Glossaire.dde  : De l’antirussisme

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Glossaire.dde  : De l’antirussisme

1er mai 2017 – L’antirussisme est un phénomène psychologique qui répond à une situation opérationnelle sans exemple, sans qu’on sache qui est la cause de quoi de ces deux facteurs, avec la possibilité très forte que la cause soit ailleurs et que ces deux facteurs en soient les effets. Il concerne un pays, une puissance dont la situation est sans exemple à cause de l’universalité quasi-totalitaire affectant le jugement de condamnation sans appel conduit par ce phénomène psychologique, – bien entendu dans le seul chef des pays du bloc-BAO et de ses satellites divers, – c'est d'eux que nous parlons ici.. Ni la Chine, ni la Syrie, – sauf quand il s’agit d’Assad à cause de ses liens avec la Russie, – ni l’Iran, ni la Corée du Nord, etc., aucun pays n’est aussi unanimement dénoncé dans le bloc-BAO, sur une période de temps aussi durable, dans tous les domaines, et avec tous les actes d’ostracisme possibles qui vont avec ; avec une communication à mesure constante, des menaces agressives sinon bellicistes à peine voilée, une rupture au niveau des consultations et liens courants diplomatiques, culturels, etc., quand cela peut se faire sans trop de mal pour les pays qui la décident, etc. L’antirussisme accompagne une situation politique et de communication unique, et il est devenu un phénomène psychologique et de communication d’une nature différente de tout ce qui a existé dans ce domaine. Il rejoint ce jugement de Leonid Chebarchine, ancien chef du service de renseignement extérieur russe : « L’Ouest ne veut qu’une seule chose de la Russie : que la Russie n’existe plus » (et l’on ajouterait : “qu’elle n’ait jamais existé”). C’est bien entendu cet aspect psychologique qui nous intéresse.

Il nous importe de commencer par le diagnostic général de ce concept que nous affirmons, pour qu’aucune ambiguïté ne se manifeste : pour nous l’antirussisme en cours aujourd’hui d’une façon dévastatrice et littéralement insensée est totalement, absolument une pathologie. Cela signifie que “l’Occident” est malade et que son antirussisme n’a rien à voir avec une situation politique, stratégique, etc., en connexion directe, de confrontation, d’antagonisme ou de toute autre sorte, avec la Russie, – même s’il y a par ailleurs, objectivement parlant, des causes possibles, qui restent entièrement à déterminer, de situations de confrontation, d’antagonisme, etc. C’est de cette maladie que nous parlons.

Aparté : Un mot sur la Russie elle-même

La restriction apportée [“...même s’il y a, par ailleurs..., etc.] nous montre bien que nous ne voulons signifier en rien que la Russie soit innocente, vierge et victime à la fois, ni non plus qu’elle soit condamnable, coupable, etc. ; tout cela est un autre thème que celui qu’aborde ce Glossaire.dde. Il y a beaucoup à dire là-dessus, et nous le disons largement à d’autres occasions. Pour ce cas abordé ici, il doit donc être bien compris que nous ne parlons en aucun cas de la Russie du point de vue politique, stratégique, culturel ou spirituel, ni bien entendu nullement également du point de vue de la psychologie. D’une certaine façon, l’antirussisme évolue sans référence directe sérieuse avec la Russie dans ces domaines et c’est d’abord ce point qui est extraordinaire et qui doit être mis en évidence : l’antirussisme a lieu sans nécessité d’actes ni même d’existence de la Russie.

Quoi qu’il en soit et pour fixer complètement les idées sur ce point, nous affirmons nettement notre position, qui n’implique pour nous aucun débat nécessaire. S’il fallait sacrifier à une attitude scientifique, ou statistique dans ce cas, nous dirions qu’à peu près 90% au grand minimum, et 95% d’une façon plus équitable de ce qui est imputé à la Russie dans le sens de l’agression, de la fourberie, du bellicisme, etc., est non seulement faux mais complètement fantasmé et pure production de cette pulsion antirusse devenue russophobie et s’inscrivant dans ce courant d’antirussisme que nous décrivons ici. La Russie a un comportement de grande puissance, avec les choix tactiques divers et la vision stratégique qui va avec, et son but, – totalement inatteignable avec le bloc-BAO naviguant dans sa démence, – est celui de la recherche de la stabilité dans le respect des souverainetés. Quant aux accusations venues des mêmes sources de type humanitaire, morale, démocratique, etc., elles ne méritent strictement aucune discussion tant les accusateurs constituent totalement et de façon totalitaire l’archétype du simulacre, de l’inversion totale des valeurs auxquelles ils prétendent et de la chute dans le déterminisme-narrativiste. Cela ne peut être dit autrement : il est impossible et impensable de juger la Russie à partir des affirmations du Systèmes et de ses zombies-Système qui sont démence pure. On peut la juger, mais à partir de sources et de critères totalement étrangers à cette démarche.

