Hillary signe des deux mains et le couteau entre les dents

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Après des semaines de tergiversations pour décider ou ne pas décider si elle devait s’excuser pour son vote en faveur de la guerre en Irak (en 2002), ou pour éviter les questions à ce propos, Hillary Clinton a répondu d’une certaine façon, — ou plutôt non, elle a répondu d’une façon certaine. Elle s’est confiée au New York Times en expliquant que, si elle était présidente, elle maintiendrait des “forces US réduites mais significatives” en Irak. La réponse aux pressions pour qu’elle dise son regret de son vote est qu’Hillary Clinton ne regrette pas d’avoir voté pour la guerre. (Tout juste regrette-t-elle, sans doute, que la guerre n’ait pas été mieux menée.)

Le site RAW Story rapporte cette intervention de Clinton dans des termes résumés, mais les développements n’ont ici guère d’utilité. C’est le principe de cette prise de position qui importe.

«“Senator Hillary Rodham Clinton foresees a “remaining military as well as political mission” in Iraq, and says that if elected president, she would keep “a reduced but significant military force there to fight Al Qaeda, deter Iranian aggression, protect the Kurds and possibly support the Iraqi military,” reports the New York Times.

»Clinton said a “scaled-down American military force” would stay in Iraq but off the streets of Baghdad. The force would also not get involved in sectarian violence “even if it descended into ethnic cleansing,” writes Michael Gordon and Patrick Healy.»

Dans le texte du New York Times, Clinton résume son argument : «The United States’ security would be undermined if parts of Iraq turned into a failed state “that serves as a petri dish for insurgents and Al Qaeda,” she said. “It is right in the heart of the oil region. It is directly in opposition to our interests, to the interests of regimes, to Israel’s interests.”»

La messe est dite. L’argument est totalement conforme à l’impérialisme et au bellicisme américanistes. Hillary Clinton sera une candidate parfaitement conforme aux intérêts américanistes et, finalement, dans la droite ligne de GW Bush. Sa prise de position impliquerait tout au plus une critique de la forme de l’engagement US, de l’implication des forces US dans les tueries déclenchées par l’intervention US. (Bien sûr, il y a loin de la coupe aux lèvres : la maladresse et l’inefficacité étant la marque universelle du système, ces bonnes intentions ne seraient suivies d’aucun effet : même si les forces US restaient en Irak selon les consignes d’Hillary, elles seraient impliquées dans les batailles irakiennes parce qu’on se chargerait de les y impliquer, et qu’elles riposteraient d’une manière inepte qui les y impliquerait encore plus.)

Clinton marque et confirme d’une façon convaincante combien le “libéralisme” humaniste, embrassant aussi bien une bonne partie de la droite qu’une grosse partie de la gauche, est aujourd’hui la force destructrice et belliciste par excellence. Sa position est dans la plus complète logique de l’attaque US contre le Kosovo en mars 1999, voulue par l’administration Clinton, où cette même Hillary joua un rôle de faucon prémonitoire (elle poussa son mari à renforcer les bombardements). Hillary sera donc la candidate favorite des intellectuels libéraux qui, de New York à Paris, ont applaudi à la guerre contre le Kosovo, et qui, finalement, ne regrettent qu’une chose avec l’Irak, c’est que les bombes y fassent trop de bruit audible et le sang trop de taches visibles.


Mis en ligne le 15 mars 2007 à 06H33

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