsque la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a remis en question l’appartenance de la Chine et de la Russie aux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale lors d’une conférence organisée par l’Institut d’études de sécurité de l’UE au début du mois, elle a révélé bien plus qu’une simple ignorance historique personnelle. Sa remarque souligne un détachement troublant des vérités historiques fondamentales qui continuent de façonner le paysage géopolitique actuel. »
Des esprits de ce calibre, – Kalas n’est pas une exception mais un exemple, un standard du domaine, – ne peuvent qu’adopter avec enthousiasme l’esprit collectif et mécanique du ‘DoubleDowning’, si simple, si tentant, et si rassurant pour soi, si indifférent à la pluie qui mouille et aux missiles qui tuent. Ils dépassent largement les neocon, ils en sont la caricature jusqu’à l’absurde.
‘DoubleDowning’ signifie donc forcer le destin, le tordre, le déformer jusqu’aux pires outrages, et non plus l’accomplir en majesté comme imaginent le faire les neocon qui s’appuient sur des narrative structurant un simulacre. L’esprit du ‘DoubleDowning’ remplace tous les esprits, et par conséquent tient lieu de pensée universelle, ; effectivement comme un joueur de blackjack, qui n’est intéressé que par le Dieu-Hasard et la bonne étoile qu’il lui réserve.
Par conséquent, aucune surprise : les événements vous donnent tort, les événements ont donc totalement tort. On ‘Double Down’ pour les forcer à suivre la voie de la sagesse, de la morale, de la vertu et faire triompher le progrès, – ainsi procèdent fraternellement le sénateur Graham et le Premier ministre Orpo. D’ailleurs, au niveau de la perception, de l’information, de la communication, il y a longtemps que nous sommes sur le terrain du ‘DoubleDowning’, par exemple lorsqu’on voit comment nous avons perçu et vécu la guerre en Ukraine, jusqu’à nous retrouver avec l’OTAN en folie et l’UE quasiment en état de mobilisation parce que 24 drones de reconnaissance se sont baladés dans le ciel de la Pologne, sur 250 km au moins, sans véritablement être inquiétés sauf pour trois d’entre eux. Pour les autres, il n’y avait aucun système de défense aérienne mais il manquait une station-service. Que faire alors ? Redoubler d’agressivité contre la Russie, lancer un défi d’escalade (une ‘no fly zone’ en Ukraine !) faire du super-‘DoubleDowning’.
C’est une marche étrange que nous suivons, tous ensemble, UE, OTAN et USA, nous les américanistes-occidentalistes. Finalement, il faut fort peu d’imagination et un simple fond d’intuition pour comprendre : ‘DoubleDowning’ est la passerelle finale entre la surpuissance et l’autodestruction.
Lincoln avait raison, sauf qu’il ne se doutait pas qu’il parlait pour l’Occident en son entièreté, Lincoln, exceptionnaliste déçu...
« Si la destruction devait un jour nous atteindre, nous devrions en être nous-mêmes les premiers et les ultimes artisans. En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant. »
Mis en ligne le 17 septembre 2025 à 14H30
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