La catégorie majeure de la “pulsion antirusse”

On sait que prévaut en Occident ou dans ce que nous nommons “Bloc Occidentaliste-Américaniste” (bloc-BAO), depuis 2012 à l’origine du phénomène (quand la Russie a commencé à affirmer sa position spécifique vis-à-vis du conflit syrien), et de façon complètement “libérée” (mais “délibérée”) depuis février 2014 (“coup de Kiev”), ce que nous désignerions comme un paroxysme hystérique en constante augmentation contre la Russie, sous forme de ce que nous estimons être une pulsion dont l’objet est en vérité une Russie fantasmée, une Russie qui n’existe pas, une Russie qui est l’objet d’une phobie. Cela nous permet d’identifier, derrière le déguisement idéologique sinon humanitariste dont elle est en général affublée, cette pulsion antirusse sous le terme générique d’“antirussisme”. Nous habillons à dessein ce phénomène suscité par des forces mécaniques de termes qui sembleraient contradictoires ou inappropriés du point de vue de la pathologie parce que nous identifions un comportement qui l’est également, parce que ce comportement est complètement un simulacre involontaire, une imposture inconsciente et totalitaire de ce qui est présenté comme un jugement et qui n’est effectivement qu’une pulsion appuyée sur une phobie de forme obsessionnelle.

L’antirussisme dont nous voulons parler voudrait se présenter comme complètement rationnel du point de vue de ce qui en est le producteur, et nullement le fait d’un trouble psychologique de ce producteur. Cette appréciation est certes complètement fausse de notre point de vue parce que le concept de “politique” en général est aujourd’hui complètement faussaire dans le chef du bloc-BAO qui émet cette sorte d’argument de la pseudo-rationalité de son antirussisme ; elle justifie néanmoins l’emploi du terme antirussisme et non du terme russophobie, malgré les liens très forts sinon ontologiques qui les tiennent ensemble. Disons dans ce cas, pour achever la description uniquement psychologique du phénomène, que la “russophobie actuelle” est animée par la pulsion qui s’identifie alors sans aucune hésitation comme une “pulsion antirusse”.

(Ce phénomène mériterait de figurer dans le glossaire de la psychiatrie comme une catégorie en-soi : il y aurait “la pulsion”, et immédiatement après ou même à côté, comme catégorie d’une importance similaire, la “pulsion-antirusse”, création absolument identifiée de la postmodernité en armes, chevauchant vers l’Armageddon-de-la-communication. Nous sommes dans les territoires du fantasme-Système. Tolkien lui-même n’y avait pas pensé.)

Anatomie de la pathologie de la psychologie

Nous détaillons ci-dessous différents aspects disons technique, et dans tous les cas extrêmement psychologiques car c’est bien là où tout se passe à l’origine, du phénomène de l’antirussisme tel que nous l’identifions.

• Ainsi parlions-nous plus haut de “paroxysme hystérique en constante augmentation”, ce qui semblerait une impossibilité par appropriation puisqu’un paroxysme est nécessairement un sommet au-delà duquel il n’y a rien qu’une décroissance rapide de la tension ; mais non, nous ne cessons d’arriver à un sommet (paroxysme), et lorsque nous nous y trouvons, nous trouvons un autre sommet (paroxysme) à escalader, sans avoir connu la moindre pause. Ce comportement est fait d’une création continue de paroxysmes au-delà du paroxysme en cours, ce qui représente une originalité remarquable de cette pathologie... Rien n’arrête le Progrès lorsqu’il s’agit d’exprimer une violence psychologique antirusse.

• Nous choisissons le terme de “pulsion” pour pouvoir convoquer sans aucune ambiguïté un caractère absolument mécanique, totalement impensée, hors de toute régulation rationnelle, renvoyant à ce qu’il y a de plus bas dans la “matière humaine”, là où le psychisme est activé par l’organique dans les abysses et le cloaque le plus profond de l'aspect négatif de la pensée. (La définition de pulsion, du latin pulsum venu du verbe pellere [pousser], est ici employé dans sa définition brute, sans renvoyer à la dialectique freudienne : « Force à la limite de l'organique et du psychique qui pousse le sujet à accomplir une action dans le but de résoudre une tension venant de l'organisme. ») Ce choix a pour but de montrer l’estime intellectuelle où nous tenons ce grand mouvement de l’antirussisme qui marque actuellement la “pensé antagoniste” dominante dans le bloc-BAO, qui vient directement du Système : littéralement la dissolution de la pensée dans une décharge d’ordures d’une civilisation devenue contre-civilisation et réduite à cette décharge d’ordures, où son cadavre se décompose, mangé par les vers, les rhizomes et les rats, ménagerie favorite des déconstructeurs.

• Dans notre démarche d’identification, nous parlons plutôt d’antirussisme que de russophobie comme le feraient, ou le font, ceux qui jugent, d’ailleurs avec des arguments à considérer, qu’il s’agit uniquement d’un réflexe psychologique dont la pulsion mentionnée plus haut fait partie. Nous parlons en effet d’un phénomène qui a aussi un aspect important de communication où il prétend à la politique et au jugement politique alors qu’il s’agit d’une pseudo-politique et du pseudo-jugement politique qui l’accompagne. Il s’agit de l’antirussisme et non de la russophobie qui se classe dans la réaction psychologique de phobie, supposant une référence à un « ensemble de troubles psychologiques axés sur un acte ou une entité extérieure capable de susciter une peur morbide et irrationnelle ».

