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2894La catastrophe Podemos-PSOE se précise en Espagne. Impôts et taxes en hausse, droits sexuels ubuesques, liquidation du droit des familles, confiscation de la propriété privée, réquisition des logements ici ou là, modèle nord-coréen ou vénézuélien, sans oublier le principal : on a affaire à de classiques super-intellos, à des rebelles de laboratoires, à de vieilles moutures de socialistes qui veulent refaire le monde, tout en éliminant la moitié des petits-bourgeois ou des koulaks qui les gênent.
Venons-en à l’indispensable Gustave Le Bon qui explique très bien, vers 1890, la fabrication moderne du mécontentement industriel, que l’on retrouve à l’œuvre avec les antisystèmes non pas de pacotille mais de cyber-cafés.
La foule se moque du message. Une idée simple et seule la guide selon Le Bon : la conspiration patronale. La solution est toujours miraculeuse :
« C'est ainsi par exemple que la théorie essentielle du socialisme d'il y a quarante ans, d'après laquelle les capitaux et les terres devaient se concentrer dans un nombre de mains toujours plus restreint, a été absolument démentie par les statistiques de divers pays. Au point de vue de l'extension du socialisme, ces discussions de théoriciens sont d'ailleurs sans aucune importance. Les foules ne les entendent pas. Ce qu'elles retiennent du socialisme, c'est uniquement cette idée fondamentale que l'ouvrier est la victime de quelques exploiteurs, par suite d'une mauvaise organisation sociale et qu'il suffirait de quelques bons décrets, imposés révolutionnairement, pour changer cette organisation. »
Le Bon se rend célèbre alors en dénonçant non pas les mécontents, les antisystèmes ou les indignés, mais les inadaptés. Fruit du progrès et de l’instruction, du mécanisme et du farniente moderne, ils sont légion, comme dit l’Evangile :
« Les inadaptés : leur nombre immense, leur présence dans toutes les couches de nos sociétés, les rendent plus dangereux pour elles que ne furent les Barbares pour l'Empire Romain.
Rome sut se défendre pendant longtemps contre les envahisseurs du dehors. Les Barbares modernes sont dans nos murs, indigènes ou immigrés. S'ils n'ont pas incendié Paris complètement à l'époque de la Commune, c'est Uniquement parce que les moyens d'exécution leur firent défaut. »
Les plus dangereux des mécontents sont ceux que Le Bon nomme les dégénérés fabriqués par le système. Cela se rapproche de notre époque :
« A la foule des inadaptés créés par la concurrence et par la dégénérescence, s'ajoutent chez les peuples latins les dégénérés produits par incapacité artificielle. Ces inadaptés sont fabriqués à grands frais par nos collèges et nos universités. La légion des bacheliers, licenciés, instituteurs et professeurs sans emploi constituera peut-être un jour un des plus sérieux dangers contre lesquels les sociétés auront à se défendre. La formation de cette classe d'inadaptés est toute moderne. Son origine est psychologique. Elle est la conséquence des idées actuelles. »
Idem pour les leaders sociétaux du parti démocrate en Amérique. Podemos s’inspira du yes we can de l’autre.
Gustave Le Bon encore :
« Notre éducation théorique à coups de manuels, ne préparant absolument à rien qu'aux fonctions publiques, et rendant les jeunes gens totalement inaptes à toute autre carrière, ils sont bien obligés, pour vivre, de se ruer furieusement vers les emplois salariés par l'Etat. Mais comme le nombre des candidats est immense et le nombre des places minime, la très grande majorité est éliminée et se trouve sans aucun moyen d'existence, par conséquent déclassée et naturellement révoltée. »
Le Bon évoque le préjugé anti-manuel des peuples latins, passés directement du féodalisme au socialisme :
« Ils ne le font pas (et ceci est la seconde raison), à cause du préjugé indéracinable contre le travail manuel, l'industrie et l'agriculture, qui existe chez les peuples latins, et n'existe d'ailleurs que chez eux ».
Sur le préjugé féodal et anti-artisanal :
« Les peuples latins possèdent en effet, malgré de trompeuses apparences, un tempérament si peu démocratique que le travail manuel, fort estimé dans l'aristocratique Angleterre, est jugé par eux comme humiliant ou même déshonorant… »
Toutes ces bonnes études ne servent évidemment à rien, sinon à se révolter :
« Après de longues et· coûteuses études, les diplômés sont bien obligés de reconnaître qu'ils n'ont acquis aucune élévation de l'intelligence, ne 'sont guère sortis de leur caste, et que leur existence est à recommencer.
Devant le temps perdu, devant leurs facultés émoussées pour tout travail utile, devant la perspective de l'humiliante pauvreté qui les attend, comment ne deviendront-ils pas des révoltés ? »
Après Le Bon prépare l’antienne de nos amis libertariens, déjà pronostiquée par Lao Tse il y a vingt-cinq siècles : l’assistance produit la dépendance.
« Jusqu'ici la charité publique ou privée n'ont fait qu'accroître considérablement la foule des inadaptés. Dès qu'un bureau d'Assistance Publique fonctionne quelque part, le nombre· des pauvres s'accroît dans d'immenses proportions. Je connais un petit village aux portes de
Paris ou près de la moitié de la population est inscrite au bureau de bienfaisance.
Les recherches faites sur ce sujet ont prouvé que 95% des pauvres secourus en France sont des individus qui refusent toute espèce de travail. »
Et de nouveau philosophe, Le Bon achève :
« De nouveau désabusé, l'homme reprendra une fois encore l'éternel labeur de se créer des chimères capables de charmer son âme pendant quelque temps. »
Comme cette trop fameuse théorie de la conspiration ?
Gustave Le Bon – Psychologie du socialisme (archive.org)
Nicolas Bonnal – Comment les Français sont morts ; La culture comme arme de destruction massive ; le choc Macron (Amazon.com)
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