C’est dire par l’évidence que nous ne tenons nullement la russophobie comme négligeable, ni comme sans lien direct et fondamental avec l’antirussisme dont nous parlons ici, qui est comme on va le voir une attitude antagoniste extrêmement spécifique, sans précédent et tenant directement aux conditions extrêmes et exceptionnelles de cette époque, où justement la psychologie tient une grande place... Dans ce cas, la confirmation est éclatante du lien direct entre l’antirussisme actuel et la russophobie actuelle. Cet “antirussisme actuel”, tout en demeurant en tant que tel, entraîne presque systématiquement une russophobie chez ceux qui en sont affectés, soit essentiellement nos élites-Système du bloc-BAO et les troupeaux qui les suivent. Leur antirussisme relève de la pseudo-politique que nous nommons affectivisme et s’exprime dans le champ de la politique avec un lien direct, à la fois de production et d’aggravation, sur leur psychologie épuisée qui produit donc la russophobie ; bien entendu, la seconde n’annule pas la première, au contraire elle la nourrit, établissant un lien direct et à double sens (de l’un à l’autre et vice-versa), complètement logique et inévitable entre pseudo-politique (affectivisme) et psychologie.

Ainsi pourrait-on parler aussi bien d’antirussisme que de russophobie en général, mais il faudrait alors choisir de parler d’antirussisme ou de russophobie selon le sujet que l’on aborde ; il faut parler de russophobie lorsque nous parlons de la psychologie des sapiens, essentiellement des zombies-Système, et il faut parler d’antirussisme lorsque nous embrassons le sujet plus vastement, à la fois d’un point de vue opérationnel et d’un point de vue, disons, à la fois culturel et spirituel, – qui est évidemment celui qui nous intéresse...  Ainsi choisissons-nous de parler d’antirussisme simplement parce que a russophobie embrasse et englobe tout le reste, y compris la russophobie ; nous en parlons dans le même sens que nous parlons, par exemple mais exemple impératif, d’antiaméricanisme selon notre acception très largement ambitieuse du terme, où les points de vue inclus sont aussi bien politiques dans le sens large, que culturel.

(L’antiaméricanisme considéré à ce point peut entraîner aussi une américanophobie qui, dans ce cas spécifique et parce que les USA sont le moteur du Système, concerne le système de l’américanisme et non l’Amérique elle-même. Mais, au contraire de l’antirussisme, la chose n’est pas systématique parce que les psychologies des antiaméricanistes ne sont certainement pas toutes épuisées et vulnérables, comme celles des antirussistes, notamment dans la mesure où ces antiaméricanistes sont souvent des antiSystème ayant résisté au Système grâce à leur psychologie qui a montré la résilience impliquée par cette position ; la phobie n’est donc pas la conséquence inévitable pour leur cas.)

Aspect opérationnel : Trump et l’antirussisme

Ayant fixé les définitions des termes du débat qui ont permis de mieux mettre en place la situation qui nous intéresse, nous abordons l’aspect opérationnel de la situation actuelle, effleuré dans le début de ce texte. Nous développons ici cette identification de l’antirussisme à partir d’un texte publié sur ce site (« L’Armageddon de l’antirussisme », le 22 décembre 2016), auquel nous empruntons plusieurs passages sous diverses formes(soit en italique, lorsque la citation est verbatim, soit sans indication particulière lorsque les concepts et idées sont intégrées dans ce nouveau texte pour en faire un sujet de notre Glossaire.dde). Il est intéressant de rappeler que, dans ce texte où l’antirussisme était pour une bonne part traité comme un sujet d’actualité, nous écrivions à ce propos avec à l’esprit tout ce que nous savions alors du président-élu des USA Donald J. Trump. La campagne électorale avait été animé, à partir de juillet-août, par cette hystérie de l’antirussisme détaillée plus haut, dans une dimension nouvelle qui a depuis été reprise dans plusieurs pays du bloc BAO (notamment durant les législatives françaises, par le camp Macron) : l’espionnage, la manipulation et l’influence de communication par les moyens informatiques et cybernétiques, y compris l’internet, WikiLeaks, etc.

Trump avait été accusé, essentiellement par les démocrates pour détourner l’attention des révélations de corruption par WikiLeaks, et d’une façon générale par les groupes globalistes de tendance progressiste-sociétale, de rien moins que d’être un “agent de Moscou” (“the Siberian Candidate”, selon la formule élégante de Paul Krugman en référence au modèle culturel et cinématographique du “Manchurian Candidate”). Dans le texte référencé du 22 décembre 2016, nous définissions ainsi la situation opérationnelle dans ce domaine de la communication et de l’influence de l’antirussisme aux USA, où ce phénomène représente un facteur “politique” très important, où il est puissamment exprimé, où il sert d’une façon générale d’inspiration aux autres pays du bloc-BAO constitués dès lors, selon une habitude durable et tenace, en un troupeau suiviste tout à fait cohérent :

« La conjoncture politique qui nous pousse à aborder cette question est évidemment la situation aux USA : “un éventuel-possible nouveau président US [qui] amorcerait de nouvelles relations, améliorées et apaisées, avec la Russie...” L’investiture désormais inévitable du 45ème POTUS qu’est Trump ne fera, à notre sens qu’exacerber l’antirussisme qui développera, dans sa version intérieure et malgré la contradiction, une forme aigüe d’anti-Trumpisme, avec la poursuite et l’accélération d’un Trump apprenti-Hitler ne cherchant qu’à dévorer la démocratie. (Contradiction totale entre “Trump-pion de Poutine” complètement soumis à la puissance infâme du Russe comme effet direct de l’antirussisme, et “Trump-Hitler” qui n’est soumis qu’à sa propre puissance infâme, comme effet indirect de l’antirussisme. Mais qu’importe la contradiction à la démence ? Au contraire, elle s’y vautre avec délice, c’est de loin son plat préféré...) Les bataillons de l’ultragauche, les progressistes-sociétaux devenus les forces aveuglément asservies à l’hypercapitalisme et à l’hyperglobalisme qui sont nécessairement hyperbellicistes, ne peuvent vivre et exister qu’en tenant cette position extrême, cette narrative sans retour ; c’est à la fois leur raison d’être et leur oxygène, et ces choses relevant de la survie quasi-animale ne peuvent être soumises en aucun cas, ni à la raison critique du philosophe, ni à l’analyse mesurée du géopoliticien. Nous sommes dans le domaine de la démence et de la psychologie dévastée par son extrême faiblesse et seule l’intuition alimentée par l’expérience et la fermeté de la psychologie peut en déterminer l’opérationnalité.

» ... Voilà la situation actuelle aux USA. Le moins qu’on puisse dire, de notre point de vue comme nous le répétons presque chaque jour, est ; 1) que cette situation crisique est de loin la plus importante dans le tourbillon crisique qui emporte notre contre-civilisation vers ce que nous estimons être son effondrement ; et 2) que par ailleurs et pour autant, nous sommes complètement incapables de faire une prospective précise, pour la semaine prochaine, pour le mois prochain, de la situation aux États-Unis... Une seule appréciation s’impose pour nous concernant cette situation opérationnelle, qui concerne le sujet que nous analysons ici, parce qu’il est dans l’implacable logique de la démence en cours : l’antirussisme dominant dans le Système se poursuivra plus fort demain qu’aujourd’hui, et encore plus après-demain, sans en rabattre en rien ni d’un seul kopek, à ce point que la politique de Trump, si elle tient ce qu’elle promet dans ce domaine, apparaîtra véritablement comme une “politique dissidente”. »

L’antirussisme, comme une Hydre de Lernes postmoderne 

Il est alors intéressant, au moment où nous rédigeons ce sujet du Glossaire.dde, d’observer où en est la situation américaniste en matière d’antirussisme, et par rapport au président Trump qui parvient au terme de ces cent premiers jours de présidence. Cette situation a été marquée par un tournant phénoménal de l’orientation de politique extérieure de la part de Trump, au point que nous avons résumé la chose en proposant le symbole d’une transmutation de Trump 1.0 en Trump 2.0. D’une façon générale, on dirait que Trump est passé d’une posture d’America First, avec projet d’un désengagement US de certains points extérieurs et du refus de tout nouvel engagement belliciste, tout cela passant prioritairement par une amélioration sensible des relations avec la Russie, allant jusqu’à une coopération active dans certains théâtres, notamment en Syrie ; à une posture proche de la politique belliciste de type-neocons, avec une très grande latitude d’intervention laissé à ses généraux, y compris bien entendu à ceux qui figurent dans son cabinet (Mattis et Kelly respectivement aux ministères de la défense et de la sécurité intérieur, McMaster comme conseiller de sécurité nationale et directeur du NSC).

Trump 2.0 a bien entendu renié, dans cette occurrence, tous ses projets de rapprochement avec les Russes, au point qu’on peut dire selon l’expression requise que les rapports USA-Russe ont atteint “a new low”, pire encore que durant les trois dernières années d’Obama. Cette situation a été marquée bruyamment par le tir de missiles de croisière Tomahawk contre une base syrienne, et des agitations bellicistes plutôt théâtrales pour l’instant du côté de la Corée du Nord... Mais tout est un peu théâtre dans ces agitations y compris les tirs de Tomahawk qui ont surtout eu un effet symbolique d’ailleurs contestable, bien plus qu’opérationnel ; cela vaut sans aucun doute pour Trump mais aussi pour ses généraux, tant il est vrai que les forces armées US n’ont plus la capacité de faire tellement plus que du théâtre, et surtout à cause du risque de se heurter opérationnellement à un adversaires diablement coriace (la Russie), avec conséquences. Au reste, rien de plus normal puisque nous sommes dans l’époque de la communication ; ce qui permet de bien comprendre que l’antirussisme est d’abord une manifestation exacerbée de la communication...

Ce tournant Trump 1.0-Trump 2.0 a déclenché quelques jours d’extase quasi-sexuelle à Washington D.C. (L’expression “extase quasi-sexuelle” n’est pas trop forte, selon Publius Tacitus du site Sic Transit Tyrannis [STT} : « The American public, for the most part, has had an emotional erection. We are aroused, just like Brian Williams, by the sight of cruise missiles ejaculating from the bowels of a US Destroyer... ») Nous dirons, d’une façon imagée et symbolique, que le président Trump en profita pleinement par une extrême popularité d’appréciation au point qu’on aurait pu croire que tout était oublié de cette terrible campagne de l’automne 2016. Il n’en est rien...

Le Russiagate, nom immédiatement donné à ce scandale Trump-Russie monté de toutes pièces comme un énorme gâteau de mariés, n’est pourtant absolument pas clos comme on a pu le croire dans les premières semaines d’avril 2017, au rythme des Tomahawk. Le 21 avril, on apprenait que la Commission du renseignement de la Chambre avait envoyé des convocations pour le 2 mai, adressées aux directeurs du FBI et de la NSA, démarrant ainsi son enquête officielle dont le projet et les préliminaires ont déjà été l’occasion de très fortes polémiques, sur la possible implication des Russes dans l’élection USA-2016, cela mettant nécessairement le président Trump, Tomahawk ou pas, dans le champ d’une polémique hystérique. L’une des possibilités d’étouffement par cette hydre postmoderne de l’antirussisme que le président Trump tente de repousser est, par exemple, de déclencher une guerre vraie-de-vraie ; fin avril 2017, certains jugeaient qu’un beau et vrai conflit avec la Corée du Nord pourrait convenir. A moins d’une issue nucléaire qui pourrait clore définitivement le débat comme tous les autres d’ailleurs, il est très probable que l’antirussisme ne connaîtrait qu’une accalmie : l’antirussisme est une sorte d’Hydre de Lernes postmoderne : au lieu de deux têtes repoussant pour une coupée, on devrait parler de dix, vingt sinon cent... Postmodernité, règne de la quantité

Généalogie de l’antirussisme

Intéressons-nous maintenant à l’historique de la chose... Pour notre part, nous avons déjà abordé le problème de l’antirussisme à diverses occasions. Il nous semble qu’il a une chronologie indubitable, qui le caractérise comme quelque chose d’unique, dont seule notre époque monstrueuse et in-forme peut accoucher. Pour nous, effectivement, sa date de naissance est très précise, parfaitement identifiée : il est apparu dans la forme qu’il a aujourd’hui, sans précédent ni équivalent, irrésistible et inarrêtable, hors de toute réflexion sensée, comme une crise de nerfs prolongée en une sorte de démence devenue normalité, bref le problème de l’antirussisme apparu comme exploserait une bombe nucléaire avec ses conséquences qui brise la forme du temps et de l’esprit ; précisément pour nous, cet antirussisme spécifique apparaît lors et à partir du coup d’État (CIA-Certified) de Kiev du 21 février 2014.

Auparavant, l’antirussisme était latent, manipulable, avec des hauts et des bas, semblant contenu dans la palette rationnelle des opinions malgré leurs caractères excessifs depuis 9/11, et même parfois avec des épisodes attendrissants qui contrariaient la tendance (Bush qui nous assure que Poutine, qu’il vient de rencontrer, “a une âme”dans laquelle il a lu comme il lit la Bible, et qu’il s’est jeté dans ses bras comme dans ceux d’un frère en foi et en religion). L’antirussisme-latent a connu une petite poussée de fièvre en août 2008, lors de la provocation géorgienne du porte-flingue Saakachvili suivi en riposte de l’invasion de la Géorgie par la XVIIIème Armée de l’armée de terre russe. Il s’est tendu et a commencé à verser dans l’irrationnel hystérique avec la Syrie en 2012-2013, et parallèlement avec des velléités de “révolution de couleur” en Russie même avant et lors de l’élection de Poutine (mars 2013), suivie de la fascinante chevauchée héroïque des Pussy Riots, épisode superbe de la croisade postmoderne qui témoigne de la grandeur extrême de nos ambitions.

Mais voici l’essentiel : avec l’Ukraine nous sommes entrés entrons dans un autre domaine, dans un monde différent, ou delusion de la perception du monde selon le mot anglais signifiant aussi bien une illusion que les faits ne peuvent dissiper, qu’un délire psychologique. A partir de l’Ukraine, la réalité est véritablement pulvérisée, essentiellement à cause de la dynamique de surpuissance du Système dans le domaine de la communication, essentiellement suscitée par l’action du modèle américaniste, ou de l’“anglosphère” dans sa phase de décadence-effondrement. Dès lors, l’antirussisme se répand dans le monde contre-civilisé du bloc-BAO comme une “peste de l’illusion”, ou comme le christianisme dans l’empire romain à partir du IIIème siècle.

La réalité pulvérisée (déstructuration, déconstruction)

Cette pulvérisation de la réalité renvoie la perception à deux pôles extrêmes : l’un est la narrative qui se transforme aussitôt en déterminisme-narrativiste (ou l’obligation de suivre la narrative après les circonstances qui l’ont imposée, accident devenu substance, selon une pression qui a tendance à se rapprocher rapidement de la démence). L’autre pôle extrême est la vérité-de-situation, c’est-à-dire la clef de la résistance à ce monstrueux engluement dans une sorte de marécage, de cloaque, de sable mouvant de la perception ; c’est-à-dire cette dynamique antiSystème suggérant à chaque être que lui est ouvert le moyen de sortir ou d’échapper au goulag psychologique du déterminisme-narrativiste en recherchant par ses capacités propres, son intuition et son expérience, sa raison préservée de la subversion moderniste, les “instants de vérité” qui constituent des “vérités-de-situation” offrant la référence suprême de la Vérité et permettant de restituer la véritable réalité du monde, au moins pour cet instant, au moins pour cette situation.

Une “vérité-de-situation” n’est pas “une vérité parmi d’autres”, comme s’il y avait plusieurs “vérités”, – ce qui est, peu ou prou, la thèse de l’école reconstructrice de la French Theory (Foucault, Derrida, Deleuze) qui a enfanté cette psychologie conceptuelle dont la finalité s’avère être à la fois le vide et le rien. Il s’agit exactement du contraire : une “vérité-de-situation” est un “éclair de vérité”, c’est-à-dire un “morceau” de la Vérité-unique seule-possible, apparue pendant un instant et dans une circonstance absolument spécifique... C’est dans ce cadre que nous voulons placer l’analyse et la définition de l’antirussisme que nous voulons proposer.

Un enfant de la barbarie postmoderne

Nous tentions une première approche élaborée dans des Notes d’Analyse, le 14 mai 2015, à la suite de la rencontre de Sotchi entre Poutine, Lavrov et Kerry, qui s’était terminée sur une note extrêmement optimiste concernant la crise ukrainienne avec des possibilités pour la crise syrienne. Dans ce texte, nous avions consacré un passage à la “russophobie” sans trop prêter attention au terme, et songeant surtout aux psychologies qui sont atteintes par l’antirussisme qui ne permet aucun accommodement, – mais c’est bien ce second terme d’antirussisme qu’il aurait fallu employer.

« ... Plus encore, nous pensons que le cas est d’autant plus puissant que cette “russophobie” dont nous parlons est d’une substance très particulière, dépassant les explications historiques qu’on peut avancer, d’une substance particulièrement insaisissable parce qu’elle ne peut s’expliquer rationnellement, – même par des constats d’irrationalité qui seraient identifiés et examinés rationnellement. Il existe, pour pousser à décrire cette russophobie plutôt comme une sorte d’affectivisme extrême que comme un sentiment structuré par des faits et des jugements, une sorte de pression permanente organisant une paralysie inconsciente de l’esprit, instituant des bornes dans les constats, imposant à nos psychologies épuisées un filtre qui leur interdit certaines perceptions. La puissance de cette russophobie est une mesure de l’épuisement de notre civilisation : nous haïssons d’autant plus la Russie (et Poutine) que leur résistance (celle de la Russie et de Poutine) met en évidence la vanité des arguments civilisationnels qui devraient les convertir ou les balayer ; et cette vanité de nos arguments civilisationnels est l’exacte mesure de l’épuisement de notre civilisation qui ne peut se satisfaire de ce qu’elle est que si rien ne lui résiste explicitement ; parce que tout ce qui lui résiste explicitement est un miroir qui mesure son prodigieux effondrement (de notre civilisation). Cette posture est absolument imposée par un Système qui nous domine, qui ne peut désormais plus rien tolérer qui soit différent de lui, parce qu’aussitôt identifié comme résistance sans compromis. »

Aujourd’hui, l’épisode USA-2016 a précipité la tension de l’affrontement des deux pôles, – déterminisme-narrativiste versus vérité-de-situation, – jusqu’à la proximité désormais d’une rupture catastrophique (notamment avec l’accréditation du caractère de sérieux de l’hypothèse d’un éclatement des USA). En raison du rôle central des USA comme moteur du Système, le dit-Système intervient désormais directement, et c’est de cette façon qu’il anime l’antirussisme apparu au début 2014 jusqu’à sa transmutation en un phénomène métahistorique, avec ses conséquences psychologique, ne répondant plus à rien d’autre qu’un réflexe de défense à la fois surpuissant et désespéré, hors de tout contrôle de la raison et de la décence du jugement, contre la seule force qu’il identifie comme une référence pouvant accélérer décisivement son effondrement par sa substance spirituelle et sa puissante composante traditionnelle, et qu’il transforme en mythe opérationnel justifiant cette alarme.

Cet antirussisme préoccupé de sa seule surpuissance doit être considéré parce qu’il est tel, comme d’une totale incohérence rationnelle et opérationnelle, d’une indécence et d’une indigence intellectuelles animées par la quantité déferlante de l’extrême violence de communication caractérisant le terrorisme de la barbarie postmoderne (« la barbarie intérieure », selon Jean-François Mattei). Il répond dans le domaine de la communication à la surpuissance du Système et opérationnalise, par son absurdité complète, la transmutation de cette surpuissance en autodestruction. Complet montage de communication et complet simulacre d’être, avec une influence infectieuse et pathologique directe sur la psychologie, l’antirussisme est donc indirectement devenu la formule opérationnelle fondamentale de l’autodestruction du Système. Ce n’est pas une construction élaborée, c’est une occasion devenue quantitativement énorme et monstrueuse et prétendant ainsi faussement à une sorte de simulacre d’ontologie. Nous sommes au temps de la surpuissance désespérée du Système (parce qu’en cours de transformation en autodestruction) où, littéralement, “l’occasion fait le larron”. La pauvreté et l’indigence de cette tactique renvoient directement à la fausseté de l’inversion stratégique.

Le chiffon rouge agité devant la Bête furieuse

L’antirussisme actuel n’est comptable d’aucune vraisemblance, d’aucune rationalité, d’aucune cohérence. Il ne s’embarrasse d’aucune preuve, d’aucune démonstration, d’aucune logique politique ou autre, il n’est que surpuissance aveugle lancée dans un sursaut désespéré pour tenter de rompre, et d’autant plus désespéré qu’il y a dans le Système la réalisation inconsciente, affreuse panique jusqu’à la terreur, que cette surpuissance se transmue en autodestruction. Ce n’est plus nous qui sommes pris au piège du Système, malgré les souffrances et les terribles incertitudes qui continuent à nous habiter dans cette lutte que nous percevons comme suprahumaine, c’est d’abord le Système lui-même qui est en train de transformer le tourbillon crisique provoqué par sa surpuissance en tourbillon crisique de son autodestruction ; le tourbillon crisique ne mène plus à l’entropisation de la situation du monde, il mène au trou noir de l’autodestruction du Système. Et c’est bien dans cette gigantesque transmutation que la Russie tient ce rôle exceptionnel d’être à la fois le chiffon rouge de l’antirussisme que la Bête elle-même agite devant elle-même pour alimenter sa fureur surpuissante, et l’ingrédient du même antirussisme qui empêche d’écarter ce chiffon rouge dont l’effet opérationnel (et le rôle métahistorique) est la fatalité de l’autodestruction transmutée de sa surpuissance.

Il est par conséquent plus que temps d’accepter rationnellement, sans nécessité de démonstration théologique ni de passion religieuse en aucune façon, l’hypothèse de l’action de forces suprahumaine alors qu’il est devenu si évident que c’est bien dans ce domaine métahistorique de la suprahumanité que se déroule cet Armageddon. Il n’y a dans ce cadre suprahumain aucune surprise à manifester, ni gloire excessive à proclamer, dans le constat de cette évidence du rôle que tient la Russie par sa vertu paradoxale d’avoir fixé la course autodestructrice du Système dans l’artefact-Système qu’est l’antirussisme, – sans rapport aucun avec les aléas des sentiments que provoqua la Russie dans l’histoire courante, – d’ailleurs aussi bien dans le sens pro-russe que dans celui de l’antirussisme. Nous avons plusieurs fois signalé, spécialement depuis le début 2012 et l’élection de Poutine à un nouveau cycle présidentiel, cette dimension à la fois spirituelle et défenderesse de la tradition qui donne effectivement à la Russie la tâche métahistorique qu’elle tient aujourd’hui par le biais de l’antirussisme devenu artefact central de l’équation surpuissance-autodestruction. (Voir notamment sur ce site dedefensa.org le 3 mars 2012, le 23 avril 2012, le 18 décembre 2013, le 25 septembre 2014, le 24 décembre 2014, le 10 mars 2015)

Importance et limites du rôle de la Russie

On comprend ainsi que notre démarche est bien de sortir l’artefact “antirussisme actuel” de l’histoire courante pour l’identifier, puis le fixer dans la séquence métahistorique fondamentale que nous vivons. D’une première façon d’abord, en l’ôtant de tout concept géopolitique spécifique et même de toute possibilité d’une matrice d’une nouvelle civilisation. Pour nous la position spécifique de la Russie, son importance, constituent un élément sans aucun doute très puissant mais nullement spécifique ni même un créateur de la causalité du processus de l’effondrement. Si elle conserve pour elle-même des facteurs spécifiques de survie et de résistance (spiritualité, tradition), la Russie n’est ni assez puissante d’une part face à la globalisation, ni assez influente et pressante d’autre part dans la dynamique du pivotement anti-globalisation, pour susciter tous les éléments permettant d’amorcer un “après-l’effondrement”. Elle est la gardienne des clefs du temple, pour l’instant en cours de rénovation radicale et transmutée, mais ne peut jouer aucun rôle fondamental ni dans la rénovation ni dans le contenu du temple après rénovation.

Tout cela introduit le second élément... Que l’antirussisme ait ou non des liens plus ou moins appréciables avec les événements historiques antérieurs de type antirusse, jusqu’au-delà même des racines de la crise actuelle de la modernité (jusqu’à la rupture de l’empire byzantin, jusqu’à Charlemagne, etc.) ; qu’il ait été souvent équilibré par des sentiments pro-russes très puissants (singulièrement en France) qu’on tend aujourd’hui à minimiser sinon à oublier simplement lorsqu’il s’agit de démontrer la filiation historique de l’antirussisme ; tout cela n’importe guère sinon d’une façon marginale par rapport à la nature totalement différente de l’enjeu actuel, sinon comme éléments offrant un socle historique acceptable sur lequel se développe l’affrontement métahistorique actuel, avec l’entraînement de la psychologie des sapiens-Système dans la démence de la russophobie.

De ce point de vue, nous continuons à penser que la Russie n’est pas en elle-même la clef de l’énigme de l’effondrement du Système (l’énigme étant en vérité : que se passe-t-il après l’effondrement ?).  De même et a contrario évidemment, l’évolution géopolitique, les événements courants qui auraient changé ou qui changeraient avec Trump (Trump 1.0 et Trump 2.0), d’autres événements encore comme la possible évolution de la situation française (élections France-2017 et la suite) n’auront aucun effet sur la puissance de cet antirussisme qui continuera à s’exprimer essentiellement sinon exclusivement dans le champ de la communication puisque l’enjeu n’est pas du domaine de la géopolitique mais bien du domaine de la psychologie (aussi bien collective que dans le fond secret de chaque être). Cet antirussisme continuera à s’exprimer par tous les moyens faussaires actuels, sous ce qu’on nomme commodément “ la poussée globaliste” comme facteur fédérateur de cette poussée du Système, comme l’opérationnalisation terrestre de la surpuissance du Système et donc un élément capital de la bataille des forces suprahumaines dont nous subissons les effets parce que nous en sommes l’enjeu. De ce point de vue de l’antirussisme dans le champ de la communication et contrairement à sa position politique, sinon géopolitique, l’administration Trump, si elle appliquait ou avait appliqué effectivement sa politique prorusse,  se serait trouvée complètement isolée à Washington D.C. par rapport à l’essentiel de la puissance du Système et en butte à une guérilla permanente s’exprimant dans le domaine de la communication et de la démence psychologique qui va avec ; et son tournant de 1.0 à 2.0 n’a rien changé bien entendu à la vigueur du phénomène, bien au contraire.

Situation nihiliste de l’antirussisme

Il est évident que l’antirussisme a un effet sur la politique, mais un effet indirect, souvent incontrôlable, parfois erratique et absolument contradictoire, justement parce qu’il n’est pas de nature politique. Ceci est un point fondamental : nous dénions toute signification politique, géopolitique etc., à l’antirussisme qui est un véritable désert de l’esprit à cet égard.

Il s’agit d’un phénomène qui relie directement les psychologies, aussi bien individuelles que collectives, affectées de pathologies plus ou moins prononcées, à l’influence terrible et vertueusement destructrice propre aux puissants courant de la métahistoire. Son utilisation politique par des “hommes politiques” (zombies-politiques), exclusivement des membres des directions-Système et leurs affidés, donne d’une façon très régulière et presque lassante à force de certitude des résultats catastrophiques. Toute la politique antirusse du bloc-BAO, avec ses revers innombrables et son absence complète de rationalité, en est, si l’on veut, la démonstration la plus majestueuse et la plus achevée, ou bien dit d’une autre façon le cloaque insensé où s’agitent les zombies-Système qui font des bulles éclatant en autant de catastrophes.

Les effets de ces évolutions tendent à donner des politiques totalement nihilistes et insensées, que la rationalité ne peut comprendre ni même identifier à moins d’accepter l’hypothèse d’un formidable appareil producteurs de narrative enfermant ses victimes dans un déterminisme-narrativiste qui oblige à avancer en multipliant les erreurs, c’est-à-dire en cherchant à “réparer” les effets des erreurs commises par des erreurs encore plus grandes puisque les références à la réalité s’adressent à une architecture générale qui est un simulacre, une apparence faussaire d’architecture, alors que la réalité est elle-même est désintégrée. Les directions-Système sont enfermées dans une prison où il est impossible, non seulement de déterminer des vérités-de-situation, mais seulement de penser qu’il serait possible de chercher à déterminer des vérités-de-situation.

En d’autres mots, l’antirussisme constitue le moyen “opérationnel”, l’“opérationnalisation” du Système, ou si vous voulez les barreaux de la prison où sont enfermés les dirigeants-Système, ou zombies-Système, à qui il ne reste comme outil de réflexion que le déterminisme-narrativiste. On ne peut reculer une seconde devant l’hypothèse qu’il s’agit là d’une opération conduite par les forces supérieures auxquelles nous nous référons souvent, pour accentuer l’autodestruction des directions-Système, ces directions apportant ainsi leur pierre à l’édifice d’esprit profondément moral et de structure métaphysique que constitue le destin de l’autodestruction promise au Système.